CHAPITRE 4 : Retour à la maison
Il n'avait fallu que deux jours entiers pour que le Charon traverse les quelques milliers d'années-lumière séparant les systèmes d'Orion Prime et Demora. Une traversée sans encombre, et ce, malgré le fait que le moteur supraluminique ait tourné à plein régime. Pourtant, à mesure qu'ils se rapprochaient inexorablement de sa planète natale, l'humeur de Seilah avait pris une teinte aussi sombre qu'oppressante. Le doute comme la douleur de ses souvenirs avaient commencé à l'envahir. Chaque minute passée à imaginer le vide cosmique se transformer en ce paysage familier et redouté était devenu une véritable souffrance. Une souffrance qu'elle avait du mal à masquer.
Alerté par le changement de comportement de leur amie, chacun s'efforçait par n'importe quel moyen de la distraire et de lui remonter le moral. Sans grand succès. Notamment Alistair, qui, lui ayant emprunté son rôle de conseillère auprès de l'équipage – une fonction qu'il ne connaissait que trop bien, ayant souvent dû panser des afflictions autant morales que physique au cours de sa longue carrière de médecin. Toutefois, ses efforts avaient été vains, s'étant heurté à la muraille de culpabilité et de douleur qui enserrait le coeur de la Demoréenne.
Inquiète pour son amie, Sarina s'était confiée à Tiana sur la passerelle tandis que le vaisseau aboutissait enfin à sa destination. Les étoiles floues et indistinctes redevenant de simples points lumineux fixes dans l'immensité noire de l'espace.
— Capitaine, êtes-vous certaine que c'était une bonne idée ? demanda-t-elle, sa voix trahissant une angoisse mal dissimulée.
Fry, assise sur son fauteuil, au centre de la pièce, esquissa un sourire mélancolique.
— C'est marrant que tu me dises ça... ricana-t-elle, sa voix teintée d'ironie. C'est pourtant toi qui a demandé à Tooms de décoller d'Orion Prime...
Le regard de Sarina se tourna vers son demi-frère, un éclat de reproche passant dans ses yeux. Décidément, il n'avait pas su tenir sa langue, démontrant à quel point rien dans ce vaisseau ne pouvait rester secret bien longtemps. Une tension que la Capitaine perçut aisément, comme à son habitude.
— Disons que j'ai cru bien faire... Mais maintenant, je n'en suis plus très sûre.
— Pourquoi ça ? lança une voix dans leur dos. Parce que j'ai l'air déprimé ?
Seilah se tenait là, une nouvelle tunique sur le dos, son regard tourné vers la surface désertique de sa planète, visible à travers la verrière de la passerelle. Ses prunelles rubis, habituellement pleines de vie, semblaient ternies par un poids invisible. Les ombres des hologrammes affichés sur les différents panneaux de contrôle dansaient sur son visage, accentuant les lignes de fatigue et de tristesse.
— Je suis anxieuse et triste. Pas déprimée, expliqua la jeune femme en soupirant.
Tiana se leva lentement, ses yeux cherchant ceux de sa compagne. Avec une lenteur mesurée, et consciente de la fragilité de l'instant, elle s'approcha d'elle avant de l'enlacer. La soutenant dans cette épreuve et bien que ne sachant que dire, elle se contenta de lui offrit une chaleur silencieuse mais sincère. Sentant qu'elle était peut-être de trop, Sarina chercha à s'éclipser discrètement. Sans succès, car déjà, Seilah l'arrêta d'une voix douce mais ferme :
— Attends, Sarina. Il faut que je vous parle. À toutes les deux.
Intriguée par la demande de son amie, la Synthétique s'arrêta net dans sa course. Que pouvait-elle bien lui vouloir ? Comme si elle avait deviné les interrogations de son amie, l'alien cornue la regarda avec une intensité sereine et demanda de but en blanc :
— Que dirais-tu de m'accompagner ?
— J'en serais ravie ! s'exclama Sarina, peut-être un peu trop enthousiaste.
Consciente qu'un tel engouement était certainement peu adapté à la situation, la jeune femme se ravisa en un instant et, gênée, s'expliqua.
— C'est juste que... D'un point de vue xéno-anthropologique, ça serait une aubaine pour moi de... Enfin, disons que j'en serais honorée, Seilah. Mais, vu que tu ne peux emmener qu'une seule personne avec toi, je pensais que tu préfèrerais y aller avec notre Capitaine.
La Demoréenne s'arrêta un instant, stupéfaite que Sarina ait pu connaître les termes de l'arrangement qu'elle avait passé avec Jezhebel. Puis, elle se souvint de ce qui s'était passé un an plus tôt. La symbiose qui permettait à la Synthétique d'être connectée à tous les systèmes du vaisseau. Y compris les communications.
— Ah oui, c'est vrai, j'oubliais... Bien sûr que tu le sais déjà...
— Peut-être que Sarina le savait, mais moi, j'aurais bien voulu être au courant, tonna Fry peut-être plus durement qu'elle ne l'aurait voulu. Comment ça tu peux amener qu'une seule personne à la cérémonie ?
Consciente que cette nouvelle ne lui plaisait pas, à juste titre, la Demoréenne ne lui en tint pas rigueur. Elle jugea inutile d'envenimer encore plus les choses, mais souhaitait quand même expliquer sa décision :
— Écoute, ne pouvant emmener qu'une personne au Gir'Zal de mon père, j'ai choisi Sarina...-
— Mais pourquoi ?
— Parce que si Tiram apprend que tu es sur mon monde, il te pourchassera sans jamais s'arrêter. Je refuse de prendre ce risque. C'est trop dangereux !
— Ça m'est égal ! Je me dois d'être là pour toi. C'est ridicule...-
À court d'argument, et de souffle, la Capitaine ne put continuer sa tirade. Certes, le raisonnement de sa compagne faisait sens. Mais pour elle, le bien-être de Seilah passait avant tout, avant sa propre sécurité. Notant que sa Capitaine ne lâcherait pas le morceau, Tooms émit lui-même quelques réserves quant à l'attitude de sa supérieure :
— Écoute, Boss, interféra-t-il. Mon avis vaut peut-être rien, mais depuis l'an passé, tu es l'une des personnes les plus recherchées sur cette planète. Si jamais on te reconnaît, tu passeras deux minutes en liberté...
En pensant à ce qui s'était passé un an plus tôt, Fry ne put réfréner l'intense soupir qui s'échappa de ses lèvres. Sa capture par Tiram Dja'Anu, le Seigneur de Demora, un énième vassal de l'Alliance avec trop de pouvoir, lui revint en mémoire. Ainsi que tout ce qui avait suivi, notamment son incarcération sur Sieran. Tandis que son esprit s'imprégnait de ces souvenirs ô combien douloureux, elle se mit à trembler. Même un an plus tard, son tourment d'alors était toujours incrusté dans sa peau, comme une brûlure dont la cicatrice refusait de disparaître totalement.
Fry déglutit en tentant de reprendre le contrôle de son corps. Elle imaginait alors Seilah, sa propre compagne, soumise aux mêmes sévices. Une idée qu'elle ne supportait pas. Aussi, elle objecta :
— OK, céda-t-elle. Mais au moins, vas-y armée. S'il te plaît...
— Armée ? Pourquoi faire ? ricana Seilah. Je vais aux obsèques de mon père, pas déclencher une guerre. Et puis je ne serai pas seule, ajouta-t-elle en tournant son regard vers Sarina qui était une véritable arme ambulante.
En effet, depuis sa transformation en être synthétique, la benjamine de la fratrie Rem avait découvert, caché à l'intérieur de son bras, un simple mais destructeur canon à plasma. L'une des armes les plus meurtrières connues par l'équipage du Charon. Si meurtrière que, secrètement, Tiana priait pour que Sarina ne se retourne jamais contre eux. À cela s'ajoutait une passion pour le combat. Une passion qu'elle avait développée sans grande peine avec son compagnon, l'artilleur Jack Daniels qui n'avait pas eu besoin d'un travail acharné pour qu'elle devienne presque meilleure que lui dans cet exercice. Un naturel retour aux sources pour un être spécialement créé par l'Alliance pour assassiner et détruire quiconque se mettrait en travers de sa route. Par chance, la Synthétique possédait une personnalité bien plus douce et compatissante, prouvant jour après jour à quel point elle était loin de la machine à tuer créée par les Services Secrets de l'Alliance.
Malgré cette immense force de frappe, l'ancien Sergent n'était pas tranquille. Aussi, Seilah leva les yeux au ciel et, la voix tremblante, s'exclama :
— Franchement Tiana, je ne me permets pas de discuter tes ordres à bord de ce vaisseau. Alors pour une fois, laisse-moi décider de ce qui est mieux pour nous tous, maintenant. Et accepte mes conditions.
C'était bien la première fois que l'ancienne militaire voyait la Demoréenne énervée à ce point. Cependant, elle mettait cela sur le compte du stress et de la culpabilité. Puis, voyant qu'elle n'aurait pas gain de cause auprès de sa compagne, Fry se tourna alors vers Sarina.
— Tu en penses quoi ? demanda-t-elle, comptant sur les capacités de la Synthétique à calculer les chances de succès d'un tel plan.
— En réalité, je n'en sais rien. Mais il semble plus prudent que nous prenions toutes les précautions nécessaires. Tiram est dangereux, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Que vous restiez à bord semble donc on ne peut plus logique.
— Bien, céda Fry, résignée, en s'asseyant de nouveau dans son fauteuil. Ash, débranche le transpondeur pour notre approche.
Puis, elle enfonça un bouton sur l'accoudoir de son fauteuil et sa voix fut projetée dans tout le vaisseau.
— Mei, prépare-toi à nous camoufler. On arrive.
Tout comme lors de leur précédente visite sur la planète désertique, ils allaient devoir faire preuve de discrétion. Par chance, le génie de Mei avait doté le Charon d'un système de camouflage presque imparable, lui permettant de disparaître autant à la vue qu'aux senseurs de leurs ennemis.
"Presque".
C'était justement pour ça que Fry avait demandé à son timonier de désactiver le transpondeur du vaisseau et que ce dernier avait pris l'initiative de se rapprocher au maximum du sol. Restait le problème de la destination finale du cargo. Les yeux rivés sur les hologrammes de la carte de la surface, Tooms lança :
— Seilah, ta soeur nous a donné rendez-vous où, exactement ?
— Dans la plaine de Sar'Tal, à environ quinze kilomètres au nord de notre position. répondit-elle en s'approchant du fauteuil du pilote tout en pointant un secteur de la carte affichée devant eux.
À l'évocation de cet endroit, mélangeant souvenirs heureux et enfantins, des centaines de flash provenant de sa mémoire tourbillonnaient dans l'esprit de la jeune alien tandis qu'une chaleur aussi brûlante que celle du désert envahissait sa poitrine. Les images de ses journées entières à jouer dans les sables de Demora lui revenaient en vagues successives, chaque souvenir plus vif et douloureux que le précédent.
"Papa", pensa tout haut la jeune femme en songeant directement au chef de guerre défunt.
Cet homme si doux et souriant lui avait offert la meilleure enfance dont elle avait pu rêver. Malgré son rang, il avait passé tout son temps libre avec ses deux filles, leur apprenant à vivre dans les dunes et à connaître chaque secret du désert. Chaque grain de sable semblait porter la trace de ses rires, de ses conseils, de son amour inconditionnel. Une larme solitaire commença à rouler sur sa joue, trahissant la peine immense qui l'habitait. D'un geste qui se voulait discret, elle l'essuya sans se rendre compte que Tiana l'avait perçue. La Demoréenne s'était enfermée dans la bulle de ses pensées, oubliant que qui que ce soit – y compris sa compagne – se trouvait dans la même pièce qu'elle. Aussi fut-elle surprise quand elle remarqua son regard empli d'une compassion silencieuse.
Soudain, brisant l'instant de recueillement, une alarme de proximité résonna dans le cockpit, abrutissant au passage ses occupants. Sarina se précipita vers le siège à côté de celui de son frère, afin de lui relayer les informations que les senseurs allaient lui transmettre et ainsi permettre au timonier de se concentrer uniquement sur le pilotage du cargo. Quelle qu'elle ait pu être cette menace, il lui faudrait tout son savoir-faire pour s'en débarrasser...
— Il y a une masse énorme sous le sol. J'ignore ce que c'est, annonça brièvement la Synthétique en affichant l'hologramme d'une créature de plus de cinquante mètres de long, enroulée sur elle-même et enterrée sous la dune.
En un instant, Seilah reconnut l'animal et son teint blêmit. Par le passé, son père lui avait montré le genre de carnage qu'une seule de ces bêtes pouvait provoquer et indiqué les zones où ne pas s'installer pour maintenir une sécurité relative face à l'un des plus grands dangers de leur monde : un D'Vokral, un monstre serpentoïde qui ne possédait qu'un seul prédateur.
— Dégage-nous de là ! Vite ! s'écria la Demoréenne, tenaillée par la peur. C'est un mâle alpha si j'en juge par sa taille et il n'hésitera pas à nous gober s'il le peut !
Le pilote s'exécuta tandis que la forme holographique du monstre se déroulait. L'animal sortit la tête de sous la dune sous laquelle il était caché, pulvérisa la montagne de sable autour de lui. Le sol semblait vibrer sous la force de la créature, chacun de ses mouvements envoyant des nuages de poussière dans l'air.
— Qu'est-ce que c'est ce truc ?
— Un D'Vokral ! Un prédateur qui est attiré par la chaleur ! expliqua Seilah. Fonce !
Partageant la terreur contagieuse de son amie Demoréenne, Ash ne se fit pas prier. Il vira de bord et évita la première attaque du monstre, apercevant au passage son iris orangé scindé en deux par une pupille elliptique noire. Les écailles sombres de la bête reflétaient la lumière du soleil, ajoutant un éclat sinistre à son apparence terrifiante.
La créature se redressa et brusquement le Charon fut plongé dans l'ombre : le D'Vokral s'apprêtait à gober le cargo d'un seul coup. Fort heureusement, la dextérité sans faille du pilote leur donna un moment de répit tandis que le monstre s'immergeait à nouveau dans le sable.
— Ouf ! s'exclama Tooms. Je crois qu'on l'a semé.
Mais déjà la créature remontait sous eux, ne laissant apparaître à la surface que la rangée d'épines qui parcouraient tout son dos.
— Ne crie pas victoire trop vite, Ash ! déclara Sarina en observant les relevés holographiques des senseurs. La créature nous suit par en-dessous !
— Une belle journée dans le désert qu'ils disaient... répondit l'intéressé avec sarcasme. Seilah, tu remercieras ta soeur pour ça aussi.
Bien que comprenant que le pilote ne pensait pas sérieusement ce qu'il disait, que ce n'était qu'une énième expression de son stress, Seilah sentit une pointe d'amertume monter en elle. Heureusement, elle n'eut pas besoin de répondre.
— Tooms ! tonna Fry.
— Oui, Boss ?
— La ferme !
Soudain, la tête du monstre surgit juste devant la verrière du cargo, forçant Tooms à freiner brutalement. Les occupants du cockpit purent alors voir de près la créature terrifiante : le D'Vokral possédait deux paires de crocs luisants et acérés ainsi qu'une pointe osseuse de chaque côté de la tête. Mais ce qui était le plus effrayant, c'était sa langue aussi noire que ses écailles, qu'il utilisait pour repérer les sources de chaleur. Qu'il avait utilisé pour suivre la trace thermique laissée par les moteurs du Charon.
— Vite ! Bouge ! s'écria Seilah, paniquée.
— Non ! Attends ! intervint Sarina, les yeux fixés sur ses relevés. Tu dégages uniquement quand je te le dis.
En effet, tout autour du monstre serpentoïde, des piques acérées sortaient du sol, faisant glisser le sable en cascade. Un râle profond se fit entendre tandis que le D'Vokral agitait nerveusement la tête tandis qu'il s'enfonçait doucement au creux de la dune.
— Un Gar'Osa... murmura la Demoréenne. C'est incroyable...
Chez les Demoréens, rencontrer cet animal, si rare qu'il en était presque légendaire, demeurait un présage de félicité pour les événements à venir. Un bon auspice que Seilah ne prenait pas à la légère. Elle se surprit à songer à que c'était peut-être le signe que son père continuait à veiller sur elle et la protégeait. Une idée qui ne lui semblait pas si insensée si l'on considérait que leur meurtrier poursuivant venait en effet de se retrouver dans la gueule de son seul prédateur. La seule créature immobile qui n'attendait patiemment qu'une chose : que la nourriture vienne d'elle-même se piéger entre ses mâchoires.
— Maintenant ! beugla la Synthétique, faisant ainsi signe à son frère de les éloigner.
La gueule du Gar'Osa se referma brusquement sur le D'Vokral qui émit un long cri d'agonie tandis que les pieux acérés des mâchoires du "Puits Vivant" - comme on pouvait le traduire du Demoréen - se plantaient dans son épaisse carapace d'écailles.
— Sérieusement Seilah, ta planète est vraiment un enfer... grogna Tooms même après qu'ils aient échappé au danger.
— Tooms ! tonna une nouvelle fois Tiana.
— Oui, je sais : je me tais, maugréa-t-il.
La Demoréenne, quant à elle, était déjà partie se réfugier dans le mess, ses pas rapides trahissant l'agitation qui la rongeait. Inquiète, Tiana la suivit de près. Submergée par l'émotion, Seilah éclata en sanglots avant de trouver la chaleur des bras de sa compagne.
— Ne l'écoute pas. C'est juste un imbécile parfois... murmura doucement Fry pour la rassurer.
— Ce n'est pas lui, le problème, assura l'alien cornue, les pleurs déformant sa voix. C'est de revenir ici. C'est la première fois depuis des années que je vais poser le pied dans le sable de ma planète. J'ai peur de ce que je vais y découvrir. Et puis, il y a aussi ma soeur... Et si jamais elle me déteste ?
— Parce que tu as été bannie ? Pourquoi elle t'aurait demandé de venir alors ? Et puis, dans tous les cas, tu viens pas pour elle, mais pour honorer ton père. C'est ça l'important.
Elle prit une pause, tandis que sa compagne assimilait ses paroles. Des mots justes et sincères qui fusèrent droit dans son coeur.
— Et puis, dès que tu en auras terminé avec ça, on partira. OK ? continua-t-elle, sur le même ton.
La Demoréenne acquiesça doucement. Peu à peu, ses sanglots s'apaisèrent. L'ancien Sergent posa alors une main tendre sur la joue de sa compagne et, de son pouce, essuya les larmes qui paraient son visage, un geste empreint de douceur et de soutien.
— Va te rendre présentable, ma chérie. Tu vas devoir être forte. Pour ton père.
— C'est un ordre ?
— Je ne te donnerai jamais d'ordre. Pas pour ça.
Seilah acquiesça de nouveau, un peu plus rassurée, et se dirigea vers les quartiers qu'elle partageait avec Fry. Pendant ce temps, cette dernière avait repris sa place sur la passerelle où elle retrouva Sarina et Ash, engagés dans une énième dispute.
— Tu n'as aucun tact, Ash Tooms.
— Parce que je dis ce que je pense ? Je...
— Pas le jour du Gir'Zal de son père, la coupa la Synthétique Tu n'as aucun savoir-vivre et cela m'étonne même pas qu'elle n'ait pas voulu de toi pour l'accompagner.
Le pilote leva les yeux au ciel alors qu'il amorçait son approche finale vers la zone où les attendait impatiemment Jezhebel. La tension était palpable, chaque manoeuvre amplifiant l'anxiété qui pesait sur l'équipage.
Pendant ce temps, Seilha se changeait en silence, chaque geste lourd de souvenirs et de craintes. Les mots de Tiana résonnaient encore dans son esprit, lui donnant la force nécessaire pour affronter ce retour chez elle tant redouté. Elle savait qu'elle devrait faire face à son passé pour pouvoir avancer, même si cela signifiait revivre des douleurs qu'elle avait tenté, tant bien que mal, d'enfouir au fond d'elle-même. Alors qu'elle se regardait une dernière fois dans le miroir, elle prit une profonde inspiration, prête à affronter les démons de Demora et à honorer la mémoire de son défunt père.
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