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CHAPITRE 9 : Aspirés

Toujours à la surface de Demora, la situation de Tiana Fry devenait de plus en plus critique. Avec tout le sable qui, à chacune de ses inspirations, lui emplissait peu à peu les poumons, elle n'arrivait tout bonnement plus à respirer correctement. L'oxygène présent dans l'air n'arrivait plus à atteindre son cerveau, si bien qu'elle se sentit progressivement défaillir. Ne pouvant plus trouver la force de se déplacer, elle s'assit donc contre un mur tandis qu'une profonde torpeur la gagnait inlassablement.

Lorsque Sarina arriva enfin à sa hauteur, la Synthétique la trouva totalement inconsciente. Elle tenta vainement de la secouer afin d'avoir ne serait-ce qu'une petite réaction. Sans succès. Le corps de la Capitaine était inerte, une véritable poupée de chiffons. N'obtenant aucun réflexe de la part de cette masse inanimée, le coeur métallique de Sarina commença à battre à tout rompre. Inquiète, elle s'empressa de se saisir du corps de Fry et le souleva sans le moindre effort. Ne pouvant rien faire à ce moment-là pour l'aider, elle savait qu'elle n'avait qu'une manière de sauver la Capitaine : la laisser entre les mains expertes d'Alistair dans l'infirmerie du cargo. Ainsi, elle coinça le visage de Tiana dans le creux de son bras, et fila à toute vitesse en direction du Charon, en vol stationnaire à quelques centaines de mètres de là.

Autour d'elle, la tempête avait redoublé de puissance. Si bien que Sarina savait d'avance à quel point son timonier de frère serait rongé par l'inquiétude. Ainsi, elle pressa le pas, filant droit vers les lumières du vaisseau qu'elle discernait à travers l'épais brouillard sableux. Estimant l'emplacement de la soute qu'elle savait ouverte, elle grimpa, passant d'un balcon à un toît, sautant d'une maison à l'autre, avant d'atterrir lestement sur la plate-forme élévatrice qui menait aux entrailles de la soute. Plate-forme où elle trouva sans surprise son demi-frère, Aiden, un masque respiratoire sur la bouche. Ce dernier s'empressa de presser le bouton permettant à l'ascenseur de remonter. Sitôt la soute refermée, le jeune homme activa l'intercom :

— Ash ! C'est bon ! Elles sont là ! hurla-t-il, sans se rendre compte que le vacarme de la tempête n'était plus audible.

Puis, se retournant vers sa soeur, il vérifia d'un regard qu'elle allait bien. Malheureusement, elle semblait rongée par l'inquiétude, ce qu'il comprenait aisément : dans ses bras, les yeux clos, Tiana ne bougeait plus.

— Vite ! Emmène-la auprès d'Alistair ! ajouta Aiden, la panique le gagnant à son tour.

La Synthétique n'avait toutefois pas attendu l'ordre de son frère pour s'élancer à travers les couloirs du Charon. Elle filait aussi vite que le vent qui déferlait à l'extérieur du vaisseau, jusqu'à l'infirmerie où elle espérait trouver un Alistair peu – voire pas du tout – occupé. Elle espérait que l'état de son amie ne soit pas trop grave, bien que cela semblait être tout le contraire. La soeur d'Aiden dévala quelques mètres et, lorsqu'elle se sentit tomber, ne put retenir un juron, chose qui lui était assez inhabituelle. Par chance, elle réussit à se rattraper avec facilité à la rambarde. Elle qui pourtant n'était pas sujette à une telle faillibilité était à présent en train de redevenir comme la frêle humaine qu'elle avait été un jour : la panique lui faisait perdre toute l'assurance que ses atouts de Synthétique lui avaient donnée. Elle s'arrêta net dans son avancée et, malgré l'état de Tiana qui pouvait potentiellement s'aggraver, elle reprit quelques lentes et profondes respirations. Il fallait qu'elle se calme, chose compliquée dans cette situation. Compliquée certes, mais pas impossible. Fermant les yeux, elle perçut les battements de son coeur froid et métallique qui ralentissaient et lorsqu'elle ouvrit à nouveau ses paupières, elle se sentait à nouveau toute confiante en ses propres capacités.

En quelques minutes, elle se retrouva dans l'une des soutes annexes, celle qui avait été aménagée par les soins d'Alistair en infirmerie. Elle était devenue une véritable pièce dédiée à la médecine avec les meilleurs appareils disponibles sur le marché et que le Docteur Gun avait réussi à se procurer on ne savait où. En les voyant arriver ainsi, ce dernier fut affolé par l'état de sa future patiente : Tiana, à l'article de la mort, ne réagissait aucunement au moindre stimulus extérieur.

— Posez-la ici. ordonna le médecin en montrant le lit médical qui se trouvait juste à côté de celui où Seilah était en train de se reposer.

La Synthétique s'exécuta et posa le poids mort qu'était devenue la Capitaine du Charon. Après un moment pendant lequel, son regard jonglant de la capitaine à la Demoréenne, Sarina ne bougea pas d'un cil, Al' soupira profondément, consterné par le manque de réactivité de la jeune Synthétique :

— Allons, ma chère. Serait-ce trop vous demander de m'aider ? dit-il, d'un ton acerbe peu commun chez lui.

— Oui, désolée, répondit la jeune femme, revenant brusquement à la réalité. Qu'est-ce que je peux faire ?

Puis, constatant qu'il avait été un peu trop dur avec son amie, le Docteur Gun inspira profondément. Il savait pertinemment que brusquer Sarina ne serait en rien productif.

— Rassurez-vous. Elle peut s'en sortir, mais pour cela, j'ai besoin que vous m'aidiez. Puis-je compter sur vous ?

La Synthétique acquiesça et le médecin et elle commencèrent à s'occuper du cas de la Capitaine.

Au même instant, la passerelle du cargo était en ébullition. Tooms était à son poste, pilotant le Charon à travers la tempête. À ses côtés, Jack Daniels gérait l'armement du vaisseau via sa console tactique. En effet, si l'artilleur devait auparavant se déplacer sur la coque pour manoeuvrer l'unique canon du vaisseau ainsi que le grappin, un mécanisme que les Charognards leur avaient inspiré, il possédait maintenant son propre poste de tir dans le cockpit. Les bourrasques de sable venant gifler la verrière, le timonier sourit amèrement lorsqu'il songea que sans les senseurs perfectionnés par Mei, il n'aurait pu que naviguer à l'aveugle et fatalement s'écraser.

— Tu es certain qu'on va pouvoir sortir de là ? s'enquit Daniels, les yeux rivés sur la vitre.

Comme pour répondre à sa question, une alarme se déclencha et les hologrammes des senseurs apparurent : ceux-ci montraient la frégate de l'Alliance s'envolant vers la haute atmosphère de Demora, signe que la chasse allait pouvoir commencer.

— Si ces types-là peuvent le faire, alors moi aussi ! s'écria Tooms en poussant la puissance des moteurs à son maximum.

Le vaisseau s'arracha à l'attraction de la planète tout d'abord avec difficulté ; puis au fur et à mesure de l'ascension, ce fut comme si le vaisseau n'avait plus rien pesé. Bientôt, le bleu de l'ozone dans le ciel au-dessus des nuages se transforma en un noir des plus oppressants : celui du vide spatial.

Inquiet de la suite des opérations, Jack ne put retenir la question qui lui brûlait les lèvres :

— Tu comptes faire quoi après ? On les pulvérise ? Parce que je crois pas qu'on aura assez de puissance de feu.

— C'était certainement le plan de Tiana, mais ça ne sera pas le mien.

— Ah bon ? Depuis quand tu es si pacifiste, Tooms ?

— Bordel, Jack. Ce sont des personnes là-dedans. Des gens qui ont une famille comme nous...

— Des connards de l'Alliance, oui ! s'emporta l'artilleur. Tu sais comme moi ce qu'ils hésiteraient pas à nous faire s'ils en avaient l'occasion !

Le pilote se devait bien d'admettre que Daniels avait un solide argument. Toutefois, il campa sur ses positions :

— Ça m'est égal ! répondit-il sur le même ton. En l'absence de Tiana et en qualité de second du vaisseau, c'est moi qui décide la marche à suivre !

Devant ces paroles irréfutables, l'artilleur resta coi. C'est alors qu'arriva Aiden qui s'exclama :

— J'arrive peut-être mal, non ?

— Qu'est-ce que tu veux, toi ? répliqua peut-être un peu trop sèchement Ash en se levant pour regarder son frère dans les yeux.

Celui-ci avait un regard terrifié, rivé sur l'extérieur du vaisseau et la raison se fit connaître rapidement : la frégate avait noté la position du Charon et avait décidé de le bombarder de tirs pour se débarrasser de cette nuisance qui la suivait de trop près. Un tremblement secoua l'intégralité du cargo tandis que chacun des membres de l'équipage encore conscients essayait de s'accrocher quelque part.

Pendant que le pilote retournait à son poste en grommelant, Daniels lança :

— Je vois pas pourquoi on leur tirerait pas dessus finalement. Après tout, c'est eux qui ont commencé.

— OK. Mais uniquement pour les mettre hors d'état de nuire, acquiesça le Second du cargo. Je veux pouvoir les aborder et capturer ce gars pour savoir ce qu'il faisait avec Tiram. Ça pourrait être instructif...

— Ouais, je ferai au mieux, dit l'artilleur en hochant la tête.

Il se tourna alors vers sa console et regarda sur son écran de contrôle les différents points faibles du vaisseau ennemi. Soudain, les tirs de la frégate redoublèrent, obligeant Tooms à enchaîner embardée sur embardée afin de ne pas faire souffrir de trop les boucliers énergétiques du cargo. Si bien que le pilote présenta ses excuses aux personnes présentes :

— Désolé les gars.

— T'en fais pas. Je vais essayer de les paralyser ne serait-ce qu'un peu, déclara Daniels en pressant un bouton sur sa console de tir. Si on détruit les moteurs, ça devrait être suffisant.

Soudain, les salves de la frégate s'arrêtèrent et ses moteurs se coupèrent un instant. Tooms comprit alors : elle s'apprêtait à passer en vitesse supraluminique et était en train de charger le moteur nécessaire. Aussi se retourna-t-il vers l'artilleur :

— Jack ! Le grappin ! ordonna-t-il. On peut pas les laisser se barrer comme ça !

Daniels pressa un autre bouton et l'onde sonore d'un piston à l'extérieur résonna suivant la paroi métallique du vaisseau jusqu'aux oreilles de l'artilleur : le grappin fonctionnait toujours et filait droit vers sa cible, la longue chaîne fixé au pieu hérissé de pointes rétractiles. Quand soudain, un bip strident indiqua à l'ancien mercenaire que la cible avait été harponnée.

— C'est bon ! On l'a !

Un éclair lumineux illumina alors l'espace devant eux et par la même occasion le cockpit, éblouissant ses occupants qui durent détourner le regard. Au même moment, la vitesse du Charon commença à augmenter rapidement, si bien que l'artilleur rectifia :

— Ouais, bah finalement, on l'a pas...

Inlassablement, le Charon était attiré droit vers le coeur de cette étrange lumière. Notant les informations relayées par son pupitre de contrôle, Tooms ne comprenait pas ce qu'il voyait : le vaisseau n'était pas passé en vitesse supraluminique par les moyens conventionnels mais avait atteint une vitesse qui excédait tout ce qui était possible à sa connaissance. Ce n'est que lorsque la visibilité fut de nouveau possible dans le cockpit que le pilote comprit ce qui se passait. Il n'en revenait d'ailleurs pas. Le cargo venait de pénétrer dans une sorte de vortex dont les parois aux couleurs orangées ressemblaient à des nuages. Cependant, le timonier n'était pas dupe car si l'apparence cotonneuse du trou de ver semblait inoffensive, il n'en était rien. Preuve, s'il en était une, les éclairs qui n'étaient qu'une manifestation du plasma instable et qui traversaient le couloir par endroits.

Soudain, l'un d'eux toucha la chaîne métallique qui reliait la frégate au cargo et la sectionna tout en transmettant une partie de la décharge énergétique aux deux vaisseaux. Un éclair zébra le cockpit du Charon et toucha Aiden à l'abdomen. Celui-ci s'effrondra sur le sol, inconscient, les yeux révulsés, et commença à convulser.

— Aiden ! hurla Tooms en voyant son frère à terre.

Puis voyant que les instruments se coupaient les uns après les autres transformant le Charon en une véritable épave incontrôlable, il pressa le bouton de l'intercom :

— Sarina ! Prends le contrôle du vaisseau ! s'écria-t-il. Et toi Mei, dépêche-toi de faire un pontage des systèmes ! Sinon, on va finir pulvérisé ! ajouta-t-il toujours aussi anxieux avant de prendre, à l'aide de Daniels, son frère par-dessus son épaule et de le transporter ainsi jusqu'à l'infirmerie.

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