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CHAPITRE 12 : Essence sauvage

Les Régions Inconnues.

L'équipage du Charon n'en revenait pas. Il s'agissait d'un secteur entier, coupé du reste de la galaxie par ses zones frontalières impraticables par les vaisseaux spatiaux ; et pourtant, le cargo s'y était écrasé. C'était si incroyable que la Capitaine ne put retenir une exclamation de stupeur :

— Sarina, tu es certaine de ce que tu dis ?

— J'ai refait les calculs deux fois. Oui, Capitaine, j'en suis certaine. Quant à savoir comment nous avons pu nous retrouver échoués ici, je ne peux que théoriser...

Mais Fry n'en était pas aux suppositions. Pour elle, il fallait se sortir de là, et vite. Elle esquissa un mouvement pour se détacher et se relever, mais le médecin de bord veillait au grain. Aussi, il se précipita vers elle pour la maintenir sur sa paillasse et s'écria :

— Ah non, Capitaine ! Vous n'êtes pas en état de bouger !

— Oh, foutez-moi un peu la paix, Doc ! Vous vous faites trop de soucis et il faut que...-

Une quinte de toux l'interrompit brutalement. Ajoutant encore plus de poids à l'argumentaire du médecin.

— Peut-être, mais je ne vous ai pas donné l'autorisation de vous remettre au travail. Vous n'êtes pas encore en condition pour vous remettre au travail.

— Peut-être bien. Et on a vu ce que ça a donné ! répliqua-t-elle. Je reprends les commandes !

— Pas sans mon accord, ni celui de votre compagne, insista le médecin.

Laissant son regard se poser sur chacun des membres de son équipage, la Capitaine s'attarda sur son pilote qui se sentait embarrassé par les dernière paroles de la jeune femme. Celle-ci soupira, et murmura :

— Désolée Ash. C'était pas ce que je voulais dire. C'était pas ta faute.

— Non, Sergent. Tu as raison. Le commandement, c'est pas pour moi, répondit-il en s'éclipsant de la pièce, l'air maussade.

Sarina hésita entre aller réconforter son frère ou participer à l'échange de propositions qui allaient avoir lieu quant à la suite des opérations. Elle préféra suivre sa première idée et rattrapa rapidement Tooms qui avait commencé à ranger le mess.

Dans l'infirmerie, Daniels était resté silencieux. Comme tous les autres, il avait suivi la discussion entre ses co-équipiers et ne savait pas trop quoi en penser. Le fait d'être coincé sur une planète pratiquement seul, sans avoir de quoi vivre, ne lui était pas inconnu. Bien au contraire, il avait déjà dû survivre ainsi, pendant des semaines, sans jouir du confort d'un bon lit ou d'une bonne table. Ainsi, il savait déjà ce qui allait commencer à manquer en premier : la nourriture et l'eau. Aussi fit-il entendre sa voix :

— Boss. Si on reste coincé ici, la première chose qu'on va devoir faire, c'est de trouver une source d'eau potable et de la nourriture.

— Les systèmes de survie du vaisseau sont vraiment si mal en point que ça ? demanda l'intéressée.

Pour toute réponse, les lumières de la pièce se mirent à vaciller. Tiana soupira tandis que sa jeune compagne prenait le relais.

— L'atmosphère est-elle respirable dehors ? demanda la Demoréenne.

— Avec Sarina, on a regardé les relevés des senseurs. Apparemment c'est bon de ce côté-là, répondit Daniels.

— Dans ce cas, qui proposes-tu pour t'accompagner ?

Soudain, une voix rauque s'éleva, celle de Tiana qui tenait à dicter ses ordres :

— Non. Il n'ira pas. Que Sarina le remplace. Je veux qu'il reste avec toi et le Doc pour veiller à notre sécurité ici.

— Mais...

— Seilah, écoute-moi, je sais ce que je fais...

La jeune femme se mit alors à tousser, une toux grasse et pesante tandis que le médecin lui remettait un masque du respirateur.

— Elle a raison, déclara Alistair. Nous avons besoin de quelqu'un qui connaisse le vaisseau dans ses moindres recoins. De plus, je pense savoir que notre amie Synthétique a un amour certain pour les nouveaux mondes. Je ne vois donc pas une meilleure candidate qu'elle pour explorer la surface de ce mystérieux astre.

— Et pour les autres ? reprit Seilah.

— J'irai ! annonça fièrement Aiden. Je ne servirai pas à grand chose ici. De plus, j'ai très envie d'aller explorer mon premier monde inconnu.

Bien que surprise par l'enthousiasme de l'arnaqueur, la Demoréenne acquiesça. Il était vrai que, depuis des jours, le jeune homme n'avait pas beaucoup eu l'occasion de mettre le pied hors du vaisseau.

— Bien. Dans ce cas, emmène Mei avec toi. Elle aussi a besoin de sortir un peu.

— Mais... Seilah. Je serai plus utile ici ! protesta la jeune Azrienne.

— S'il s'agit de nous remettre de la puissance, j'en serai autant capable que toi, ma chérie, répliqua l'alien cornue. Et puis, on va avoir besoin d'un chef d'équipe pour vous mener.

Sentant le poids des responsabilités qui lui incombaient retomber sur ses épaules, l'Azrienne soupira. Elle commençait à se dire qu'elle aurait bien eu besoin de l'aide de Tooms à ce moment-là. Elle fut d'ailleurs assez surprise de le voir revenir, accompagné de sa soeur.

— Ça va aller, Seilah. Je m'en occupe.

— Tu es sûr ? Je veux dire...

— Je te dis que ça va aller, répéta-t-il sèchement. J'ai déjà fait ça pendant la Guerre. Je saurai m'en occuper.

— Et si c'est dangereux ?

— On verra sur place. Mais avec Sarina, je pense qu'on craindra rien.

Rassurée, Seilah acquiesça et les quelques membres de l'équipage qui formaient l'équipe d'exploration se préparèrent rapidement dans leurs quartiers respectifs. Ce n'est que quelques minutes plus tard que Mei, Aiden, Tooms et Sarina se retrouvèrent dans la salle de chargement principale, ainsi que Daniels, également présent et armé jusqu'aux dents, qui tenta d'ouvrir l'immense porte coulissante de la soute – une ouverture de secours qu'ils n'utilisaient véritablement jamais – dont les vérins grincèrent bruyamment. En entendant un tel son, la mâchoire de la jeune Azrienne se contracta : l'atterrissage brutal avait dû endommager les mécanismes d'ouverture et de fermeture. C'est avec un regard mauvais à l'intention de Tooms que la jeune alien s'approcha de la sortie puis enclencha le dégondage total de la paroi métallique qui s'effondra lourdement au sol, dévoilant un paysage presque incroyable tant il était stupéfiant : on pouvait voir les arbres particulièrement hauts d'une forêt abondante qui laissaient à peine passer les lueurs du ciel. Un ciel qui était d'un bleu tirant sur le violet et légèrement illuminé par les deux étoiles lointaines au centre du système solaire binaire.

La forêt étant particulièrement dense, les membres de l'équipe renoncèrent à l'idée d'utiliser la Mule pour finalement explorer à pied. Devant la mine peu réjouie des hommes du groupe, Sarina essaya de les motiver. Ainsi, elle désigna d'immenses arbres aux troncs couverts de lianes luminescentes et aux feuilles palmées. De plus, des sortes de poussières fluorescentes volaient un peu partout, et même le sol était couvert de lichens luisants qui donnaient une ambiance bleutée à cet ensemble végétal. Si cet éclairage était omniprésent mais faible, il en était de même pour les bruits. Des fleurs en forme de tube, qui avaient poussé ça et là, émettaient un faible sifflement cristallin et apaisant, accompagné par le vrombissement des ailes d'insectes assez imposants.

— Regardez-moi ça, c'est juste incroyable ! s'extasia la Synthétique. Avez-vous déjà vu pareille splendeur ?

Soudain, comme pour répondre à sa question, une longue plainte retentit, faisant par la même occasion sursauter Aiden. Il regarda au-dessus de lui et vit un large groupe de massives créatures projeter une immense ombre sur eux. Ces étranges bêtes similaires à aucun autre animal qu'il connaissait, recouvertes d'épaisses écailles et dotées de trois paires de membres ressemblant à des palmes, nageaient plus qu'elles ne volaient réellement à travers les cieux, ondulant à mesure qu'elles avançaient. De l'étroite tête de ces créatures, on ne distinguait que la paire de pinces menaçantes qui ornait leur bouche. Pourtant, peu effrayées par un tel spectacle, Mei et Sarina étaient en totale en admiration.

— Je dois bien avouer que c'est magnifique, acquiesça la jeune Azrienne qui, étrangement, semblait comme libérée au contact de tout cet environnement. On dirait un immense organisme. Comme si toutes ces composantes étaient reliées les unes aux autres... soupira-t-elle. En véritable symbiose.

Voyant où la mécanicienne voulait en venir, Sarina lui prit la main dans la sienne, la serra tendrement, et déclara d'une voix douce :

— C'est ce que devrait être toutes les planètes colonisées. Des endroits où tous les êtres vivent en coexistant avec les autres. Pas en les détruisant pour s'imposer.

De cette vérité, la jeune Azrienne n'en avait que trop conscience. Sur Azria, sa planète natale, l'Alliance avait presque entièrement éradiqué le mode de vie arboricole des autochtones pour construire des villes et des cités adaptées aux humains. Empiétant toujours plus sur les cités forestières des Azriens, ils avaient décidé d'en faire des esclaves au même titre que les autres aliens de la galaxie, les traitant comme des animaux.

En repensant à la situation ô combien difficile des siens, Mei fut si chamboulée qu'une larme silencieuse roula sur sa joue. Une larme qui ne passa malheureusement pas inaperçue. Aussi Aiden, soucieux du moral de sa compagne, la rattrapa et tandis qu'il arrivait à sa hauteur, agrippa sa main. Un contact chaud et réconfortant qui perçait toujours un peu plus la carapace qui s'était formée autour du coeur de la mécanicienne.

— C'était comment là-bas, chez toi ? demanda-t-il, brusquement.

Désarçonnée par la perspicacité du jeune homme, la jeune alien se retrouva vite bouche bée si bien qu'il lui fallut quelques instants pour reprendre ses esprits et formuler sa réponse :

— Un peu comme ici. Sauf que le soleil est bien plus proche, plus visible. Tu verrais, c'est vraiment magnifique. Mais je doute d'y retourner un jour... déclara-t-elle.

— Ah bon ? Un problème familial comme pour Seilah ? demanda Aiden, poussé par la curiosité.

— Non. C'est plutôt politique. Quand j'ai embarqué sur le Charon, il y a quatre ans, je m'étais enfuie d'un camp de prisonniers. Il faut dire que la sécurité là-bas laissait un peu à désirer... Et ensuite, la révolte a éclaté. Depuis ce jour-là, je n'ai jamais eu aucune nouvelle... J'ignore même si les spatioports civils sont de nouveau ouverts...

Perdue dans ses pensées, Mei ne vit pas une racine légèrement plus élevée que les autres si bien que son pied s'enroula dedans. La jeune alien trébucha et tomba la tête la première ; comme aucun d'entre eux ne s'y attendait, ni la jeune Azrienne ni ses amis n'eurent le temps de la rattraper. La chute lui arracha un léger cri de douleur ainsi que quelques duvets au niveau des genoux qui laissaient voir sa chair écorchée et blanchâtre. Son pied était tellement coincé qu'elle aurait pu facilement se tordre la cheville. Par chance, ce ne fut pas le cas. La jeune alien, habituellement si policée dans son langage, lâcha un unique juron quant à son état et tenta de se remettre debout. Aiden fut le premier à réagir et à lui porter secours. Mais elle lui fit signe de ne rien faire. Bien qu'elle ait apprécié le geste de son compagnon, Mei était une grande fille. Pas une demoiselle en détresse qui avait besoin de son prince charmant pour faire quoi que ce soit. Lentement, la jeune alien se releva et examina ses plaies qui n'étaient en réalité que des égratignures superficielles.

Alors qu'elle se relevait, l'ingénieure se figea. Ses sens affutés étaient en alerte. Ils n'étaient pas seuls. Quelque chose ou quelqu'un rôdait alentour. Une chose qui les suivait depuis maintenant bien trop longtemps pour que ce ne soit qu'une simple coïncidence.

— Tooms, murmura-t-elle. Quelque chose nous suit depuis quelques minutes.

— Tu es sûre de toi ? s'exclama Aiden, inquiet à l'idée que ce soit un animal carnassier.

La jeune alien soupira tandis que les deux autres membres de la fratrie du jeune homme le fusillaient du regard. Bien sûr qu'elle était sûre d'elle et si ce "quelque chose" les suivait, baisser le ton devenait nécessaire. D'un geste, Tooms intima à Aiden de parler moins fort alors que sa soeur synthétique se préparait à un combat potentiel, transformant son bras en arme.

— C'est un animal ou quelque chose d'autre ? souffla le Second du Charon.

— Aucune idée. Comme je ne connais rien de ce monde, je ne peux rien te dire de plus. C'est déjà bien que j'ai pu capter cette odeur.

Regardant partout autour d'elle, Mei sentit alors que sa vision était en train de s'habituer à la lumière ambiante, et à son milieu. Désormais, elle ne voyait plus simplement les éléments qui étaient autour d'elle mais également les odeurs plus ou moins récentes. C'était là un trait qu'elle partageait avec ses frères et soeurs azriens. Ces sens ultra-développés leur avaient permis de rester en vie pendant des centaines et des centaines d'années. De même, que ce soit un grincement par ci ou un cri bestial par là, Mei entendait tout de manière très distincte, comme si elle-même ne faisait qu'un avec son environnement. La forêt était vivante, chaque organisme faisant partie d'un tout qu'elle pouvait observer sans pour autant le perturber.

Elle se sentit alors retomber en enfance. Rien que d'être à nouveau dans un habitat similaire à celui dans lequel elle avait grandi l'avait propulsé des années en arrière : elle voyait à nouveau les jeux dans les arbres avec sa soeur et ses amis ainsi que les longues promenades avec ses parents, pendant lesquelles elle se balançait de branches en branches...

— Oh, Mei ! souffla Tooms, qui la voyait perdue à nouveau dans ses pensées. Tu es avec nous ?

— Oui, pardon, répondit la jeune femme, un peu honteuse de s'être laissée distraire.

Elle se mit à quatre pattes, en position d'attaque, prête à bondir sur sa proie, humant l'air saturé de senteurs végétales qui était devant elle. Ne sachant où elle se trouvait, elle ferma les yeux, laissant son odorat s'imprégner de son environnement. Son ouïe fit de même, décomposant chaque bruit, chaque grincement. Le souffle du vent dans les feuilles. Les craquements des branches. La mélodie de ces plantes étranges qui chantaient. Les cris des animaux au loin. Chaque élément qui se trouvait à sa place afin de trouver celui qui ne s'harmonisait pas avec l'environnement. Peu à peu, son odorat s'acclimatait doucement mais sûrement aux nouvelles senteurs de ce monde inconnu, certaines sucrées, d'autres bien plus acides et agressives. La jeune alien sentait également l'intrus dans ce subtil équilibre qu'était l'environnement dans lequel ils évoluaient. Sans pour autant réussir à le localiser.

Mais fort heureusement, ça n'allait pas durer... 

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