CHAPITRE 15 : Explications de gravure
Tandis que la Mule demeurait immobile, le chasseur de Skye fit demi-tour avant de faire de même. Il était évident que la mercenaire attendait quelque chose. Et si pendant un instant, ses raisons lui paraissaient obscures, Tooms comprit vite ce qui la motivait : Skye n'était pas uniquement mue par le profit, mais également par la chasse elle-même. Un désir de prédation dont le pilote pourrait aisément tirer profit. Il attendrait intentionnellement le bon moment pour relancer la poursuite.
— Mais qu'est-ce que tu fais ? s'écria Aiden, paniqué, voyant que son demi-frère ne bougeait pas d'un cil.
Au loin, un nuage de poussière annonçait l'arrivée prochaine des renforts de la milice : d'autres gardes qui les poursuivaient, montés sur des Coursepattes.
— Fonce ! réitéra le demi-frère de Sarina, vraiment paniqué.
— On attend. répondit simplement le timonier.
— Comment ça ?
Le timonier jeta un regard à la carte holographique ainsi qu'à la position du chasseur, qui attendait toujours, et inspira profondément.
— J'ai dit : "On attend".
— Tu es complètement cinglé ! J'espère que tu en es conscient ! s'exclama Aiden, au bord de la panique.
Les quelques miliciens n'étant plus qu'à quelques centaines de mètres de là, Tooms désactiva le frein qui immobilisait jusqu'alors le véhicule. Celui-ci s'élança à toute vitesse en plein désert, suivi de près par Skye à bord de son chasseur. Tooms effectua de nombreuses embardées afin de quitter la ligne de mire de la mercenaire, le rapprochant des miliciens qui le prirent pour cible. Par chance, aucune des lances ne toucha l'équipage de la Mule qui s'était plaqué au plus près du sol.
Malgré l'incroyable agilité des Coursepattes, les poursuivants, totalement pris au dépourvu, n'eurent pas le temps de changer de direction. Ainsi, les fugitifs avaient pris une avance considérable et fonçaient droit vers un canyon à quelques kilomètres plus loin. Ne leur voyant aucune échappatoire, les quelques miliciens restants dans la poursuite intimèrent l'ordre aux passagers de la Mule de s'arrêter :
— Arrêtez-vous ! Vous n'avez plus la moindre issue !
Tooms pouffa alors qu'ils approchaient dangereusement du bord de la falaise :
— Plus d'issue ? Tu vas voir mon coco ! s'exclama-t-il en accélérant d'autant plus.
Le véhicule fonça de plus belle vers le canyon. Bientôt, le sol se déroba sous l'engin, laissant place au vide, et la Mule commença son vol plané. Effrayés par la manoeuvre, Sarina et Aiden ne purent retenir un cri de terreur tandis que Tooms inspirait profondément. Raidi sur son siège pour lutter contre la gravité qui reprenait lentement ses droits sur le bolide, il priait mentalement pour que Seilah fut aussi précise que possible.
Les secondes de chute s'égrenaient, accroissant la peur des occupants de la Mule, leur coupant le souffle. Un vrombissement leur apporta une bouffée d'oxygène : le véhicule entier fut happé au vol par le Charon dont l'ascenseur menant à la soute était abaissé.
Tandis que la Mule allait se loger dans le filet de sécurité tendu devant elle, le pilote soulagé de ce sauvetage opportun éteignit le moteur tandis que Daniel enclenchait l'élévation de la plateforme jusque dans les entrailles du vaisseau, qui se scella dans un crissement métallique. Vaisseau qui disparut sous les yeux ébahis tant des miliciens que de Skye.
Soudain apparut Mei, visiblement énervée :
— Arkn- Vous êtes timbrés ou quoi ? Sérieux ? Vous savez ce que c'est que ce bruit ? C'est les vérins de l'ascenseur ! Combien de fois il va falloir que je vous répète de ne pas la fermer en plein vol ? Surtout avec la Mule dessus !
— C'est ma faute, Mei, s'excusa Tooms en s'avançant vers elle.
Toutefois il n'eut pas l'occasion de finir sa phrase. Mei le fusillait d'un regard gorgé de larmes et il comprit : si sa colère quant à l'état du vaisseau était légitime, elle était surtout due à la peur qu'elle avait ressenti. Les poings serrés au point de blanchir ses jointures, elle lutta pour contrôler les tremblements qui finirent bientôt par agiter son corps entier. Si bien qu'elle finit par se sentir chanceler sous le poids de l'anxiété. Les nerfs à vifs, l'Azrienne sentait une force la pousser vers son compagnon de bord. Un pas après l'autre, elle finit par tomber dans les bras du timonier, ses larmes dégoulinant lentement sur ses joues.
— Ça va. T'en fais pas, lui murmura-t-il en lui caressant doucement la tête. Je suis encore en un seul morceau.
Enserrée par une chaleur aussi réconfortante que bienvenue, la jeune femme se laissa aller quelques instants avant de relever les yeux vers le pilote. Son visage était paré d'un faible sourire qui dissimulait mal une gêne. D'instinct, l'Azrienne mit fin à l'étreinte et recula.
— Qu'est-ce que...- commença-t-elle.
— Rien... Va plutôt chercher Tiana, répondit l'autre. D'ailleurs, Doc, allez-y vous aussi.
— Mais...-
— Discutez pas, Doc. C'est un ordre !
Visiblement troublé, le médecin hésita quelques secondes avant de s'exécuter, suivant Mei de près. Et tandis que les deux autres membres de sa fratrie descendaient à leur tour du véhicule, Ash dégaina brusquement son blaster et le braqua sur son demi-frère. Surpris par sa réaction, ce dernier leva instinctivement les mains :
— Hey ! Qu'est-ce que tu fais ? Tu es fou ?
— Ah oui ? Tu crois ? Je vais te montrer si j'ai perdu la tête !
Un sifflement déchira le silence qui s'ensuivit, celui de l'arme de Daniels qu'il venait d'actionner.
— Tooms...-
— Jack, te mêle pas de ça !
Avec un calme cachant mal sa colère, le pilote pivota, ramena sa deuxième main sous son arme, de manière à stabiliser un potentiel tir.
— Ash ! Qu'est-ce que...-
— Oh la ferme, Sarina ! C'est pas tes explications que je veux ! Mais les siennes ! Je veux savoir qui tu es et pourquoi on est dans la merde depuis que tu es à bord ! Je vois mal Sarina cacher quelque chose ! Mais avec toi, je le sens depuis le début, y a un truc qui cloche !
— Bordel, Ash, je suis ton demi-frère ! Ça devrait te suffire pour me faire confiance, non ? riposta le jeune homme.
— Non, ça me suffit pas, "Aiden" ! Je te connais pas. Ni toi, ni elle, d'ailleurs ! Donc, t'as intérêt à me donner une bonne raison de pas te loger une balle en pleine tête !
Les yeux injectés de sang, Tooms, avança jusqu'à poser son canon contre la gorge de sa cible. Par réflexe, Aiden recula jusqu'à buter dans le mur froid de la cale.
— Hey... Ash... Je...-
— Tu crois peut-être que je déconne ? Cet équipage, c'est comme ma famille. Une vraie famille. Contrairement à vous. À toi.
Les dents serrées, il poursuivit.
— Je vais pas risquer leurs vies pour celle d'un inconnu. Qu'on soit liés par le sang ou pas.
— Ash ! Attends... plaida Sarina en approchant la main de Tooms.
Mû par un simple réflexe défensif, le pilote repoussa violemment la main de sa soeur, qui, sous le choc, recula de quelques pas. Notant à quel point la situation devenait de plus en plus critique, Jack avança de quelques pas.
— Reste où tu es, Jack ! tonna le second du Charon.
Le mercenaire se stoppa brutalement, conscient qu'il pourrait vite devenir la cible principale s'il s'impliquait encore plus. Le pilote commençait à perdre toute contenance.
Sans plus lui prêter plus attention, ce dernier s'en prit de nouveau à son demi-frère qu'il gifla, en y mettant toute sa force. Le coup fut si subit qu'Aiden tomba à quatre pattes sur le sol. L'ancien militaire pointa alors le canon du calibre au-dessus du crâne du jeune homme tandis que Sarina étouffait un cri de panique, voyant les choses dégénérer à toute vitesse.
— Ash ! Ne fais pas ça ! hurla-t-elle, la voix entrecoupée de sanglots.
Posant le doigt sur la détente, son intonation se fit sifflante, tant il était hors de contrôle..
— Et pourquoi pas ?
— Ash, s'il te plaît... articula difficilement Aiden, en essayant de se relever.
Pour seule réponse, le pilote lui donna un coup de pied dans les côtes :
— Je t'ai pas permis de bouger, si ? Tu vas me dire ce que tu nous caches et tout de suite ! Je te donne dix secondes avant de te liquéfier le visage !
— Tu n'es pas sérieux quand même ? s'exclama le jeune homme alors que Tooms tirait une première fois à quelques centimètres de sa tête.
D'un geste vif, le timonier l'attrapa à la gorge, et le redressa devant lui avant de lui planter son blaster sous le menton et son regard noir dans ses yeux terrifiés. Puis, d'une voix faussement calme, il lui murmura :
— Tu veux voir à quel point je suis sérieux ?
— Ash ! Tu te calmes tout de suite et tu ranges ton arme ! ordonna alors une voix familière provenant du haut de la pièce.
Tooms pivota vers la personne qui avait prononcé ces mots, et découvrit sans surprise Tiana. La Capitaine se maintenait tant à la rambarde de la galerie qui faisait tout le tour de la pièce, qu'à Alistair qui l'avait menée sur place. Accompagnée du médecin et de Mei qui l'avait suivie, elle cachait mal son état de santé encore incertain.
Le pilote hésita quelques instants avant de ranger son blaster à sa ceinture. Pour autant, il ne quitta pas son demi-frère des yeux. Complètement terrorisé par l'attitude d'Ash qui avait l'air à deux doigts de le tuer, il se permit cependant un soupir de soulagement.
— Boss ! Tu vas pas me dire que tu le défends, quand même ? Il est pas net, je te dis !
— Je te crois, Tooms, répondit la Capitaine. Mais si tu veux bien lui laisser le bénéfice du doute, je pense qu'Aiden se fera une joie de tout t'expliquer... Ainsi qu'à moi...
— On a un saboteur qui a presque réussi à nous faire tuer ! On peut pas le laisser comme ça !
— Tooms ! Je t'ai dit de te calmer ! tonna sa supérieure. Je veux voir tout le monde dans le mess !
Voyant que personne ne semblait disposé à bouger, la jeune femme insista.
— Tout de suite !
Après un soupir éloquent, le timonier attrapa son demi-frère par le col de la veste qu'il portait et le traîna jusque dans le mess, non sans qu'Aiden ne proteste :
— Lâche-moi ! Je peux marcher tout seul !
— Écoute-moi bien, "frangin" ! Continue comme ça et j'hésiterai pas à te loger une balle dans le cigare ! Donc fais-moi plaisir et boucle-la ! répliqua le pilote avant de pousser son demi-frère dans la salle de réunion qu'était le mess.
Toujours soutenue par Alistair et Mei, la Capitaine était déjà installée dans un coin de la pièce quand Aiden et Tooms pénètrent dans la pièce. À sa suite, Daniels tentait, du mieux qu'il le pouvait, de consoler Sarina, encore sous le choc. C'est alors que Seilah entra. En voyant l'assemblée réunie, les larmes de la jeune femme ainsi que l'état de stress de chacun, elle ne put s'empêcher de demander des explications :
— Euh... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
— Je crois que notre cher Aiden a quelque chose à nous dire, répondit Tooms en traînant l'aîné de la fratrie Rem au centre de la pièce.
Celui-ci se releva lentement et patienta aussi dignement que possible, le temps que chacun se soit installé. Malgré cette posture qui se voulait stoïque, le jeune arrivait difficilement à contrôler les tremblements qui parcouraient son corps.
Intimant le silence d'un geste, Tiana laissa le jeune homme s'exprimer :
— On t'écoute, Aiden.
Le jeune homme joignit ses mains et fixa le bout de ses chaussures hors de prix couvertes de poussière. Inspirant profondément, il prit enfin la parole :
— Comme vous le savez certainement, je suis le demi-frère de Sarina mais également celui de Tooms.
Le jeune homme pausa son récit quelques instants. Agacé par cette déclaration qui, selon lui, ne menait à rien, Tooms ne put s'empêcher d'exprimer sa colère.
— Et en quoi c'est censé expliquer quoi que ce soit ? Et puis, c'est pas comme si notre lien familial allait plaider en ta faveur.
— Je vais y venir. J'aimerais juste permettre à tout le monde d'avoir un peu de contexte.
Non sans avoir levé les yeux au ciel et croisé les bras sur son torse, le timonier se tut. Puis Tiana encouragea le jeune homme d'un hochement de tête.
— Mon père biologique a... abusé de ma mère. C'était deux ans après qu'il n'ait abandonné son premier enfant auprès d'une fille de joie à la solde des gangs de Fair Heaven.
À l'évocation de ces événements, le pilote tressaillit. Une réaction qu'Aiden perçut immédiatement. Aussi, il enchaîna :
— Oui, Ash, je parle de Jacob Tooms... Notre père... Mais s'il t'a abandonné, sache qu'il en a fait de même avec moi.
Comprenant une partie de ce qu'avait voulu dire Sarina un peu plus tôt, le pilote eut beaucoup de mal à retenir un sanglot à l'évocation de son passé et de l'absence de ses deux parents. La seule éducation qu'il avait connue avait été celle des gangs et, plus tard, celle de l'armée. Mais comme leur soeur l'avait également énoncé, les origines ne faisaient pas tout. L'important résidait dans les actions. Tooms afficha un visage de marbre tandis qu'il clamait son irritation.
— D'accord, on a un passé commun. Mais ça explique pas tout. Pourquoi est-ce que l'Alliance vous recherche tous les deux. Et en particulier, vous deux ? J'ai vu les primes sur vos têtes. Elles sont beaucoup plus élevées que les nôtres.
Aiden eut un moment d'hésitation avant de finalement reprendre la parole. Gêné, il semblait avoir du mal à aborder le sujet.
— Euh... Je crois savoir... Mais avant tout, il faut que je termine la mise en contexte pour que tu comprennes tout...
— Tant que ça prend pas trois plombes... Vas-y, crache le morceau.
Sous le regard inquisiteur de l'équipage, l'interrogé s'empara d'une chaise inoccupée dans un coin de la pièce et la posa au centre avant de s'asseoir dessus. S'ensuivit un silence interminable pendant lequel il prit sa tête dans ses mains.
— Pendant près de dix ans, ma mère, Amelia Rem, m'a élevé presque toute seule, ne recevant que l'aide de précepteurs lorsqu'elle ne pouvait pas être là. Elle a été une... très bonne mère. La meilleure compte tenu de...-
La réminiscence de sa mère était si accablante qu'il s'étouffa presque dans son récit. Une boule nerveuse commençait à se former dans sa poitrine. Chaque mot semblait lui être comme arraché, ouvrant toujours plus cette plaie béante qui ne s'était jamais refermée.
— Enfin bref, un jour, elle m'a appris qu'elle entretenait une relation avec un homme du nom de Jurato Savias et s'est mariée avec lui quelques mois après. Ce n'est que quelques semaines plus tard que j'ai eu l'honneur d'avoir une demi-soeur, Sarina.
Machinalement, toute l'attention se tourna brusquement vers l'intéressée avant de se diriger de nouveau sur Aiden. Quand soudain, un éclat de voix attira les regards de toute l'assemblée.
— Jurato Savias ? LE Jurato Savias ? s'écria Tiana Fry. L'un des plus gros actionnaires de la Corporation Lux ?
— Lui-même. Mais, par chance, Sarina et moi ne l'avons que très peu connu. Quand notre mère est morte quelques années plus tard, il a confié Sarina à l'Académie, ne s'occupant que de payer pour son éducation. Quant à moi, disons que je n'existais pas pour lui. Donc j'ai quitté la maison familiale quelques jours après l'enterrement.
— Tu es allé où ? questionna Mei, apparemment plus intéressée qu'à la normale.
En entendant la voix de la petite Azrienne, Aiden ferma les yeux et ne put réprimer un sourire. Visiblement, chacun d'entre eux ne le jugerait pas sur sa famille adoptive ou l'environnement dans lequel il avait vécu, mais plutôt sur qui il était et ce qu'il avait fait. Si lui avait toujours considéré que l'origine était capitale pour jauger quelqu'un, il se rendait bien compte que ce n'était le cas de cet équipage qui attendait impatiemment la fin de son récit.
— Après ça, j'ai fondé petit à petit le groupe Illum, un collectif d'artistes du crime. Pas des assassins ou des crétins dans ce genre, expliqua Aiden, recevant par la même occasion un regard noir de la part de Daniels. Notre art était le vol. Tout ce que nous pouvions prendre, nous nous en emparions. Ça a duré quelques temps avant que nous nous occupions de notre première cible réellement importante. Nous avons commencé par celui-là même qui m'avait fait du tort. Celui qui s'était enrichi au détriment de sa famille : Savias. Nous avons donc vidé le compte qu'il possédait à la Banque Goliath, il y a maintenant trois ans.
De nouveau, une voix interrompit le récit d'Aiden. Celle de Jack qui n'en revenait pas.
— Attends deux secondes ! Le braquage de la Goliath, c'était toi ?... Non, c'est pas possible !
— C'est pourtant bien vrai, répondit le jeune homme. Le Groupe a également volé quelques autres membres de la Lux mais également des nantis vivant un peu partout dans la galaxie, avec pour règle principale de redistribuer la majorité du butin aux plus démunis. Des démunis comme ma mère et moi à l'époque...
Tandis qu'Aiden inspirait profondément, comme si un poids venait d'être retiré de sa conscience, Tooms se redressa alors sur la chaise sur laquelle il était affalé et émit un profond soupir. Beaucoup plus calme, il était de nouveau en mesure de réfléchir.
— OK, je crois que je commence à comprendre. Tu penses que c'est à cause de ton passé criminel que vous êtes recherchés par l'Alliance. Mais ça explique pas pourquoi ils en auraient après Sarina. Que je sache, elle faisait pas partie de votre groupe, si ?
— Elle porte le même nom que moi. Donc j'imagine qu'ils veulent l'interroger... Ou s'en servir comme moyen de pression... En tout cas, on a fui pour ça. Ça et son obsession...
— Son obsession ? répéta Ash, sans comprendre.
— Je souhaitais rencontrer et connaître le dernier membre de notre famille : toi, coupa la benjamine de la fratrie, les larmes aux yeux. Nous avons découvert que tu avais servi dans l'armée indépendantiste pendant la Guerre et nous avons retrouvé ta trace sur Fair Heaven. Par chance, c'est à ce moment-là que nous vous avons trouvé, toi et l'équipage du Charon... Nous n'étions juste pas préparés à toute cette aventure. Mais pour rien au monde nous ne l'aurions ratée...
Tiana secoua lentement la tête. À l'issue de cette confession, certaines choses semblaient s'être éclaircies. Toutefois, d'autres aspects demeuraient dans la pénombre. Quelque chose ne collait pas dans toute cette histoire. Une pièce du puzzle pour saisir les raisons de tous leurs malheurs. Aucun des trois passagers ne pouvait être le saboteur et personne ne semblait non plus vouloir le moindre mal à l'équipage du vaisseau. Hélas, la seule marche à suivre dans l'état était de patienter et voir venir la suite des événements. Une attente qui, si son instinct ne la trompait pas, serait de courte durée. Ayant fait signe à Seilah, elle se leva péniblement, titubant presque sous le coup de la fulgurante douleur qui venait de se rappeler à son bon souvenir. Grimaçant, elle donna ses ordres en conséquence :
— J'ai beaucoup de choses à assimiler avec l'histoire que nous a racontée Aiden, déclara-t-elle. J'ai besoin de temps et de sommeil pour décider de notre nouveau cap. Chacun de vous, retournez à votre poste.
Puis, tandis que les différents membres d'équipage s'en allaient chacun de leur côté, Fry se confia à la seule qui était restée près d'elle :
— Seilah, ma chérie. Je sais vraiment pas dans quel pétrin je nous ai mis...
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