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Aujourd'hui mes volets sont fermés. Mais pas ma porte. J'entend néanmoins les pages du livre de ma mère se tourner derrière celle ci. Hier quand elle m'a surpris sur le rebord de ma fenêtre, elle a du avoir très peur pour moi. C'est pourquoi je ne lui en veut pas de s'être mis en colère. Ma peinture était finie bien heureusement, mais plus malheureusement je ne verrais pas le garçon perdu aujourd'hui. Et les pétales tomberont aujourd'hui et demain.

Je décide de fermer les yeux. Dans mon rêve je serre sa main, elle est chaude. Il fait doux dans l'air, et des dizaines de petits astronautes aussi légers que du pissenlit pleuvent. Je rigole et lui aussi, elle aussi d'ailleurs, et eux aussi. En fait c'est nous les mini astronautes mais je n'avais pas vu mon scaphandre.
Devant moi je crois distinguer le visage de mon meilleur ami qui brille comme une étoile. J'espère qu'il est devenu une étoile, Jimin. Il sourit de toutes ses dents et j'ai envie de pleurer car il est parti avant moi et que c'est injuste.
Et alors le rêve se transforme et je reconnais celui que je faisais de temps en temps. Quand j'aime a m'imaginer que dans cette autre vie, lui et moi nous étions rencontrés au café de l'école d'art, plutôt qu'au café de l'hôpital. Et où sa peau est dorée comme le miel et ses yeux rient toujours car il ne sait pas quand il va mourrir. Et que moi non plus après tout. Et au loin, dans les rues décorées de cerisier je distingue la silhouette de mon garçon perdu. Et je lui fais des signe pour qu'il nous rejoigne. Je ne veut jamais me réveiller.

Mais je me réveillerai, et je ferai ce dont j'ai envie.

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