Chapitre 64
*Ordinary Love - Park Kyung, Park Boram
**Theme of Mitsuha - RADWIMPS
« Les amis sont là comme un rempart solide et infaillible contre les démons de la vie. »
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7 ans plus tard.
*— Bon les enfants, arrêtez, vous allez me faire avoir un accident.
— T'es vraiment un ronchon, hein c'est vrai les enfants, papa est un ronchon.
— Papa est un ronchon, papa est un ronchon, crièrent en cœur les deux enfants qui gesticulaient à l'arrière de la voiture.
Le conducteur leva les yeux au ciel et tourna rapidement la tête vers son compagnon en le fusillant du regard, avec ses petits yeux ténébreux.
— Quoi ? dit l'autre en prenant un air innocent et en éclatant de rire, ce rire si merveilleux qui lui faisait chavirer le cœur, malgré les années qui ne cessaient de s'écouler.
— Jimin, tu es pire que les enfants, c'est déprimant.
— C'est pas vrai, c'est juste qu'avec tout ce voyage, on a besoin de se détendre un peu, tu devrais en faire autant Yoongi.
— Moi je conduis et moi aussi j'ai des tonnes d'heures d'avion dans les pattes.
— C'est pas pire que quand tu fais des nuits blanches avec ton potes.
— Si c'est pire, grogna Yoongi.
— T'es vraiment ronchon bébé.
— Papa est un ronchon, papa est un ronchon, continuaient à crier les enfants à l'arrière de la voiture.
— Putain, mais ils sont déchaînés.
— Pas de gros mots bébé, mais tu sais, on dit que la vérité sort toujours de la bouche des enfants, continua Jimin.
— Ok, tu veux jouer à ça, d'accord.
Yoongi jeta un œil dans le rétroviseur et laissa un petit sourire se dessiner sur ses lèvres. Il adorait prendre Jimin à son propre jeu et depuis qu'ils étaient parents c'était devenu un vrai jeu entre eux.
— Les enfants, les interpella Yoongi. Qui vous a acheté les derniers jeux de PlayStation, alors que papa Jimin ne voulait pas ?
Les enfants s'arrêtèrent de crier, se regardèrent, puis hurlèrent en cœur.
— C'est papa Yooni.
— Alors c'est qui le meilleur papa, hein ?
— Papa Yooni, papa Yooni !
— Et c'est qui le méchant papa qui prive toujours ses petits monstres de jouer le soir ?
— Papa Jimin, papa Jimin.
Jimin se retourna et fronça les yeux sévèrement, tout en regardant les deux garnements.
—Bon, maintenant on reste tranquille, dit-il, papa va avoir un accident à force de vous entendre crier, grogna Jimin en croisant ses bras sur son torse.
Les deux enfants se calmèrent immédiatement et se reconcentrèrent sur leur livre. Jimin se recala dans son siège et tourna la tête vers Yoongi qui arborait un sourire satisfait.
— Arrête de sourire bêtement, dit-il faussement vexé, t'es déprimant Yoongi.
— Ben quoi, comme tu l'as dit, la vérité sort toujours de la bouche des enfants non.
— Min Yoongi, vous êtes le personnage le plus abject que j'ai pu croiser dans ma misérable vie.
— C'est pour ça que tu m'aimes, dit-il en posant l'une de ses mains sur la cuisse de son amant.
— Aussi, répondit Jimin en posant sa main sur la sienne, puis il s'approcha de son oreille pour être sûr que les enfants n'entendent pas. Mais aussi pour tout un tas d'autres choses, que je voudrais que tu me fasses ce soir mon cœur. Je suis en manque, avec ce voyage, on n'a rien fait depuis trois jours.
— Alors j'espère que les chambres de la maison d'Hoseok et Kim sont bien insonorisées.
Ils croisèrent un instant leur regard complices et Yoongi se reconcentra sur la route, alors que Jimin posa sa tête au creux de son épaule, heureux d'être aussi proche de l'homme de sa vie, mais aussi heureux de retrouver enfin ses amis, qu'il n'avait pas vue depuis de très long mois.
Ils n'étaient pas revenu en Corée depuis maintenant plus de trois ans, depuis cette fois où ils avaient fait le déplacement seuls, pour fêter l'inauguration de la nouvelle chaîne de restaurant de Jin. Après tout, à part lui, plus rien ne les retenait dans ce pays, si ce n'était le souvenir de la naissance de leur amour. Leur vie était aux Etats-Unis, maintenant et ce depuis bientôt cinq ans, depuis qu'ils avaient adopté et étaient devenus parents de deux merveilleux enfants, un garçon et une fille, du doux nom de Min Soo-yul et Min Soo-Yon.
Après la rupture du groupe, ils étaient retournés en Corée, pour régler quelques détails et très vite leur carrière les avaient menés non loin de Los Angeles, à savoir Beverly Hills. Là-bas, ils avaient acheté une magnifique maison, digne des séries américaines et Yoongi avait utilisé tout le dernier étage, pour y installer un énorme studio de production. Il était devenu en moins de six ans, l'un des producteurs les plus demandés dans le monde entier et tous les plus grands artistes se l'arrachaient. Il travaillait avec les plus grands, mais il vouait une fidélité sans faille à celui qui, pour lui, était le plus bel artiste de sa génération, celui qui avait toujours touché son cœur depuis son plus jeune âge, à savoir son meilleur ami.
Jimin de son côté avait abandonné la chanson pour se consacrer à sa véritable passion, la danse. Pour autant, il prêtait très souvent sa voix, pour accompagner de nombreux artistes sur leurs albums, toujours encouragé par amant. Sa réputation à lui aussi n'était plus à faire, tout comme Yoongi, on se l'arrachait afin qu'il réalise les chorégraphies de nombreux groupes. Il avait ouvert une grande maison de danse en plein centre ville de Beverly Hills et se contentait de passer une fois par jour, pour voir si tout se déroulait bien, préférant s'occuper de ses deux petits faux jumeaux quand il n'était pas obligé de voyager à travers le monde.
La décision d'adopter avait été comme une évidence pour eux, bien qu'ils soient très jeunes et c'est en réalisant un gala de charité qu'ils avaient craqué pour deux petits faux jumeaux de trois mois. Leur histoire les avait touchés en plein cœur, deux enfants coréens abandonnés par des parents drogués et qui les battaient, les conduisant à la porte de la mort. En voyant leur petites bouilles, ils n'avaient pas pu résister et il leur avait suffit d'un regard pour se comprendre. Ils étaient devenus la pierre angulaire de leur amour et parfois Jimin se disait que sa vie était digne d'un rêve. Son amour avec Yoongi n'avait jamais fléchie, il n'avait fait que grandir et s'enrichir de leur expérience et malgré les années, ils s'aimaient comme au premier jour.
Même la presse les adulait, les montrant comme un model de l'amour unisexe. Tant de chemin parcouru, depuis qu'ils s'étaient avoués leur amour et qu'ils l'avaient assumés.
Après plus de quatre heures de route, ils arrivèrent enfin à Busan, et s'arrêtèrent devant une splendide maison d'architecte, faite de murs blancs et de pierres dorées, une sorte de mixe entre la modernité et le classique, qui ressemblait si bien à leurs amis. Ici, pas de luxe, comme on pouvait le sentir en voyant l'immense propriété de Jimin et Yoongi, non, juste de la simplicité et beaucoup de chaleur. La nuit était tombée et des milliers de petites lanternes éclairaient le chemin qui menait jusqu'à la petite cour intérieure de la propriété. Pas de service de sécurité, comme devaient en avoir recours Jimin et Yoongi, non. La Corée était un pays avec bien d'autres mœurs que celles que l'on voyait aux Etats-Unis. La sécurité y régnait en maître et très souvent, Jimin se prenait à imaginer venir revivre ici avec ses enfants, afin de leur apporter cette sérénité qu'ils ne connaîtrons jamais là où ils habitaient. Mais leur vie était tracée, leur carrière aussi, alors cela ne resterait très certainement qu'un lointain fantasme.
Yoongi arrêta la voiture et sortit immédiatement pour se dégourdir un peu les jambes. Jimin sortit à son tour et alla le rejoindre, le prenant dans ses bras et en lui déposant un doux baiser sur les lèvres, auquel Yoongi répondit immédiatement.
— J'avais oublié à quel point c'était tranquille ici, dit-il à Yoongi.
— C'est vrai, répondit Yoongi en le serrant fort contre lui. C'est marrant comme nous ils habitent au bord de la mer, et pourtant j'ai l'impression que le bruit des vagues est bien différent ici, plus chantant, plus apaisant.
— Ton pays te manque mon cœur ?
— Parfois, dit-il pensif.
— Ta famille ?
Yoongi s'écarta légèrement et fronça les sourcils.
— C'est vous ma famille Jimin, personne d'autre.
— Ton père est malade Yoongi, il a demandé à te voir, tu devrais...
— Jimin, je refuse de parler de ça, il n'est plus rien pour moi, tu le sais, et puis pour lui dire quoi ? Qu'il aille en enfer.
— Peut-être que s'il voyait nos enfants, il reverrait sa position, comme les miens ont revu la leur ? Tu es son seul enfant Yoongi et...
— Jimin, non, on en a déjà parlé, mon père est un monstre, il ne connaît que la violence, c'est la seule chose qu'il m'a laissé et je refuse que mes enfants connaissent cette partie de lui, de moi, tu sais à quel point j'ai dû me battre contre mes démons, pour ne pas être comme lui, alors je refuse de le revoir, jamais.
— Mon cœur, tu....
Soudain, un cri au loin les fit sursauter et quand ils se retournèrent, le visage de Hoseok leur apparut, plus rayonnant que jamais, même au milieu de la nuit.
— Yes ! Yoongi-ah my bro ! Jimin-ah, my darling ! Je savais que j'avais entendu une voiture, Kim veut toujours avoir raison, mais cette fois c'est moi qui ai gagné !
— On est en Corée mon pote, pas d'anglicisme, lui dit Yoongi. Et en plus t'es mauvais.
Rieur, Hoseok s'approcha de ses deux amis et les serra dans ses bras l'un après l'autre.
— Hoseok, je suis tellement heureux de te revoir, tu ne changes pas, c'est dingue, lui dit Jimin en le détaillant de la tête au pied.
C'était vrai, Hoseok avait semblé traverser les années sans la moindre ride. Son look aussi était resté très tendance, un pantalon large blanc, une grande chemise bariolé de toutes sortes de couleur et des cheveux qu'il portait maintenant longs et ondulés, nouveau look qu'il arborait avec la sortie de son nouvel album solo.
— T'es vraiment classe mon pote avec ce look, lui dit Yoongi. J'adore vraiment.
— T'es pas mal non plus, les cheveux longs te vont vraiment bien Yoongi.
— Surtout dans l'intimité, sourit Jimin.
— Ok, je veux pas savoir ce que vous faîtes quand vous êtes tous les deux, et j'suis rassuré que nos murs soient insonorisés.
Yoongi et Jimin se lancèrent un petit regard complice et Hoseok leva les yeux au ciel.
— Bon, où sont les monstres ? dit-il.
— Dieu merci, ils ont fini par s'endormir, dit Yoongi.
— Ok, avec Yoongi on va les porter au salon, va rejoindre Kim, Jimin, elle arrête pas de sauter partout, tellement elle est impatiente de te revoir.
— Je prends quelques valises et j'y vais, dit le brun en déposant un baiser sur les lèvres de son amant.
— Laisse, lui dit Yoongi, je vais m'en charger mon cœur, vas rejoindre Kim.
Jimin lui fit un sourire, Yoongi était si galant, même après toutes ces années et il se surprit encore à ressentir cette flamme qui l'animait, comme cette première fois où, enfant, il l'avait rencontré. Ils étaient le seul couple à avoir survécu au temps où à la pression et très souvent il pensait à ses amis et à la douleur qu'ils devaient ressentir en vivant si loin de la personne qui comptait le plus dans leur vie. Ils luttaient, mais il voyait bien en croisant leur regard la tristesse et le vide vivre en eux. Mais que faire ? La vie était ainsi, pourtant il avait tellement espéré...
Il grimpa quatre à quatre les marches du perron et sans frapper entra dans l'immense salon blanc. Immédiatement, une silhouette lui sauta dessus en criant comme une adolescente en furie.
— Mon dieu ! Jimini, tu m'as grave manqué !
Jimin eut juste le temps de la rattraper et à moitié surpris, il se laissa étreindre.
— Kim, t'es vraiment malade, on dirait qu'on s'est pas vu depuis des millions d'années !
— Trois ans que vous n'êtes pas revenu en Corée, mon petit cœur, dit-il en retombant sur ses pieds.
— Ouais et trois mois que vous êtes venu chez nous, et quoi...Euh...
Il fit semblant de réfléchir.
— Deux jours qu'on s'est pas eu au téléphone ?
— Deux jours, t'imagine ? Deux jours Jimin, alors qu'on s'appelle tous les jours habituellement.
— Tu te souviens, on a pris l'avion, on habite juste de l'autre côté du globe.
— Oui et à qui je raconte mes fantasmes, hm ?
— Jin, dit Jimin, en souriant malicieusement.
— Non, lui c'est mon fantasme, c'est pas pareil, même si je sais que j'ai aucune chance, vue son orientation.
— C'est vrai, dit-il pensif.
— Et à qui je demande si Hoseok réagit de façon normale à ce que je lui fais, parce que son meilleur ami m'a conseillé des trucs pas catholique pour l'exciter, hein ? pas Jin, c'est sûr, il le connaît pas comme toi.
Jimin la regarda et éclata de rire. C'était fou comme Kim pouvait lui ressembler et c'était fou comme il pouvait l'aimer.
Elle était devenue sa meilleure amie et ils avaient une relation plus que fusionnelle. Elle avait été d'une grande aide pour lui et Yoongi quand ils avaient adopté leurs jumeaux, ayant eu elle aussi avec Hoseok, deux ans plus tôt, deux adorables petites jumelles. Elle était venu passer un mois chez eux avec ses deux petites poupées, afin de leur donner quelques conseils, mettant en pause sa carrière d'actrice, parce qu'elle attendait son troisième enfant. Jimin lui en était tellement reconnaissant. De plus, elle était toujours la même qu'à vingt ans, complètement loufoque, excitée, sans complexe et avec un caractère tellement trempé, que parfois, Hoseok devenait complètement fou. Malgré la distance, ils se voyaient très souvent, mais chez Yoongi et lui, car le ténébreux avait toujours beaucoup de mal à revenir dans son pays natal, mais aussi parce qu'il était très occupé avec sa carrière de producteur.
Parfois, il travaillait aussi avec Hoseok, comme dernièrement sur son dernier album qu'il avait entièrement produit pour lui. Un vrai retour sur le devant de la scène pour leur petit rayon de soleil, qui donnait à son public une facette bien différente de lui. Jimin avait prêté sa voix, mais pas que lui.
Toujours est-il que quand ces deux-là se retrouvaient, ils redevenaient de véritables ados en chaleur, malgré leur petite trentaine ce qui fatiguait leurs deux amants, leur rappelant qu'ils étaient pour l'un, père de deux enfants et pour l'autre, mère de trois petits monstres. Mais rien à faire, c'était plus fort qu'eux.
— Tu as essayé ce que je t'ai conseillé ?
— Oui et tu sais quoi, il a carrément flippé, dit-elle.
— Pourquoi ?
— Parce qu'il a dit qu'il était sûr que c'était toi qui m'avait dit de lui faire ça.
— Merde, c'est vrai, j'avais oublié, c'était un truc entre nous, j'aurai dû te prévenir.
Il hésita.
— Et alors ?
— Ben, j'ai pas lâché l'affaire, tu me connais. Hoseok ne peux pas me résister et il a fini par se détendre et putain, j'ai hurlé toute la nuit. Parfois on peut plus l'arrêter, heureusement que mes parents avaient gardé les enfants, on a inauguré toutes les pièces de la maison.
— C'est vrai que Hoseok est un bon coup une fois qu'on le détend un peu, mais Yoongi, c'est....C'est....Merde rien que d'y penser j'ai la gaule. Kim, si tu savais à quel point Yoongi est le coup du siècle, des fois j'aimerais que tu puisses juste coucher avec lui pour t'en rendre compte...
Kim le regarda avec des gros yeux, mais elle ne sembla pas étonnée plus que ça finalement, elle connaissait suffisamment son ami pour comprendre ce qu'il voulait lui dire à travers ses idées loufoques, elle était comme lui de toute façon.
— Et pourtant, continua t-il sans faire attention au regard soudain très intéressé de son amie, crois moi, des mecs j'en ai eu des tonnes, mais lui, il est tellement doué, à croire qu'il a été créé pour ça, Min Yoongi est une machine de baise, putain ça lui va trop bien.
— Tu sais quoi ? Et bien ça se voit, j'ai toujours pensé que Yoongi devait être un putain de bon coup en le regardant. Son regard froid et impassible, ce côté intouchable, ça doit être carrément fou quand il te regarde et qu'il te fait l'amour.
— Fou, oui, dit-il pensif.
Trois jours qu'il ne l'avait pas touché et il avait l'impression que ça faisait des siècles. Comment son meilleur ami pouvait il faire depuis toutes ces années ? Comment c'était possible de se priver de toucher l'amour de sa vie ? Il comprenait, il savait pourquoi au fond de lui, il le trouvait si éteint, si triste, malgré toute la bonne volonté qu'il y mettait, malgré cette nouvelle vie qu'il s'était construite.
Ils étaient l'ombre de leur petit groupe d'amis...
Au même moment, les deux amis entrèrent dans le salon chacun un enfant dans les bras. Jimin et Kim se regardèrent avec un petit sourire complice et s'approchèrent du canapé où ils venaient de déposer les deux petits monstres qui commençaient à se réveiller.
— Yoongi, mon rappeur préféré, dit Kim en le serrant dans ses bras.
Yoongi lui rendit son étreinte, mais fidèle à lui même tenta de se dégager, afin de ne pas subir le trop plein de tendresse de son amie. Il avait toujours du mal avec ces contacts, seul Jimin et ses deux enfants avaient la légitimité à ses yeux. Mais Kim se foutait bien de tout cela et elle en rajoutait toujours plus, histoire de le taquiner, et puis c'était un jeu entre elle et Jimin et ça les faisait beaucoup rire.
— Kim, tu peux me lâcher maintenant, dit Yoongi en levant les mains.
— Tu m'aimes trop.
— Ouais, c'est ça, grogna t-il sous les yeux dépités de Hoseok.
Elle éclata de rire, déposa un baiser sur sa joue qu'il tenta d'éviter sans succès et se mit à faire des petits cris en s'asseyant au bord du canapé où les deux jumeaux étaient assis, à moitié endormis, cherchant à comprendre où ils étaient.
— Mes bébés, vous êtes trop mignons, leur dit-elle en touchant leur petites joues potelées.
— Tata Kim, dit la petite en la serrant dans ses bras.
Elle la serra contre elle et la dévora de baisers.
Kim avait aussi une relation très fusionnelle avec les enfants de ses deux amis, elle avait suivi tout le processus de leur adoption et tous ces moments passés avec eux, avait créé des liens forts, comme avec ses propres enfants.
Tout à coup, deux autres petits monstres arrivèrent dans le salon et sautèrent sur le canapé, après avoir embrassé Jimin et Yoongi.
— Emie, Luna, calmez vous, Soo-yul et Soo-Yon viennent à peine de se réveiller.
— Les filles, les reprit Hoseok, vous êtes vraiment excitées.
— On se demande de qui elles tiennent, lâcha Yoongi.
— Ben au moins elles sont pleines de vie, lança Kim à son intention.
— Pauvre de nous mon pote, renchérit Hoseok, en regardant Yoongi, dépité.
— Bon, allez poser vos bagages dans les chambres, et si vous voulez prendre une petite douche avant de manger, ça permettra de vous détendre et d'attendre Jin. Il ne devrait pas tarder à arriver, dit Kim en se levant, tenant par la main les deux jumeaux de Jimin.
— Avec plaisir, soupira Jimin, je vais d'abord doucher les enfants et après...
— Hop hop hop, lui dit Kim. Je vais doucher vos monstres, vous allez vous installer, je vous ai réservé l'aile gauche, et j'ai mis les petits avec les filles, près de ma chambre.
— Mais Kim ...
— Jimin, laisse les moi un peu, après je ne vais pas les voir pendant des mois et puis ils seront juste à quelques mètres de vous.
Jimin poussa un grand soupir et sous le regard faussement dépité de Kim, se résigna. Il déposa un baiser sur le front de ses enfants, puis sur ceux de ses amis et après avoir fait tout un tas de recommandations, récupéra ses valises et monta les escaliers, suivi de Kim et des enfants. Ne restèrent que Hoseok et Yoongi dans le salon, qui soudain, était devenu d'un calme olympien.
— Putain, du calme, souffla Yoongi.
— J'te l'accorde, des fois je me presse de rentrer, histoire d'avoir même cinq minutes pour écouter le silence. Entre Kim et les trois monstres, des fois, je ne sais plus où donner de la tête.
— Pareil, mais putain, comme je les aime, j'aurai jamais imaginé être aussi heureux, c'est fou, parfois la vie vous reserve de belles surprises.
— C'est vrai, espérons que le ciel t'entende et qu'il apporte les mêmes choses aux autres.
Les deux amis se regardèrent, comprenant exactement à quoi et à qui ils faisaient allusion, puis Hoseok invita Yoongi à boire un verre.
Ils discutèrent de travail et du dernier album de Hoseok, qui faisait un carton dans le monde entier.
— Sans toi j'y serai jamais arrivé mon pote.
— Hoseok, tu doutes toujours de toi, sans moi tu aurais aussi performé, j'en suis sûr.
— Et toi t'en es où avec son album ?
— On va bientôt avoir terminé, il reste deux duo avec deux grands artistes et il pourra faire la promo.
— Il va encore assurer, c'est sûr, chaque album de lui et c'est la folie, il a conquis le monde entier, il est cité à chaque fois, et tout le monde se l'arrache pour un duo. Il a toujours été le plus doué de nous tous, c'était prévisible, on peut être fier de notre petit play boy, ricana Hoseok.
— Ouais, dit Yoongi, pensif tout en regardant son whisky dans son verre.
— Ça va ?
— Je m'inquiète pour lui, il est comme éteint, il ne s'arrête jamais, toujours à fond dans le travail, comme si c'était la seule et unique chose au monde.
— Il veut se caser, c'est bien non ?
— Oui, ca fait un an qu'il a arrêter ces putains de frasques, à coucher à tort et à travers, on va enfin parler de ses chansons, plus que de ses tromperies dans la presse people, alors oui, c'est bien, mais il se perd, il n'a rien à quoi se raccrocher et je sais que...
— Il est mort ce jour-là, continua Hoseok.
— Oui, il a pas la force de l'ovni.
— Yoongi, arrête de l'appeler comme ça, c'est notre ami, c'est mon meilleur ami, il est juste spécial parfois, c'est tout. Comme toi, finalement. Lui aussi il souffre, je le vois bien et c'est pour ça qu'il a pris autant de distance avec nous. Quelque part, nous sommes une sorte de lien, c'est lourd à porter.
— Il se punit et ça me fout en rogne, j'ai beau tenter de lui faire ouvrir les yeux, y'a rien à faire, il persiste. Ils se détruisent, et c'est lui le plus touché dans l'histoire, il se rattache à un putain de rêve et elle le mène par le bout du nez.
— Il est grand Yoongi, il est devenu un homme comme nous tous, tu dois le laisser faire ses propres choix et ses propres erreurs. Tu l'as toujours surprotéger, maintenant notre rôle c'est d'être là, quand il en a besoin c'est tout, arrête de te sentir coupable.
— Mouais, enfin, dit-il en se relevant, pas vraiment convaincu et triste, je vais aller prendre une douche, j'ai l'impression de puer la sueur avec ce voyage.
— Je vais retourner aux fourneaux, on se dit dans une demi-heure ? Ça va suffire ?
— A quoi ?
Hoseok jeta un œil vers les escaliers et Yoongi fronça les sourcils pour essayer de comprendre. Il lui fallut tout de même un peu de temps avant de décrypter le petit sous entendu dans le sourire que Hoseok lui lançait.
— Ah, ça, il secoua la tête. Non, j'suis mort mec, et puis on vient d'arriver.
— Yoongi, j'te rappel qu'on parle de Jimin, ce mec qui passe sa vie à briffer ma femme sur la manière de me faire jouir, à longueur de journée.
— Peut-être, mais moi j'suis un dur à cuir, je me laisse pas dominer comme toi, le taquina le ténébreux.
— Un homme un vrai, c'est ça, éclata de rire Hoseok.
— Tu te moques là où je rêve ?
— On oublie, et va te doucher dans la paix du seigneur, mon frère.
Yoongi lui jeta un regard noir et sans plus attendre, il récupéra les dernières valises et monta les escaliers pour rejoindre sa chambre.
Il ouvrit la porte et souffla en voyant les valises de Jimin ouvertes partout sur le sol. Ca, c'était la chose qui le rendait complètement fou, le désordre que son petit brun était capable de mettre dans une chambre en moins de dix minutes. Lui, il aimait l'ordre, que les choses soit à leur place, et Jimin était tout son contraire. C'était l'une des raisons pour lesquelles il avait pris une femme de ménage à plein temps.
C'était la meilleure chose à faire, surtout depuis que leurs petits monstres étaient là, au risque de voir leur magnifique maison transformée en pure déchetterie et ça c'était juste inconcevable.
Il reposa ses valises sur le sol, souffla et récupéra de quoi se changer, quand Jimin apparu dans la pièce, une serviette autour de la taille et les cheveux encore mouillés.
— Tu m'as fait peur mon cœur, tu vas te doucher ?
— Oui, je vais faire vite, Hoseok a dit que Jin serai là dans trente minutes.
Yoongi passa devant son amant qui le dévora des yeux en le voyant retirer son t-shirt et un sourire se dessina sur ses lèvres. Il le trouvait de plus en plus beau et encore plus depuis que son meilleur ami l'avait initié à la musculation. Pour une fois, il avait trouvé que son idée était très bonne, aussi depuis un an, son corps avait véritablement changé, plus ferme, plus musclé et donc bien plus excitant encore. Et c'était sans compter les tatouages, qu'il avait finalement fini par se faire, encore une fois, poussé par le beau brun.
Il restait une demi-heure...cela allait largement suffire.
Il entendit l'eau de la douche couler et la petite idée qui venait de germer dans sa tête ne tarda pas à l'envahir tout entier. Alors, il marcha jusqu'à la salle de bain et au milieu de la vapeur, retira sa serviette et entra dans la douche. Aussitôt, il se colla à son amant qui sursauta en sentant ses bras entourer sa taille.
— Jimin, qu'est ce que...?
— Chut, lui souffla cette voix sensuelle et désireuse.
A peine avait-il eu le temps de parler, que déjà la main de Jimin avait glissé sur son bas ventre, le faisant soupirer de plaisir.
— Jimin, non, pas....Putain, Jimin et si...
Jimin ne le laissa pas plus s'exprimer, il le retourna et le plaqua contre le mur, pour doucement glisser le long de son corps et s'arrêter à hauteur de son entrejambe.
— J'ai envie de toi Yoongi, dit-il en relevant légèrement la tête pour tomber dans son regard.
Le corps de Yoongi réagit aussitôt, malgré toute la volonté qu'il tentait de gérer. Comment résister au Diable ? Jimin était la tentation même et malgré les années qui s'étaient écoulées, il avait toujours ce désir brûlant pour lui. Lui faire l'amour était devenu, avec la musique, l'une de ses passions, une drogue, dont il ne pouvait se passer. Alors il ne laissa pas plus de temps à ses pensées, attrapa sa crinière et l'invita à le prendre en bouche. Jimin était si doué pour ça...
Jimin s'attela à sa tâche avec la plus grande motivation du monde et très vite, Yoongi sentit le plaisir l'assaillir. Cette bouche, elle était à lui, rien qu'à lui.
— Jimin...arr-arrête, je...bébé...
Il tentait de s'accrocher à tout ce qui lui passait sous la main, à ses cheveux, mais c'était trop, s'il ne l'arrêtait pas, il allait éclater dans sa bouche. Mais Jimin ne l'écoutait pas, il était bien trop têtu pour l'écouter. Alors entre deux soupirs, il le tira par les cheveux et l'obligea à se relever, tombant dans son regard emprunt de désir et sa bouche gonflée.
Putain, il allait jouir rien qu'en le regardant.
Sans dire un mot, il le retourna, le plaqua contre la paroi froide de la douche, ce qui le fit grogner et sourire en même temps.
— Putain, bébé, je vais te baiser comme un chien, lui dit Yoongi.
— Ouais, comme un chien, répondit Jimin avec un sourire malicieux et en tendant sa main en arrière pour le plaquer plus fort contre lui.
*
Quand Jimin et Yoongi descendirent dans le salon, Jin était déjà là, assis sur l'immense canapé blanc, un verre d'alcool à la main et Hoseok assis en face de lui. En les voyant arriver, Jin releva la tête et un grand sourire se dessina sur ses lèvres.
— Eh, le couple parfait, je suis grave content de vous revoir, dit-il en se levant, pour aller à leur rencontre.
— Salut mon vieux, lui dit Yoongi en lui serrant la main.
Jin lui donna une belle poignée de main, et l'attira à lui, pour le câliner.
— Aaah, Jin, putain, mais vous avez quoi à tous vous coller à moi ?! grogna gentiment Yoongi, en tentant de repousser son ami.
— Je suis pas sûr que tu as dit la même chose à Jimin quelques minutes plus tôt, dit le plus vieux en se laissant repousser pour prendre Jimin dans ses bras, qui ne les refusa pas.
— Jin à raison, dit alors Hoseok qui n'avait pas lâché Jimin des yeux depuis qu'ils étaient descendus.
— Jimin c'est diffèrent.
— Je croyais que tu étais suffisamment fort pour repousser ses avances, renchérit Hoseok.
— Quoi, t'as dit ça bébé ?
— Euh...non, je...
— Allez, c'est bon Yoongi, on sait tous que personne ne peut résister à Jimin.
— Ah oui ? dit alors Kim, qui revenait avec un plateau apéritif vers les quatre hommes.
— C'est une expression chérie, se sentit obligé de préciser Hoseok.
La jolie petite brune posa son plateau, déposa un baiser sur la joue de Jin, qui venait de reprendre place sur le canapé, puis alla s'asseoir sur les jambes de son homme. De leur côté, Yoongi et Jimin prirent place sur l'autre canapé, en face.
— Mon cœur, dit-elle, tout le monde sait aussi que quand tu parles de Jimin, on sait ce que tu insinues.
— Bon, terminé ces conneries, reprit Yoongi, on va encore partir dans des trucs pas possible et je vous rappelle qu'il y a des enfants pas loin.
Au même moment, cinq petits monstres entrèrent dans le salon en courant dans tous les sens, et en hurlant à tout bout de champ, sous les yeux abrutis des adultes. Mais l'une des jumelles de Hoseok s'arrêta et se jeta dans les bras de Jin.
— Parrain, hein c'est vrai que quand je serai grande tu vas te marier avec moi et même que c'est moi qui ferai des gâteaux dans ton restaurant, dit la jolie brune.
Jin regarda la petite fille et la serra contre lui. Puis, il la décala légèrement et la regarda dans les yeux, sous les iris attendris de Kim.
— Luna, bien sûr que je vais me marier avec toi, mais tu sais, quand tu seras une belle et magnifique jeune fille, moi je serai un vieux crouton.
— Tu seras pas un vieux crouton, moi je t'aimerai toujours, parce que t'es le plus beau !
— Plus beau que moi ? la reprit Hoseok .
— Maman elle a dit "Jin c'est le plus beau".
— Aish, grinça des dents Hoseok, comme si il était le plus déçu de l'univers.
— T'es beau aussi mon bébé, le rassura sa femme en posant sa main sur la sienne. Mais Jin, il est, comment dire..., bandant si j'avais la même chose entre les jambes que toi, pouffa Kim.
— Putain, mais vous êtes tous chelou dans cette maison, souffla Yoongi.
— Hein, merci Yoongi.
— Yoongi, y'a des enfants, alors fait gaffe à ton langage, le reprit sévèrement Jimin.
Il allait répondre, mais sa fille se colla à lui et le prit dans ses petits bras, le faisant presque oublier qui il était.
— Papa, je t'aime.
— Je t'aime ma petite poupée d'amour, dit-il avec un sourire radieux sur le visage.
Jimin sentit son cœur se serrer, il aimait tellement voir ces moments de tendresse entre ses enfants et l'homme qui enchantait chaque jour sa vie. Cet homme qui avait tant douté quand ils étaient revenus avec leur deux petits jumeaux dans leur immense résidence. Il avait eu si peur de ne pas assurer son rôle de père, d'être comme le monstre qui lui avait donné la vie. Lui qui n'avait connu que la violence comme marque de tendresse. Mais Jimin le savait, Yoongi n'était pas comme son père, Yoongi était sous ses airs de garçon froid et distant le plus adorable des hommes, le plus tendre et le plus respectueux de tous les garçons qu'il avait croisés dans sa vie. Il s'était fait lui-même et était devenu le père le plus attendrissant et le plus à l'écoute au monde, aux yeux de Jimin.
— Yoongi, tu ne cesseras jamais de m'étonner, lui dit Jin.
— Pourquoi ?
— Je t'ai connu bagarreur, froid, distant, renfermé, et maintenant, je te retrouve amoureux, père de deux adorables petits monstres et franchement je trouve que ça te va carrément bien.
Yoongi regarda sa fille qui s'était collée contre lui, ses petits bras accrochés à son buste, les yeux qui papillonnaient à cause du sommeil et sourit à nouveau. Sentir ce petit corps contre lui était l'une des plus belles choses au monde.
— Jin, je te souhaite vraiment de connaître un jour un tel bonheur, lui dit Yoongi, en caressant les cheveux de sa fille. Jimin m'a offert le plus beau des cadeaux en acceptant d'adopter ses deux enfants incroyables. Je crois que je n'aurais pas été plus heureux s' ils avaient été de mon sang. On s'est choisi, c'est notre cœur qui à parlé et c'est juste, juste, putain, je crois que j'ai envie de pleurer rien qu'en y pensant.
Ils le regardèrent tous, attendrit par tant de naturel. Yoongi était toujours un peu sur la retenue, mais quand il parlait de ses enfants, alors les mots glissaient tout seuls. Il avait même écrit une magnifique chanson sur eux et l'avait souvent chanté sur des plateaux télé. Ils étaient sa fierté, sa vie, tout comme l'était Jimin.
— Je ne serai jamais père, je le sais, c'est un choix, mais grâce à vous, à vos enfants, je peux être le meilleur tonton au monde.
— Oui et à ce propos, dit Kim, dans un mois Hoseok et moi on va fêter nos dix ans, alors je vais avoir besoin de toi pour garder les enfants.
— Vous fêtez tous les mois vos dix ans ? lui dit Jin, alors qu'il tenait toujours la petite Luna sur ses genoux.
— En gros c'est ça, dit Hoseok, mais t'es pas obligé de dire oui, parce que...,
— Hé, bébé, tu fais quoi là ? C'est fou comme t'es coincé des fois, lui dit Kim.
— J'suis pas coincé.
— T'es coincé Hoseok, reprit Jimin, pour soutenir Kim.
— Bon Jimin, j'ai changé en vrai. C'est juste que trois enfants c'est mon max là.
— T'inquiète bébé, je te promets qu'on va s'arrêter à trois, je te ferai plus subir mes accouchements.
— Kim, grogna Hoseok, qui sentait bien encore une fois un sujet gênant le concernant arriver.
— C'est bon, on sait tous que t'es pas franchement le mec le plus courageux au monde.
— T'es dure Kim, lui dit Jin, moi aussi j'aurai sûrement tourné de l'œil en voyant ma femme sortir un truc énorme et hurler à la mort.
— Déjà, mes enfants n'étaient pas énorme, je n'ai jamais hurlé à la mort, c'est juste Hoseok qui a fait sa drama queen au moment où il a dû couper le cordon, et je t'explique même pas quand la sage femme venait pour contrôler où j'en étais, à chaque fois, il allait s'assoir à deux doigts de tourner de l'œil, résultat elles étaient toutes autour de lui, comme si c'était lui qui accouchait.
— Technique de drague, dit Yoongi.
— Ok, bon, si on allait manger les amis, avant que les enfants tombent de sommeil.
Ils acquiescèrent tous et se levèrent, des enfants dans les bras, pour aller rejoindre l'immense table que les hôtes avaient préparée, le tout dans la joie et la bonne humeur, heureux de se retrouver enfin après de longs mois.
Après avoir couché les enfants, ce qui avait mis son temps puisque ces derniers ne voulaient plus cesser de rire aux éclats, Kim et Jimin avaient retrouvé le reste de leurs amis dans le salon. L'ambiance était déjà beaucoup plus détendue maintenant qu'il n'y avait plus de petits monstres pour tourner sans cesse autour de la table basse, et Hoseok en avait profité pour installer ses amis sur les canapés, discutant déjà autour de quelques verres.
— Oh, et vous vous souvenez au collège, quand Jimin était tombé en plein milieu du self ?
— Je me souviens très bien de la gueule qu'il avait tiré oui, se mit à rire Jin derrière son verre. Mais je crois que ce qui était plus drôle encore était la réaction de Yoongi.
— Ma réaction ?
— Mais oui ! réagit Hoseok, moqueur. La sombre époque, quand tu faisais encore mine de ne pas t'intéresser à sa belle gueule, hm ?
— Je voudrais bien savoir de quelle belle gueule on parle, intervint la star des souvenirs, un beau sourire sur le visage alors qu'il prenait place aux côtés de son amant.
De suite, le visage de Yoongi s'illumina à sa présence.
— J'étais à deux doigts de dire que tes gamins avaient raison quand ils disaient que tu étais ronchon mon pote, relança Hoseok, mais il faut croire que l'amour t'a changé.
— Alors c'est de moi qu'on parlait ? demanda Jimin, plongeant son regard dans celui de Yoongi.
— Oui, et on disait à quel point tu avais toujours été beau.
— Quel beau parleur celui-là, se moqua Jin en servant un verre à Jimin après que celui-ci lui ai gentiment désigné la bouteille de vin qui trônait sur la table.
— Tu rigoles ? pouffa de rire Hoseok, c'est toi qui parle de beau parleur ?
— Quoi, moi ?
— Hobi n'a pas tord Jin, le taquina Kim. Tu ne te souviens pas de cette soirée, quand on était à la fac, c'était chez...Jackson, je crois ?
— Inutile de parler de ce...
— Yoongi, toisa Jimin, avec une moue boudeuse.
— Loin de moi l'idée de relancer la conversation autour des anciennes conquêtes de ton adorable chéri, Yoongi, lui sourit Kim. J'allais seulement vous remémorer cette soirée, c'était la première fois qu'on se voyait je crois ? Je connaissais déjà Jin puisque nous étions au club de théâtre ensemble, et je crois que jamais une de mes interventions n'avait autant fait rougir quelqu'un.
— Attends un peu...Oh ! s'exclama Jimin, en riant soudainement. Tu parles de la fois où tu es arrivé en lançant un regard aguicheur vers Namjoon tout en demandant à Jin si c'était lui le garçon dont il t'avait parlé ?
Amusé par la tournure de la conversation, Jin rougit à peine et préféra rire de ce bon souvenir, de cette belle époque qui paraissait maintenant si lointaine. Alors que ses amis rigolaient de bon cœur, lui, replongea dans sa vie passée, mais aussi, dans les débuts d'une relation qui l'avait fait grandir, et qui avait fait de lui, l'homme qu'il était aujourd'hui.
— Oui, je m'en souviens maintenant, déclara Hoseok. Tu n'as jamais été très discrète bébé.
— Je ne suis pas parfaite, admit Kim en prenant place sur ses genoux, tout en portant son verre à ses lèvres.
— Ca, tu peux le dire ma grande, la taquina Yoongi.
— Oh Monsieur rabat-joie, rien d'autre n'est perfection que Jimin à tes yeux, c'est fou !
— C'est vrai.
— Je ne vais pas m'en plaindre, sourit Jimin en déposant une main sur la cuisse de son amant.
— D'ailleurs, vous avez des nouvelles de Namjoon ? enchérit Hoseok, détournant automatiquement le regard sur Jin.
Ce dernier, sentant tous les regards de ses amis se déposer sur lui, finit son verre et le déposa délicatement sur la table. Plutôt détendu, il croisa une jambe sur l'autre et passa une main dans ses cheveux.
— Je ne l'ai pas revu depuis cinq ans.
— Cinq ans ? s'étonna Kim, plaçant une main sur son cœur.
— Hm, acquiesça Jin. Après notre rupture, nous avons eu beaucoup de mal à nous détacher l'un de l'autre. Je crois...Je pense que l'amitié que nous partagions dans le passé a également été une sorte de poids dans cette décision, puis je ne voulais pas l'abandonner pour autant. C'est pour ça que je lui avais proposé de me suivre aux Etats-Unis, mais il a décidé de rester ici, à Séoul.
— Il ne t'a pas envoyé de message à l'inauguration de ta chaîne de restaurant ?
— Si, évidemment. Ça nous arrive d'échanger quelques messages, et je ne lui souhaite que du bonheur, mais je ne l'ai pas vu depuis longtemps...
Peu de temps après le départ de Taehyung et de sa séparation avec Jungkook, la relation de Jin et Namjoon n'avait cessé de se détériorer. La veille de leur dernière représentation, ils s'étaient rendus à l'hôtel et avaient parlé de longues heures de leur amour, mais Jin se souvenait avoir insisté sur la personne que Namjoon était devenue. En effet, tout comme Jungkook, Namjoon s'était perdu dans cette relation, bien que l'amour qu'il portait à Jin était sincère et profond. Son sentiment d'abandon était bien trop fort, sans parler de sa jalousie intense et de sa façon d'être dès que Jin osait ne serait-ce que prononcer le nom d'un autre homme, si celui-ci ne faisait pas partie de leur cercle d'amis, de proches, ou bien encore du travail. C'était devenu invivable, et si Jin avait d'abord été le plus heureux du monde que de pouvoir vivre cette relation avec ce dernier, l'amour n'avait pu être plus fort.
Il s'était fait violence, pensait que cela pourrait être dépassé, mais après avoir longuement réfléchi, après mainte et mainte discussions, la jolie flamme de leur amour s'était éteinte. Enfin, c'était un bien grand mot, puisqu'en réalité, Jin était encore amoureux de Namjoon lorsqu'il l'avait quitté, mais parfois, il fallait savoir suivre sa raison plutôt que son cœur.
Puisque l'amour, bien qu'il soit beau et sincère, ne pouvait pas toujours être joyeux.
Alors, deux ans plus tard, Jin avait décidé de partir pour les Etats-Unis. Il avait suivi toute une formation dans le management, et sur un coup de tête, avait choisi de suivre sa voie en Amérique, dans le domaine de la restauration. Après tout, il était peut-être un pitre, mais il savait faire preuve de sérieux lorsque cela concernait la nourriture, et c'était un domaine, peut-être même un univers, qui l'avait toujours intéressé. Il aurait pu également choisir l'acting, mais à vrai dire, Jin avait préféré dire adieu à tous les médias people.
Avant de partir, il avait proposé à Namjoon de le suivre, afin de ne pas le laisser seul, comme la plupart de leurs amis avaient déserté le pays, que ce soit pour le travail, ou bien pour d'autres raisons. Ce dernier avait refusé, sans forcément expliquer pourquoi. C'est avec ses encouragements que Jin avait atterri sur le sol américain, et poussé par une passion nouvelle, avait fini par gravir les marches de sa nouvelle victoire, avant d'ouvrir quelque temps plus tard, sa propre chaîne de restaurant.
Cela avait été une réelle fierté, aussi, pour sa propre famille qui alors n'avait jamais été si présente que ça dans sa vie. Ainsi, Jin avait pu garder contact avec Jimin et Yoongi lors de ces passages aux Etats-Unis, mais aussi avec Hoseok et Kim, qu'ils avaient vu de nombreuses fois avant d'ouvrir ses premiers business en Corée. Aujourd'hui, son succès s'étendait même en dehors du sol coréen, et cela ne cessait de grandir de jour en jour.
De son côté, Namjoon avait mis pas mal de temps à se remettre de cette rupture. Lui qui avait d'abord été le plus sceptique des deux à se lancer dans cette relation, avait fini par en souffrir plus que ce qu'il ne l'avait imaginé.
Lorsque Jin quitta le pays, Namjoon décida de garder un pied dans la musique tout en la gardant au second plan. Cela restait une réelle passion, utilisant alors le rap comme thérapie, mais son nouveau passe temps se trouvait dans l'art. Effectivement, Namjoon avait trouvé refuge dans les musées, jusqu'à décider d'ouvrir sa propre galerie. Il y accueillait toutes sortes d'artistes qu'il aidait à progresser, et grâce à sa notoriété mais aussi tout son intérêt pour leur travail, ils les envoyaient sous les feux des projecteurs.
Sur son chemin, Namjoon croisa de nouveau la route de Jisoo, vieille amie d'enfance mais aussi, l'une de ses premières relations amoureuses. D'abord comme de vieux amis, ils s'étaient retrouvé plusieurs fois en souvenir du bon vieux temps, jusqu'à ce qu'un soir, l'un et l'autre ne se retrouvent dans l'appartement de la jeune femme. Ils avaient fini par remettre le couvert, mais Namjoon avait préféré ne rien lui cacher sur sa relation aux côtés de Jin. A sa plus grande surprise, la jeune femme ne l'avait pas jugé et lui avait même dit que leurs chemins avaient du se séparer pour qu'ils vivent leurs expériences, bien qu'elle ne l'avait jamais réellement oublié.
Malgré tout, jamais Namjoon n'aima un autre homme. Jin avait été le seul, et il le lui avait bien fait comprendre.
— Voilà...Il me semble qu'ils travaillent ensemble maintenant, ajouta Jin, sous les regards compatissants de ses amis.
— Et toi, ça va ?
— Je vais très bien Yoongi, je t'assure. Je l'aimerai peut-être toujours, mais aujourd'hui je suis adulte et j'aime être comme...un électron libre.
— Je vois.
— Tu as de ses nouvelles, à lui ? glissa doucement Jimin.
Sans qu'il ne prononce son prénom, Jin hocha la tête en silence, buvant un peu d'eau, avant de reprendre :
— On s'est croisé quelques fois, il travaille beaucoup mais je ne vous cache rien. Je me demande comment s'en sort notre ami français, ça fait un bail.
— Il s'y plait beaucoup.
— ...Mais ? ajouta doucement Kim, toisant Jimin avec intérêt.
Soudain, Jimin fit une petite moue, faisant tournoyer l'alcool qui restait encore dans le fond de son verre.
— Je vais le voir dès que je le peux, et parfois, il vient mais c'est rare. Il n'aime pas venir, je crois qu'il craint le regard de Yoongi, même s'il lui a déjà dit qu'il ne devait pas et...
— Il est têtu.
— Non, ce n'est pas ça, le coupa plus fermement Jimin. Il fait ce qu'il aime, et il a retrouvé un brin de lumière à Paris, mais je ne sais pas...Il me manque. Je sais que ce n'est pas pareil, mais je ne peux rien lui dire.
— Mais il sera là, la semaine prochaine, non ?
— Oui, c'est le mannequin principal de Manoban. Je crois que ce défilé met même fin à leur contrat, il sera l'invité d'honneur.
— Ça risque d'être incroyable, souffla Kim en tentant de faire une blague.
Seulement, sa remarque fit peu sourire ses invités.
— Pardon, je ne voulais pas...
— Ce n'est rien chérie, lui dit doucement Hoseok. Quoi qu'il en soit, on devrait être heureux de se retrouver, bien qu'on ne soit pas totalement tous réunis.
— Hobi à raison, dit Jin. On devrait trinquer à notre réunion, ce n'est pas tous les jours.
— Bien dit, je te reconnais bien là mon vieux ! sourit à nouveau Kim, se levant d'un seul coup. Bon, et si on s'amusait un peu comme avant ? Vous en dites quoi ?
— Quoi ? Tu comptes faire la soirée du siècle alors que nos mômes dorment à l'étage ?
— Ha-ha-ha, très drôle Monsieur Ronchon, lui dit la jeune femme en faisant la grimace, ce qui le fit rire. Non, juste, buvons un peu et parlons de nos meilleurs souvenirs, j'ai même tout un album photo si vous voulez.
— T'es sérieuse ? fit Jimin, avec de gros yeux ébahis.
— Je suis peut-être folle et déjantée mais assez intelligente pour faire un album des meilleurs passages de ma vie, tu crois pas ? Mais avant...dit-elle en faisait un énorme sourire.
Sourire que Yoongi redoutait déjà de toute son âme.
— Ça vous dit de faire un Just Dance ?
*
Une semaine plus tard, en plein cœur de la population séoulite, alors que le soleil commençait doucement à se coucher laissant apparaître de beaux rayons orangées dans le ciel, un homme, vêtu d'un costume trois pièces, la cravate fermement serré à son cou et à l'allure sereine sortit d'un véhicule de luxe.
Le chauffeur venait tout juste de lui ouvrir la portière que ce dernier se faufila en dehors du véhicule, le téléphone accrochée à sa main droite et le regard plongé dessus, tandis que dans son autre main, il portait une prestigieuse et fine sacoche noir, signée Prada.
Remerciant rapidement l'homme qui l'avait accueilli, il ne perdit pas une seconde de plus, et releva des yeux perçants de son écran avant de se diriger aux portes de l'hôtel. Enfin dans le hall, il pensait déjà à prendre de quoi se détendre les muscles quand la sonnerie de son téléphone le ramena à la réalité.
Après tout, il avait peut-être fait tout ce voyage, mais son travail ne risquait pas de se mettre sur pause, pas avec tous les projets qu'il devait diriger ces derniers temps. Il avait encore tant à faire, et puis, il avait longuement hésité à venir. Finalement, il n'avait pas tellement eu le choix, de peur de décevoir l'homme qui avait tout organisé. Il lui devait au moins ça, pour toujours avoir été droit et sincère avec lui.
— Allo ? Oui, je suis arrivé il y a peu. Quoi ? Vous dites ? La dernière réunion ?
Comme s'il était seul dans cet immense hall, le jeune homme parlait assez fort, et lorsque des clients de l'hôtel passaient à ses côtés, on le regardait étrangement, alors il se contenta de leur sourire brièvement, et c'était à croire qu'il était encore aussi beau que dans sa jeunesse puisque très vite, les gens rougissait et disparaissait aussitôt, soufflant il ne savait quoi dans leurs mains, comme des enfants de douze ans devant leurs stars préférées.
Leur idole...
— Pardon, vous disiez ? Vous n'auriez pas pu attendre le call de ce soir ? Je ne suis pas disponible pour le moment, je viens tout juste d'arriver et il me sera difficile de...C'est hors de question, on m'a déjà dit tout un tas de merde à propos de...
— Monsieur ?
— Je vous ai dit de refuser, c'était si difficile que ça ?!
— Hm, Monsieur, pardonnez moi...
Remarquant enfin la standardiste de l'hôtel lui faire signe, le jeune homme dû se résoudre à mettre fin à son appel et retrouva aussitôt un visage plus doux, plus beau, moins crispé, plus charmeur.
— Pardonnez moi, les affaires, vous savez...
— Évidemment, Monsieur...? dit-elle un peu impressionnée.
— Jeon, j'occupe la suite du dernier étage. Il me semble qu'on m'y attend déjà.
— Jeon...fit mine de chercher le standardiste. Oh, oui, bien sûr, oh...Mon Dieu, Monsieur Jeon, oui, euh...
La jeune femme semblait soudainement complètement perdue, gênée, comme à un premier rencard et le regard que portrait sur lui ce beau garçon n'arrangeait rien. Cette attitude le fit sourire, bien qu'il en avait l'habitude et qu'il en avait d'ailleurs très souvent (trop souvent peut être) joué.
— Votre frère est arrivé plus tôt et m'a fait remettre deux clés. Voici la seconde.
— A propos de mes bagages, serait-il possible qu'on me les amène directement là-haut ? On peut simplement les laisser à l'entrée, j'ai quelque chose dont je dois m'occuper avant.
La standardiste fit appel à un jeune homme qui se tenait droit comme un piquet à côté d'elle et lui montra les nombreuses valises qui avaient déjà été positionnées sur un roll à l'entrée. Il se pencha vers son client, lui fit un signe de respect et s'adressa à lui.
— Avec plaisir, vos affaires seront déposées dans votre suite, Monsieur Jeon. Puis-je vous aider pour autre chose ?
**Toisant ce visage qui n'était qu'une simple façade que les employés de cet hôtel de luxe se devaient de garder à longueur de journée pour des clients qui se croyaient au-dessus d'eux, Jungkook eut presque mal au cœur, se trouvant aussi médiocre que lui. Après tout, lui aussi portait ce même masque depuis bien trop longtemps, mais il reprit aussitôt ses esprits et secoua la tête.
Le luxe, l'argent, le succès, il avait tout et pourtant...
— Puis-je savoir à quel étage se trouve la chambre de mon frère et de sa femme ?
— De suite Monsieur...
La standardiste lui fit un sourire sans goût, puis baissa les yeux sur son ordinateur, tapota sur quelques touches de son clavier, et enfin lui dit :
— C'est la suite au vingtième étage, la porte de droite, au fond du couloir.
— Je vous remercie, bonne fin d'après-midi.
— Au revoir, Monsieur Jeon.
De suite, Jungkook quitta le hall et se dirigea vers les portes des ascenseurs, passant une main dans ses cheveux, déjà trop long. Il se sentait totalement épuisé, tout ce long voyage de dernière minute depuis les Etats-Unis l'avait fatigué, et il sentait son cou ainsi que les muscles de ses épaules lui faire un mal de chien, mais comme toujours, il se tenait droit et se contentait de patienter. Il n'avait encore aucune hâte de rejoindre sa suite, et préférait d'abord voir des visages familiers et chaleureux, avant de replonger dans la solitude et la monotonie.
Il était fatigué, et pourtant, il n'avait pas fermé l'œil du voyage, bien qu'il était dans un jet privé, il n'avait cessé de travailler comme un fou, se perdant totalement dans sa charge inconcevable de travail. Quand on y réfléchissait bien, c'était un peu comme s'il ne cessait jamais de se rajouter des tâches de plus en plus longues ou bien de plus en plus complexes, bien qu'il faisait ce qu'il aimait, mais cela lui permettait d'être occupé la plupart de son temps, et donc, de ne rentrer chez lui que lorsque cela était nécessaire.
Remplir ses devoirs d'homme, c'est ce qu'il tentait de faire depuis maintenant plus d'un an et cela n'avait pas été sans difficultées, surtout quand tout vous tentait, quand tout vous était servi sur un plateau d'argent de part votre statut, votre richesse ou encore votre physique, parce que oui, il avait toujours eu ce physique avantageux et il en avait tellement joué.
C'était sa vie, il l'avait choisie, et maintenant, il aspirait à d'autres choses...Il avait grandi, et il se sentait enfin prêt à accueillir de toutes nouvelles responsabilités qui, peut-être, sauraient le rendre heureux à nouveau.
Arrivant devant le couloir, Jungkook ne fut pas surpris de voir quatre ascenseurs, et s'avança vers celui qui était le plus à gauche, tapant quelques mots sur son portable afin de prévenir son père et son grand-père qu'il était arrivé à bon port. Il en profita un instant pour checker ses dernières notifications, passant en revu ses mails et ses autres messages, quand enfin le "ding" de l'ascenseur se fit entendre.
Sans trop comprendre pourquoi, il ressenti le besoin de relever les yeux de son portable, peut-être de peur de foncer tout droit dans le buste d'un quelconque inconnu, mais lorsqu'il releva la tête, il resta scotché au sol comme si des clous avaient été enfoncés dans ses orteils.
Il essaya de dire quelque chose, n'importe quoi, mais sa voix aussi semblait avoir disparue, tout comme sa propre conscience, et ce fut un moment véritablement étrange.
Certainement le plus étrange, mais aussi le plus fou de toute sa vie.
Après tout...ça faisait presque une éternité, non...Une vie toute entière, oui.
Putain, il ne pouvait pas en croire ses yeux et pourtant, pourtant...
Il lui fallut se mordre la langue pour se rendre compte de la réalité du moment, et c'est en se plaignant doucement de la douleur qu'il passa une main sur sa joue, toujours avec les yeux aussi gros que deux billes, fixer droit devant lui.
Une nouvelle fois, il voulut dire quelque chose, n'importe quoi, mais il ne put que souffler, passant la langue contre sa joue.
C'était fou.
C'était complètement fou.
Parce qu'après sept longues années, après une putain d'éternité...
Il était là.
Taehyung était de retour.
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