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Dans ce monde, chaque nouveau né débute son existence avec un don unique. Ce don lui offre tout ce qu'il a besoin pour sa vie : une personnalité, un chemin, un travail ..
Ce pouvoir connaît un drôle de fonctionnement, il n'est à aucun moment lié à celui des parents ou d'un membre de la famille. Si la mère connaît un pouvoir lié au psychique et le père contrôle une forme d'élément comme la glace par exemple, l'enfant peut très bien être doté d'un talent utilisant le feu. Même si ça n'a aucun rapport.
C'est comme une roulette, avant qu'un enfant ne naisse on met en route la roulette et la case sur laquelle il tombera, sur des milliers de cases, décidera de son futur.
Son futur poste dans la société , la région où il habitera, ses goûts et bien autres. Tout est décidé par le pouvoir dont il sera propriétaire.
Par exemple, un bébé ayant un pouvoir proche de l'élément de l'eau sera comme logiquement quelqu'un de calme, de compréhensible et de curieux. Pendant que ceux plus psychique seront à l'écoute, très sérieux et sensible.
Même si il peut y avoir quelques exceptions, c'est ainsi à 99,9 %. Il suffit de connaître le pouvoir de l'autre pour tout savoir de lui.
Ma meilleure amie, Annie Valence  au temps du collège était lié aux gaz. En plus d'avoir un odorat bien plus puissant que le mien, elle avait un tempérament explosif. Toujours rapide, pipelette et bien trop curieuse, on ne s'ennuyait jamais avec elle même si parfois on terminait par avoir des problèmes.

Je me souviens d'une de nos aventures, après avoir surpris dans les vestiaires à la fin du cours d'éducation physique des élèves plus âgées parler d'une rumeur sur le professeur de biologie, Monsieur Mardry - un professeur que peu appréciait. Avec sa manière plus maléfique que énigmatique de parler, ses mouvements de bras toujours exagérées et son style vestimentaire identique chaque jour, à se demander si il n'avait qu'une seule veste en coton à carreaux dans ses placards, il faisait souvent plus peur qu'autre chose. Mais tout le monde se moquait de lui. -.
Les deux filles de dernière année racontaient que ce professeur cachait un autel satanique dans son casier en salle des profs et gardait toujours les restes des animaux disséqués pour son plaisir personnel. On racontait qu'il les mangeait ou alors qu'il les utilisait comme sacrifice pour ces rites.
Inspirée par ce quelle avait entendu, mon amie voulait à tout prix aller voir dans ce fameux casier. Alors pendant une de nos heures de libre dans la journée, Annie, moi et un garçon de notre classe, Matthew étions parti nous faufiler dans la salle des profs lorsqu'elle était vide.
Matthew était un garçon intelligent,  très timide et toujours flippé. Il n'était pas du tout concentant à nous suivre mais Annie ne lui avait pas donné le choix. Ses pouvoirs de télékinésie nous avait permis d'ouvrir le casier sans un bruit hors un timide cliquetis et sans rien cassé.
Évidemment, ce petit cliquetis avait été de trop car un surveillant à l'ouïe incroyablement fine nous avait entendu et jeter hors de la pièce avec quelques heures de colles en récompense.
Malheureusement, le casier avait été bien décevant, aucune trace d'autel satanique au milieu de piles de copies. Mais nous avions bien rigolé et Annie avait réussi à attraper la copie du prochain contrôle de biologie. Notre aventure nous avait offert 5 pauvres heures de colles mais aussi un 100% en biologie à tous les trois lors de l'examen suivant.
D'ailleurs à la fin du collège, je n'ai plus jamais revu Annie, ni Matthew en fait. J'avais déménagé. Et puis je savais très bien que l'on n'allait pas rester ensemble. Après tout, elle avait son don et moi non. Son pouvoir la poussait vers une voie dont je n'avais pas l'accès.

Pourquoi pas l'accès ?

Je suis Héra Paonnie, et je suis née sans aucun don.

Lorsque ma roulette s'est lancé, celle ci a dû s'arrêter sur la plus petit case du plateau, celle qu'on ne remarque même pas tellement elle est fine et sale, celle dont on oublie l'existence tant elle est rare.
Je suis une sans-saveur, une enfant sans aucun pouvoir, sans futur prédestiné, sans personnalité dessinée.
À peine une première seconde d'existence et ma vie était déjà difficile et il était assuré que j'aurai grand mal à me faire une place. Bien sûr, je n'avais même pas une minute d'âge, je ne comprenais pas les regards presque apeurés des sages femmes et hommes, ni les yeux mélangés de joie, d'amour mais aussi d'un soupçon d'appréhension que m'avait lancé ma mère la première fois qu'elle m'a tenu dans ses bras.
Bien que je n'étais pas comme les autres, mes parents ne m'ont pas refusés, repoussés. Ils m'ont acceptés avec amour.
Eux sont aussi dotés de pouvoir, comme quoi je suis bien la seule de ma famille ainsi.
Mon père travaille dans l'alimentation écologique, ayant un lien fantastique avec les plantes.
Ma mère elle, fait du bénévolat. Elle a un pouvoir chaleureux, doux, maternelle faisant sourire chacun et apaisant les plus grandes tristesses.
Dans la famille, je suis alors comme un vilain petit canard, mais on me traite comme un cigne.

Si au début c'est vrai, mes parents avaient été septique par mon manque de pouvoir, imaginant toutes les difficultés et malheurs que j'allais devoir supporter et vivre dans mon futur. Pendant mon enfance ils ont fini par se rendre compte qu'ils avaient imaginé le pire en vain. J'allais à l'école comme tous les autres enfants, j'avais des amis comme tous les autres enfants, je faisais de mon mieux pour mes résultats comme tous les autres enfants. J'avais même un " petit plus " comme aimait le dire mon père. C'est que je pouvais être qui je voulais. Ma personnalité n'était pas transcripte dans mon pouvoir. Je n'étais pas courageuse par ce que je contrôlai les flammes, je n'étais pas chaleureuse car j'étais lié à la lumière, je n'étais pas fragile car je faisais la neige. Non, j'étais moi même.
C'était aussi ce que mes parents aimaient. Leur enfant n'était pas prédestinée, elle devenait ce qu'elle voulait.
J'étais alors un mélange de tout, calme quand il le fallait, joyeuse si je le voulais ou encore sur la lune pendant les cours de maths.
J'avais juste un peu trop de fierté. Gardant toujours la tête haute et n'ayant pas honte de ce que j'étais. C'était peut être mon seul bémol, ce surplus de fierté.
J'étais alors comme tous les autres, avec juste un peu plus de liberté dans mon façonnement. Enfin.. Jusqu'à l'entrée au lycée..

C'était l'époque où nous venions de  déménager, mon père avait été muter dans un nouveau secteur et toute la famille avait alors suivit.
Nouvelle maison, nouvelle école, nouvelle ville et surtout nouvel âge. Je n'étais plus une enfant mais bien une adolescente.
J'ai encore l'image gravé dans mon esprit de notre arrivée en voiture au milieu des bâtiments à la couleur rouge terre - même la couleur des maisons étaient nouvelles - , mademoiselle Ginger sur mes genoux regardant elle aussi le paysage bougé à travers la fenêtre. Mademoiselle Ginger est notre chat, son nom venant de sa couleur cuite similaire à un biscuit d'épice. C'est une bête très calme, plutôt câline et incroyablement douce.

Notre nouveau chez nous était deux fois plus grand que l'ancien, j'avais même une salle de bain personnelle dans ma chambre. C'était accueillant mais bien vide, même avec nos meubles installés. J'ai mis beaucoup de temps avant d'accepter l'idée que ce soit mon chez moi. C'était beaucoup trop différent, je ne me sentais pas à ma place, j'avais la sensation que quelque chose avait changé.
Ma mère me disait que c'était car 'je grandissais' et que nous étions dans un nouvel endroit, que ces drôles de sensations étaient normals.
Mais c'était plus profond, j'avais un mauvais pressentiment.
Et celui c'était avéré vrai lorsque j'ai rejoind ma nouvelle école..

Arrivé alors que l'année avait déjà commencé est quelque chose de difficile et d'effrayant.
Je me souviens ne pas avoir fermé l'oeil de la nuit la veille et m'avoir mangé les doigts jusqu'au sang sous les coups du stress pendant que mon esprit se posait milles et une questions.
Arriverai je à me faire des amis ? Les cours seront ils si difficile à rattraper ? Est ce que je me perdrai dans les couloirs et arriverai en retard ? Faudra t-il que je parle devant tout le monde ?
Ces interrogations ne m'avaient pas quittés jusqu'à ce que la porte de ma nouvelle classe s'ouvre et que j'y mette un premier pied.
À ce moment là, je me rappelerai à jamais la vision dont j'ai eu le droit.
Évidemment tous les regards étaient sur moi, mais en plus d'être curieux il y avait quelque chose d'autre au fond des pupilles. J'avais alors compris pourquoi. On leur avait dit. J'étais la fameuse nouvelle élève, la sans saveur.

Enfant, les différences ne dérangent jamais. On est trop jeune pour s'en rendre compte et on est juste heureux de jouer avec quelqu'un de notre âge.
Mais une fois adolescent, c'est autre chose. On se rend compte de ce qui cloche chez les autres et on ne veut pas se mélanger avec ce qui est trop étrange.

Je n'avais aucun don, j'étais normal, trop normal. Alors que tous avaient des pouvoirs, étaient ce qu'ils devaient être. J'étais un intrus pour eux, je n'avais pas à être là.
Peut être même faisais je peur ?

À ce moment là je n'avais rien dit et pour la première fois, j'avais baissé la tête. Le prof m'avait rapidement présenté avant de me montrer une place de libre. Je l'avais discrètement rejoind puis je suis resté silencieuse en supportant la suite de ces regards indiscrets.
C'était la première fois que la réalité me tomba sur les épaules, comme une grosse pierre lâchée de plusieurs mètres de hauteur. Je me rendais compte à quel point j'avais imaginé une belle vie tel une illusion. Et que tout ce dont mes parents avaient peur m'apparaît soudainement bien claire.
J'avais bien compris, à peine la première heure dans ce nouvel environnement, que rien ne sera comme avant.

Je suis Héra Paonnie, et je suis né sans aucun don. Je suis ce qu'ils appellent une sans saveur, une chance sur des millions pour que je sois ainsi.

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Voici YOU = I, un ancien bébé au titre bien étrange car je n'avais pas d'idée.
Cette fois ci, je m'étais lancé dans un format que je n'ai encore jamais titillé. Une histoire, entière, qui se veut intéressante et originale (mais qu'est ce que l'originalité quand aujourd'hui tout à déjà été fait auparavant- ok je vais juste faire ce que je veux .)
Elle se voulait fantastique, romantique, "aventure" et peut être aussi des ambiances se voulant effrayante..
Bon dieu ! Je suis bien nulle pour décrire. Je vais m'arrêter là avant de faire un massacre et que l'on me trouve plus c*nne que je ne le suis.

Signé,

La méchante reine.