《 You fell of a roof when your were nine. 》

Tu frissonnes, je peux le voir d'où je suis.
Pourtant, tu n'as pas du tout froid.
Tout deux contre le mur, on s'appuie.
Le souvenir a refait surface, je crois.

Loin de là, mon but était : je suis gêné.
Tu chuchotes, n'élèves pas trop la voix.
Comme si tu avais peur qu'elle soit brisée.
Quand tu la protège, c'est surtout pour moi.

Avec le temps, j'ai appris à te connaitre et j'en suis fier.
Tu n'aimes pas paraître faible ; tu n'aimes pas être aidé ; tu aimes avoir le contrôle.
Têtu, tu souhaite y arriver par toi-même, peu importe le moyen,
Et juste pour ça, nous sommes différents, pour le mieux, sinon ce serait ennuyant, non ?

《 J'étais jeune ce jour-là. Je devais avoir environ 9 ans, je crois. 》

Tu saisis ma main et fais glisser ton pouce sur ma paume. Un soupir détendu passe la barrière de mes lèvres.

《 Tu l'es toujours. 》

Je me laisse faire conscient que ce geste t'apaises. J'avoue même en profiter, également.

《 T'es nul Felix. 》

Tu rigoles, fatigué de mes bêtises. Ton rire demeure la plus belle des mélodies.

《 Je sais, mais t'aimes ça. 》

Je souris, amusé de tes réactions. Ton bonheur et le mien. Mon bonheur est le tien.

《 Je sais pas trop. 》

Tu me taquines, je te cogne légèrement avec mon coude.

《 Tu me vexes mais continue. 》

Je pose ma tête sur ton épaule. Au fond, je suis quand même curieux. Surtout quand on parle de toi.

《 Donc je disais, qu'à ce moment là, j'étais jeune et... 》

Tu n'as pas le temps de finir que je t'ai déjà coupé.

《 Oui j'avais compr... 》

Je n'ai pas le temps de finir que tu m'as déjà coupé.

Nos lèvres emprisonnées dans un ballet des plus doux nous emmènent loin de tout. Dans un monde où toi et moi, nous sommes libres. Libres d'aimer. Plus rien ne compte, à part nous. Parce que ce que nous vivons est magique. Quand on est ensemble tous les problèmes disparaissent.

Après nous être séparés à contre-coeur, encore envieux de cette danse infernale, tu m'as expliqué. Chaque jour, j'en apprends un peu plus sur toi. Aujourd'hui, je sais d'où vient cette cicatrice dans ton dos. Celle qui à l'air d'avoir fait mal. Celle qui fait partie de toi et qui marque ton passé. Celle qui fait de toi quelqu'un de fort.

Alors je remercie silencieusement tout les facteurs qui ont fait que tu aies survécu à cette chute qui aurait pu m'empêcher de te rencontrer. Je t'ai prié de ne plus jamais t'aventurer dans de drôles d'histoires. Tomber d'un toit, ce n'est pas rien. Je préfère quand tu tombes pour moi.