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Chapitre 35 (partie 2/2)

Les gants de boxe serrés autour de mes poings, je lançai un dernier crochet dans le sac, le son sourd résonnant dans la salle. La sueur perlait sur mon front, mais une sensation de satisfaction m'envahit alors que Lisa me lançait un regard approbateur depuis le bord du ring.

« Bien joué, Kook, » dit-elle en croisant les bras, un sourire moqueur étirant ses lèvres. « Peut-être qu'un jour tu arriveras enfin à me mettre KO. »

Je laissai échapper un rire essoufflé en retirant mes gants. « Garde tes rêves, Li. »

À quelques mètres, HanEul s'amusait à donner des coups maladroits dans un punching-ball, sous le regard attentif de Lisa. Elle se retourna brusquement, sa tresse sautillant sur son épaule.

« Giulia et moi, on prépare une soirée pyjama demain ! » annonça-t-elle fièrement. « Elle veut me montrer comment cuisiner des pâtes italiennes. »

Je levai un sourcil, croisant les bras. « Une soirée pyjama avec Giulia ? Et je suppose que Lisa sera de la partie aussi ? »

HanEul hocha vigoureusement la tête. « Bien sûr ! Ce sera génial. »

Lisa éclata de rire. « Relax, Kook. On prendra soin de ta précieuse petite sœur. Promis. »

Je secouai la tête, faussement exaspéré. « C'est justement ça qui m'inquiète. Avec vous deux, elle risque de finir encore plus folle qu'elle ne l'est déjà. »

HanEul tira la langue, amusée. « C'est toi le plus fou ici, Kookie. »

Lisa lança un regard complice à HanEul avant de lever les yeux au ciel. « Elle n'a pas tort. »

Une fois la séance terminée, Lisa et moi prîmes rapidement une douche tandis que HanEul envoyait des messages à Giulia, probablement pour lui annoncer notre arrivée imminente.

Je pris place derrière le volant de la Mini Cooper de Lisa, un sourire amusé aux lèvres. Les sièges étaient un peu serrés pour moi, mais je ne pouvais pas refuser une telle requête, surtout venant de Lisa. HanEul était à l'arrière, le visage illuminé alors qu'elle pianotait sur son téléphone. Lisa, quant à elle, s'installa côté passager, non sans vérifier que j'ajustais correctement les rétroviseurs.

Je fis vrombir doucement le moteur, déclenchant un éclat de rire de la part de HanEul. « Frimeur », lança-t-elle depuis l'arrière.

Nous nous engageâmes sur la route, les rues illuminées de Séoul défilant autour de nous. HanEul rangea son téléphone, s'appuyant légèrement contre le siège avant.

« Hier soir, c'était trop bien ! Vous auriez du venir toi et Tae. », dit-elle, sa voix pétillante.

Je jetai un coup d'œil rapide dans le rétroviseur, captant l'enthousiasme dans ses yeux. « Vous êtes allées où ? »

« À la fête foraine. » s'exclama-t-elle. « Toi et Tae vous avez vraiment raté quelque chose. Il y avait tout : des manèges, des stands de nourriture... et Gigi a essayé de gagner un énorme ours en peluche pour Lisa. »

Lisa lâcha un petit rire. « Essayer est le bon mot. Elle a dépensé au moins 30 000 wons et n'a rien ramené. »

HanEul éclata de rire à son tour. « Mais c'était tellement drôle ! Elle était concentrée comme si sa vie en dépendait. À un moment, elle a même demandé à l'employé du stand de vérifier si les anneaux étaient bien alignés ! »

« C'est ce qu'on appelle 'le déni' », ajouta Lisa en secouant la tête.

« Ça doit être ça », ricana HanEul en se penchant un peu plus, « un peu comme toi quand t'as essayé de grimper sur le taureau mécanique avec ta robe »

Lisa leva une main, comme pour l'arrêter. « Ne commence pas. »

Mais HanEul ne se laissa pas intimider et continua, son rire éclatant emplissant l'habitacle. « Elle a tenu quoi... trois secondes ? Et après, bam, elle a atterri par terre. Giulia était morte de rire. On aurait dû filmer. »

Je souris en coin, mes doigts pianotant sur le volant. « Un taureau mécanique, vraiment, Lisa ? Je croyais que tu préférais les défis intellectuels. »

Lisa croisa les bras et se tourna vers moi avec une expression faussement vexée. « Très drôle, Jeon. Je te ferais remarquer que tenir trois secondes, c'est déjà mieux que la majorité des amateurs. »

« Trois secondes... J'espère que tu es plus performante dans d'autres domaines, » répondis-je, un sourire narquois étirant mes lèvres.

« Parle pour toi, Kook. Trois secondes, c'est peut-être tout ce dont tu es capable. »
Elle haussa un sourcil, un sourire en coin illuminant son visage.

« Vous savez que j'ai des oreilles, hein ? Et que je suis là ? J'aimerais ne pas devoir me laver le cerveau à chaque fois que vous ouvrez la bouche. »

Lisa se tourna vers l'arrière avec un sourire innocent. « Oh, ça va, Hanie. Tu devrais être flattée qu'on te prépare mentalement à ce genre de discussions. »

HanEul leva les yeux au ciel. « Flattée ? Je vais finir traumatisée, oui. »

Je jetai un coup d'œil à Lisa, amusé, puis mon regard se posa sur HanEul dans le rétroviseur. « C'est bon, Hanie. Tu veux qu'on parle de licornes et de paillettes pour équilibrer ? »

« Avec plaisir. Je préfère mille fois parler de licornes que de vos performances douteuses. Les licornes, au moins, elles ne déçoivent jamais. »

Lisa leva les yeux au ciel, se retournant légèrement vers l'arrière. « Tu veux qu'on parle de cette énorme peluche qui occupe la moitié de ton lit ? Franchement, on pourrait croire qu'elle a pris la place d'un colocataire. »

HanEul se redressa, prenant un air faussement indigné. « Eh, cette licorne est une œuvre d'art, d'accord ? T'es juste jalouse que Giulia l'ait gagnée pour moi. »

Elle se pencha un peu en avant, un éclat d'admiration dans les yeux. « Elle est trop douée ! Elle a abattu toutes les cibles comme une pro. Sérieux, Kookie, tu aurais dû voir ça. Elle n'a laissé aucune chance au stand. »

Lisa haussa un sourcil, un sourire satisfait étirant ses lèvres. « Ah, ça oui. Elle m'a même impressionnée. »

Mais HanEul, soudain, sembla se souvenir de quelque chose. Elle tourna un regard pétillant vers Lisa. « Raconte-lui ce qui s'est passé avec les mecs, au stand. C'était trop drôle ! »

Je fronçai légèrement les sourcils.

« Des mecs ? » répétai-je, fixant Lisa avec un mélange de curiosité et de méfiance.

Lisa releva fièrement le menton, un éclat malicieux dans les yeux. « Ah, oui. Alors, figure-toi qu'on était devant un stand de tir à la carabine – Giulia essayait désespérément de me prouver qu'elle était meilleure que moi. »

HanEul renchérit en riant : « Spoiler : elle l'est. »

Lisa fit mine de l'ignorer et continua. « Bref, un groupe de gars débarque, probablement attirés par la vision de Giulia concentrée avec sa carabine, et l'un d'eux commence à la draguer de manière pas très subtile. 'Ciao bella', par-ci, 'tu veux que je te montre comment viser', par-là. »

Je secouai la tête, amusé. « Et Giulia, elle a fait quoi ? »

Lisa esquissa un sourire victorieux. « Elle a baissé sa carabine, m'a regardée droit dans les yeux, et m'a embrassée. Pas un petit baiser innocent, hein. Un vrai, long et intense. »

HanEul était déjà pliée de rire. « Les mecs étaient totalement figés. L'un d'eux a même lâché : 'Ah... pardon'. Et après, ils nous ont acheté des barbapapas pour s'excuser. »

Lisa haussa les épaules avec un sourire amusé. « Au final, ils étaient plutôt sympas, tu sais. Une fois qu'ils ont compris qu'ils n'avaient aucune chance, ils ont arrêté leur numéro de charme et sont devenus adorables. On a même fait quelques attractions ensemble. »

HanEul, toujours animée, renchérit : « Oui, et le pire, c'est qu'ils se sont battus pour nous gagner des peluches ! Giulia les a éclaté au stand de basket. C'était tellement drôle de les voir essayer de garder leur dignité. »

Je roulai des yeux en esquissant un sourire. « Bien sûr qu'ils étaient sympas. Qui ne le serait pas face à un trio comme vous ? »

Lisa ricana doucement. « On les a un peu malmenés, c'est vrai. Mais ils l'ont bien pris. »

Je les écoutai, partagé entre amusement et reconnaissance. Voir ma petite sœur briller autant dans ce récit, si intégrée à leur dynamique, réchauffa mon cœur plus que je ne voulais l'admettre.

Lisa n'avait pas changé. Même depuis qu'elle sortait avec Giulia, elle n'avait jamais laissé HanEul sur le côté. Ce genre de choses, ça comptait pour moi, même si je ne le disais pas. Elles prenaient soin de HanEul à leur manière, et pour ça, je ne pouvais que les remercier intérieurement.

En quelques minutes, nous arrivâmes devant l'appartement de Lisa. Je me garai sur une place à proximité, coupant le moteur en silence, tandis qu'HanEul continuait de discuter avec Lisa.

Lorsque nous arrivâmes chez Lisa, l'atmosphère était déjà chargée d'énergie.

Giulia, vêtue d'une robe fluide couleur crème, nous accueillit avec un sourire radieux.

« Ah, tesoro, enfin arrivé. On commençait à se demander si tu ne t'étais pas perdu en chemin, » dit-elle en italien, son accent doux rendant le mot presque chantant.

Avant que je ne puisse répondre, elle se pencha pour embrasser Lisa, leurs lèvres se rencontrant avec une tendresse naturelle. Elle se tourna ensuite vers HanEul, la serrant brièvement dans ses bras.

« Ça va, ma petite tornade ? » demanda-t-elle, une main effleurant affectueusement les cheveux de ma sœur.

HanEul répondit par un sourire éclatant. « Toujours. »

Nous entrâmes, et l'appartement embaumait une douce odeur de vanille et de citronnelle. À peine avions-nous fait un pas dans le salon qu'une silhouette familière apparut dans l'encadrement de la porte. Ma mère. Son visage s'illumina en me voyant.

Sans un mot, elle s'approcha et me prit dans ses bras, me serrant contre elle avec une douceur qui apaisa instantanément une partie de mes tensions.

« Je suis tellement fière de toi, Jungkook, » murmura-t-elle contre mon épaule. Sa voix était douce, mais chargée d'émotion.

Je me crispai légèrement, touché par ses mots, avant de resserrer mon étreinte autour d'elle. « Merci, maman. »

Elle recula légèrement, posant ses mains sur mes épaules et me fixant avec un sourire confiant. « Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer. Je le sais déjà. »

Sa fierté me touchait profondément, plus que je ne l'aurais admis. Je lui répondis par un sourire, mais un nœud d'appréhension commençait à se former dans mon ventre.

Giulia attrapa soudainement mon bras, me tirant avec son énergie habituelle. « Allez, viens. Tu dois être parfait ce soir. »

Lisa suivit, un sourire complice sur les lèvres. « Oui, allez, monsieur le perfectionniste, on va te transformer en œuvre d'art. »

Elles m'entraînèrent dans la chambre, et avant même que je ne puisse protester, Giulia ouvrit un placard pour sortir une tenue soigneusement préparée.

Elle attrapa le cintre et tira lentement la fermeture éclair de la housse, dévoilant un costume Gucci d'un bleu nuit éclatant, orné de légers motifs ton sur ton qui captaient parfaitement la lumière. « Perfetto, » murmura-t-elle avec un sourire satisfait. « Ce costume va t'aller comme un gant, caro. »

Je me levai, obéissant sans broncher, tandis qu'elles s'affairaient à me préparer. Giulia ajusta les manches de la veste, s'assurant que les coutures tombent parfaitement sur mes épaules, tandis que Lisa s'occupait de plier méticuleusement la pochette dans la poche avant.

« Tu es un tableau vivant, Jeon, » dit Lisa avec un clin d'œil. « Taehyung va fondre. »

Une fois prêt, je me regardai rapidement dans le miroir. L'image que je renvoyais était à la fois sobre et élégante. Mon cœur battait déjà un peu plus vite.

Nous retournâmes dans le salon où ma mère m'attendait. Elle s'approcha et, dans un geste instinctif, arrangea une mèche de mes cheveux. Elle glissa ensuite quelque chose dans ma main.

Je serrai doucement l'objet dans ma main avant de le glisser dans ma poche, hochant la tête en silence.

HanEul, quant à elle, s'approcha et me serra dans ses bras. « Kookie, détends-toi, » murmura-t-elle, son ton à la fois rassurant et affectueux. « Tout va bien se passer. »

Son étreinte me procura une chaleur réconfortante, et je lui rendis son câlin avec un sourire léger. Mais l'appréhension continuait de grandir.

Lorsque je me dirigeai vers la porte, prêt à partir, Giulia s'approcha et murmura à mon oreille, sa voix douce mais ferme : « Tu n'as pas intérêt à revenir sans avoir accompli ta mission, tesoro. »

Je souris, amusé par sa détermination. Lisa, de son côté, s'appuya contre le mur, les bras croisés, un sourire moqueur sur les lèvres. « Et tiens-nous au courant dès que c'est fait. Histoire que je puisse pleurer toutes les larmes de mon corps avant que vous ne reveniez. »

Je secouai doucement la tête, mais leur soutien, bien que taquin, était palpable. Alors que je franchissais le seuil de la porte, une certitude s'ancra en moi : quoi qu'il arrive, je n'étais pas seul.





Lorsque j'arrivai devant notre résidence, ma McLaren rugit une dernière fois avant de s'éteindre dans un silence presque solennel. Je me tournais vers l'entrée, le souffle court, tentant de calmer le tumulte de mon cœur. J'avais tout planifié, chaque détail, mais maintenant que le moment approchait, la nervosité s'insinuait malgré tout.

Taehyung apparut, resplendissant comme toujours, dans un costume noir parfaitement taillé, rehaussé d'une chemise blanche et d'une cravate en soie rouge foncé. Ses cheveux soigneusement coiffés mettaient en valeur les traits ciselés de son visage. Lorsqu'il ouvrit la portière de la voiture et s'installa, ses yeux se posèrent immédiatement sur moi.

« Jeon Jungkook, » murmura-t-il avec un sourire lent, presque indécent. « Tu es... étincelant. »

« Tu n'es pas mal non plus, Kim. »

Le moteur ronronna doucement alors que je m'engageais sur la grande avenue illuminée, la ville scintillant autour de nous comme un tableau vivant. Taehyung s'installa confortablement dans son siège, croisant ses longues jambes avec une aisance naturelle.

Le trajet fut ponctué d'échanges légers. Taehyung mentionna mon dernier combat, admiratif, et je le taquinais sur son habitude de critiquer ma garde basse lorsqu'il venait m'observer. Mais lorsque ses questions s'orientèrent sur notre destination, je restai mystérieux.

« Une galerie d'art ? » répéta-t-il en haussant un sourcil lorsqu'il obtint enfin une réponse. « À 22 heures ? »

Je lançai un regard espiègle dans sa direction. « Oui. »

Quelques minutes plus tard, nous nous arrêtâmes devant un gratte-ciel imposant, ses lignes modernes s'élevant vers le ciel étoilé. Je coupai le moteur, et le silence s'abattit brièvement, remplacé par l'écho distant des bruits de la ville. Taehyung descendit de la voiture, jetant un regard curieux au bâtiment devant nous.

« Une galerie d'art ici ? »

« Suis-moi, » dis-je simplement, un sourire mystérieux jouant sur mes lèvres.

Nous pénétrâmes dans le hall somptueux, les plafonds hauts ornés de lustres modernes. Un agent de sécurité nous salua d'un hochement de tête, nous indiquant l'ascenseur situé au fond. Taehyung me suivit sans poser de questions supplémentaires, mais son regard me scrutait, cherchant à deviner ce que je pouvais bien avoir en tête.

L'ascenseur s'ouvrit dans un chuintement discret, et nous y entrâmes. Je pressai le bouton du dernier étage, sentant la nervosité commencer à monter en moi. Taehyung, lui, s'adossa contre la paroi, ses bras croisés, ses yeux rivés sur moi.

« Tu es étrangement silencieux, Jeon. »

Je haussai les épaules, gardant mon regard fixé sur les chiffres qui grimpaient lentement. « Peut-être que je prépare mon grand discours. »

Il émit un léger rire. « Ça, ou tu essaies de gagner du temps pour éviter de me dire ce que tu mijotes. »

Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, Taehyung écarquilla les yeux. La galerie qui s'étalait devant nous était digne d'un rêve. Les lumières tamisées éclairaient chaque espace avec une précision presque divine, et une douce mélodie résonnait en fond, ajoutant une touche de sérénité.

« Jungkook, » murmura-t-il, sa voix tremblante d'admiration. « Qu'est-ce que c'est que cet endroit ? »

Je glissai ma main dans la sienne, lui adressant un sourire tendre. « Viens. Je vais te montrer. »

La galerie était vaste, chaque détail soigneusement pensé et organisé selon un plan précis. Les pièces étaient reliées entre elles comme les étapes d'un voyage, formant un circuit fluide où chaque espace révélait une facette différente de l'expérience que j'avais imaginée.

Chaque salle avait son propre thème, une ambiance unique qui racontait une histoire ou évoquait une émotion. Les œuvres exposées n'étaient pas simplement des objets d'art, mais des morceaux de vie, des fragments soigneusement sélectionnés pour refléter des instants précis, des sentiments profonds. Il m'avait fallu des mois pour concevoir chaque détail, des compositions lumineuses aux matériaux utilisés, en passant par la disposition des œuvres. Rien n'avait été laissé au hasard.

Cette galerie n'était pas simplement un lieu. C'était une mise en scène, un tableau vivant qui se déployait pièce après pièce. Et dans chaque recoin, chaque reflet, il y avait un peu de moi, de nous. Ce projet, j'y avais mis tout ce que j'avais. C'était un pari audacieux, presque insensé, mais maintenant que nous étions là, au seuil de ce circuit soigneusement élaboré, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une immense fierté.

Je jetai un regard furtif à Taehyung, qui scrutait l'espace avec une curiosité mêlée d'émerveillement. Sa réaction, ses expressions, chaque regard qu'il poserait sur ce lieu, je voulais m'en imprégner. C'était pour lui, après tout, que tout ceci avait été imaginé.

En entrant dans la première salle, Taehyung s'arrêta net, ses yeux s'écarquillant devant la scène qui s'étendait devant lui. L'ambiance évoquait immédiatement l'univers distinctif de Gucci : des murs ornés de motifs baroques, des projecteurs diffusant une lumière chaude et dorée, et un parfum subtil mais reconnaissable flottant dans l'air, rappelant les journées passées dans le salon d'essayage luxueux du 6ème étage.

Au centre, plusieurs mannequins se dressaient fièrement, habillés de tenues que Taehyung reconnut instantanément. Les tenues qu'il avait achetées lors de ces fameux essayages privés où nos chemins s'étaient croisés pour la première fois.

« Oh...» souffla-t-il en s'approchant lentement, presque hésitant. Ses doigts effleurèrent le tissu d'un costume orange éclatant. « Celui-ci... Tu te souviens ? »

Je restai en retrait un instant, savourant la nostalgie qui transparaissait dans son regard. Puis, un sourire amusé étira mes lèvres. « Comment oublier ? Tu avais insisté pour que je te trouve quelque chose d'unique pour un brunch. J'avais proposé ce costume, mais tu as roulé des yeux, comme si je venais de te suggérer de porter un sac poubelle. »

Il rit doucement, un éclat de malice dans ses yeux. « Et finalement, tout le monde l'a adoré. Tu avais raison. »

Je m'approchai à mon tour, croisant les bras, mes yeux rivés sur lui. « À l'époque, tu étais insupportable. L'égérie de Gucci en personne, qui débarquait avec cette aura d'arrogance et des exigences interminables. Tu voulais que tout soit parfait, que tout le monde te comprenne sans un mot. »

Taehyung se tourna complètement vers moi, laissant sa main glisser sur le costume comme pour en imprimer chaque détail dans sa mémoire. « Oui. Et toi, Jeon Jungkook, tu étais bien le seul à me résister. Je voyais clair dans ton jeu. Tu étais respectueux, mais tu avais cette manière subtile de me défier en retour. »

Je haussai un sourcil, amusé. « Te défier ? »

« Oui. Tu me regardais comme si tu étais prêt à tout pour prouver que j'avais tort. Comme si, malgré mon statut, je n'étais qu'un client exigeant de plus à tes yeux. Et crois-moi, Jungkook... c'était incroyablement frustrant. Mais aussi fascinant. »

Je laissai échapper un rire, me souvenant de ces journées où il semblait tout faire pour tester ma patience. « Ce n'était pas de la défiance. C'était ma manière de survivre face à toi. Tu me rendais nerveux. Tu étais intimidant, agaçant... et pourtant, incroyablement intriguant. » Mon regard se perdit un instant sur les tenues, les souvenirs remontant à la surface.

Taehyung pivota complètement vers moi, son sourire se faisant plus doux.

« Tu sais, Jungkook, tu as toujours pensé que je cherchais à te tester. Mais ce n'était pas ça. J'étais intrigué par toi. Je voulais comprendre jusqu'où tu pouvais aller, ce que tu étais prêt à montrer de toi-même. Parce qu'il y avait quelque chose en toi, une détermination, une audace... qui me fascinait. Et, pour être honnête, tu as dépassé tout ce que j'aurais pu imaginer. »

Je lui lançai un regard amusé, légèrement adouci par l'émotion qui montait en moi. « C'est drôle de t'entendre dire ça. Je pensais que tu étais juste là pour me pousser à bout, pour voir combien de temps je tiendrais avant de craquer. »

Taehyung rit doucement, un son bas et chaleureux. « Peut-être un peu. Mais avoue-le, tu as aimé ce jeu autant que moi. »

Je secouai la tête, mais un sourire trahissait mon amusement. « Aimer est un grand mot. Mais oui, ça m'a marqué. »

Taehyung me suivit, intrigué, tandis que je poussais les larges portes qui donnaient sur la deuxième salle de la galerie.

En pénétrant dans la salle, Taehyung eut une pause, ses yeux s'élargissant légèrement en reconnaissant les photographies qui tapissaient les murs.

Les clichés capturés étaient issus d'un photoshoot mémorable, l'une des campagnes les plus iconiques qu'il avait réalisées pour Gucci. Les images alternaient entre des portraits intenses de Taehyung dans des tenues excentriques et des moments en coulisses où l'on distinguait à peine ma silhouette en arrière-plan.

Taehyung s'approcha d'une photo où il portait un costume en velours bordeaux, une chemise fluide blanche et un collier imposant, posé avec nonchalance sur une chaise ancienne. Ses yeux s'attardèrent un moment sur l'image avant qu'il ne se tourne vers moi, son regard pétillant d'une curiosité amusée.

Je hochai lentement la tête. « Le fameux photoshoot où tu as décidé que je devais apporter 'ma touche', comme tu disais. »

Taehyung rit doucement, croisant les bras alors qu'il continuait à examiner les photos. « Si seulement tu savais à quel point j'étais impressionné par toi ce jour-là. »

Je laissai mes doigts effleurer légèrement le bord d'un cadre, mon esprit ramené à cette journée. « Impressionné ? J'étais surtout en train d'essayer de ne pas me faire écraser par tous ces stylistes et directeurs artistiques. Sérieusement, Taehyung, pourquoi avais-tu pensé que j'avais ma place là-bas ? »

Il se tourna vers moi, un sourire doucement moqueur. « Parce que je savais que tu avais des idées brillantes. Et tu as prouvé que j'avais raison. Tu te souviens quand tu as proposé de remplacer la chemise satinée par ce haut en organza noir ? »

Je haussai les épaules, un sourire en coin. « Oui. Je me souviens surtout de Madame Choi qui m'a fusillé du regard comme si je venais de commettre une hérésie. »

« Ce photoshoot... » commença-t-il, sa voix empreinte de nostalgie. « C'était la première fois que je voyais à quel point tu étais sûr de toi. Même face à Madame Choi, tu n'as pas flanché. »

Je haussai légèrement les épaules. « Il fallait bien que quelqu'un s'impose. Sinon, elle aurait gâché toute la dynamique. »

Taehyung lâcha un petit rire, amusé par ma réplique. « Et pourtant, tu étais encore qu'un employé. Tu n'avais rien à gagner en te battant ainsi. »

Je le regardai avec sérieux, mes yeux ancrés dans les siens. « J'avais tout à gagner, Taehyung. Chaque fois que je m'exprimais, je voulais prouver que j'avais ma place. Et puis, toi... tu m'as donné cette opportunité. J'avais une raison de me battre. »

Il resta silencieux un instant, ses yeux scrutant mon visage comme s'il cherchait à y lire quelque chose de plus profond.

Un silence s'installa alors que Taehyung se tourna vers une image particulière.

Je m'avançai doucement, m'arrêtant à ses côtés. « C'est cette photo qui a failli me faire perdre mon professionnalisme, » avouai-je dans un murmure.

Il tourna lentement la tête vers moi, intrigué. « Oh ? »

Je pris une profonde inspiration, mon regard rivé sur l'image. « Tu étais... irrésistible. Dangereusement sexy. Il y avait quelque chose dans ta manière de poser, dans l'intensité de ton regard. Et puis, à un moment, tu as décidé de me fixer directement, de l'autre côté des caméras. »

Un sourire malicieux naquit sur ses lèvres. « Je me souviens. »

« Oh, bien sûr que tu te souviens. Tu as probablement noté dans un carnet quelque part : 'Faire craquer Jungkook en pleine séance, étape 1 accomplie'. » Je laissai échapper un léger rire, baissant la tête avant de la relever pour croiser son regard. « C'est à ce moment-là que j'ai su que tu étais dangereux. Pas à cause de ton statut ou de ton arrogance. Mais parce que tu avais ce pouvoir sur moi, ce pouvoir que je n'arrivais pas à ignorer. »

Taehyung haussa légèrement un sourcil, son sourire se faisant plus tendre, presque désarmant. « Et pourtant, tu es toujours là. »

Je ne répondis pas immédiatement, me contentant de maintenir son regard avant de briser doucement le silence. « Viens, il y a encore d'autres pièces. »

Je me dirigeai vers la porte menant à la pièce suivante, sentant sa présence juste derrière moi. Alors que nous franchissions le seuil, une toute nouvelle ambiance nous enveloppa.

La troisième pièce était une explosion de sensations. Les murs étaient transformés en écrans géants, projetant des images hyperréalistes d'une course sur circuit. Le vrombissement des moteurs, les crissements de pneus, la lumière des projecteurs illuminant le bitume sombre... tout y était. Taehyung s'arrêta, figé par la scène qui se déroulait autour de nous.

Deux voitures se suivaient de près sur un circuit bien connu : une Mustang Shelby rouge éclatante et une Mercedes C63 AMG bleu nuit. Les courbes serrées du circuit de Séoul étaient familières, tout comme la manière dont les deux bolides se défiaient, roulant presque côte à côte.

Taehyung lâcha un rire incrédule. « C'est notre première course. »

Je souris, croisant les bras et observant les voitures qui viraient brusquement dans un virage serré. « En effet »

Il tourna la tête vers moi, ses yeux brillant d'excitation et de nostalgie. « Au début, je ne savais pas que c'était toi dans cette voiture. Mais à un moment, j'ai cru reconnaître Haneul sur le siège passager. Ça m'a intrigué, mais je n'étais pas sûr jusqu'à ce que tu sortes de la voiture, furieux d'avoir fait une égalité. »

Je secouai la tête avec un ricanement. « Furieux ? Plutôt frustré, oui. J'étais déjà dans un état avec toi à l'époque, et voilà que je te retrouve sur MON circuit préféré, dans une Mustang qui me tient tête. »

Je croisai son regard, une lueur amusée dans les yeux. « Découvrir que c'était toi, l'icône inatteignable, qui aimait l'adrénaline autant que moi, et qui savait parfaitement manier une voiture... C'était comme si tout l'univers conspirait pour que je ne puisse pas te sortir de ma tête. »

Il haussa un sourcil, un sourire arrogant sur les lèvres. « Tu veux dire que tu as succombé dès que tu as vu mon talent au volant ? Je suis flatté, Jungkook. »

Je croisa les bras, feignant une moue réfléchie. « Ton talent m'a agacé, je ne vais pas mentir. Mais ce qui m'a fait sourire, c'était ton regard insistant sur mes piercings. J'aurais presque cru que tu les voulais pour toi. »

Il éclata d'un rire franc. « J'étais fasciné. J'ai toujours eu un faible pour les piercings, mais je n'ai jamais eu le courage d'en faire. »

Je haussai un sourcil, taquin. « Oh ? L'homme intrépide qui prend des virages à 200 km/h a peur d'une aiguille ? »

Taehyung roula des yeux avant de répliquer, un sourire malicieux aux lèvres. « Ce n'est pas la peur, c'est... de la prudence. »

Je me rapprochai encore, ma voix baissant d'un ton. « Je me demandais justement comment tu aurais réagi si tu avais su que j'en avais bien d'autres... dans des endroits beaucoup plus intimes. »

Ses joues s'empourprèrent davantage, mais il ne recula pas. « J'aurais probablement perdu cette foutue course. »

Je laissai échapper un rire grave, mes yeux ne quittant pas les siens. Je me tournai ensuite vers la porte suivante, la main posée sur la poignée. « Tu viens ? »

Il me lança un regard curieux, mais me suivit sans hésitation. Lorsque nous franchîmes l'entrée, l'atmosphère changea immédiatement.

La lumière chaude baignait la salle, évoquant l'élégance et la passion de notre voyage en Italie. Les murs étaient ornés de photos soigneusement choisies, capturant des moments clés de notre séjour à Milan. Taehyung s'arrêta devant un cliché en noir et blanc, pris sur l'autodrome.

« Milan, » murmura-t-il, sa voix empreinte de nostalgie. « Ça me ramène tellement de souvenirs. »

Je m'avançai pour me placer à ses côtés, mon regard se perdant sur l'image. « L'Italie a marqué un tournant pour moi. »

Il tourna légèrement la tête vers moi, intrigué. « Ah oui ? Pourquoi ça ? »

Je pris une inspiration profonde, cherchant mes mots. « C'est là-bas que tout est devenu... sérieux. C'est là qu'on a parlé pour la première fois d'être exclusifs. »

Taehyung esquissa un sourire en coin, ses yeux brillant d'amusement. « Tu veux dire que tu avais besoin de cette conversation pour savoir qu'il n'y avait que toi pour moi ? »

Je haussai un sourcil, feignant l'indifférence. « Disons que je voulais m'en assurer. »

Il rit doucement, un éclat taquin dans le regard. « Tu étais déjà si possessif. »

Je baissai les yeux un instant, un sourire plus doux étirant mes lèvres. « C'est aussi là que j'ai réalisé quelque chose. »

Il haussa un sourcil, intrigué. « Oh ? Et quoi donc ? »

Je relevai les yeux vers lui, l'intensité de mon regard le faisant légèrement vaciller. « Que j'étais foutu. Que je tombais amoureux de toi. »

Un sourire étira ses lèvres, d'abord doux, puis un peu plus taquin. Il se redressa légèrement, croisant les bras. « Tu sais que tu es un peu lent, Jeon Jungkook ? Moi, j'étais déjà tombé bien avant ça. »

Je plissai les yeux, intrigué. « Ah oui ? Depuis quand ? »

Taehyung haussa les épaules, un éclat joueur dans le regard. « Ça, c'est un secret bien gardé. »

Je ris doucement, secouant la tête. « Alors, pourquoi tu n'as rien dit ? »

« Parce que je ne voulais pas être le seul à risquer mon cœur. Je voulais que tu tombes toi aussi, que tu comprennes que je ne suis pas seulement celui que le monde voit. Je voulais que tu me voies. Alors je me suis dit... prouve-lui. »

Il se détourna pour contempler une autre photo, son sourire s'adoucissant. « Tu sais Jungkook, c'est toi qui as toujours eu les cartes en main. Tu ne t'en rendais juste pas compte. »

Je restai silencieux un instant, frappé par l'honnêteté de ses mots.

Mon regard glissa soudain vers la photo où il me débarrassait de ma chemise tachée.

Taehyung ralentit son pas, ses yeux se fixant sur le fameux cliché. Sur l'image, il était en train de retirer ma chemise tâchée de vin, ses gestes empreints de grâce et de calme. Autour de nous, la foule floue contrastait avec la netteté de son visage concentré.

Je savais ce qu'il allait dire avant même qu'il n'ouvre la bouche.

« Ce moment... » commença-t-il, sa voix légèrement rauque, teintée d'émotion. Il leva une main, ses doigts frôlant doucement la surface de l'image, comme s'il pouvait ressentir l'étoffe de la chemise à travers le verre.

Je m'avançai doucement, posant une main rassurante sur son épaule. Le souvenir me traversa, aussi vif que s'il venait de se produire. Le goût acide de l'humiliation avait été effacé par la douceur et la dignité de ses gestes.

« Ce moment, je l'ai gravé dans ma mémoire, » murmurai-je, mes paroles pesant d'un poids sincère.

Taehyung tourna légèrement la tête vers moi, son regard brillant de cette intensité qui me rendait fou. « Je n'aurais jamais laissé cette soirée se terminer sur une note aussi basse. Tu méritais mieux. »

Je baissai les yeux un instant, un sourire presque timide étirant mes lèvres. « Tu m'as montré que tu savais embellir n'importe quelle situation, peu importe à quel point elle semblait désespérée. »

Taehyung se redressa légèrement, croisant les bras, son sourire se faisant plus taquin. « Tu te rappelles la tête de MinJae quand il a vu à quel point tout le monde te regardait après ça ? »

Je ris doucement, me passant une main dans les cheveux. « Comment oublier ? C'était comme si tu avais décidé de lui montrer que personne ne pouvait m'atteindre tant que tu étais là. »

Il hocha la tête, son sourire se faisant plus doux. « Parce que personne ne peut. »

Nous restâmes un moment silencieux, absorbés par la photo et les souvenirs qu'elle évoquait. Mais ce n'était pas qu'une simple image accrochée au mur ; c'était un symbole. Une preuve que, même dans les pires moments, Taehyung trouvait toujours un moyen de me rappeler qui j'étais, de me montrer que j'avais une place à ses côtés, et que cette place ne serait jamais contestée.

Je posai ma main doucement dans le creux de son dos, l'incitant à avancer. Taehyung se laissa guider, son sourire toujours présent alors que nous quittions la pièce baignée de la chaleur italienne.

« La prochaine salle est... différente, » dis-je, ma voix plus basse, presque hésitante. Il tourna légèrement la tête vers moi, intrigué.

« Différente ? » demanda-t-il, son regard cherchant des indices sur mon visage.

Je pris une inspiration profonde, le poids de ce que je m'apprêtais à lui montrer pesant sur mes épaules. « Elle est beaucoup plus personnelle. Plus... intime. »

Taehyung fronça légèrement les sourcils, mais il hocha la tête, une lueur de confiance dans les yeux.

Nous franchîmes l'arche menant à la pièce suivante, et l'atmosphère changea instantanément. Une obscurité pesante régnait, seulement percée par des éclats de lumière vacillants, évoquant les flammes d'un incendie. Une épaisse fumée artificielle flottait dans l'air, rendant chaque pas un peu plus oppressant. Au centre de la pièce, une installation massive représentait une voiture carbonisée, des morceaux de métal tordus et noircis par le feu. Même dans cette reproduction, l'intensité de la scène était terrifiante.

Taehyung resta figé, son souffle court. Je le sentis se tendre à mes côtés. Ses doigts frôlèrent instinctivement mon bras, cherchant un ancrage.

« Jungkook... » murmura-t-il.

Je m'avançai lentement, mes yeux fixés sur la carcasse de la voiture, un nœud se formant dans ma gorge. « C'est... ma Mercedes. »

Il resta silencieux, attendant que je poursuive, respectant le poids de mes mots.

« Elle n'était pas qu'une voiture, Taehyung. C'était un symbole. Une partie de moi. » Ma voix vacilla légèrement, mais je continuai. « Elle représentait tout ce que j'avais réussi à construire, tout ce que j'avais accompli malgré mon passé. Elle était mon refuge. Et quand elle a brûlé... c'est comme si une partie de moi avait brûlé avec elle. »

Taehyung me regarda, ses yeux brillants d'une douleur silencieuse. « Pourquoi tu ne m'as jamais dit à quel point ça t'avait affecté ? »

Je laissai échapper un rire amer, baissant les yeux. « Parce que j'étais en colère. Contre le monde, contre toi... mais surtout contre moi-même. »

Il fronça les sourcils, confus.

Je croisai enfin son regard, une tristesse profonde dans mes yeux. « Tu m'as rendu faible, Taehyung. Tu m'as exposé à des choses que je ne voulais plus ressentir. La peur, la vulnérabilité... l'amour. Avec l'incendie, puis ton père, les menaces, et tout ce que ton monde a ramené dans ma vie... j'ai eu l'impression de perdre le contrôle. J'étais frustré. Je pensais te détester. Mais en réalité, je me détestais moi-même. »

Il ouvrit la bouche pour répondre, mais je levai une main pour l'arrêter, continuant avant que ma propre résolution ne vacille.

« Parce que j'ai compris, ce jour-là, que je ne pouvais pas vivre sans toi. Et ça m'a terrifié. Je me suis convaincu que tu méritais quelqu'un de mieux. Quelqu'un capable de se battre pour toi, de t'apporter une stabilité que je pensais ne pas pouvoir offrir. J'ai pensé à abandonner, à m'éloigner. »

Je fis une pause, ma voix brisée par l'émotion. « Mais Lisa, HanEul, et même ma mère... elles m'ont toutes ramené à la réalité. Elles m'ont rappelé qui j'étais, pourquoi je ne pouvais pas baisser les bras. Et surtout, elles m'ont rappelé que mon amour pour toi n'était pas une faiblesse, mais ma plus grande force. »

Un silence lourd s'installa, seulement troublé par le son distant des effets sonores de l'incendie simulé. Je me tournai complètement vers lui, mon regard plongé dans le sien. « C'est cet amour qui m'a poussé à agir, Taehyung. Et c'est lui qui continue de me pousser, chaque jour. »

Je pris une inspiration profonde, les mots s'alignant dans ma tête avant de franchir mes lèvres. Mon regard fixé sur Taehyung, je laissai ma voix se charger d'une intensité presque inquiétante.

« Je n'ai plus aucune limite pour toi, Taehyung. » Mon ton était bas, mais chaque mot résonnait comme une promesse. « J'ai affronté ta famille, ton ex psychopathe, et même mon propre père qui a tenté de me tuer. Il n'y a plus rien, plus personne, qui puisse m'arrêter. »

Il ouvrit légèrement la bouche, mais je poursuivis, ma voix devenant plus rauque, plus menaçante. « Tu n'as pas idée de ce que je suis prêt à faire pour toi. Ce que je serais capable de détruire si quelqu'un osait te faire du mal. »

Taehyung resta figé un instant, absorbant le poids de mes mots. Une lueur douce mais résolue traversa ses yeux avant qu'il ne se tourne complètement vers moi.

« Jungkook... » murmura-t-il, son ton mélangé de gratitude et de douleur. « Tu sais, j'ai toujours cru en toi. Je savais que tu choisirais de te battre pour moi. Parce que, malgré tout ce qu'on a traversé, tu es... toi. »

Il fit une pause, ses yeux se perdant un instant sur les ombres dans la pièce. « Mais... » Il baissa légèrement la tête, sa voix tremblant légèrement. « Il y a eu des moments où j'ai douté. Jin me reprochait toujours d'être trop optimiste, de toujours croire au meilleur des gens, même quand la réalité me hurlait le contraire. Mais je ne voulais pas croire qu'il pouvait exister un monde où tu m'abandonnerais. »

Je me crispai légèrement, un poids s'installant dans ma poitrine alors qu'il continuait.

« Pourtant, plus les jours passaient, plus c'était difficile de faire semblant que tout rentrerait dans l'ordre. » Il releva la tête, et l'intensité dans son regard me transperça. « Je n'ai pas eu d'épisodes dépressifs depuis des années. Mais à ce moment-là... je crois que j'étais en train de sombrer. »

Je sentis mon cœur se serrer alors qu'il dévoilait cette partie de lui que je n'avais jamais vue, jamais soupçonnée.

« MinJi venait chez moi chaque soir, » avoua-t-il, sa voix à peine plus qu'un murmure. « Elle me donnait des médicaments, juste assez pour que je me sente... fonctionnel. Elle savait que si elle me donnait toute la boîte, je les avalerais tous en une seule nuit. Alors elle faisait le déplacement, tous les soirs. »

Mon souffle se bloqua, une vague de choc et de culpabilité m'envahissant. « Taehyung... » murmurai-je, ma voix brisée par l'émotion. « Je ne savais pas. Tu avais l'air si... froid, si distant. Je n'aurais jamais imaginé que tu souffrais autant. »

Il esquissa un sourire amer, baissant les yeux. « C'était la seule manière pour moi de ne pas craquer devant toi. Chaque fois que je te voyais, je devais me convaincre que si je te montrais à quel point ça me détruisait... tu ne reviendrais jamais. Je voulais protéger ce qu'il restait de mon cœur. »

Je fis un pas vers lui, posant mes mains sur ses épaules avec une douceur inhabituelle. « Tu n'aurais jamais dû porter ça seul. » Ma voix était ferme, mais empreinte d'un regret sincère. « Taehyung, je suis désolé. Je ne savais pas... »

Il releva lentement la tête. « Je suis là, aujourd'hui, parce que je savais que tu reviendrais. Que tu ne m'abandonnerais pas. Mais... c'était plus difficile que je ne l'aurais cru. »

Je serrai doucement ses épaules avant de murmurer : « Je suis revenu. Et je te promets, Taehyung, je ne partirai plus jamais. »

Il hocha la tête, et pour un instant, nous restâmes là, dans cette pièce sombre et oppressante, partageant un moment de vérité brutale. Ce que nous avions traversé était loin d'être parfait, mais c'était notre histoire. Et malgré tout, nous étions toujours debout, ensemble.

Je laissai mes mains glisser de ses épaules, le cœur lourd mais empli d'une nouvelle détermination. Je savais que ce que je venais de raviver en lui n'était pas facile à porter.

« Taehyung, » murmurai-je, la voix rauque. « Je suis désolé. D'avoir ramené tout ça à la surface. »

Il secoua doucement la tête, ses yeux trouvant les miens avec une intensité désarmante. « Ne t'excuse pas, Jungkook. » Il marqua une pause, inspirant profondément avant de poursuivre. « Je suis content que tu l'aies fait. Parce que ces souvenirs, aussi douloureux soient-ils, font partie de nous. Ils nous rappellent tout ce qu'on a traversé, tout ce qu'on a surmonté. »

Un sourire doux mais sincère étira ses lèvres. « Et ça montre à quel point on est forts. Ensemble. »

Je restai un instant immobile, absorbant le poids de ses paroles. Puis, avec un léger hochement de tête, je lui tendis la main. « Viens. »

Il attrapa ma main sans hésitation, et je l'entraînai doucement vers la sortie de la pièce. La transition entre l'obscurité de l'incendie simulé et la lumière éclatante de la pièce suivante fut instantanée, presque éblouissante.

Là où le chaos de la tempête régnait, le soleil brillait désormais avec éclat. La pièce était baignée d'une lumière dorée et chaude, évoquant une aube nouvelle.

Aether.

Taehyung s'arrêta net à mes côtés, ses lèvres légèrement entrouvertes. J'observai sa réaction avec un sourire, ravi de voir que l'effet était exactement celui que j'avais espéré.

La salle était vaste, presque monumentale. Les murs étaient recouverts de panneaux en bois clair alternant avec des vitres immenses qui donnaient sur une vue à couper le souffle de Séoul, étalée comme une toile scintillante sous un ciel nocturne. Au centre, un plafond illuminé diffusait une lumière douce, presque céleste, qui semblait danser sur les surfaces métalliques et textiles exposées.

Des mannequins stylisés étaient placés sur des podiums en marbre noir, portant les pièces maîtresses de notre première collection. Chaque création racontait une histoire : des lignes fluides, des tissus somptueux, une audace maîtrisée. L'espace dégageait une sérénité empreinte d'ambition, comme si chaque détail avait été pensé pour inspirer.

Au fond de la salle trônait un immense bureau en verre et acier, surmonté de croquis soigneusement encadrés. Les dessins reflétaient notre processus créatif : des esquisses audacieuses, des notes griffonnées à la main, des idées brutes transformées en chefs-d'œuvre.

Mais ce qui attira le plus l'attention de Taehyung, c'était la pièce maîtresse : une sculpture suspendue au plafond, composée de fils d'argent et de fragments de miroir, formant un nuage abstrait qui reflétait les lumières de la pièce. Elle symbolisait l'essence même d'Aether : une fusion entre l'éphémère et l'éternel, le tangible et le rêve.

« C'est magnifique, » murmura Taehyung, ses yeux parcourant chaque détail. Il fit un pas en avant, sa main effleurant l'un des mannequins.

Je restai en retrait, le regard fixé sur lui. Le voir si émerveillé, si impressionné, était ma plus grande récompense. Après un instant, je brisai le silence.

« Quand j'ai quitté mon travail chez Gucci, » commençai-je doucement, ma voix résonnant légèrement dans l'espace, « je n'avais aucune idée de ce que je faisais. C'était une décision impulsive, insensée. » Je laissai échapper un rire léger, presque nostalgique. « Mais il y avait cette idée qui refusait de me lâcher. Cette idée qu'on pourrait créer quelque chose d'unique, toi et moi. »

Taehyung se tourna vers moi, ses yeux brillants d'intérêt. Je poursuivis, avançant lentement dans la pièce.

« Regarde ça, Taehyung. Regarde ce qu'on a accompli. Chaque couture, chaque croquis, chaque pièce ici... c'est nous. C'est toi, ton talent, ton imagination sans limite. C'est nous, ensemble. »

Il ne dit rien pendant un moment, se contentant de m'observer, ses yeux cherchant quelque chose dans les miens. Puis, lentement, un sourire se dessina sur son visage, un sourire doux mais éclatant, qui balaya tout doute en moi.

« Et tu dis que je suis le talentueux ? » murmura-t-il en s'approchant, ses doigts venant effleurer les miens. « Regarde-toi, Jeon Jungkook. Tu es l'essence même d'Aether. Ta détermination, ton audace, ta capacité à croire en l'impossible... c'est ça qui nous a amenés ici. »

Sa main glissa dans la mienne, et il entrelaça nos doigts. « Tu as tout quitté pour ce projet, pour moi. Et je ne sais pas si je mérite tout ça. Mais je peux te promettre une chose. Je ferai tout pour que ça en vaille la peine. »

Je le regardai, incapable de parler. Ses mots m'atteignirent en plein cœur. Je serrai doucement sa main, un sourire sincère se dessinant sur mes lèvres.

« Tu le fais déjà, Taehyung, » murmurai-je. « Tu le fais chaque jour. »

Je serrai doucement la main de Taehyung, mes doigts entrelacés aux siens, et l'attirai vers une porte en bois sombre au fond de la salle. Contrairement aux autres entrées, celle-ci n'était pas ouverte, et laissait deviner que ce qui se trouvait derrière était spécial. Taehyung fronça légèrement les sourcils, intrigué.

« Encore une pièce ? » demanda-t-il doucement, sa voix teintée d'une curiosité presque enfantine.

Je me tournai vers lui, un sourire mystérieux sur les lèvres. « Pas n'importe laquelle. Celle-ci... » Je marquai une pause, inspirant profondément. « C'est la dernière. Et la plus importante. »

Il me scruta un instant, comme s'il cherchait à lire dans mes pensées, mais je ne lui laissai pas l'occasion d'insister. Je poussai la porte, dévoilant l'espace derrière elle.

La pièce était tout simplement féérique. Le plafond entièrement en verre laissait voir un ciel étoilé d'une pureté rare, chaque constellation semblant briller un peu plus fort en hommage au moment. Une lumière douce, presque éthérée, baignait l'espace.

Les murs étaient couverts de fleurs blanches et rouges, formant une fresque délicate et vivante. Mais au centre de la pièce trônait une toile gigantesque, presque monumentale. Elle représentait tous mes tatouages, chaque ligne et chaque motif tracés avec une précision et une intensité saisissantes. Mais le centre de l'œuvre captait toute l'attention : une pivoine rouge éclatante, la fleur que j'avais tatouée au niveau de mon cœur. Celle qui représentait Taehyung.

Il resta figé, ses lèvres légèrement entrouvertes, comme s'il peinait à respirer. Je pris sa main, l'amenant doucement au centre de la pièce, sous le ciel étoilé.

« Tu reconnais cette fleur, n'est-ce pas ? » dis-je, ma voix basse, presque un murmure.

Il hocha la tête sans me regarder, ses yeux toujours rivés sur la toile.

« Elle a toujours été toi, Taehyung. Depuis le jour où je l'ai fait tatouer, c'était toi. Ta force, ta beauté, ton chaos. Tu es gravé en moi d'une manière que je ne peux pas expliquer, que je ne veux même pas essayer de comprendre. »

Je pris une profonde inspiration, rassemblant tout le courage dont j'avais besoin. Mes mains tremblaient légèrement, un détail que j'espérais qu'il ne remarquerait pas.

« Je n'ai jamais été un homme facile. Je suis impulsif, possessif, parfois même destructeur. Mais tu as vu tout ça en moi, et malgré tout, tu es resté. Tu as pris chaque partie de moi, même les plus sombres, et tu les as rendues plus lumineuses. »

Je pris une inspiration profonde. « Tu es ma lumière, mon équilibre, et aussi celui qui me pousse à être plus fort, à aller plus loin. Tu m'as montré que l'amour n'est pas une faiblesse, mais une force. Et Taehyung, je t'aime plus que je ne pourrai jamais te le dire. »

Je glissai une main dans ma poche, sortant une petite boîte en velours noir. Lorsque je me mis à genoux devant lui, je sentis son souffle se couper.

« Kim Taehyung, tu es ma raison, mon monde, et je veux que tu sois à mes côtés pour chaque étape de ma vie. Marions-nous. »

Un silence lourd et intense envahit la pièce. Une larme roula le long de la joue de Taehyung, mais il ne détourna pas les yeux. À ma grande surprise, il tomba à genoux à son tour, ses mains trouvant mon visage pour le tenir doucement.

Il se pencha légèrement, posant son front contre le mien. « Oui, » murmura-t-il, sa voix brisée par l'émotion. « Oui, Jungkook, je veux t'épouser. »

Je le serrai dans mes bras, enfouissant mon visage dans son cou, laissant mon propre souffle trembler contre sa peau. Lorsque je me reculai, mes doigts ouvrirent la boîte pour sortir une bague époustouflante.

Elle était somptueuse, à son image : un anneau en or blanc poli avec une élégance exquise, serti de minuscules diamants blancs qui formaient une constellation délicate autour d'une pierre centrale unique. Au cœur de la bague scintillait un spinelle rouge feu, intense et vibrant, rappelant la pivoine. Cette pierre, rare et précieuse, avait demandé des mois de recherches acharnées avant que je ne parvienne à la trouver. La bague avait été conçue spécialement pour Taehyung, chaque détail pensé pour refléter sa beauté, sa force et le feu qui l'animait.

Je la glissai lentement à son doigt, mes mains tremblantes mais sûres. À cet instant précis, un feu d'artifice illumina le ciel. Les éclats de lumière se reflétèrent dans le plafond de verre, baignant la pièce d'une explosion de couleurs.

Taehyung et moi restâmes un moment à genoux, le souffle court, comme si le temps s'était figé autour de nous. Puis, lentement, il glissa sa main dans la mienne et se releva, m'entraînant avec lui.

Nous nous tenions là, sous ce ciel illuminé par les feux d'artifice, les éclats de lumière se répercutant dans ses yeux. Il posa sa tête contre mon épaule, ses doigts toujours entrelacés aux miens, et nous observâmes ensemble les explosions flamboyantes danser au-dessus de nous.

Le silence entre nous était plein de promesses, de rêves et de certitudes. Je serrai sa main un peu plus fort, comme pour m'assurer qu'il était bien réel, que cet instant nous appartenait.

Les couleurs rouges et dorées illuminèrent son visage, et mon cœur se gonfla d'un amour si puissant que j'en étais presque étourdi.

HanEul disait toujours que nous étions une histoire écrite dans les étoiles. Et en cet instant, je savais qu'elle avait raison.


♞ FIN ♞


je pleure pas c'est juste une poussière ok??

L'épilogue arrive bientôt et clôturera cette aventure rocambolesque qui aura duré presque 6 mois. Cette histoire était (et restera) mon petit bijou préféré et j'espère que vous avez apprécié la lire autant que j'ai apprécié l'écrire ! 

Il y'aura toutefois des chapitres bonus et si vous avez des suggestions je suis tout à fait preneuse :)


bisous ❤️

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