Chapitre 1
Une petite scène tout à la fin du chapitre pourrait choquer la sensibilité de certaines personnes
***
Le soleil venait de se lever sur une petite ville bretonne. Dans un petit appartement, une jeune fille à la chevelure rouge s'activait dans tous les sens. Comme à son habitude, elle était une nouvelle fois en retard et son ami Nolan en avait tellement assez qu'il ne l'attendait plus. Elle sortit en trombe de sa maison tout en claquant la porte courant vers son bus qu'elle attrapa de justesse. Après quelques minutes, elle était enfin arrivée à son université. Courant à toute allure dans le campus, elle atteignit enfin les salles de laboratoire, les cheveux en pagaille. Elle enfila en toute discrétion sa blouse, s'assurant que le professeur ne soit pas encore arrivé.
- Avec une minute d'avance ! Je te félicite, c'est bien la première fois dans l'année.
- Salut Nolan, contente de te revoir. Dit-elle en riant.
- Moi aussi Erine, moi aussi.
- Cache ton désespoir. Cependant, j'en connais un qui va se faire remonter les bretelles s'il ne met pas sa blouse immédiatement.
Il lui lança un faux regard noir puis mis sa blouse. Alors que ce dernier avait à peine fini de l'attacher, la porte s'ouvrit.
Le professeur entra suivi du chef de département et d'un jeune homme. Il présenta le garçon rapidement qui n'avait même pas osé regarder la classe, puis enfin le principal intima à la classe de bien vouloir l'aider dans les jours à venir afin qu'il puisse prendre ses marques. Il fit un sourire, échangea quelques politesses puis s'en alla, laissant la classe de première année vaquer à ses occupations habituelles. Le nouveau venu s'appelait Alexandre et avait une aura étrange, mais pas sans déplaire à la petite rouquine qui avait passé tout le temps de la présentation à le détailler de haut en bas. Peut-être était-ce ce côté sombre qui l'avait attiré. Ou bien les cheveux blonds et les magnifiques yeux bleus qui tiraient presque vers le blanc de cet homme mystérieux au regard vraiment troublant. Le parfait cliché de l'homme mystérieux, insociable et sexy que toutes les filles s'arrachent dans les romans. En tout cas, ce n'était sûrement pas pour sa musculature développée qu'Erine avait dû craquer, car il était plutôt maigrelet avec certes quelques muscles timides qui commençaient à peine à sculpter la pâleur cadavérique des bras de ce bel inconnu.
Nolan tira de ces pensées la jeune fille avec un gros coup de coude.
- Eh bien. C'est le coup de foudre dis-moi. Pourtant, je ne vois pas ce qu'il a de spécial. Son ton était narquois.
- Mais tu racontes quoi toi encore, ne va pas te faire des idées ! Oh, mais serais-tu jaloux ? Ta beauté fatale le surpasse bien plus, suis-je aveugle ?
Elle explosa de rire en voyant la tête décomposée et les petites pommettes devenir rouge de son ami. Avec une personne aussi timide, elle savait pertinemment que lui dire ouvertement des compliments le mettrait dans l'embarras, mais ça l'amusait toujours de le voir ainsi. Il paraissait tout de suite plus fragile, et même cela faisait ressortir son côté mignon. Nolan et Erine, comme chien et chat, se taquinaient toujours, mais au fond ils ne pouvaient se passer l'un de l'autre.
- Mademoiselle Juhel et Monsieur Jaouen, si les cours de microbiologie sont trop ennuyants pour vous ou si vous pensez tout connaître, à quoi cela vous sert-il d'y venir ? Veuillez fermer cette bouche inutile. Mademoiselle Juhel, allez donc aider Alexandre, vous parlerez pour une bonne raison. Nous ne sommes plus au lycée, ce n'est pas mon rôle de vous reprendre sans cesse comme des gamins de dix-sept ans !
Elle baissa les yeux face à cette remarque puis se dirigea vers la paillasse de ce cher Alexandre qui n'avait pas trop l'air d'apprécier la venue de cette étrangère pour lui.
- Bonjour, je suis Erine si tu as besoin de quoi que ce soit fais moi signe. Par où commencer... Il la coupa.
- Je te remercie, mais si possible, je préfèrerais me débrouiller seul, je pense être assez grand pour savoir lire un règlement et me diriger dans une université ne crois-tu pas ?
- Oh et bien dans ce cas, si ma compagnie et mon aide te sont désagréables, je ne vais pas te déranger plus longtemps...
Après cette réponse des plus agréable, elle s'asseyait à côté de lui sans broncher, écoutant passivement le cours des plus ennuyant. Pour qui il se prend celui-là ? Pensait-elle.
Après une longue journée fatigante et sans grand intérêt pour la jeune femme, il était enfin l'heure de rentrer chez elle.
La journée touchait à sa fin, sans surprise Alexandre arriva plusieurs fois en retard sur les cours qui suivirent. Erine, exténuée, attendait son bus qui se faisait toujours attendre. Comme à son habitude, elle écoutait de la musique ce qui lui permettait de se déconnecter un peu de ce monde et des cours, quand quelqu'un dans son dos lui fit une tape sur l'épaule.
- Erine, c'est ça ? Excuse-moi pour ce matin, j'ai été froid. Mais comment dire, je n'aime pas trop le contact humain.
- Ah ! Alexandre tu m'a surpris. Ce n'est pas grave, je peux comprendre, on a tous un côté un peu insociable, certain plus que d'autres...
- Oui voilà... Il avait l'air gêné.
- Aurais-je dit quelque chose qui ne fallait pas ?
- Ah, non non rien.
Il y eu un long moment de blanc : l'ambiance était pesante et gênante. Erine décida de briser ce silence interminable.
- Tu prends quel bus ?
- Je rentre à pied. Je dois aller me nourrir.
Se nourrir ? Quel drôle de façon de dire que l'on va manger... Pensa-t-elle mais elle n'y prêta pas plus d'attention. Quand il était là, il régnait une ambiance étrange. Avec sa présence, elle ne pouvait s'empêcher de sentir un malaise. Alors qu'elle ne savait plus quoi lui dire et se sentant de plus en plus mal à l'aise son sauveur arriva s'accrochant à son cou...
- Alors on s'ennuie sans moi ?
- Oui d'un ennui mortel... Elle s'esclaffa, non, je faisais simplement la connaissance d'Alexandre.
Elle se retourna vers ce dernier, mais il avait disparu.
- Bon, apparemment, il n'est plus là.
- Ce garçon est vraiment étrange. Il ne m'inspire rien de bon.
- Enfin Nolan, tu veux qu'il est quoi de si mauvais ? Tu ne juges quand même pas son physique particulier. Si c'est ça tu me déçois.
- Non mais je ne sais pas, il y a des personnes, c'est comme ça, ils n'inspirent pas confiance et lui, je ne l'aime vraiment pas.
- Tu ne le connais même pas pour le juger.
- Car tu le connais toi peut-être ? Écoute, tu fais ce que tu veux, mais je ne veux pas te retrouver dans le même état qu'il y a quelques années.
Le visage d'Erine s'assombrit aussitôt. Rien que de repenser à cette scène atroce, de ses hommes sans gêne. Elle déglutit, comme si une boule venait de se former dans sa gorge, serrée par la remonter de ses mauvais souvenirs. Même si la honte, partit depuis longtemps, laissait place à la haine, des frissons parcouraient toujours son corps rien qu'à l'idée de ses mains non désirées sur son intimité. Cette impuissance ressentit pendant que l'un faisait ce que bon lui semblait d'elle et que les deux autres regardaient la scène avec un regard de prédateur. Elle se sentait toujours souillée par ces trois hommes, qui lui avaient pris une chose si importante et qu'elle ne pourrait jamais récupérer. Sa pureté, son innocence, sa vie amoureuse et sexuelle. Qu'est-ce qui pouvait bien pousser des hommes à soumettre et forcer une femme à ce genre de choses ? Quel plaisir pouvait-on tirer de réduire un humain à un simple morceau de chair humaine ? Elle se battait chaque jour contre ce sentiment d'étouffement et d'incompréhension qui l'envahissait à chaque crise d'angoisse. Cette douleur psychologique qui la prenait aux tripes et que rien ne faisait passer. Une douleur qui la consumait à petit feu, qui était si violente que le seul moyen pour la soulager, passait pas la douleur physique. Et cette question, pourquoi moi ? Qu'est-ce que j'ai fait pour que ça m'arrive à moi ? A chaque crise, cette boule dans la gorge refusait de partir, les larmes ne cessaient de couler sans pouvoir les interrompre. Ces moments où elle sombre tellement bas que même les ténèbres paraissaient accueillant. Puis cette haine... Cette haine qui ronge chaque jour un peu plus son âme au plus près, qui la change un peu plus, et la rend intolérante à la moindre erreur commise. Mais cette haine permet simplement de cacher une peur viscérale chez la rouquine, cette peur que ça recommence.
Elle secoua la tête pour se sortir des mains du démons qui la replongeait petit à petit dans les abysses. A quoi bon ressasser le passé ? Le mal était fait et elle ne voulait en aucun cas donner le plaisir à ses agresseurs de se pourrir la vie pour des minables pareils. Puis elle avait évolué, elle n'acceptait en aucun cas ce qu'elle avait subi, oh non ! Sa force en elle, lui hurlait de ne pas s'arrêter à ses traumatismes. Elle avait appris à se méfier des hommes, perdant ainsi sa naïveté pour mieux se protéger.
Nolan se rendit compte de ce qu'il venait de faire.
- Pardonne moi je ne voulais pas te faire remonter toutes ces choses...
La bile lui remontait, mais elle prit une grande inspiration tout en essayant de garder la fac
- C'est bon Nolan. Elle répondit plus sèchement qu'elle l'aurait voulu.
Après cinq minutes dans un silence palpable, leur bus arriva. Nolan et elle allèrent s'asseoir dans le bus. Il faisait déjà nuit quand elle arriva à son appartement où l'attendait sa mère comme à chaque fois. Elle ne pouvait pas s'empêcher de passer chez elle. Comme à son habitude, elle laissa son sac par terre et s'affala dans son canapé. Les journées à l'IUT étaient vraiment épuisantes et longues et quand elle rentrait chez elle, elle lâchait enfin la pression.
*****
C'est ici que s'achève ce premier chapitre, un premier ressentit ?
Si ça ta plu n'oublie pas la petite 🌟
Bonne lecture !
Océane
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