L'appréhension du lycée
La jeune fille fut réveillée par sa mère, elle devait réveiller son amie pour aller à la messe. Elle se redressa dans son lit et passa une main dans ses longs cheveux bruns emmêlés après cette nuit mouvementée. D'un coup d'œil, elle vit son amie endormie et se demanda si elle aussi avait passer une mauvaise nuit, même si elle en était sûre. Elle la secoua doucement, s'en voulant un peu de la réveiller, lorsqu'une image apparut dans sa tête.
Elle eut du mal à se reconnaître, ses longs cheveux bruns n'étaient pas coiffés et une casquette noire les recouvrait, elle portait un pull trop large pour elle et un pantalon noir, des chaussures montantes aux pieds. Rien d'anormal. Elle était assise sous un grand arbre dans un parc avec ses écouteurs dans les oreilles et un paquet de feuille sur les genoux. Là encore rien ne lui paraissait étrange. Non ce qui fit qu'elle ne se reconnu pas était ses amis. Il n'y en avait aucun. Elle était seule et se sentait profondément seule. Toutes les amies avec qui elle s'était imaginée aller au lycée l'avaient abandonnée. Elle se retrouvait seule dans un endroit qu'elle ne connaissait pas.
Les larmes aux yeux, la jeune fille chassa cette image de son esprit, se disant que ce n'était pas la réalité. Elle se leva, remettant le réveil de son amie à plus tard, puis se dirigea vers la terrasse pour prendre son petit-déjeuner. Elle salua son père au passage, il était assis sur le canapé du salon, entrain de consulter son ordinateur. Se laissant tomber dans l'une des chaises en plastiques de la terrasse, elle soupira.
Elle entamait son pain au chocolat quand une seconde image fit irruption dans son esprit. Le décor était différent, elle se trouvait dans une salle de classe, assise au dernier rang à côté d'un garçon qu'elle ne connaissait pas. Adossée contre le mur, une expression d'ennui collée sur le visage, elle écoutait d'une oreille distraite le cours de son professeur. Son attention était attirée par la feuille qu'elle avait devant elle. Elle faisait des petits dessins dessus, entourant des mots ou des phrases qu'elle y avait inscrits. Encore une fois elle était profondément seule. Elle se remémorait les moments passés avec ses amies à s'imaginer comment serait le lycée. Jamais elle n'avait envisagé une telle solitude.
Revenant au présent, la brune passa furtivement une main sur ses yeux. Elle l'observa ensuite, y remarquant une larme. La jeune fille soupira et finit son petit pain avant de se lever pour aller réveiller son amie. Elle passa par le salon où la voix forte et menaçante de son père la poursuivit. Elle devait se dépêcher et ranger la table du petit déjeuner si elle voulait éviter une crise de nerfs. Dans la chambre, elle secoua une nouvelle fois son amie qui n'avait pas du dormir bien longtemps pendant la nuit, mais celle-ci restait dans un état de demi sommeil. La jeune passa une main dans ses cheveux, elle avait cette habitude quand elle était stressée, et ouvrit de moitié les volets. Ceci fait elle retourna au pas de course sur la terrasse pour finir son petit-déjeuner.
Sur sa chaise en plastique blanc, elle s'interrogea. Serait-elle réellement comme ça au lycée ? Elle espérait que non. Serait-elle aussi seule que ça la bas ? Elle savait que non. Ses autres amies allaient aussi dans ce lycée, elle n'aurait qu'à rester avec elles. De plus elle se faisait des amies facilement. Alors pourquoi chaque images étaient-elles aussi tristes ? Ce n'était pas la première fois qu'elle s'imaginait sa vie au lycée, toutes les versions étaient tristes et elle avait fini par redouter cette étape de sa vie. Elle qui se réjouissait avant à cette idée avait vu la réalité prendre le dessus.
Ses amies n'allaient pas dans son lycée, elle ne verrait plus certaines d'entre elles. Penser à cela la rendait inconsolable alors elle préféra ne plus y penser. Elle se releva et s'étira, elle parla un peu et remarqua que sa voix était comme coincée au fond de sa gorge. Elle décida de ne pas y prêter attention, elle était trop sensible, elle en avait bien conscience, et elle s'était trop longtemps haïe pour ça.
Elle changea de chemin pour rejoindre sa chambre et réveiller définitivement son amie, espérant que son père ne la verrait pas. Seulement son genoux craqua et son père la vit. Sa voix tonna une seconde fois et la jeune fille ferma les yeux comme si cela pourrait la faire disparaître, insultant mentalement son corps de ne pas suivre les plans de son esprit. Dans la chambre elle vit son amie assise sur son lit, réveillée par la voix terrifiante de son père. La jeune lui fit signe de se dépêcher avant d'ouvrir les volets en entier, laissant les rayons du soleil pénétrer dans la pièce.
Elle sortit ensuite de la pièce, son amie derrière elle, et retourna pour la troisième fois de la journée sur la terrasse. Elle y abandonna son amie après avoir ranger un minimum la table, afin de prendre une douche réconfortante. Il ne lui servait à rien de craindre son entrée au lycée, tout se passerait comme il se doit. Tout irait bien pour elle, même si elle n'y allait pas avec les personnes souhaitées. Elle se doucha avec un semblant d'espoir qu'elle essaierait de conserver jusqu'au jour fatidique.
Tout irait pour le mieux.
11/08/19
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