Charlotte resta sur le trottoir. Ses yeux sondèrent la rue déserte. Derrière elle une porte s'ouvrit. Thomas se tenait sur le seuil un immense sourire aux lèvres. Elle reprit son sac et entra. La porte se refermait sur eux.

Matteo continuait à pédaler, heureux. Il poussa la porte du garage et y déposa son vélo. En entrant dans la cuisine il regarda le four. 19h21. Il jeta un oeil au frigo. "Parents: repas à La Maison/ Enfants: ce que vous voulez". Matteo regarda la porte d'entrée songeur. Ses parents mangeraient à La Maison, leur restaurant préféré, comme chaque jeudi soir. Il fut pris d'une angoisse terrible en pensant qu'il allait resté seul en tête a tête avec son frère et sa mauvaise humeur.

Bien décidé à se changer les idées, il monta poser son sac dans sa chambre.
Il sortit dans le couloir et fouilla dans le placard. Armé de draps propres et de deux cousins il poussa la porte de la première chambre. La pièce était comme les autres chambres: la pente du toit percée d'une fenêtre de toit, un lit en bois blanc, un bureau et une armoire de même teinte. Ici les murs étaient blancs et violet. A côté, la deuxième chambre donnait dans le bleu ciel.

Matteo s'activait sans mal pour que tout soi prêt pour le lendemain. Il entendit alors une porte claquer en bas. Sacha était rentré. Mais très vite il entendit une voix suraiguë s'élever. Il finit sa tache et se glissa en haut des escaliers. La tête blonde dépassait du canapé et riait de bon cœur.

Il se glissa dans la cuisine mais Élise l'arrêta.

- Je sais que tu m'aimes pas mais tu ne nous gâchera pas encore notre moment ! aboya-t-elle.
- J'ai absolument rien contre toi mais j'ai effectivement autre chose à faire que de vous tenir la chandelle, lui répondit-il avec désinvolture.
- Soit pas insolent gamin ! Cria-t-elle.
- Laisses le! s'interposa Sacha.

Mais Matteo était déjà dans la cuisine à mettre du coca dans son verre. Son plateau entre les mains, il traversa le salon assez lentement pour voir Élise mettre un DVD dans le lecteur. Marathon Twilight ce soir. Il se moqua intérieurement de son aîné.

Il s'installa donc à son bureau avec son soda et ses chips bien décidé à rendre la journée un tant soit peu meilleure.  Quand il fini de recopier ses leçons et de faire ses devoirs le ciel était déjà bien noir. Matteo referma ses volets en tentant de garder les yeux ouverts quelques minutes de plus. Profitant de sa fatigue providentielle il plongea sa chambre dans la pénombre et sombra dans le sommeil.

À l'aube des cris le réveillèrent. Il ouvrit péniblement les yeux et tendant le bras vers son téléphone. 5:40. Sa mère semblait enragé dans la pièce d'à côté. Matteo entendit la voix de Sacha puis celle d' Élise. Bientôt il entendit les pas lourds de son père dans le couloir. Sa voix forte ramena le silence. "Matteo dors!" Ce dernier ne pût retenir un fou rire bruyant qui amena les criards dans sa chambre.

- T'es réveillé depuis quand toi ! rugissa Élise
- Oh toi on t'as pas sonné ! s'énerva la mère Martin.
- Fiston on t'a réveillé ? demanda son père dans le plus grand des calmes.
- Évidement ! À gueuler comme ça ! ria Matteo
- Ton vocabulaire ! le gronda sa mère.
- Je serai poli quand vous ne me réveilleraient plus aux aurores pour des futilités, déclama-t-il.
- Ils ont couchés ensemble ! s'emporta Françoise inquiète.

Matteo regarda son frère livide et sa petite amie bien trop fière de la situation avant de répondre.

- Ils ont dormis dans le même lit. Et alors ? Si vous aviez été là elle n'aurait même pas passé la porte, déclara-t-il comme s'il parlait à des enfants.
- Matteo ! répondit sa mère au bord de la syncope. Depuis quand es-tu insolent ?
- Depuis qu'il doit se défendre seul dans la vie, répondit Sacha.
- Lui se défendre ! Regardez le! Je sais même pas comment il tient debout ! Se moqua Élise.
- Toi tu prends tes affaires et tu te casses ! s'énerva Sacha. Et devant le regard interdit de la jeune fille il ajouta, je t'avais prévenu !

Leurs parents la regardèrent partir mi surpris mi rassurés. Matteo sauta de son lit en criant.
- Puisque c'est comme ça Ptit dej!

Et il dévala les escaliers.
- Il est en forme pour un blessé, souris son père.
- Un peu trop... Ça cache quelque chose, s'angoissa Françoise.

Philipe leva les yeux au ciel et retrouva ses deux garçons en bas.
Leur petit déjeuner hâtif avalé, Matteo remonta à toute vitesse dans sa chambre. Alors que Sacha s'apprêtait à le suivre, la main de son père se posa sur son bras pour qu'il se réinstalle.

- Tu sembles très inquiet pour ton frère, constata Philipe.
- Ils parlent déjà de lui, je me demande si ça va vrai changer quelque chose qu'il aille dans ce collège, murmura-t-il.
- Et que disent-ils ? s'inquièta Françoise.
- Les abrutis de Jules Ferry ont leur acolytes à St Jo. Il en fuit certains pour se rapprocher d'autres. Maman... La majorité sont juste curieux de rencontrer mon frère, mais il y a une petit groupe de brutes qui l'attend avec impatience, expliqua Sacha.
- Mais tu le protégera! Supplia sa mère.
- Ce n'est pas son rôle ! râlait Philippe
- Je ferais de mon mieux mais il doit aussi apprendre à se défendre seul, souffla Sacha sous le poids du fardeau.
- Et il se débrouille très bien ! s'exclama leur père fier.
- Ne les insiste pas à se battre ! s'indignait-elle

Des pas les poussèrent à se taire. Matteo passait simplement dans le couloir et entra dans la salle de bain. Tout trois se lancèrent un regard entendu et vaquèrent à leur occupation.