Chapitre 33
« Hyunsang, » murmurai-je avec un léger sourire, mes yeux rivés sur lui. « Tu sembles vouloir partir. Pourquoi tant de précipitation ? »
Il secoua la tête, esquissant un pas en arrière. « Je pensais que Taehyung serait là. Je vais repasser plus tard. »
Je me levai du fauteuil, mes mouvements lents et calculés. « Reste, » dis-je, mon ton un mélange de commande et de provocation. « Ce serait dommage de te donner tout ce mal pour fuir si vite. »
Il se raidit, hésitant, mais son regard se posa sur la poignée comme une échappatoire. Je fis un pas en avant, réduisant la distance entre nous. « On dirait que tu m'évites. » Mon sourire s'élargit.
Son visage se ferma, et une ombre de colère passa dans ses yeux. « Je n'ai rien à te dire, Jungkook. » Sa voix se voulait ferme, mais je pouvais sentir la tension dans ses épaules, la manière dont il gardait ses distances.
Je penchai légèrement la tête, feignant l'innocence. « Dommage, parce que moi, j'ai beaucoup à te dire. » Je fis un pas de plus, réduisant la distance entre nous, et je vis sa mâchoire se contracter. « Assieds-toi, Hyunsang. »
« Je préfère rester debout. »
Je m'avançai encore, jusqu'à ce que nous soyons presque face à face. « Assieds-toi, » répétai-je, cette fois d'un ton plus bas, mais plus ferme. Mon regard transperçait le sien, et après une seconde d'hésitation, il obtempéra, s'installant sur le fauteuil en cuir, visiblement mal à l'aise.
Je m'adossai au bureau en face de lui, feignant l'indifférence.
« Dis-moi, Hyunsang, qu'est-ce qui est le plus dur ? Me voir là où tu pensais être... ou savoir que tu n'as jamais eu ce qu'il fallait pour y arriver ? »
Il serra la mâchoire, détournant légèrement le regard. « Je n'ai pas à te répondre. »
Je me penchai légèrement en avant, réduisant encore la distance. « Je sais exactement ce que tu ressens, Hyunsang. Je vois comment tu regardes Taehyung, comment tu espères qu'un jour, il se retourne vers toi. Mais il ne le fera pas. Tu veux savoir pourquoi ? »
Je ne lui laissai pas le temps de répondre. « Parce que tu n'as jamais eu les couilles pour lui. Taehyung n'a pas besoin d'un suiveur, d'un mec qui se contente de rester dans l'ombre en espérant qu'un jour, il sera remarqué. Non, il a besoin d'un homme capable de tout pour lui. Capable de brûler le monde entier pour son sourire. Et ça, Hyunsang, ce n'est pas toi. »
Je vis sa gorge se contracter alors qu'il tentait de garder son calme. « Peut-être, » dit-il finalement, sa voix serrée. « Mais au moins, je ne suis pas un malade prêt à démolir tout ce qui bouge pour prouver un point. On sait tous que t'es un psychopathe, Jeon. Ce que tu fais n'a rien à voir avec de la possessivité, c'est juste de la folie. »
Un sourire glacial étira mes lèvres alors que je plantai mon regard dans le sien. « Tu as raison, Hyunsang, tu n'es pas un malade. Mais tu es faible. Trop faible pour comprendre ce que ça signifie d'aimer quelqu'un au point d'être prêt à tout sacrifier. Tu ne pourrais jamais briser les règles, défier le monde ou détruire ce qui se dresse entre lui et toi. »
Je fis un pas en avant, ma voix baissant d'un ton, devenant presque un murmure dangereux.
« Taehyung n'a pas besoin d'un amour banal, d'un amour calme et prévisible. Il a besoin d'un amour qui consume, d'un amour qui le hisse au sommet, même si ça implique de renverser tout sur son passage. Et ça, Hyunsang, c'est quelque chose que tu n'as jamais été capable de lui offrir. »
Je me redressai, prenant une inspiration profonde, puis je fis lentement le tour du fauteuil pour me placer derrière lui. Je laissai mes doigts effleurer ses cheveux, un geste à la fois familier et menaçant.
« Ta présence ici, autour de lui, est un privilège qu'il t'accorde et auquel je ne m'opposerai pas. Mais fais bien attention, Hyunsang. Si un jour je découvre que tu as abusé de cette chance, que tu l'as blessé d'une manière ou d'une autre... » Je fis un pas de plus, réduisant l'espace entre nous. « Je t'éliminerai, sans hésitation. Et même Taehyung ne pourra me retenir. »
Je m'approchai, laissant une distance presque inexistante entre nous, ma voix un murmure.
« Je sais que t'as eu ton petit moment avec lui. Que t'as goûté à ce que c'est d'avoir Taehyung dans ton lit. Ça devait être bon, pas vrai ? L'avoir contre toi, ses lèvres, sa chaleur. » Un sourire froid étira mes lèvres. « Mais laisse-moi te dire un truc, Hyunsang : aujourd'hui, même si tu le suppliais, il ne te toucherait plus. Parce qu'il n'y a que moi qui l'obsède, moi qu'il désire, moi qui le fais trembler. »
Je me redressai lentement, avançant jusqu'à me tenir juste devant lui. Hyunsang tenta de garder son sang-froid, mais je pouvais sentir son malaise, l'ombre d'une hésitation dans son regard. Je levai une main, effleurant sa mâchoire d'un geste calculé, une caresse légère qui n'avait rien de tendre. Mon pouce glissa le long de sa ligne de mâchoire, appuyant légèrement pour accentuer mon geste.
Sa mâchoire se contracta sous mes doigts, et je penchai légèrement la tête, un sourire narquois illuminant mon visage.
« Tu pourrais demander à MinJae ce que ça fait d'être dans ma ligne de mire. Mais je suppose qu'il doit encore être occupé à compter les fractures sur son visage. »
Hyunsang frissonna, mais il ne recula pas. « T'es complètement fou. »
Soudain, la porte du bureau s'ouvrit brusquement, laissant entrer une silhouette familière.
Taehyung se tenait là, impeccablement habillé, sa posture élégante mais nonchalante. Ses yeux se posèrent sur nous, capturant instantanément la scène : moi, debout devant Hyunsang, mes doigts effleurant encore sa mâchoire dans un geste à la fois calculé et dominateur.
Hyunsang semblait pétrifié, à la fois tendu et mal à l'aise, tandis que mon sourire, plus narquois que jamais, ne vacillait pas d'un millimètre.
Taehyung arqua un sourcil, un mélange d'amusement et d'exaspération illuminant son visage. « Jungkook, » commença-t-il d'un ton calme mais légèrement moqueur, « tu sais qu'il y a une différence entre protéger ce qui est à toi et lui faire regretter d'être entré dans la pièce, n'est-ce pas ? »
Je me redressai lentement, laissant ma main glisser de la mâchoire de Hyunsang avec une lenteur presque provocante. Mes yeux se tournèrent vers Taehyung, et un sourire se dessina sur mes lèvres. « Je discutais simplement. »
Taehyung avança dans la pièce, fermant doucement la porte derrière lui. « Discuter, hein ? » répondit-il d'un ton sarcastique, ses yeux pétillant d'une lueur amusée. « Ça ressemble plutôt à une scène d'intimidation. »
Je tendis ma main vers lui sans la moindre hésitation.
Taehyung roula légèrement les yeux mais attrapa ma main, se laissant attirer vers moi. Je l'enlaçai sans retenue, mes bras glissant autour de sa taille pour le rapprocher. Ignorant complètement la présence de Hyunsang, mes lèvres trouvèrent les siennes dans un baiser profond et possessif. Ce n'était pas un simple geste d'affection, c'était une démonstration de tout ce qu'il signifiait pour moi, une déclaration silencieuse que je savais que Hyunsang comprendrait très bien.
Quand nous nous séparâmes, Taehyung me regarda avec ce mélange d'amusement et de défi qui faisait battre mon cœur plus fort.
Il s'arrêta à côté de Hyunsang, posant une main rassurante sur son épaule, mais son regard restait fixé sur moi, brillant d'une lueur amusée. « Je suis désolé, Hyunsang. Jungkook a parfois... une façon un peu particulière de faire passer des messages. »
Je haussai un sourcil, croisant les bras. « Je protège ce qui m'appartient. C'est tout. »
Il secoua légèrement la tête, un sourire en coin sur les lèvres. « Va donc travailler, avant que tu ne fasses fuir tout le monde ici. »
Je lançai un dernier regard à Hyunsang, mon sourire toujours accroché à mes lèvres. Puis, avec une assurance triomphante, je quittai le bureau, fermant doucement la porte derrière moi, laissant Taehyung et Hyunsang seuls dans l'espace maintenant étrangement silencieux.
♞
Emménager chez Taehyung avait été... chaotique, mais gratifiant. Cela faisait environ une semaine que nous vivions officiellement sous le même toit, et même si je m'attendais à quelques ajustements, notre quotidien n'avait pas vraiment changé. Enfin, pas tant que ça.
La gigantesque salle de sport de Taehyung comportait désormais un espace dédié à la boxe, parfaitement équipé pour que Lisa et moi puissions nous entraîner régulièrement. Taehyung avait même insisté pour faire installer des sacs de frappe haut de gamme et des miroirs dignes d'une vraie salle professionnelle.
Je m'amusais encore de l'enthousiasme de Marc, qui s'était laissé convaincre de s'essayer à la boxe. Il était étonnamment doué pour quelqu'un qui n'avait jamais mis les pieds dans un ring, et je prenais un malin plaisir à lui donner quelques cours quand il avait le temps.
Mon bureau avait aussi trouvé sa place dans la maison, installé juste en face de celui de Taehyung.
Quant à son dressing...
Monsieur, fidèle à sa réputation de diva, avait catégoriquement refusé de sacrifier ne serait-ce qu'un centimètre carré de son précieux sanctuaire. Il avait donc supervisé des travaux dignes d'un architecte pour agrandir ce lieu déjà démesuré, créant un espace sur mesure rien que pour moi.
Notre dressing était un musée interactif. Chaque chemise, chaque costume avait une place bien définie, comme s'ils étaient exposés à la vue du public. Les chaussures brillaient plus que ma moto, et les parfums, alignés avec une précision quasi militaire, semblaient attendre une cérémonie d'inauguration.
Mais tout ça passait au second plan face à l'énorme événement qui se profilait à l'horizon. Le tout premier défilé de Aether était dans quelques jours, et l'effervescence était palpable, autant dans notre équipe que sur les réseaux sociaux. Les rumeurs, les attentes... L'événement était annoncé comme le moment à ne pas manquer de la saison. Les plus grands noms de l'industrie y seraient, et l'enjeu était colossal. Nous n'avions pas droit à l'erreur. Tout le monde attendait une révolution, une signature forte, quelque chose qui marquerait l'histoire.
La pression pesait lourd sur nos épaules, mais je savais que Taehyung et moi étions prêts.
Il était aux alentours de 18 heures lorsque je sortis enfin de la douche, l'esprit encore embrumé par la chaleur de l'eau. La journée avait été longue, et l'idée d'un dîner au restaurant avec Taehyung et ma mère me motivait à me presser. Après avoir séché mes cheveux, j'enfilai un chino noir et une chemise crème légèrement ouverte, laissant entrevoir juste assez de peau pour le regard appréciatif de Taehyung. Le tout était ajusté, comme toujours, mais avec une simplicité qui tranchait avec les extravagances vestimentaires de mon compagnon.
Alors que je boutonnais tranquillement ma chemise, un bruit de sonnette retentit.
Quelques minutes plus tard, satisfait de mon allure, je descendis tranquillement au séjour, prêt à retrouver Taehyung pour finaliser nos plans. Mais à peine avais-je posé le pied dans la pièce que la scène devant moi me figea.
Assis dans le canapé, comme s'ils étaient chez eux, se trouvaient les parents et le frère de Taehyung.
Je reconnus immédiatement son père, droit comme un piquet, sa mère, élégante mais distante, et Junseo, son frère. Tous trois avaient cet air légèrement hautain, comme s'ils visitaient un musée plutôt que la maison de leur fils.
Taehyung, lui, venait tout juste de sortir de la cuisine, un plateau à la main, ses traits figés dans une neutralité calculée. Mais je savais lire entre les lignes : il n'avait absolument pas invité ces gens, et encore moins envie de les voir. La tension était palpable, lourde, pesant sur chaque meuble, chaque coin de cette pièce normalement lumineuse et chaleureuse.
À peine avais-je franchi la dernière marche que le père de Taehyung rompit le silence. Il me regarda avec un mélange de mépris et de curiosité, et sa voix grave résonna dans la pièce.
« Qu'est-ce qu'il fait ici ? » demanda-t-il, son ton sec, presque accusateur.
Je sentis la colère monter en moi, mais avant que je ne puisse répondre, Taehyung posa doucement le plateau sur la table basse et planta son regard glacial dans celui de son père.
« Il habite ici, » répondit-il calmement, mais son ton n'autorisait aucune réplique.
Le silence qui suivit fut presque assourdissant. Mais je n'étais pas du genre à rester en arrière-plan, et l'arrogance de cette famille commençait déjà à m'agacer.
« Et vous, qu'est-ce que vous faites ici ? » lançai-je en croisant les bras, un sourire en coin. Mon ton était délibérément tranchant, provocateur.
Junseo releva la tête, son regard perçant se posant sur moi. Un sourire légèrement moqueur étira ses lèvres alors qu'il s'appuyait contre le dossier du canapé, adoptant une posture décontractée qui trahissait son arrogance.
« Nous, au moins, on a une raison légitime d'être ici, » répliqua-t-il d'un ton posé mais mordant. « On est sa famille. »
« Sa famille, hein ? » murmurai-je, mon regard brûlant se plantant dans le sien.
La mère de Taehyung, qui jusque-là s'était contentée d'observer, leva une main pour calmer les choses. « Nous ne sommes pas venus pour nous disputer. » dit-elle doucement, essayant d'adopter un ton apaisant. « Nous sommes venus pour te parler, Taehyung. »
Taehyung la fixa, ses yeux sombres trahissant une lueur de méfiance. Il savait aussi bien que moi pourquoi ils étaient là, et cela n'avait rien à voir avec une soudaine prise de conscience familiale. Ils étaient là parce qu'ils avaient vu son succès exploser sur les réseaux sociaux. Parce qu'il avait prouvé à tous qu'il pouvait réussir dans un monde qu'ils avaient méprisé.
Et maintenant, ils voulaient leur part de cette gloire.
« Parler ? » demanda Taehyung, sa voix froide. « Et de quel sujet, exactement ? »
« C'est une conversation qui ne concerne que notre famille. » Le père de Taehyung tourna la tête vers moi, son regard tranchant.
Avant que je n'aie le temps de répondre, Taehyung posa son regard glacial sur son père, son ton sec et autoritaire coupant court à toute tentative de négociation.
« Jungkook reste. » répondit-il immédiatement.
Le père de Taehyung fronça les sourcils, visiblement mécontent. « C'est une affaire de famille, Taehyung. Il n'a rien à faire ici. Tu sais bien que- »
Taehyung ne le laissa pas finir. Il se tourna légèrement vers lui, son regard brillant d'une colère contenue. « Tu veux parler de famille ? Vous avez tous fait un excellent travail en me reniant quand ça vous arrangeait. Alors maintenant, Jungkook reste. Et si ça vous dérange, la porte est juste derrière vous. »
La mère de Taehyung tenta une fois de plus de jouer l'intermédiaire, sa voix douce mais empreinte de désespoir. « Taehyung, s'il te plaît, ce n'est pas ce que nous voulions dire. Nous sommes ici pour toi. Pas pour créer des conflits. »
Taehyung se redressa, son expression indéchiffrable. « Alors faites preuve de la même honnêteté devant lui qu'en son absence. Vous voulez parler ? Très bien. Mais Jungkook reste. »
Je sentis une chaleur familière monter en moi, mais je restai en retrait, laissant Taehyung gérer. Sa force, son aplomb... c'était exactement pourquoi je l'aimais autant. Il ne baissait jamais la tête, et il ne faisait jamais de compromis sur ce qui comptait pour lui.
Le père de Taehyung serra les poings, mais ne dit rien. La tension dans la pièce était palpable, mais personne n'osa contredire la déclaration de Taehyung. Il avait pris sa position, et ils savaient qu'il ne reculerait pas.
La mère de Taehyung tenta à nouveau de calmer les choses, posant une main sur le bras de son mari. « Laisse-le, ce n'est pas important. »
Mais tout cela était important, et Taehyung le savait. C'était un test, une façon de voir jusqu'où ils étaient prêts à aller pour le récupérer. Et il n'allait pas leur faciliter la tâche.
Je pris place sur le fauteuil à coté de Taehyung, à moitié détendu, mais prêt à intervenir si nécessaire. « Alors, reprenons. Vous êtes venus parler, » dis-je doucement, mon ton tranchant caché derrière un sourire. « Parlez. »
Un silence tendu enveloppa la pièce. La mère de Taehyung, avec son élégance calculée, prit la parole en première. Son sourire se voulait apaisant, presque sincère, mais je pouvais déceler la calculatrice derrière ses yeux.
Elle était bonne comédienne, il fallait lui reconnaître ça.
« Taehyung, » commença-t-elle d'une voix douce, presque plaintive. « Tu as toujours fait partie de cette famille. Quoi que tu penses, nous avons toujours tenu à toi. Le fait que tu te sois éloigné de nous est... regrettable, mais nous n'avons jamais cessé de penser à toi. »
Je vis Taehyung se raidir légèrement, ses lèvres s'étirant en un sourire froid et sans joie. Il ne répondit pas immédiatement, ses yeux sombres sondant les intentions derrière ces mots.
Elle poursuivit, jouant à la perfection le rôle de la mère blessée. « Nous sommes ici pour toi. Pour retrouver ce lien. Nous voulons que tu saches que notre porte a toujours été ouverte, même si tu as choisi de la fermer. »
Le père de Taehyung hocha la tête, comme pour souligner l'importance de ses paroles. Puis il intervint à son tour, sa voix grave résonnant dans l'espace. « Je suis fier de ce que tu as accompli. Ce que tu fais avec ce studio, c'est impressionnant. Tu fais honneur à ta famille. »
Je ne pus m'en empêcher. Un rire sec, presque moqueur, s'échappa de mes lèvres.
Croisant les bras, je lançai d'un ton tranchant : « La famille ? La seule personne ici qui fait honneur à Taehyung, c'est lui-même. »
Tous les regards se tournèrent vers moi, certains choqués, d'autres furieux. Le père de Taehyung fronça les sourcils, sa mâchoire se crispant. « Nous avons toujours été derrière lui. À le soutenir, même quand il nous a rejetés. »
« À le soutenir ? » répliquai-je, ma voix devenant glaciale. « Ne l'insultez pas en prétendant que vous avez eu une quelconque part dans son succès. Il ne vous doit rien. Tout ce qu'il a accompli, il l'a fait seul. »
Taehyung ajouta :
« Vous êtes là pour quoi, au juste ? Prendre le crédit de ma réussite ? Vous espérez quoi ? Que je vous remercie pour vos gènes de vipère ? »
Le père de Taehyung sembla sur le point d'exploser, mais il se retint. Prenant une profonde inspiration, il adopta un ton plus posé, mais tout aussi hypocrite. « Écoute, Taehyung. Nous sommes ici pour renouer, pour redevenir une famille. Nous pourrions même... investir dans ton studio, t'aider à grandir encore plus. »
Taehyung éclata d'un rire amer, sa voix trahissant à la fois le mépris et l'exaspération. « T'entends ça Jungkook ? Ils veulent investir dans notre studio. Vous pensez vraiment que j'ai besoin de vous ? »
Avant que son père ne puisse répondre, sa mère changea de stratégie. Elle jeta un coup d'œil dans ma direction, et je sentis le moment venir avant même qu'elle ouvre la bouche.
« Et ce garçon, » dit-elle en me désignant subtilement du menton, sa voix douce devenant plus acérée. « Tu crois vraiment que c'est une bonne idée ? »
La tension dans la pièce monta d'un cran, et je vis Taehyung se figer, son regard se durcissant.
« Je te demande pardon ? » répondit-il, sa voix basse et dangereuse.
Son père, sentant peut-être une opportunité, intervint. « Ce n'est qu'une phase, Taehyung. On comprend que tu veuilles expérimenter, mais tu sais aussi bien que nous qu'il ne te correspond pas. »
Sa mère acquiesça, ajoutant d'un ton condescendant : « Nous pensions que tu serais plus... réfléchi dans le choix de ton entourage. »
Taehyung inspira profondément, ses poings se serrant si fort que je pouvais entendre ses jointures craquer. Mais il resta calme, du moins en surface.
« Quel est le problème avec Jungkook ? » demanda-t-il lentement, articulant chaque mot avec soin, comme s'il pesait la menace qui se cachait derrière.
Son père haussa les épaules, l'air de rien. « Il n'a pas l'image. C'est un boxeur. Un homme qui a tabassé son propre père. Il n'a rien de... convenable. »
C'était la goutte de trop.
Taehyung se leva brusquement, son regard glacé transperçant ses parents et son frère. Même sans élever la voix, son aura imposante faisait vaciller l'atmosphère dans la pièce.
« Ne vous avisez plus jamais de prononcer son nom avec un tel mépris. » Sa voix était basse, menaçante, chaque mot taillé comme une lame. « Jungkook est ma famille. Plus que vous ne l'avez jamais été. »
Son père et Junseo se levèrent presque simultanément, comme s'ils avaient senti une alerte invisible. Mais Taehyung ne se dégonfla pas. Au contraire, il fit un pas en avant, réduisant l'espace entre eux. Son regard était noir, brûlant d'une intensité qui aurait fait flancher n'importe qui.
« Vous voulez parler de famille ? Où étiez-vous quand j'ai commencé dans le mannequinat ? Quand j'étais seul, sans repères, à jongler entre les attentes irréalistes et vos critiques incessantes ? » Il pointa un doigt accusateur vers eux, sa mâchoire crispée, chaque muscle de son corps tendu comme un arc prêt à tirer.
La posture de Taehyung, son ton, tout en lui criait qu'il ne reculerait pas.
Il poursuivit, implacable, sa voix se brisant légèrement, mais il ne faiblit pas. « Où étiez-vous quand j'étais tellement bas que j'ai songé à mettre fin à mes jours ? Où étiez-vous quand j'avais besoin de quelqu'un pour me tendre la main, et que personne n'était là ?! »
Junseo baissa légèrement les yeux, mais leur père, lui, ne se laissa pas impressionner. Il s'avança d'un pas, le visage dur, et sa voix claqua comme un fouet.
« Taehyung, surveille ton ton. Je suis toujours ton père. Parle-moi autrement, ou— »
« Ou quoi ? » lançai-je, ma voix basse mais vibrante de danger. Je laissai planer un instant de silence, croisant le regard du père de Taehyung. « Si vous touchez un seul de ses cheveux, je vous jure que vous ne quitterez pas cette pièce en un seul morceau. Toi et ton fils. »
Junseo frissonna visiblement, et je captai l'éclat de peur dans ses yeux. Quant à leur père, il se raidit, serrant les poings, mais il savait qu'il était face à quelqu'un qui ne reculerait pas.
Avant qu'il ne réponde, Taehyung brisa le silence. Son ton était bas, mais chargé d'une colère glaciale qui faisait taire tout le reste.
« Ne vous avisez jamais de venir ici pour m'insulter ou pour insulter l'homme que j'aime. » Il fit un pas en avant, se plaçant presque nez à nez avec son père. « Parce que si vous recommencez, je me chargerai personnellement de vous. »
Le silence dans la pièce était presque assourdissant. Taehyung tourna légèrement la tête, son regard glissant vers Junseo, puis vers sa mère. « Vous croyez que votre arrogance a un poids ici ? Chez moi ? Laissez-moi vous rappeler une chose : vous êtes dans MA maison. Vous n'avez aucun pouvoir ici. »
Son regard noir se posa sur son père, chargé d'une intensité dangereuse. « Jungkook est tout ce que vous n'avez jamais été : puissant, loyal, prêt à tout. Et contrairement à moi, il n'a pas cette once de clémence qui me retient encore. Et, pour être honnête, je n'attends qu'une raison de m'allier à lui. Pour vous faire payer le mépris que vous avez osé lui infliger, et pour la manière dont vous avez traîné mon nom dans la boue. Croyez-moi, vous ne voulez pas savoir jusqu'où on peut aller, ensemble. »
Ses mains étaient détendues, mais je pouvais sentir la tension dans son corps.
Taehyung reprit, son ton devenant encore plus tranchant. « Mais je suis encore clément. Alors, considérez cette visite comme votre dernier avertissement. Partez. Sortez de mon radar. Parce que la prochaine fois que vous viendrez me chercher ou chercher Jungkook, je ne retiendrai ni sa colère, ni la mienne. »
Son père hésita, sa mâchoire se contractant, mais il finit par détourner le regard, sans oser répliquer.
Junseo se tassa légèrement sur lui-même, mais ne répondit pas. La peur qu'il essayait de cacher était évidente. Taehyung regarda ensuite son père, puis sa mère, avant de conclure d'un ton glacial.
« Vous êtes venus pour prendre, comme toujours. Mais vous n'avez rien donné. Alors, partez. Parce que vous n'avez plus aucune place dans ma vie. »
Je posai doucement une main sur le bras de Taehyung, essayant de l'ancrer. Ses muscles étaient tendus, son souffle court, mais il ne bougea pas. Il était immobile, comme une statue prête à s'effondrer sous la pression de tout ce qu'il venait de libérer.
Je rompis le silence, ma voix basse et menaçante. « Vous avez entendu ce qu'il a dit. Alors, si vous avez une once de dignité, sortez. »
Le silence lourd fut brisé par les pas du père de Taehyung, qui se dirigeait enfin vers la porte. Junseo le suivit de près, les épaules basses, et sa mère ferma la marche, la tête haute mais les lèvres pincées. Alors qu'ils s'éloignaient du canapé, un bruit léger mais distinct retentit dans l'entrée.
La porte s'ouvrit avec assurance, et ma mère apparut dans l'encadrement, un sac à main sur l'épaule et un regard aiguisé.
Elle scanna la pièce en une fraction de seconde, ses yeux s'arrêtant sur la famille de Taehyung qui s'apprêtait à quitter le séjour.
« Vous m'avez plantée pour le dîner, alors je suis venue voir si vous n'aviez pas décidé de mourir de faim. » lança-t-elle d'un ton léger, mais son regard sur les trois visiteurs était chargé de mépris.
Le père de Taehyung s'arrêta net, visiblement contrarié. La mère de Taehyung, fidèle à son image glaciale, se contenta de jeter un coup d'œil à ma mère, ses lèvres se pinçant davantage.
« Vous êtes ? » demanda-t-elle, un sourcil arqué avec une arrogance qui semblait innée.
Ma mère, sans se démonter, lui adressa un sourire poli mais venimeux. « Moi ? Je suis la mère de Jungkook. Mais vous pouvez m'appeler Soyun. » Elle posa un regard délibérément lent sur la famille, puis ajouta, sur un ton qui oscillait entre le désinvolte et le tranchant : « Je suppose que vous êtes... la famille de Taehyung ? »
Je dus m'empêcher de sourire, et même Taehyung, malgré sa tension palpable, ne put retenir un léger rictus.
La mère de Taehyung inspira profondément, essayant de garder son calme. Mais elle ne put s'empêcher de murmurer d'un ton acerbe : « Quelle impolitesse... »
Ma mère ne manqua pas un battement, inclinant légèrement la tête avec une fausse humilité. « L'impolitesse ? Oh, je n'y avais pas pensé. Mais maintenant que vous le dites, je crois que le concept m'échappe... surtout quand je vois comment certains traitent leurs propres enfants. Mais bon, chacun ses standards, n'est-ce pas ? »
Puis, elle ajouta, son regard brûlant d'une malice calculée : « Vous savez, c'est drôle... Mon fils m'adore. Et même votre fils adore ma compagnie. Je crois que ça en dit long. »
La mâchoire de la mère de Taehyung se contracta, mais elle resta silencieuse. Son mari, en revanche, tenta de reprendre la main. « Vous semblez bien sûre de vous. Mais vous ne savez rien de ce que signifie être un parent dans une situation comme la nôtre. »
Soyun hocha la tête avec un sourire sarcastique. « Vous avez raison. Je ne sais pas ce que ça fait de renier son enfant pour ses choix de vie. Ce concept m'échappe complètement. Je dois être une mère démodée, voyez-vous. »
À ce moment-là, je ne pus retenir un sourire, admirant la manière dont elle avait retourné la situation. Taehyung, de son côté, se tenait droit, silencieux mais clairement satisfait de l'intervention de ma mère. Elle venait de faire ce que lui-même avait commencé : leur montrer qu'ils n'avaient aucune place ici.
« Maintenant, » conclut-elle en esquissant un sourire radieux, « Si vous voulez bien excuser ma présence... J'aimerais passer du temps avec mon fils et mon autre fils. »
Le père de Taehyung hésita un instant, son regard passant de Soyun à Taehyung, puis à moi. Finalement, il serra les dents et fit signe à sa famille de partir. La mère de Taehyung jeta un dernier regard en arrière, mais elle n'osa rien dire.
Alors que la porte se referma avec un claquement sec derrière les parents et le frère de Taehyung, un silence presque tangible enveloppa le séjour. Je me tournai vers Taehyung. Il restait figé, le regard perdu, les traits tendus comme s'il tentait de contenir un torrent d'émotions.
Ma mère, debout près de moi, observa la scène avec une attention aiguisée. Son regard passa de moi à Taehyung, et je savais qu'elle comprenait déjà tout. Elle n'avait pas besoin de connaître les détails pour capter l'essentiel.
Sans attendre, elle se tourna vers Taehyung, qui releva légèrement la tête à son approche. Ses yeux sombres brillaient d'une lueur qu'il essayait désespérément de contenir, et je savais que cet éclat, c'était la douleur. La même douleur qu'il portait depuis des années, enfouie sous son charisme et son assurance.
« Mon cœur, » dit-elle doucement, sa voix aussi chaleureuse qu'un feu de cheminée. « Viens ici. »
Il resta immobile une fraction de seconde, puis, sans un mot, il fit un pas en avant et se laissa tomber dans ses bras. Il se blottit contre elle, enfouissant son visage dans son épaule comme s'il cherchait un refuge qu'il n'avait jamais trouvé ailleurs. Sa respiration était profonde, mais tremblante.
Je restai en retrait, le cœur serré. Voir Taehyung ainsi, si vulnérable dans les bras de ma mère, éveillait en moi un mélange de tendresse et de douleur. C'était un côté de lui que peu de gens voyaient, un besoin qu'il n'avait jamais osé exprimer. Ma mère, avec sa chaleur naturelle, lui offrait ce qu'il n'avait jamais eu : une figure maternelle qui le soutenait sans condition.
Elle caressa doucement ses cheveux, comme elle le faisait pour moi, ses gestes empreints d'un amour sincère. « Oh, mon trésor, » murmura-t-elle, sa voix résonnant comme une berceuse. « Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais laisse-moi te dire une chose : tu as bien fait. Quoi qu'ils aient pu dire, quoi qu'ils aient pu faire, tu ne les as pas laissés s'en tirer. Tu as eu raison. »
Taehyung ne répondit pas, mais je vis ses épaules se relâcher légèrement, comme si ses mots avaient allégé un poids immense. Elle recula un peu, juste assez pour croiser son regard. Ses mains se posèrent sur ses joues, un ancrage dans ce moment d'émotion.
« Peu importe ce qu'ils pensent de toi, » continua-t-elle, ses yeux remplis de tendresse et de détermination. « Moi, je suis fière de toi. Et si quelqu'un ose encore t'embêter, crois-moi, je n'hésiterai pas à aller leur botter le cul. »
Un petit rire s'échappa des lèvres de Taehyung, et je sentis un sourire involontaire naître sur mon visage. Elle avait ce don incroyable de mêler humour et réconfort, désamorçant les tensions sans jamais minimiser les émotions.
« Voilà, c'est mieux, » dit-elle avec un sourire. « Et tu sais quoi ? Si ces gens-là ne peuvent pas voir à quel point tu es exceptionnel, tant pis pour eux. Moi, je le vois. Et Jungkook le voit aussi. Tu es ma famille maintenant, mon coeur, et je ne laisserai personne te faire du mal. »
Taehyung releva enfin la tête, ses yeux brillants de gratitude. Il se tourna légèrement vers moi, et dans son regard, je lus une tendresse infinie. Je ne dis rien, mais je posai une main sur le bas de son dos, un simple geste pour lui rappeler que j'étais là.
Ma mère, fidèle à elle-même, brisa le moment avec son humour légendaire. « Bon, maintenant que cette petite scène dramatique est terminée, je veux savoir : où est mon dîner ? Vous savez que je ne fonctionne pas sans nourriture. »
♞
Quelques jours plus tard...
Le dressing était baigné d'une lumière douce, chaque rayon accentuant la perfection des costumes soigneusement suspendus autour de nous. C'était un espace immense, presque intimidant, conçu par Taehyung comme un temple dédié à la mode et à son goût impeccable. Ce soir, il devenait le théâtre de notre préparation pour l'événement le plus important de notre vie professionnelle.
Ce soir, Aether prenait son envol. Ce rêve que nous avions façonné à deux, Taehyung et moi, avec nos idées, nos sacrifices, et une détermination à toute épreuve, allait enfin voir le jour. La cérémonie d'ouverture n'était pas simplement un événement ; c'était une déclaration au monde entier.
La presse en parlait depuis des semaines. Sur les réseaux sociaux, les hashtags relatifs à Aether explosaient. Les plus grandes figures de la mode, les célébrités et les influenceurs les plus en vue avaient confirmé leur présence. Les attentes étaient immenses. Ce lancement, c'était le coup d'envoi d'une nouvelle ère dans l'univers du design. Mais c'était aussi un moment de vérité pour nous. Allions-nous être à la hauteur des espoirs que tout le monde plaçait en nous ?
La pression était omniprésente, lourde, presque suffocante. Les derniers jours avaient été un tourbillon de chaos maîtrisé. Entre les imprévus logistiques, les ajustements de dernière minute et les nuits blanches passées à peaufiner les moindres détails, nous avions tenu bon. Parfois au bord de la rupture, souvent épuisés, mais jamais seuls. C'était ça, notre force : nous nous soutenions toujours. Quand l'un vacillait, l'autre était là pour le rattraper.
Pour moi, ce soir représentait bien plus qu'une réussite professionnelle. C'était une victoire personnelle, la preuve que nous pouvions construire quelque chose de grand ensemble. Aether n'était pas seulement un studio de design. C'était le reflet de nos visions, de notre synergie, et de tout ce que nous étions prêts à faire pour que ce rêve devienne réalité. Et ce soir, le monde entier allait enfin voir ce que nous avions créé.
Je me tenais devant le miroir, ajustant la veste de mon costume. Un noir profond, texturé avec des motifs subtils de feuilles dorées gravées à la main, rendant hommage à l'essence d'Aether : la nature et l'élégance fusionnées en une perfection intemporelle. La coupe était impeccable, dessinant ma silhouette avec une précision chirurgicale. Le col était légèrement structuré, un détail pensé par Taehyung.
Taehyung, lui, se promenait encore torse nu, enfilant lentement un pantalon de chino ivoire ajusté, orné de discrètes lignes dorées. La veste qui l'accompagnait était une œuvre d'art : un tissu satiné couleur champagne, brodé de légères touches argentées qui captaient la lumière à chaque mouvement.
Je détournai les yeux, me concentrant sur mon poignet alors que j'ajustais mes boutons de manchette, mais ce fut inutile. Sa présence magnétique me ramenait toujours à lui. La manière dont ses cheveux légèrement humides tombaient sur son front, la courbe de ses épaules, la confiance naturelle qu'il dégageait... C'était un supplice. Cela faisait plusieurs jours que nous n'avions pas partagé un moment d'intimité, et la tension que je ressentais à chaque fois qu'il apparaissait devant moi devenait insoutenable.
Il s'arrêta soudain, posant ses mains sur une étagère avant de se tourner légèrement vers moi. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire taquin.
Il avait remarqué. Bien sûr qu'il avait remarqué.
« Tu comptes me dévorer du regard toute la soirée ou tu vas finir de t'habiller, Jeon ? » Sa voix était douce, mais le sous-entendu provocateur ne m'échappa pas.
Je lâchai un rire bas, secouant légèrement la tête tout en nouant la cravate qui compléterait ma tenue. Mais Taehyung n'en avait pas fini. Il s'approcha lentement, ses mouvements félins trahissant son amusement. Il se plaça juste devant moi, son torse nu frôlant le tissu de ma chemise.
« Tu es tendu, » murmura-t-il en glissant ses mains sur mon col pour ajuster ma cravate.
Je capturai son poignet, mes doigts fermes mais mes yeux brûlant d'une possessivité qui fit naître un éclat malicieux dans les siens.
« Après la cérémonie, je prendrai ce qui m'appartient, Kim. Et crois-moi, tu ne dormiras pas de la nuit. »
Un frisson visible parcourut son échine, mais il n'était pas du genre à se laisser intimider. Il répondit par un sourire arrogant avant que mes lèvres ne capturent les siennes dans un baiser féroce. Nos respirations se mêlèrent, l'urgence et le désir éclipsant momentanément le stress. Mais la réalité nous rappela vite à l'ordre.
« Habillons-nous avant que je ne perde complètement le contrôle, » grognai-je en le relâchant à contrecœur.
Une fois habillés, Taehyung s'assit sur le banc au centre du dressing, me laissant le soin de finaliser son look. J'ouvris un écrin contenant une sélection de bijoux : des chaînes délicates, des bagues finement sculptées, des boucles d'oreilles discrètes mais affirmées.
« Ça, » murmurai-je en choisissant une fine chaîne en or blanc ornée d'un pendentif incrusté d'un saphir clair.
Il ne protesta pas, restant immobile pendant que j'attachais le collier autour de son cou. La fine chaîne en or blanc s'ajustait parfaitement, venant se superposer au collier que je lui avais offert pour son anniversaire. Ce dernier, avec son pendentif discret mais significatif, était une constante, un rappel silencieux qu'il ne quittait jamais. Voir ces deux colliers ainsi réunis sur lui faisait naître une chaleur familière en moi.
Je m'attardai une seconde avant de me tourner vers la boîte contenant les bagues. Il me laissa choisir, me faisant une confiance totale. Je glissai une pièce unique à son majeur : un anneau fin en or blanc, gravé de motifs rappelant les constellations. Puis une autre, plus audacieuse, ornée d'une pierre sombre, à son index.
Pourtant, quand ma main frôla son annulaire, je m'arrêtai. Ce doigt-là, je me le réservais. Pas encore. Pas aujourd'hui. Mais bientôt. Un sourire à peine perceptible étira mes lèvres à cette pensée. Taehyung remarqua mon geste et arqua un sourcil, intrigué, mais il ne dit rien, laissant mes intentions en suspens.
Je terminai en silence, mon regard toujours captivé par la manière dont ces bijoux semblaient faits pour lui. Chacun, un éclat subtil de la puissance et de l'élégance qu'il incarnait si parfaitement.
Je me tournai pour attraper un flacon de parfum posé sur l'étagère. Un parfum musqué avec une touche de bois ambré. Je l'aspergeai légèrement sur son col et sur la peau délicate de son cou, profitant de l'instant pour le regarder.
« Parfait, » murmurai-je, satisfait, en refermant doucement le flacon de parfum.
Taehyung, cependant, n'était pas encore prêt à me laisser savourer cette victoire silencieuse. Il attrapa une brosse sur le comptoir, un sourire en coin éclairant son visage.
« Ton tour, Jeon. Assieds-toi, » dit-il simplement, mais avec ce ton qui ne souffrait aucune contestation.
Je m'installai dans le fauteuil qu'il venait de désigner, laissant ma tête s'appuyer légèrement contre le dossier. Taehyung s'avança, se plaçant juste devant moi. Il n'avait même pas besoin de parler pour imposer sa présence.
Alors qu'il approchait, sa jambe effleura délibérément mon entrejambe. Pas un geste accidentel, mais une provocation calculée, parfaitement maîtrisée. Un frisson parcourut mon corps, mais je ne bougeai pas, ma mâchoire se contractant légèrement.
Taehyung, lui, était imperturbable. Il planta son regard dans le mien, et je sentis l'intensité de ses prunelles sombres m'engloutir.
« Tu es tellement beau, Jungkook, » murmura-t-il, sa voix baissant d'un ton. Il s'arrêta un instant, comme pour savourer ses propres mots. « Il y a quelque chose en toi... quelque chose qui me fait perdre pied. »
Je laissai un sourire lent s'étirer sur mes lèvres. « Continue comme ça, Kim, et on ne va jamais sortir de cette pièce. »
Il émit un petit rire, grave et vibrant, puis passa la brosse dans mes cheveux avec une lenteur calculée, ses doigts effleurant ma nuque à chaque mouvement. Mais ses yeux restaient fixés sur moi, captivés, comme s'il n'arrivait pas à s'en détacher.
Ma main glissa lentement vers sa hanche, puis plus bas, effleurant son entrejambe d'un geste délibéré. Son souffle se suspendit brièvement, mais il ne recula pas. Au contraire, il posa la brosse sur le côté, son sourire s'élargissant.
« Tu cherches à jouer, Jeon ? » demanda-t-il d'un ton bas, son regard brillant de malice.
« C'est toi qui as commencé, » rétorquai-je calmement, mes doigts pressant légèrement contre lui avant de les retirer, non sans lenteur. « Je ne fais que répondre. »
Taehyung se pencha légèrement, sa cuisse s'appuyant un peu plus contre mon entrejambe. Il était si proche que je pouvais sentir son souffle contre ma joue. « Alors, dis-moi, Jungkook. Qu'est-ce que tu feras si je te rends complètement fou, maintenant ? Si je te fais perdre tout contrôle ? »
Je laissai échapper un rire bas, mes yeux se plantant dans les siens. « C'est simple, Kim. Je t'attrape, je te plaque contre ce fauteuil, et je fais en sorte qu'on n'ait plus aucune raison de se presser. »
Son sourire s'élargit, visiblement satisfait.
Il reprit sa tâche, arrangeant mes cheveux avec une attention presque exagérée. Mais ses doigts s'attardaient sur ma nuque, sa main frôlait parfois ma mâchoire. Chaque contact semblait chargé d'une électricité brûlante, d'une tension que nous savions tous les deux ne pas pouvoir laisser éclater maintenant.
Quand il eut fini, il se redressa, me toisant comme un artiste contemplant son chef-d'œuvre. « Parfait, » dit-il doucement, son regard brillant de fierté et d'un désir à peine contenu.
Je me levai, attrapant sa taille d'une main avant de le rapprocher brusquement de moi. « Merci » murmurai-je, mes lèvres effleurant presque les siennes. « Mais ne crois pas que je vais oublier ce que tu viens de faire, Kim. Après la cérémonie, tu ne me laisseras plus attendre. »
♞
Alors que nous quittions le dressing, nos costumes parfaitement ajustés à nos silhouettes, Taehyung ralentit le pas, ses doigts effleurant doucement ma main pour m'arrêter. Je me tournai vers lui, intrigué par son expression. Il avait cet éclat rare dans les yeux, mélange de nostalgie et de détermination.
« Tu réalises ce qui nous attend ce soir ? » commença-t-il doucement, sa voix grave résonnant dans l'espace calme autour de nous. « C'est un tournant, Jungkook. Pas seulement pour Aether. Pour nous aussi. »
Je fronçai légèrement les sourcils, mais il poursuivit, ses mots lourds de sens. « Ce soir, on ne se contente pas de lancer un studio de design. On se place. Ensemble. Aux yeux du monde entier. C'est plus qu'un rêve. C'est la preuve qu'on peut tout faire, toi et moi. »
Il s'approcha légèrement, réduisant l'espace entre nous. « Et rien de tout ça n'aurait été possible sans toi. » Sa voix baissa, presque un murmure, et je sentis mon cœur se serrer sous l'intensité de ses paroles. « Tu es ma plus grande force, Jungkook. Pas seulement dans le travail, mais dans tout. »
Je restai silencieux, absorbant ses mots comme une vérité absolue. Ce n'était pas seulement ce qu'il disait, mais la manière dont il le disait, chaque mot choisi avec soin, chaque regard chargé d'une sincérité brutale.
Je m'avançai légèrement, posant une main sur sa taille. « Taehyung, tu sais qu'on n'a jamais eu besoin de prouver quoi que ce soit. Mais si ce soir, c'est ce qu'on fait... alors je suis fier que ce soit avec toi. »
« J'ai peur, tu sais, » avoua-t-il, presque dans un souffle. « Pas de ce que le monde pourrait penser. Pas de l'échec. Mais de te décevoir, toi. » Ses yeux rencontrèrent les miens, et je vis pour la première fois une vulnérabilité qu'il ne montrait jamais à personne. « Mais avec toi à mes côtés... cette peur s'efface. Tu es mon ancrage, Jungkook. Tu es mon chaos et ma stabilité. Mon tout. »
Je secouai la tête, attrapant son menton pour l'obliger à me regarder. « Tu ne me décevras jamais, Taehyung. Jamais. »
Il hocha lentement la tête, un mélange de gratitude et d'émotion passant dans son regard, puis il recula légèrement, sortant une petite boîte de la poche de sa veste.
« J'ai quelque chose pour toi, » dit-il, un sourire mystérieux jouant sur ses lèvres.
Je pris la boîte, intrigué, et l'ouvris avec précaution.
À l'intérieur, une clé argentée reposait sur un tissu de velours noir. Sa forme élégante et son design moderne trahissaient immédiatement son origine. Mon regard se posa rapidement sur la carte grise glissée sous la clé. Mon nom y était inscrit, net et indiscutable.
Il venait de m'offrir une McLaren 720S.
Je fixai la clé, encore incrédule, comme si elle allait disparaître si je clignais des yeux. Mes doigts glissèrent sur le métal argenté, appréciant la finesse de son design.
Une McLaren 720S.
Un véhicule que j'avais toujours considéré comme inatteignable, presque irréel.
Je relevai les yeux vers Taehyung, mes sourcils légèrement froncés. « Comment tu savais que c'était... » Je m'interrompis, cherchant les bons mots. « Cette voiture ? Celle que j'ai toujours voulu. »
Taehyung croisa les bras, un sourire amusé étirant ses lèvres. « Je ne vais pas révéler toutes mes sources. » Il fit une pause, savourant visiblement mon expression. « Mais disons que Lisa peut être très bavarde quand elle le veut. »
Un rire bref m'échappa. « Évidemment, Lisa. »
Il s'approcha d'un pas, son regard brillant d'une intensité familière. « Cette voiture, c'est toi, Jungkook. Puissante, arrogante, dangereuse. Intimidante au point de rendre les autres vulnérables d'un simple regard. » Son sourire s'adoucit, mais son ton restait chargé d'une admiration brute. « Elle est faite pour toi. Personne d'autre ne pourrait la conduire comme toi. »
Mon souffle se bloqua un instant dans ma gorge. Il y avait quelque chose dans la manière dont il me regardait, dont il voyait chaque facette de moi – le chaos, la rage, mais aussi la passion et l'ambition – et l'acceptait sans condition.
Je levai la clé, l'observant une dernière fois avant de la glisser dans ma poche. Puis, sans prévenir, je l'attrapai par la taille et l'attirai brusquement contre moi. Nos corps se heurtèrent, et je sentis son souffle se suspendre un instant.
« Merci, » murmurai-je contre ses lèvres, ma voix rauque et basse. « Pas juste pour ça. Pour tout. »
Taehyung ne répondit pas tout de suite. Il leva une main, glissant ses doigts le long de ma mâchoire avant de murmurer d'une voix douce mais tranchante : « Je t'aime, Jeon Jungkook. Plus que je ne pourrai jamais te le dire. »
Je répondis à son aveu en capturant ses lèvres dans un baiser féroce, possessif, comme pour lui rappeler que ce sentiment était partagé.
Ce soir, le monde allait enfin voir ce que nous savions déjà.
Ensemble, nous étions invincibles.
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Plus que 2 chapitres 😢
On a bientôt à atteint les 100K de vues, sachez que je suis très hypée ❤️
La McLaren 720s
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