Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 11

Bonjour !

Je suis désolé d'avoir disparu, le mois de décembre a été très compliqué pour moi... mais bon me voilà de retour avec le chapitre 11 !

***

Charly.


— À Trident ! Bravo tout le monde, vous avez fait du bon boulot, déclare Philippe en levant son verre.

Je lève ma coupe de jus de fruits puisque comme d'habitude, on ne m'a pas autorisé à prendre de l'alcool. Hayet non plus d'ailleurs. Mais pour une fois, je ne me plains pas, j'ai déjà suffisamment mal à la tête. Cette dernière journée a été particulièrement difficile, sur la fin je n'en pouvais plus. Je voulais juste que ça s'arrête. C'était une erreur de garder Bleu pour la fin, sachant qu'elle fait partie des plus techniques vocalement.

— À Trident ! répétons-nous en chœur.

Enfin ils répètent, moi je bouge juste les lèvres sans prononcer un son. Durant ces deux semaines intenses d'enregistrement, mes cordes vocales ont été mises à rude épreuve. Ce n'est pas aussi physique qu'une tournée, mais c'est mentalement usant de répéter encore et encore le même air, les mêmes paroles, la même chanson toute la journée.

— Et on vise le top des ventes dès la première semaine ! lance Lauren dans un élan d'enthousiasme.

Je me force à sourire. La vérité, c'est qu'on a tellement répétés ces chansons qu'elles me sortent toutes par les trous de nez. Même la mienne. Heureusement, je sais que c'est passager et que ce sentiment s'envolera que je recevrais la version définitive de l'album mixé. J'avais vécu exactement la même chose lors de l'enregistrement du premier album, pourtant je ne suis pas quelqu'un qui se lasse facilement.

Imitant les autres, je porte mon verre à mes lèvres. J'ai super faim. Nous avons réservé une salle dans un restaurant parisien pour manger tous ensemble. Il y a les producteurs, les ingé-son, Lauren, toutes les personnes qui ont travaillé sur l'album de près ou de loin. Et Neptune, bien sûr. On nous a placé au centre de la table. Deux de chaque côté. J'ai Hayet à ma droite, Lauren à ma gauche et Marie en face.

Captant mon énième regard en direction des cuisines, Lauren me glisse à l'oreille :

— Ça va bientôt arriver.

Elle me tend la corbeille de pain et je ne me fais pas prier pour prendre une tranche. Il a l'air super bon en plus, la mie est hyper aérée. La première bouchée me confirme cette première impression. Limite je pourrais ne manger que ça.

— On prend le train à quelle heure demain déjà ? demande Hayet à Lauren.

— Quatorze heures à Gare de l'Est. Et vous avez une correspondance à Reims comme d'habitude.

Demain, c'est retour à Charleville-Mézières. Même si j'étais content de quitter ma ville natale il y a un mois et demi, aujourd'hui je le suis tout autant de rentrer. Pas pour Charleville évidemment, mais parce que j'ai besoin de retrouver ma maison. Je n'en peux plus de ma minuscule chambre, de vivre H24 avec les filles, d'être toujours sursollicité. J'ai besoin de vacances. Retrouver ma chambre à moi, mes parents, mes habitudes.

— Faudra attendre longtemps ?

— Une petite demi-heure.

— Oh ça va, c'est cool, commente mon amie.

— J'ai envoyé les horaires à vos parents, ajoute Lauren.

Je hoche la tête. Heureusement qu'elle est là, ça m'était complètement sorti de la tête.

— Vous avez prévu quoi pour vos vacances ? demande notre agente en nous regardant tous les quatre.

— Dormir, répond Marie avec un soupir.

— Grave, appuie Salomé.

Ce soir, elle porte une blaser noir ouvert sur un bustier en dentelle de la même couleur. Je crois qu'on peut s'accorder sur le fait qu'elle est sexy. Elle transpire la classe et l'assurance, comme souvent. À côté d'elle, Marie arbore un simple chemisier blanc avec sa jupe écossaise. Ses cheveux blonds cascadent sur ses épaules. C'est marrant de voir le contraste entre elles deux. L'une en blanc, l'autre en noir. L'une blonde, l'autre brune.

— Et toi Charly ?

— Mes cours ?

J'essaye de parler le moins fort possible. C'est un peu chiant, mais moins je sollicite mes cordes vocales et plus je guérirais vite.

— Punaise j'avoue... moi aussi j'ai pris grave du retard, gémit Hayet en appuyant son menton sur sa main.

— C'est bien, vous au moins, vous êtes sérieux.

Disant ça, Lauren a un regard vers Salomé. Cette dernière hausse les épaules. Elle a raté son bac l'an dernier et a décidé de ne pas se réinscrire. Lauren a passé l'été à essayer de la convaincre de retenter cette année, sans succès. Il faut dire que Salomé n'a jamais été très douée à l'école. C'est une prodige en musique, ça ne fait aucun doute, mais alors les études, c'est pas son truc. Les études générales du moins, parce qu'au conservatoire elle a toujours excellé.

— On se fera des sessions de travail ensemble, hein ? s'inquiète Hayet. J'arrive toujours mieux à bosser quand je suis pas toute seule.

— Ouais, bien sûr.

C'est pareil pour moi. Quand je suis seul face à mes fascicules, j'ai vite tendance à être distrait. Et puis comme ça si j'ai une question ou si je comprends pas quelque chose, je peux demander de l'aide à Hayet.

Enfin, on nous sert les entrées. Sans surprise, mes choix étaient très limités. J'ai dû demander une adaptation pour le plat parce qu'on m'a évidemment proposé du poisson. Pour mémoire, le poisson est un animal. Mais il y avait quand même une entrée végétarienne, à savoir des ravioles aux cèpes. C'est présenté dans un petit bol noir au milieu d'une grande assiette. Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est très joli. Les ravioles sont délicatement posées sur une espèce de soupe d'un vert vif, sans doute à base d'herbes. Je m'empare de la cuillère à soupe et de la fourchette que le serveur m'a apporté.

Le goût est vraiment prononcé, je ne m'y attendais pas du tout. C'est super bon.

— C'est pas trop compliqué de manger avec tout ça ? me lance Hadrien en désignant sa propre bouche.

Il fait partie des ingé son qui ont travaillé avec nous toute la semaine. Je l'aime bien, il est très accessible et m'a expliqué plein de choses pendant l'enregistrement.

Je comprends qu'il fait référence à mes piercings et hausse les épaules.

— On s'habitue.

Et encore, je n'ai pas mis ma chaîne pour éviter les bruits parasites lors de l'enregistrement.

— Et toi, pas trop compliqué avec tout ça ? ajouté-je maladroitement avec un signe vers mon menton.

En effet, Hadrien arbore une grosse barbe touffue digne d'un viking. Il éclate de rire, je souris. Il retire sa veste à capuche, révélant ses bras musclés. Je n'ai pas pu m'empêcher de les observer toute la semaine. Il doit faire beaucoup de sport pour qu'ils soient aussi développés. Je ne saurais dire si je suis jaloux ou fasciné.

— C'est bien gamin, te laisse pas faire.

D'habitude, je n'apprécie pas qu'on me donne du « gamin », du « mon garçon » ou « petit », mais lui... lui, ça va. J'aime bien quand il m'appelle comme ça, ça signifie qu'il m'apprécie. Enfin, je crois que c'est affectueux. J'espère.

— Moi aussi j'ai trop envie d'un piercing, gémit Hayet.

— Où ça ? demande Marie par-dessus la table.

Hayet pose son doigt sur le côté droit de son nez. J'approuve, je suis sûr que ça lui irait bien.

— On pourra faire ça à Charleville si tu veux, proposé-je. En plus j'ai envie d'un nouveau.

— Où ?

— Un industriel à gauche, ça serait cool.

— C'est une barre en haut, non ?

— Ouais.

Hayet plisse les yeux en me regardant, comme si elle essayait de m'imaginer avec ce nouveau piercing.

— Tu vas tellement sonner à l'aéroport pendant la tournée, ricane-t-elle.

— On voyage en bus, je lui rappelle.

— Faut que j'arrive à convaincre mes parents. Pour le piercing, soupire mon amie. Mon père ça va, mais ma mère je sens qu'elle va pas aimer l'idée.

C'est vrai qu'il y a ce détail. Vivement qu'on soit majeurs. Je sais déjà que je me ferai tatouer le jour de mes dix-huit ans. Les piercings, maman n'est pas contre, même si elle trouve que je commence à en avoir un peu trop, mais les tatouages, ce n'est même pas la peine de demander. « Un piercing tu peux l'enlever, un tatouage c'est pour toute la vie ! » m'a-t-elle dit. Donc je ronge mon frein en attendant d'avoir l'âge de me passer de son autorisation.

— On t'a fait écouter le mix de ta chanson, Charly ? me demande Hadrien. On a bossé dessus hier soir avec Philippe et Lucas.

Je secoue négativement la tête. Je ne savais même pas qu'ils avaient commencé. En effet, le travail sur l'album n'est pas terminé. On nous renvoie chez nous, mais il reste le mixage de la plupart des titres, puis le mastering. Et seulement après tout ça, on pourra envisager de lancer la production du CD. On nous fera certainement revenir à Paris une journée en décembre pour le shooting des photos qui seront dans le livret et bien sûr sur la jaquette.

— Le rendu est chouette. Je crois que c'est l'une de mes préférées.

Je me sens rougir furieusement. Vraiment ? Il ne dit pas ça pour me faire plaisir ? De toutes les chansons, c'est la mienne sa préférée ? Genre, il la préfère à celles écrites par Alexandra ? Je ne sais pas quoi répondre tellement je suis gêné.

— Tu dis ça juste parce que c'est une balade en acoustique, commente Lucas assis à côté de lui.

— Rhaaa... j'avoue !

Les deux hommes se mettent à rire. Ils poursuivent leur conversation sur certains aspects techniques que je ne comprends pas totalement. De toute manière, je suis beaucoup trop perturbé pour me concentrer. Hadrien a aimé ma chanson. Il l'a préférée.

Cependant évoquer Tomber le masque me fait penser à quelqu'un d'autre. Almanzo. Cela fait quinze jours que je me force à l'oublier. Mais la vérité est que je vérifie mes mails tous les jours dans l'espoir d'avoir un signe de lui. Et jusqu'à ce matin, je n'en ai eu aucun. J'essaye de ne pas espérer avoir reçu un mail ce soir en rentrant. Mais je sais que je vérifierai. C'est plus fort que moi.


*** 

 

Nous rentrons à l'appartement un peu avant minuit. Nos énormes valises occupent le salon et nous rappelles notre départ demain. Tout est prêt ou quasi. Ça me fait bizarre, après tout ce temps passé dans cet appartement, c'était presque devenu une deuxième maison.

Mon premier réflexe est de rallumer mon ordinateur. Je m'en veux déjà de faire ça. Je sais que je ne devrais pas. Je ferai mieux de me coucher, j'ai eu une longue journée. Mais j'ai besoin de vérifier. On ne sait jamais. Peut-être qu'il m'a envoyé un mail ? Peut-être que j'ai un MP non lu sur le forum ? Peut-être qu'il a essayé de me parler sur MSN alors que je n'étais pas connecté. Je crois qu'il m'a bloqué. En tout cas, son icône n'a plus jamais été verte.

J'ai honte d'y penser, mais je l'ai cherché sur internet. Son prénom est loin d'être commun, je me suis dit que j'avais des chances de trouver quelque chose. J'ai visité les profils des rares Almanzo que j'ai trouvé sur Facebook. Pareil sur Skyblog et MySpace. J'ai écumé des pages et des pages de recherche Google. Mais je n'ai rien trouvé. J'en suis venu à me demander si Almanzo n'était pas un pseudonyme. Je ne sais pas pourquoi, mais j'étais parti du principe que c'était son vrai prénom, quand bien même j'utilisais moi un pseudonyme.

Lorsque la page web daigne enfin se charger, je ne peux que constater l'absence de son nom dans la liste de mes mails non lus.

— Charly ?

Hayet est apparue dans l'encadrement de la porte. Dans ma précipitation, je ne l'avais même pas fermée.

— Toujours pas de nouvelles ?

Je secoue négativement la tête. Hayet s'avance vers moi. Elle s'est mise en pyjama et s'est démaquillée sans doute un peu rapidement. On voit encore des traces noires sous ses yeux, là où le maquillage a coulé.

— Je fais vraiment pitié, hein ?

C'est une question rhétorique. Je sais que la réponse est oui. J'éteins mon ordinateur, m'en voulant encore plus à moi-même que j'en veux à Almanzo.

— Mais non, tu fais pas pitié, m'assure Hayet.

Je ris, je n'en crois pas un mot.

— C'est lui qui est con de couper les ponts comme ça.

— J'aurais dû lui dire la vérité plus tôt.

Je range mon ordinateur dans mon sac à dos. Hayet ferme la porte derrière elle et va s'assoir sur mon lit. Je retire une à une mes bagues, mes bracelets et mon collier en cuir que je range dans une pochette prévue à cet effet. Qu'est-ce que j'ai fait de mon pyjama ? Je cherche dans la valise ouverte sur le sol de ma chambre.

— S'il n'est pas capable de comprendre que tu ne pouvais pas te présenter en tant que Charly Vogel sans le connaître, je suis désolée, mais il est juste stupide, déclare mon amie d'un ton sec.

— Ouais enfin ça faisait des semaines qu'on discutait, il a dû croire que je ne lui faisais pas assez confiance.

— Vous vous connaissiez depuis à peine un mois, Charly.

Je soupire. Elle a sans doute raison. La vérité, c'est que je ne comprends pas. La théorie d'Hayet ne tient pas, Almanzo est loin d'être stupide. Et il est fan de Neptune. Ça aurait dû l'aider à comprendre mes raisons, non ?

Je commence à me déshabiller, Hayet détourne les yeux. J'enfile rapidement mon pyjama retrouvé.

— C'est quand même bizarre... marmonne mon amie. Perso j'avais surtout peur qu'en sachant qui t'étais, le gars cherche à profiter de toi. Genre pour nous rencontrer, gratter des places de concerts ou des conneries du style. Un peu comme les gens du collège, tu vois ?

Je vois parfaitement. Je me souviens très bien de tous ces gens en troisième qui – après nous avoir ignorés pendant quatre ans, voire s'être foutus de notre gueule – sont bizarrement devenus tous super sympa quand Abysses a commencé à passer à la radio et que la côte de Neptune a explosé. Tout d'un coup, on était leurs potes, on nous invitait à toutes les fêtes et ils avaient évidemment mille petits services à nous demander.

Moi aussi, j'avais peur qu'Almanzo réagisse comme ça, surtout en sachant qu'il était fan de Neptune. Sauf que c'est tout le contraire. Je ne sais pas quoi faire. Peut-être qu'il n'y a rien à faire. Peut-être que je l'ai perdu.

— Tu lui as envoyé un message ? Ou un mail je sais pas ?

— Oui, dès le premier jour... Mais il a pas répondu.

— Moi je dis : il te mérite pas, lance-t-elle en roulant contre le mur pour me faire une place.

Trop aimable, c'est pas comme si c'était mon lit.

— C'est pas un truc qu'on dit plutôt à quelqu'un qui s'est fait larguer ?

— Une rupture amicale, c'est une rupture quand même.

Sans doute. Mais cette remarque me fait réaliser que je réagis vraiment comme si je venais de me faire larguer. Comme si... comme si Almanzo avait été mon petit ami. Alors que c'était juste un ami. Et encore « ami », le mot est peut-être trop fort. Je ne sais ni à quoi il ressemble, ni quel est son vrai prénom.

Je m'allonge sur le dos. L'épaule d'Hayet touche la mienne.

— Tu dois te dire que je suis ridicule à me morfondre comme ça à cause d'un type que j'ai juste rencontré sur un forum...

— Pas spécialement. Ça arrive de s'attacher vite à quelqu'un. Et puis tu parlais quand même souvent avec lui, t'étais tout le temps sur ton ordi.

Elle dit sans doute ça pour me rassurer, mais j'apprécie qu'elle ne cherche pas à m'enfoncer. Je le fais très bien tout seul.

Je me rappelle de nos longs mails, de nos conversations sur MSN, de son roman, de notre flood sur le forum, même qu'on se faisait souvent réprimander par les modo. Il n'a pas posté sur le forum depuis que je lui ai dit la vérité. Je ne sais même pas s'il s'est connecté car il a toujours été en présence invisible. Il me fuit, c'est évident. Il ne veut plus me parler. Pourquoi ? Pourquoi il fait ça ? Est-ce que tout ce qu'on a partagé ne voulait rien dire pour lui ? Je sais que ce n'était pas grand chose et je me suis sans doute emballé trop vite, mais... ce n'était pas rien. Non ?

— Il me manque.

Le dire à voix haute est effrayant. Je me mords les lèvres. Mais quel con... Qu'est-ce que j'ai cru exactement ? Que parce qu'on parlait sur internet, on était devenus amis ? Pourquoi ça me fait aussi mal ? Je devrais m'en foutre de ce type. Je ne sais même pas qui il est vraiment.

— Je peux te poser une question indiscrète ?

— Quoi ?

Je me raidis. Ce n'est jamais bon signe quand quelqu'un demande ça. Et le silence d'Hayet malgré mon semblant d'approbation ne me dit rien de bon. Qu'est-ce qu'elle veut savoir ? Pourquoi elle ne pose pas simplement sa question sans me demander l'autorisation ?

— T'aimes les garçons ?

Ça me prend dans la poitrine tout à coup. Cette sensation d'oppression et la bouffée de chaleur qui l'accompagne. Comme si j'allais étouffer. C'est la première fois qu'Hayet me pose cette question. Ma première envie est de vouloir nier en bloc. Rire, me moquer d'elle. « Mais pas du tout, t'es trop conne ». Sauf qu'au fond de moi, je crois que je commence à savoir. Peut-être même que je l'ai toujours su.

— Je sais pas, murmuré-je dans un souffle.

— OK.

On reste comme ça, sur le dos, à regarder le plafond. Sans bouger. Moi je n'ose plus rien dire et Hayet ne semble pas décidée à reprendre la parole.

Est-ce que c'est si évident ? Évident au point que tout le monde sache, sauf moi ? Est-ce que je me mens à moi-même depuis toujours ? Je sais qu'il n'y a pas de mal à être homosexuel, mais... je n'ai pas envie de l'être. J'aimerais tellement ne pas l'être. Me tromper. Me réveiller un matin et réaliser que je me suis pris la tête pour rien, que j'ai simplement été influencé par ce que les autres pensaient de moi. J'ai tellement honte.

Almanzo lui, il était fier. Même s'il n'avait pas fait son coming-out, ça ne l'empêchait pas d'avoir de l'assurance. Alors que lui, il aime aussi les filles. Peut-être que moi aussi ? Je ne sais pas, je ne sais plus.

Enfin je sais une chose. Almanzo me manque. Il me manque alors qu'il ne devrait pas. Je devrais m'en foutre. On ne se connaissait pas. J'aurais dû passer à autre chose depuis le temps. Mais à chaque fois que je chante Tomber le masque, je pense à lui. Je n'aurais jamais dû insister pour que cette chanson soit ajoutée à l'album. D'ailleurs peut-être qu'il n'est pas trop tard ? Peut-être qu'on peut encore la retirer ?

Non, je ne peux pas faire ça. C'est mon travail, pas le sien. Il m'a juste un peu aidé. Mais c'est ma chanson. Je ne vais pas me priver d'une telle opportunité juste parce qu'un mec rencontré sur un forum ne veut plus être ami avec moi comme si j'avais cinq ans et qu'on était encore en maternelle. Il faut seulement que je passe à autre chose. Et que je l'oublie.

Peut-être que rentrer à la maison va m'aider à me le sortir de la tête ? Je vais pouvoir revoir mes vrais amis, les rares que j'ai gardés après le collège. Il faut que j'arrête d'attendre un mail de sa part et que je me désinscrive de ce fichu forum...

— Je vais aller me coucher, déclare soudainement Hayet, brisant mes réflexions silencieuses.

C'est vrai, il est tard. Je me relève avec elle. Il faut que je me lave les dents et ensuite au lit. La journée a été suffisamment éprouvante. J'ai hâte d'être demain. Je veux rentrer chez moi. Que tout redevienne normal. Y compris moi.

***

Merci de m'avoir lu <3 Je fais de mon mieux pour poster la semaine prochaine !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro