Il était bientôt dix-sept heure et demi et les cours étaient enfin finis. Ouf!! La journée avait passé d'une telle lenteur qu'au deux derniers cours, je m'étais assoupie. Je fis un bâillement et me dirigeai vers l'extérieur tout en cherchant Andréa. Le soleil tapait sur ma peau blanche comme de la porcelaine, tandis que je longeai les terrain de foot et de de basket, pour me aller dans la forêt. Je sentis l'odeur de mon amie, et la suivis à la trace. Quelle ne fut pas ma surprise quand je la vis, en train de taguer les murs d'une ancienne bâtisse détruite depuis plusieurs années voire siècles. Elle posa une bombe, et enroula son doigt dans ses cheveux d'un blond presque blanc, parsemés de mèches roses. Ce geste signifiait qu'elle cherchait l'inspiration. Au bout de quelques secondes, elle commença un nouveau graffiti avec une bombe bleue et je sautai jusqu'au sol en lui disant:

-Toujours en train de taquer, hein ?

-Ouaip. me murmura t-elle d'un ton concentrée.

J'inspectai les bombes de peinture et m'aperçus qu'elles avaient été modifiées par un sort. Un sort de changement de couleur selon le temps, les émotions. Je levai les yeux au ciel. Elle ne changera donc jamais ? Je ris à ma propre question sans réponse. Comme je flânais, elle haussa sa voix:

-Elles sont à ta droite.

J'en prie une et à mon tour, taguai sur le mur. Nous continuâmes de graffiter lorsqu' Andréa me demanda d'une voix douce:

-Tu es énervée. C'est encore Eric ?

-Oui, encore cet idiot. Comment tu sais à chaque fois ce que je ressens ?

-Ca se voit dans ton dessin. Tu as dû dessiner sans tant rendre compte.

-Comment ça s'en m'en rendre compte ?

-Regarde, finit-elle dans un murmure.

J'arrêtai toutes actions et m'aperçus à mon étonnement, que j'avais écrit des insultes tel que con ou encore connard vampirique. Devant mon air surpris, André partit dans un rire tonitruant. Je la rejoignis aussi et nos rires cristallins se perdirent dans la forêt. Nous arrêtâmes de taguer et nous complétâmes notre œuvre. Cela faisait depuis deux semaines que je connaissais cet endroit. Andréa était une personne un peu solitaire et qui aimait s'isoler dans son monde, celui de l'art. Malgré son isolement, elle n'avait pas hésité à me parler et à me remonter le moral à mon troisième jour dans cette école. A partir de ce jour là, nous étions devenues inséparables et nous avons appris à nous faire connaissance. Nous partagions les cours pour les sorcières. Elle était une sorcière qui adorait le look gothique, et faire des plaisanteries style bombe puante ensorcelée et tant d'autre, particulièrement en cours d'histoire de la magie.

-Alors ? me demanda-t-elle tout en me tirant hors de mes pensées.

-J'adore. On devrait le présenter au concours d'art, non ?

-Tu parles de celui de l'école ? Et que si tu gagnes, tu peux participer au concours du monde entier le Art Visual Fashion ?

-Ben oui! insistai-je ne sachant pas où elle voulait en venir.

-Attends ? Tu plaisantes ? C'est une compétition de très haut niveau, tu sais ? On va même pas gagner ! se plaignit-elle.

-je t'ai connue plus courageuse que ça ! Et puis, qu'est-ce qu'on y perd ? On participe et si on y arrive, on continuera !

-Mais... mais... tu te n'en rends pas compte des enjeux ? C'est un juste un passe-temps !

-T'es sérieux ? Un passe-temps ? C'est une passion pour toi!  Même plus! Tu passes ton temps à dessiner !

-Mais c'est pas vrai ! répliqua-t-elle aussitôt.

Je ris puis cherchai un cahier dans sa besace noire,et lui montrai:

-Et c'est quoi, ça ? l'interrogeai-je en dévoilant tous ses croquis.

-Rend les moi!

Elle sautilla mais grâce à mes talons de cinq centimètres, j'étais plus grande qu'elle. Je les lui rendis et elle serra son carnet contre elle.

-Ecoute, commençai-je. Tu as toujours été là depuis mon arrivée, ici. Tu m'as redonnée espoir et aujourd'hui, je dois te rendre la pareille à mon tour.  C'est ta chance de montrer à tout le monde ce que tu vaux! Faisons- le ensemble, d'accord ?

Elle réfléchissait pendant quelques minutes puis elle m'annonça:

-Essayons-ensemble, alors!

-Enfin, je te reconnais! lui dis-je en la serrant dans mes bras.

Nous rigolâmes puis nous rangeâmes nos affaires quand soudainement je me sentis observer voire épier. Je n'aimais pas du tout ça. Puis un cri strident ce fit entendre près de l'école. Nous nous regardâmes avec peur puis nous nous mîmes à décamper. Mais "l' ombre" nous suivit.  J'étais de plus en plus terrifiée. Cela me rappeler ce jour-là, ce jour maudit. Un bruit se fit entendre et nous nous arrêtâmes d'un coup. Des grognements ce firent percevoir. La "présence" se dirigeait à petit pas vers nous comme si elle avait tout son temps. Andréa fit un râlement puis elle tomba par terre, inconsciente. Mais qu'est-ce qui se passait à la fin? Un rire fantomatique et flippant retentit en écho à travers les bois. Je tremblai de tous mes membres. Les pas se rapprochèrent de moi et je pus distinguer une silhouette dans l'ombre. Mon cris se coinça dans ma gorge à  mesure qu'il s'avançait. A l'aide! Il fit un sourire et murmura:

-Bonjour, Adèle !