Voilà quelques jours que Sherlock enquêtait sur cette affaire de psychopathe, et je ne l'ai jamais vu d'aussi bonne humeur que maintenant !

Il ne se préoccupait même pas des regards noirs de John !

Je m'explique: le psychopathe en question attaque seulement les femmes avec un certain gout pour l'infidélité, et la petite amie de John (enfin, ex-petite amie, désormais), rentraite parfaitement dans ces critères (Je n'irais pas plus loin en expliquant que Sherlock avait déduit qu'elle avait trompé son ex petit ami plusieurs fois avec son coach de la salle de sport).
Tout "naturellement", Sherlock lui a demandé si elle serait d'accord pour servir d'appât. Inutile de préciser que la jeune femme est partie en claquant la porte, s'écriant qu'elle ne voulait pas être en contact une minute de plus avec un taré, (Sherlock, donc).  

Depuis, John s'obstinait à faire la tête à Sherlock et Sherlock était obstiné à trouver un appât.

C'est quand j'ai eu la surprise de redécouvrir Sherlock qui m'attendait au portail de l'école de danse que j'ai su qu'il était porteur de mauvaises nouvelles pour moi, mais bonnes pour lui.

Dès lors où je suis arrivée dans son champ de vision, Sherlock m'a fait un immense sourire et m'a demandé avec un air si aimable comment s'était passé ma journée que j'ai tout de suite deviné qu'il allait me demander quelque chose qui n'allait pas me plaire...

-C'est hors de question !

Je savais que ça sentait l'embrouille à plein nez !

Il était hors de question que je serve d'appât à un psychopathe tueur en série ! En plus, je n'ai jamais trompé un partenaire de ma vie, c'était très vexant que Sherlock en vienne à le penser !  

-Mais je n'ai plus d'autres recourt ! Madame Hudson est trop vieille pour lui plaire et John refuse se déguiser en femme ! A répliquer Sherlock avec aplomb. 

Je fis comme si je ne prenais pas ça pour un compliment... Ça prouvait au moins qu'il pensait que j'avais du charme. Et aussi je fis un effort pour ne pas rire en imaginant John affublé d'une robe moulante et de hauts talons. Le tout d'une couleur rose criarde et avec une perruque blonde.

-Je n'ai jamais été infidèle a qui que ce soit et je suis très blessée que tu puisses penser le contraire ! Grognais-je en accélérant le pas pour vite claquer la porte au nez de ce dégénéré. D'ailleurs, j'ai à peine 28 ans, Sherlock. Et je n'ai pas énormément envie de finir cuisiner aux petits oignons ou que sais-je encore !

-Mais il y aura toute une équipe sous la directive de Lestrade et il y aura John et moi pour te couvrir ! Argumenta Sherlock. Tout ce que tu auras à faire, c'est le séduire et lorsqu'il sera sur le point de passer à l'action, nous interviendrons ! Par ailleurs, je n'ai jamais dit ou penser que tu étais quelqu'un d'infidèle, j'ai déduis de longtemps que tu es même une personne très fiable à ce sujet. Que ce soit en amitié ou dans une relation plus... Intime. Je sais que tu ne me trahiras jamais, par exemple.

Je le regardai, surprise. 

-Attend... Tu penses que... Nous sommes amis ?

-Ce n'est pas le cas ? Demanda-t-il avec une très légère hésitation. 

Je lui lançai un petit sourire à la fois touché et gêné. Je ne pensais pas que je comptais autant pour lui ! Je pensais qu'il voyait notre relation comme de simple voisins s'agaçant l'un l'autre tout en s'aidant de temps en temps. 

-Si, bien sûr, Sherlock, Lui dis-je en lui relançant un sourire. Je suis simplement surprise, tu n'as jamais fait allusion à de l'amitié nous concernant, justes à de simples voisins. Je suis très touchée que tu le penses !  

Le grand brun parut un peu gêné. Des rougeurs presque imperceptibles avaient pris possession de ses joues et ses pommettes. 

-Et puis... C'est vrai que si j'ai Lestrade, John, Sherlock et toute une équipe d'intervention derrière moi... Pensais-je.

John était ex-médecin militaire, Sherlock arrivait toujours à trouver une solution même dans les cas désespérés, et Lestrade abattrait le coupable à la première occasion si jamais ça dérapait.

D'ailleurs, ça me touchait beaucoup que Sherlock trouvait que j'étais quelqu'un de fiable !

Ma colère ayant un peu disparu, je m'arrête devant une boulangerie pâtisserie (Sherlock me colle toujours aux baskets, je le sens presque coller à mon dos), puis pousse un soupire à fendre l'âme. 

Même en ne lui faisant pas face, je sens Sherlock sourire jusqu'aux oreilles.

-D'accord... Dis-je en me retournant vers lui. Mais en échange, je veux une semaine de calme plat ! Pas de violon criant à l'agression à 3h00 du matin, pas de coup de feu et je ne veux pas t'entendre chouiner comme un enfant capricieux une fois que cette enquête sera terminée !

Je souris malicieusement tandis que le détective consultant se renfrogne à l'idée de devoir se tenir à mes exigences. De toute façon, il n'avait pas le choix, il devait accepter pour réussir à piéger son coupable.

Ensuite, J'entre dans la boulangerie et achète trois gros cookies fourrés au caramel, ainsi qu'un café et un chocolat chaud. Par un froid pareil, c'était toujours agréable de se réchauffer avec une boisson chaude.

Lorsque je tends à Sherlock son cookie et son café accompagné de son sachet de sucre, il écarquille les yeux de surprise, mais les accepte malgré tout (ma mère m'a toujours appris à partager et de ne jamais manger quelque chose devant les autres s'il n'y avait pas assez pour tous le monde.).

Nous rentrons donc en silence, mangeant nos gâteaux et buvant nos boissons chaudes sur le chemin.

Dès que nous sommes rentrés, Sherlock m'expliqua son plan en long, en large et en travers sous mes haussements de sourcils et les yeux au ciel à répétition de John et moi.

C'est lorsqu'il m'a dit que je devrais peut-être mettre un mouchard dans mon soutiens-gorges que je me suis demandé s'il ne plaisantait pas ! Mais de toute évidence, il était très sérieux...

-Il faut aussi préparer une tenue à son goût, S'est exclamé Sherlock en montant sans permission dans mon appartement. Montre-moi ta garde-robe !

Je l'ai suivi au pas de course à travers les escaliers !

Il est entré dans ma chambre et mis sens dessus dessous mon armoire. C'est lorsqu'il s'apprêtait à ouvrir mon tiroir de commode à sous-vêtements que je lui ai donné un coup de pied aux fesses, rouge comme une cerise !

-Que tu mets ma penderie en bordel, je peux l'accepter, mais je t'interdis de toucher à mes sous-vêtements ! M'écriais-je en l'éloignant de mes sous-vêtements par la peau du cou.

Nous avons choisi une tenue ensemble, sexy en étant chic sans passer pour la nymphomane de la soirée. J'avais un joli décolleté pour mettre ma poitrine en valeur sans tomber dans le provocant, et une jupe noire moulante qui m'arrivait au niveau des genoux.

-Voilà... Pensais-je en me regardant dans le miroir. Il ne me restait plus qu'à espérer que je ne fiche pas le plan de Sherlock en l'air et que tout se passera comme prévu...