Depuis le jour où ce nouveau venu était arrivé, le pauvre Nolan avait l'impression de perdre peu à peu la femme de sa vie, Erine. Le jeune homme n'était pas aveugle et voyait très clairement sa douce se rapprocher de ce nouvel arrivant. Il ne savait pas pourquoi ni comment ces deux-là avaient en si peu de temps créé un lien. Même s'il considérait Erine comme une créature douce, naïve et surtout sans défense, elle ne s'était jamais intéressée à un autre homme que Nolan.

La jalousie parlait sûrement à la place du jeune garçon, mais Alexandre ne lui inspirait guère confiance. Toujours avec son comportement hautain et ses remarques condescendantes. La petite touche finale : son regard des plus sinistres, comme si le néant lui-même s'était perdu à l'intérieur. Outre les sentiments qu'il avait pour elle et qu'il ne pouvait renier, la jolie rousse était beaucoup trop importante à ses yeux, et il se devait de la protéger. Jusqu'alors, c'est ce qu'il avait toujours fait et réussi à faire, et cela ne changerait pas de si tôt.

Le joli châtain ne pensait qu'à ce voyage qu'Erine organisait. Il allait enfin pouvoir passer du temps avec elle en dehors des cours. Il fallait l'avouer, il espérait aussi secrètement pouvoir se rapprocher d'elle de façon plus intime. La relation de meilleur ami était pour lui arrivée à son terme, et il espérait plus. Depuis trop longtemps, il refoulait ses sentiments par respect et sûrement par peur. Maintenant, il était plus âgé et responsable. Il se sentait enfin à la hauteur de la jolie rousse pour engager une relation avec elle. Mais les paroles d'Erine, jeune, résonnaient encore dans sa tête : elle lui avait très bien fait comprendre que leur relation n'irait pas plus loin que l'amitié. Mais au fond de lui, il espérait qu'avec l'âge, elle le verrait comme un homme et non plus comme ce gamin boutonneux en pleine puberté.

Deux semaines passèrent, et les vacances pour la promotion de Génie Biologie arrivèrent enfin. Erine et Nolan avaient réussi par miracle à trouver un petit chalet dans les Alpes du Nord. La station en question où le groupe d'amis allait se retrouver s'appelait Crest-Voland. Cette station, située près des Chaînes des Aravis, offrait une vue imprenable sur le Mont Charvin, une petite montagne culminant à 2409 m d'altitude, dans le massif du Mont Blanc. Depuis les pistes de ski, on pouvait voir ce géant vêtu de sa robe blanche. Les deux amis, surexcités à l'idée de partir, ne purent s'empêcher de se téléphoner, au grand soulagement de la pauvre Erine qui ne savait pas quoi prendre dans sa valise, déjà bien trop chargée de choses inutiles.

- Allô, Nolan ? Ça va ?

- Ça va bien, et toi ? Dis-moi, serais-tu un ange et pourrais-tu me dire ce que tu prends dans ta valise ?

- Telle est la question, mon cher... Je ne sais pas du tout quoi prendre entre tenues chaudes, chics et confortables. Je me retrouve avec une valise énorme... Et je n'ai pas pris mes chaussures ! ! dit-elle, paniquée.

- Tu ne changeras jamais, toi, dit-il en riant. Tu n'es pas une fille pour rien...

Les deux étudiants restèrent des heures au téléphone, tout en faisant chacun de leur côté leur valise, si compliquée à préparer. Le soir, Nolan rejoignit Erine dans son appartement afin qu'ils puissent partir ensemble en voiture le lendemain matin. Après un bon dîner, les deux amis allèrent s'asseoir sur le canapé du salon. Nolan posa sa tête sur les genoux de la rouquine, puis, comme à son habitude, elle lui caressa ses cheveux soyeux. C'était une habitude, presque un rituel pour ces deux-là. Elle savait très bien qu'il aimait ça, et ce n'était guère pour déplaire à la jeune femme qui trouvait bien agréable de passer ses doigts fins dans la chevelure châtaine du garçon. Le regard dans le vide, la jeune femme posa ensuite les yeux sur son ami.

Elle se rendit compte qu'elle ne l'avait jamais réellement regardé. Un bel homme au corps magnifiquement sculpté, tel une statue grecque, se trouvait face à elle. Mais la jeune fille s'attarda plus intensément sur les yeux vert émeraude du garçon. Elle le savait, si Nolan était moins timide et insociable, il ferait tomber toutes les filles...

- Pourquoi tu me regardes de façon niaise comme ça ?

Pris en flagrant délit, Erine rougit aussitôt, ressemblant à cet instant à une vraie tomate.

- Hein ? De quoi ? Je ne te regardais pas, je réfléchissais, lâcha-t-elle spontanément.

- Et tu réfléchissais à quoi ? enchaîna le beau châtain.

- Ah... Eh... Elle devait trouver une excuse valable afin de ne pas se faire démasquer. Au voyage et à comment ça allait se passer !

- Vraiment ? Tu ne sais pas mentir, mais bon, je vais faire comme si je te croyais.

Son visage devint cramoisi de gêne, et tout son être fut pris de bouffées de chaleur. Quelle idiote elle était, de penser ce genre de chose de son meilleur ami. De plus, la rouquine savait qu'il avait des sentiments pour elle, et pour préserver cette amitié, il était évident qu'elle ne pouvait en aucun cas lui donner de faux espoirs. Tout à coup, il se leva et la regarda droit dans les yeux. Déjà rouge de gêne à cause de ses petites réflexions intérieures, elle eut de plus en plus chaud, pour finalement détourner le regard.

- Ça alors, c'est bien la première fois que je te vois comme ça, Erine, dit-il en plongeant plus intensément son regard dans ses yeux.

- De quoi... Moi ? Gênée ? Pas du tout ! Qu'est-ce que tu me racontes ? Elle fuyait autant qu'elle le pouvait le regard persan du beau châtain.

- Arrête... je t'ai déjà dit que tu ne sais pas mentir. Je suis curieux de savoir ce qui te gêne... Moi ? Car je ne vois rien d'autre qui pourrait te rendre mal à l'aise.

- Toi ? Comment ça ? Ne dis pas de bêtises, comment pourrais-je être gênée par toi ? Je n'ai aucune gêne avec toi, je suis même très bien quand tu es là. Tu sais quoi ? Je propose qu'on aille dormir, demain on a beaucoup de route à faire et on n'est que deux chauffeurs.

Après ces mots, elle s'enfuit à toute vitesse de cette situation malaisante. Ils montèrent tous les deux dans la chambre de la rouquine. Nolan alla se coucher sur son petit matelas tandis qu'Erine alla dans son lit, l'esprit en pleine effervescence. Se demandant ce qui venait de se passer dans sa tête ce soir, elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait vis-à-vis de Nolan. Jamais il ne lui était arrivé de ressentir ce genre de sensation à l'égard de son meilleur ami. Des années à le côtoyer sans jamais rien éprouver pour ce dernier. Une amitié jusque-là forte et sans ambiguïté. Pourquoi la rouquine en aurait-elle maintenant ? Petit à petit, ses pensées se perdirent dans ses rêves et elle sombra dans les bras de Morphée. Le lendemain matin, la jolie rousse fut réveillée par un mammouth qui venait de s'écraser sur son corps enroulé dans la couette

- Allée debout Erine ! C'est l'heure, on va être en retard pour le départ des vacances.

Alors que les yeux encore endormis d'Erine essayaient de comprendre ce qui se trouvait devant elle, elle vit petit à petit le visage joyeux de Nolan en face du sien. Assis sur elle délicatement, son visage proche de celui d'Erine, le cœur de cette dernière fit un bond quand elle s'en rendit compte. Soudain, le visage du beau blond changea pour laisser place à une expression bien plus sérieuse. Il plongea ses yeux dans ceux de la rouquine et rapprocha son visage près de ses lèvres. Les joues de la rouquine devinrent roses, et son cœur battait à tout rompre. Alors que leurs lèvres se rapprochaient dangereusement l'une de l'autre, Erine prit un oreiller et l'écrasa sur la pauvre tête de Nolan, qui ne s'y attendait pas.

- Bouge donc tes fesses d'ange que je puisse me lever. Lança la rousse d'un rire nerveux.

Alors qu'il restait immobile sur le lit, la jeune femme se leva toujours avec son cœur qui tambourinait dans sa poitrine. Elle se dirigea vers la salle de bain qui se trouvait à côté de sa chambre pour se préparer. Pensant uniquement aux événements qui venaient d'arriver

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Chapitre 5 avec beaucoup de retard.... j'étais en vacances et je n'avais pas pris mes écrits avec moi. 

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Océane