Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 30



« L'histoire se répète, la bêtise aussi...»


━━━━━━━━━━


Taehyung avait séché les cours, il se sentait mal et même la présence de ses deux amis dans la bibliothèque n'avait pas réussi à le détendre et à lui enlever ses idées noires. Il avait besoin de plus, il avait besoin d'une présence maternelle et d'une écoute neutre et bienveillante, alors il s'était tout naturellement dirigé à la maison médicalisée de sa grand-mère. Il avait marché pendant plus de quarante cinq minutes, il ne voulait pas se mélanger à la population des transports en commun, il avait besoin de prendre l'air et de laisser ses pensées envahir son esprit sans être perturbées par ce qui l'entourait. L'air était frais en ce début de mois de novembre et il regrettait de ne pas être sur sa première idée de ce matin en choisissant son bombers, plutôt que son manteau. Encore quelques mètres et il pourrait se réchauffer dans la chambre de sa grand-mère.

Il arriva enfin devant la maison médicalisée et poussa nonchalamment les portes du SAS de l'entrée, traversant les couloirs, toujours perdu dans ses pensées, la tête baissée, quand soudain, il fut violemment bousculé par un inconnu.

— Oh...pardon, lui dit une voix qui lui rappela quelqu'un.

Il releva la tête et eut un mouvement de recul, clignant des yeux, pour mieux analyser le personnage qui se tenait devant lui.

Cette ressemblance, c'était juste incroyable, impossible.

Il devait rêver, ça ne pouvait pas être possible.

Sur le coup, il avait même cru que c'était lui, mais en fronçant un peu les yeux, il apparaissait plus vieux, plus marqué. Tout comme lui, il le fixait, il le dominait même, puisqu'il était un peu plus grand que lui. Il semblait chercher pourquoi ce jeune homme le regardait avec tant d'insistance, puis rompit le silence.

— Je t'avais pas vu, j'espère que je t'ai pas fait mal ? Lui sourit-il, laissant apparaître ses jolies dents, retrousser son petit nez et dessiner quelques rides sur le haut de ses pommettes

Mon Dieu, cette voix, ce sourire et ce petit tic avec son nez, c'était presque une copie conforme de l'original.

— Je...je non, ça va, c'est...c'est moi qui regardait pas où j'allais, j'étais perdu dans mes pensées, excusez-moi.

— J'ai vu ça, dit-il en rigolant. J'espère que c'est pas trop grave ?

— Quoi dont ?

— La chose à laquelle tu pensais.

— Hm...

— Enfin je veux pas être indiscret, mais tu devrais faire plus attention, t'aurais pu te faire renverser par une voiture par exemple si tu marchais comme ça dans la rue.

— Oui, je ferai plus attention la prochaine fois, désolé. Bonne journée, lui répondit le blond cendré un peu vexé par cette remarque qu'il trouvait presque déplacée.

Mais de quoi il se mêlait celui-là.

Il allait tourner les talons et partir, quand l'homme l'interpella à nouveau.

— Dit, attends...

— Oui ?

— Excuse-moi mais...tu ne serais pas le petit-fils de Yumiko, Taehyung ?

Taehyung le regarda de la tête aux pieds, un peu surpris par le fait qu'il puisse connaître sa grand-mère et même son prénom à lui. Qui pouvait bien-t-il être ?

Il le détailla à nouveau mais avec un peu plus d'insistance cette fois. Il en était sûr, cet homme devait être de la famille de Jungkook pour autant lui ressembler. Même visage, même expression, même charisme, peut-être légèrement plus grand, mais surtout incroyablement beau. Il portait un pantalon à pince noir, qui marquait tout comme Jungkook, sa taille fine, une chemise bleu nuit ouverte sur son buste, qui laissait apparaître le haut de ses pectauraux musclés et semblait-il tatoués. Tout comme lui, il avait les cheveux mi longs qu'il avait attachés en queue de cheval, mais les siens étaient légèrement plus ondulés et parsemés de quelques mèches grisonnantes.

Oui, cet homme était vraiment très beau, tout comme Jungkook.

— Oui...oui, c'est bien ma grand-mère, pourquoi, vous la connaissez ?

— On peut dire ça, oui.

— Mais je vous ai jamais vu, vous êtes de Séoul ?

— Pas vraiment.

— Vous ne seriez pas de la famille Jeon par hasard ?

L'homme laissa glisser sa langue à l'intérieur de sa joue, comme un peu gêné par la remarque.

Mon Dieu, ce tic, c'était pas possible...N'était-il pas par hasard ce fameux oncle déchu ? Qui pouvait-il être d'autre pour ressembler autant à Jungkook. C'était très bizarre d'ailleurs, de lui ressembler autant. On aurait presque pu croire qu'il était son frère aîné, ou même son père.

— On me le dit souvent, en effet, il semblerait que j'ai quelques petits airs de famille. Mais toi aussi tu ressemble beaucoup à ta grand-mère, la même beauté froide, je t'aurai reconnu au milieu de mille tu sais.

— Euh...merci, mais...

— T'as pas à me remercier. C'est vrai, vous avez vraiment ce truc, vous les Kim.

— Ben...euh...

— Bon, c'est pas tout, dit-il en souriant, mais j'ai de la route. Ravis de t'avoir rencontré Kim Taehyung, prend bien soins de ta grand-mère, c'est une femme merveilleuse. Crois-moi, rares sont les personnes avec une telle beauté d'âme.

— J'en suis conscient, merci.

Il était fatiguant avec son sourire, son côté si sûr de lui et ses phrases toutes faites, il avait l'impression de voir Jungkook.

— Bon, à un de ces jours, peut-être, dit-il en souriant en sentant la petite pointe d'énervement dans la voix du jeune homme.

L'homme se courba en signe de respect, puis tourna les talons sous le regard toujours perplexe du blond cendré. Il allait suivre son chemin, quand l'autre l'interpella encore, obligeant à nouveau Taehyung à se retourner vers lui.

— Au fait, j'espère que ce truc qui te perturbe va s'arranger.

— Y'a peu de chance, mais c'est gentil, merci.

— Bon courage alors.

— C'est ça.

Ils se lancèrent un dernier regard et partirent chacun de leur côté.

Taehyung monta les escaliers encore sous le choc de cette rencontre totalement hasardeuse et impromptue. Avec tout ça, il ne lui avait même pas demandé son nom.

Arrivé devant la chambre de sa grand-mère, il entendit une jolie musique traverser la porte. Cette chanson, il l'adorait, elle lui rappelait tellement la France. Il frappa quelques petits coups pour s'annoncer et appuya sur la poignée.

— Halmeoni, je peux entrer, dit-il en ouvrant la porte et en passant la tête, pour la voir assise dans son grand fauteuil près de la baie vitrée, qui donnait sur un magnifique jardin gelé.

— Entre mon petit entre, j'étais en train d'écouter ma chanson.

— Je vois, la vie en rose...Edith Piaf est incroyable, comme toi Halmeoni...non, tu l'es plus qu'elle encore.

Il s'avança vers sa grand-mère et s'accroupit en face d'elle pour lui déposer un baiser sur la joue.

— C'est pour toi, dit-il en lui tendant une petite boîte.

— Oh ! Taehyung, des croissants et des petits pains au chocolat, ça fait tellement longtemps.

— Je suis passé devant la boulangerie française de Itaewon en venant et je n'ai pas pu résister.

— C'est gentil, mais tu sais ce sera jamais aussi bon que là-bas...

— Je suis d'accord avec toi, sans conteste, mais à défaut de pouvoir t'emmener là-bas, je t'apporte un petit peu de ce magnifique pays.

— Pourquoi es-tu là si tôt, tu n'avais pas cours aujourd'hui ?

— Si mais j'ai séché, j'avais envie de venir te voir.

— Kim Taehyung, ce n'est pas sérieux tu sais, le sermonna-t-elle en pointant son doigt vers lui.

— T'inquiète pas quelqu'un va m'envoyer les cours.

Ils prit une chaise et la positionna à côté de sa grand-mère, tout en dégustant un croissant qu'il venait de prendre dans la petite boîte. Ils restèrent un moment comme ça, sans parler, écoutant juste la jolie voix de celle qu'on appelait "la Môme". Mais quelque chose lui trottait dans la tête, depuis sa rencontre avec cet homme, il devait en savoir plus.

— Dit Halmeoni, tu as eu de la visite aujourd'hui ?

— Quoi ? Dit-elle en se tournant vers son petit-fils.

— J'ai croisé...enfin, disons plutôt percuté quelqu'un que je n'avais jamais vu avant depuis que tu es ici et il avait l'air de te connaître et même de savoir qui j'étais.

— Tu as croisé Chonjong, alors...

— Il m'a pas dit son nom, mais c'est sûrement lui, à moins que tu aies eu d'autres visites ?

— Non, personne à part lui et il est parti juste avant que tu arrives. C'est lui que tu as dû croiser.

— Percuter tu veux dire.

— Il était un peu perturbé le pauvre, avec ce que sa mère lui a annoncé.

— C'est qui ?

— Mon filleul, dit-elle franchement.

— Tu...quoi ?

— Mon filleul Chonjong, c'est lui que tu as croisé et s'il te connaît c'est parce que je lui parle souvent de toi, quasiment toutes les semaines en vérité.

— Huh...dit-il en se penchant en avant, puis en se laissant finalement retomber sur le dos de sa chaise, les bras croisés sur le torse une expression ahurie sur le visage.

Il n'avait jamais entendu parlé d'un quelconque filleul que sa grand-mère pouvait avoir. Non seulement il venait apparemment toutes les semaines la voir depuis plus de quatre ans, et en plus, il ressemblait comme deux goûtes d'eau à Jungkook, alors c'était quoi encore cette histoire ?

— Pourquoi tu fais cette tête Taehyung, on dirait que le ciel vient de te tomber sur la tête.

— Ce mec ressemble comme deux gouttes d'eau à Jungkook et tu me dis que c'est ton filleul, alors oui je suis étonné. Ce Chonjong, Halmeoni, ça serait pas son oncle, celui qui a été rejeté de la famille ?

— C'est bien lui en effet.

— Mais...je comprends pas, si c'est lui, ça veut dire que tu connais les grands-parents de Jungkook depuis bien plus longtemps que ce que je le pensais et surtout sous une forme bien plus personnelle ? Mais pourquoi tu me l'a jamais dit ?

— A vrai dire Taehyung, il y a certaines choses sur ma vie dont je ne t'ai jamais parlé, et si je l'ai pas fait c'est par respect pour ton grand-père, je lui avais fait la promesse que de son vivant je ne devais jamais vous parler de ça, à ton père, puis à toi et ton frère, par la suite...Mais maintenant qu'il est plus là, je crois que je me dois d'être honnête avec toi, tu as le droit de savoir, de connaître d'où tu viens, d'où je viens.

Taehyung tombait des nues, lui qui pensait que sa grand-mère n'avait aucun secret pour lui, ils étaient si proches. Il avait peur, peur de découvrir ce qu'elle leur avait tant caché et pourquoi.

— Mon petit, par où commencer...

Elle prit les mains de son petit-fils et lui fit un grand sourire.

— J'ai tout mon temps Halmeoni, alors raconte-moi, lui dit-il en renforçant la pression sur ses petites mains ridées et en lui rendant son sourire, un peu crispé.

— Et bien, Jeon Jung Jungkook et moi étions ce que toi étais avec Jungkook, des âmes sœurs. Cela m'a toujours fait sourire, quand je te voyais avec lui, parce que nous nous sommes rencontrés de la manière que vous, c'était il y a bien longtemps, mon Dieu, si longtemps...Jung et moi nous sommes rencontrés à l'école maternelle, dans la même que toi et Jungkook avez fréquenté...

— Mais Halmeoni, je croyais que tu venais d'une famille pauvre de la campagne, comment tu as pu rentrer dans cette école ?

— Et bien Taehyung, ça aussi c'est quelque chose que je ne t'ai pas dit. A vrai dire, ma famille faisait partie des plus grosses fortunes de Corée, tout comme celle de Jung...et j'ai vécu comme une vraie princesse, tout du moins jusqu'à mes dix huit ans.

Taehyung n'en revenait pas.

Sa grand-mère, une noble.

Pour autant, il comprenait mieux maintenant d'où lui venait toute cette culture générale, ce voyage en France et dans d'autres pays du monde. Il ne s'était jamais vraiment interrogé là dessus, mais comment une pauvre paysanne aurait pu faire tout cela...et puis quand il y repensait, même s'il avait toujours vue ses grands-parents très amoureux, il avait toujours ressenti de la part de son grand-père, une sorte de respect, d'admiration pour sa femme. C'est vrai, qu'elle dégageait une immense prestance, une beauté froide et elle avait toujours cette façon très distinguée pour une personne de la campagne. Tout ça, elle l'avait aussi inculqué à son fils, son seul et unique fils, et même s'il avait toujours travaillé la terre avec son père, il avait une culture générale immense. Tout ça, elle l'avait aussi inculqué à Taehyung et son petit frère, comme ça, tout naturellement.

— Donc, comme je viens de te le dire, nous avions quatre et cinq ans. Tout comme toi j'étais une enfant précoce et dès mon entrée à l'école j'ai immédiatement rejoint la moyenne section. La première fois que l'on s'est rencontré c'était presque par inadvertance, il m'a littéralement renversé et j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Mais il m'a regardé avec ses grands yeux ronds et m'a fait un petit câlin, pour après me demander si je voulais être sa copine. Après ça, on ne s'est plus jamais quittés, enfin...presque.

Cette rencontre, c'était incroyable, la même chose que lui et Jungkook, le destin n'était-il pas surprenant, pensa le blond cendré. Mais il se reconcentra très vite sur l'histoire de sa grand-mère.

— Jung et moi nous étions comme les doigts de la main, nous passions tout notre temps ensemble, je l'admirais pour la prestance qu'il avait, pour sa facilité à communiquer avec les autres...il avait cette beauté et ce charme naturelle qui faisait craquer toutes les filles et il était si sûr de lui, il était bon en tout, c'était fascinant.

De qui parlait-elle, de Jung ou de Jungkook ? Vraiment, c'était impressionnant cette ressemblance entre les hommes de cette famille.

— Enfin, lui et moi étions des âmes sœurs et nous nous étions toujours promis que toutes nos premières fois devaient se faire ensemble, parce que c'était ça l'amitié, la vrai. J'avoue que Jung m'a surpris plus d'une fois, mais je l'aimais tellement, notre amitié était si forte que je n'ai jamais rien pu lui refuser. Ni mon premier baiser, ni...ma première fois.

Taehyung ouvrit grands les yeux en entendant ce que venait de lui dire sa grand-mère. Sa première fois, elle l'avait faite avec le grand-père de Jungkook...

Lui aussi avait failli faire la même chose avec son ami, et ce à plusieurs reprises. En entendant sa grand-mère décrire le portrait du vieil homme, il avait l'impression qu'elle lui parlait de Jungkook, tout comme cette relation qu'ils avaient eu, la même pour lui et le beau brun...le destin ?

— Ne me regarde pas comme ça Taehyung, moi aussi j'ai eu une première fois et elle a été incroyablement magnifique. Il ne m'a forcé en rien si c'est dont tu as peur. Nous avions quinze et seize ans et en tant que âmes sœur il nous avait semblé que personne d'autre ne pouvait nous prendre cela, rendre ce moment magique et beau. Jung avait tout prévu, un week end où ses parents étaient en voyage, une journée au bord de l'eau, un pique nique, une soirée à la fête foraine et une chambre, sa chambre avec des bougies partout...c'était magique et il a été si doux, si patient, une partie de lui-même qu'il dévoilait rarement. Je souhaite à tout le monde de vivre ce que j'ai vécu...je crois qu'en faisant ça, il voulait me marquer à jamais et il a réussi, regarde presque soixante dix ans après, je m'en rappelle comme si c'était hier.

— J'ai du mal à imaginer le grand-père de Jungkook comme ça.

— Et pourtant sous ses airs de bad boy, c'était un grand romantique.

Encore une fois, ces similitudes avec Jungkook étaient impressionnantes, parce que tout comme son grand-père, il savait que sous cette carapace que Jungkook se donnait, se cachait un être sensible et en manque d'amour. Ne venait-il pas chercher cet amour auprès de lui quand ils étaient amis, allant souvent bien plus loin qu'il ne l'aurait dû. Lui aussi avait été magnifique, doux, à l'écoute quand ils avaient fait l'amour cette fameuse nuit et cela aurait pu être encore plus merveilleux s'il ne s'était pas sauvé comme un lâche. Si seulement Taehyung avait pu naître femme, les choses auraient alors été moins compliquées entre eux...

— Nous l'avons fait qu' une seule et unique fois, c'était notre secret à lui et moi. L'amour que nous nous portions était bien au-delà de tout pour risquer de nous détester, ou encore de nous quitter et pourtant...cette même année, je suis partie en voyage à Paris, pour un programme d'échange, tout comme toi, et c'est là que j'ai rencontré mon premier amour, tu sais celui dont je t'ai parlé un jour. Pendant deux mois j'ai vécu un rêve, comme toi avec ce Jaebum...je crois que si je me suis laissé charmé c'est parce que quelque part il ressemblait à Jung, avec ce petit accent en plus. J'avais plus envie de rentrer, mais bon, on ne fait pas toujours ce qu'on veut. A mon retour, j'avais tout expliqué en détail à Jung et c'est là qu'il m'a dit qu'il avait rencontré quelqu'un et qu'il voulait absolument me la présenter. J'avoue que sur le coup, j'ai eu un petit coup de poignard dans le cœur, j'avais peur qu'il me laisse, qu'il s'éloigne de moi. Mais quand j'ai rencontré Sunny, j'ai su que c'était celle qu'il lui fallait, parce que bien que ce soit un mariage arrangé, elle l'aimait et lui aussi, je pouvais le voir dans ses yeux. Moi je ne pensais qu'à Léo, mon amour parisien, alors quand mes parents m'ont appris qu'ils avaient déjà tout arrangé avec une famille pour me marier, j'ai perdu la tête. Je n'en ai parlé à personne, même pas à Jung. A quoi cela pouvait-il bien m'avancer, c'était la tradition dans nos familles et il s'y pliait, il ne se serait jamais permis de tout laisser tomber, de tout perdre, non...même lui il n'aurait pas pu comprendre, il aurait cherché à me convaincre, mais j'étais bien trop libre pour accepter ça, pour passer ma vie, pour me faire toucher par un homme que je n'aimais pas.

Yumiko avait resserré la pression sur les mains de Taehyung, ce souvenir semblait lui faire du mal, elle en avait même les larmes aux yeux.

— Alors je suis partie, j'ai tout abandonné, du jour au lendemain, sans en parler à personne, sans en parler à Jung, sans en parler à mon âme sœur...j'avais dix huit ans, quelques économies et je suis partie en France, je suis partie le rejoindre.

— Halmeoni, je suis impressionné de ta force de caractère, partir seule à l'autre bout du monde, tout abandonner pour rejoindre l'amour de ta vie...surtout à cette époque c'est incroyable, je suis admiratif, vraiment...

— Tu aurais fait la même chose mon petit, tu es comme moi Taehyung je le sais et je t'admire tout autant tu sais...je suis si fière que tu sois si libre, que tu oses affirmer tes orientations sexuelles dans notre société si fermée. Je suis si fière de toi vraiment, et si j'ai pu t'apporter au moins ça dans ma petite vie, alors j'ai tout gagné, parce que la liberté, c'est ce qu'il y a de plus important.

— Tu m'as apporté bien plus, Halmeoni tu sais...

La contrainte familiale, la pression du nom, la perte de liberté, la menace, c'est tout cela qu'elle lui avait évité en cassant avec sa famille. Elle avait sauvé son fils et ses petits-enfants de toute cette pression, elle leur avait apporté de vraies valeurs, et surtout celle de s'assumer malgré les difficultés, malgré la pression de la société. Alors oui, il avait la chance la plus incroyable d'avoir une grand-mère comme elle. Il aurait tellement aimé que Jungkook puisse avoir la même chose...mais après tout, cela ne tenait qu'à lui non ?

Non, Jungkook était bien plus compliqué, lui il ne pensait qu'à lui, qu'a ses propres désirs, ses propres intérêts. Il avait couché avec lui juste pour tester, il n'était qu'une expérience pour lui, après tout ne lui avait-il pas dit alors qu'ils étaient plus jeune que "même les amis faisaient certaines choses, juste pour s'expérimenter et que cela n'avait rien à voir avec l'amour". Leur premier baiser, leurs premiers émois, ils les avaient eu ensemble et ils avaient même failli à de nombreuses reprises coucher ensemble. Si pour Taehyung cela avait été magique, incroyable, le brun ne lui avait jamais vraiment montré plus de sentiments, bien que certaines fois il avait pu sentir quelque chose au fond de ses yeux, il avait pu sentir ses regards sur lui et il avait même cru entendre alors qu'il était presque endormie certains mots qu'il n'osait pas lui dire en face et qu'il voulait oublier aujourd'hui, sous peine de tomber encore sous sa coupe et d'être utilisé.

Oui, il avait peur, parce que lui il le savait, il avait toujours aimé Jungkook, bien qu'il avait tout fait pour ne pas le montrer.

— Taehyung...Taehyung...tu m'écoutes, le rappela à la réalité la vieille femme.

— Oui, oui, Halmeoni, continue...

— Ça va mon petit ? S'inquiéta-t-elle.

— Oui, je...tout ce que tu me dis m'impressionne tellement...alors qu'est-ce qui s'est passé quand tu es arrivé à Paris ?

— Pendant six mois j'ai vécu dans un rêve, d'amour et d'eau fraiche comme on dit en France. Une vie de bohème, d'artiste, parce que c'était ce qu'il était, un artiste. Mais il avait aussi des côté sombres, il était torturé, parfois il était noir et j'avais même peur de lui dans ces moments là. Mais que faire, j'étais seule, je n'avais que lui, plus aucune économie, plus rien...j'ai dû arrêter mes études et travailler pour que l'on puisse joindre les deux bouts, pour qu'il puisse aussi payer cette drogue qu'il consommait de plus en plus. Un jour, je me suis fait arrêter par un jeune homme qui distribuait des petits flyers au sujet d'une association pour le parrainage d'enfants rejetés de Corée. Quand j'ai relevé les yeux, j'ai ressentis comme un électrochoc, la seule fois que j'avais ressenti cette sensation c'était la fois où j'avais fait l'amour avec Jung, c'était si bon de ressentir ça à nouveau, moi qui étais tombée si bas depuis quelques mois. Il m'a regardé avec ses jolies yeux bridés et si intenses, avec son sourire carré et denté, dont tu as hérité d'ailleur. Il était si beau, si parfait et il était coréen, comme moi. J'en ai eu les larmes aux yeux, alors gêné, il m'a proposé d'aller boire un café, en tout bien tout honneur. Bien-sûr j'ai accepté, qu'elle joie de pouvoir reparler dans ma langue natale...nous avons discutés de tout et de rien, de notre pays et c'est là qu'il m'a dit qu'il était venu en France pour aider un de ses amis à trouver des parrainages, mais que lui était un paysan, il gérait la ferme de son père et que ce voyage tous frais payés, avait été une aubaine pour lui, parce que sans cela il n'aurait jamais eu les moyen de découvrir ce magnifique pays. Il était là encore pour une quinzaine de jours et depuis ce premier jour, nous ne nous sommes jamais quittés. C'est lui qui m'a sorti de l'enfer dans lequel je vivais, il ne lui a fallu que quinze jours, pour réunir l'argent et pour me ramener avec lui en Corée. De retour là-bas, j'ai essayé de revoir mes parents, pas pour l'argent, non, mais parce qu'ils me manquaient. Mais j'avais à leur yeux bafoué la famille, ils m'avaient renié et déshérité depuis longtemps déjà, ils ne voulaient plus me revoir, jamais...c'est pour ça que ton grand-père à pris la décision de ne plus jamais parler de ma famille. Pour lui ces gens ne méritaient pas d'exister, alors il m'a fait promettre de ne jamais parler à qui que ce soit de mes origines, de mon nom. Il avait du mal avec ça, je crois aussi et il se sentait en dessous de moi, de ne pas pouvoir m'apporter toute cette richesse, pourtant il m'apportait tellement plus...

— Et quand je pense que Eomma et Appa se sentaient mal quand Jungkook venait à la maison, ils se sentaient si petit face à son nom, face à toute cette richesse. S'ils avaient su, s'ils savaient que toi aussi tu étais une noble...

— Oui, souvent j'avais mal pour eux quand je venais chez vous, mais une promesse est une promesse et je ne voulais pas faire de l'ombre à ton grand-père, il se sentait déjà si mal de ne pas pouvoir me donner une vie de princesse, comme il disait. Mais cette vie, je l'ai adorée, elle m'a tellement apporté et puis elle m'a donné deux beaux petits fils, quoi demander de plus hein...

Elle lâcha une de ses mains et la posa sur la joue de Taehyung, le regardant avec amour.

— Tu es beau en blond Tae, elle venait seulement de le remarquer.

— Merci Halmeoni.

— Mon retour en Corée n'a pas été de tout repos, reprit-elle, et malgré le manque d'argent, ton père a voulu que je reprenne mes études, ce que j'ai fait, pendant qu'il se tuait à la tâche à la ferme. Là-bas, j'ai pris les rênes de l'association pour laquelle il avait œuvré et cette dernière m'a propulsé à la fac de Séoul, celle-là même où tu es en ce moment. Je venais d'avoir vingt ans et j'étais une militante active pour le droits des plus démunis, pour le droit d'affirmer ses orientations dans quelques domaines que ce soit, personnel, sexuel ou professionnel.

Elle s'arrêta un instant comme pour reprendre son souffle et continua son histoire, toujours encouragée par Taehyung.

— Alors que je distribuais des flyers, je suis tombé sur Jung et là ça a été le choc. On s'est dévisagés un long moment avant de pouvoir dire quelque chose. C'est lui qui à coupé court au silence et très froidement, il m'a dit "Yumiko, allons boire un café". Nous y sommes restés pendant plus de quatre heures à discuter, à parler de nos vies qui avaient été séparées depuis plus de trois ans. Il avait tout fait pour me retrouver, il était même venu en France, sans succès. Il m'avait détesté de l'avoir laissé comme ça du jour au lendemain, sans rien lui dire, sans le prévenir. Je lui ai expliqué que j'avais peur qu'il me rejette, qu'il fasse tout pour me retenir, que j'avais tant de fois voulu l'avoir à mes côtés. Alors on s'est promis de plus jamais se quitter, il n'était pas d'accord avec mon choix de vie, il n'appréciait pas ton grand-père, tout comme lui d'ailleurs, mais en tant qu'âme soeur, il prenait sur lui. Combien de fois a t-il voulu aider ton grand-père financièrement pour le sortir de ses dettes, je n'ose même plus les compter. Nous avons été invité à son mariage, un mariage incroyable, un mariage princier, et j'avoue que j'aurai aimé pouvoir offrir un mariage comme celui-ci à ton grand-père. C'est ce mariage qui a creusé l'écart entre lui et ton grand-père, aussi quand Sunny m'a demandé d'être la marraine de leur premier enfant, il m'a demandé de bien réfléchir.

"Yumiko, pourquoi ils veulent que tu sois la marraine, on a rien à lui offrir, ils nous méprisent, c'est un moyen de nous rabaisser encore plus...Ils vont faire quoi, envoyer Chonjong chez nous pendant l'été quand il sera grand, histoire qu'il fasse sa béa et quoi...après quand il rentrera dans sa petite vie luxueuse, ils lui diront, tu vois mon fils si tu travail mal à l'école tu deviendras comme eux."

"C'est faux, tu sais que Jung n'est pas comme ça, tu sais qu'il m'aime comme une soeur, jamais il ne ferait quoi que ce soit pour me faire du mal, jamais il ne se servirait de moi pour de telles choses."

"Il t'aime encore Yumiko, tu ne le vois pas, mais il t'aime..."

"C'est faux, on est juste des âmes soeurs, seulement des âmes soeurs et que tu le veuilles ou non, je vais devenir la marraine Chonjong et lui donner de vrais valeurs."

— Chonjong a grandi, il a eu un petit frère et moi j'ai eu ton père. Chonjong venait à la maison pendant toutes ses vacances scolaires, c'était un garçon incroyable, libre, ouvert et je l'aimais comme un fils, c'est toujours le cas d'ailleurs. Il avait un succès fou avec les filles, mais il m'avait confié avoir tout de même une préférence pour les garçons, et qu'il espérait que je ne le rejette pas, parce que j'étais la seule à qui il pouvait en parler. Pourtant, un jour il m'a présenté une fille, elle était incroyablement belle et il semblait être fou amoureux d'elle, tout comme elle d'ailleurs. Elle allait être son salut, celle pour qui il allait pouvoir rentrer dans le droit chemin, enfin c'est ce qu'il pensait à l'époque vue que l'homosexualité était encore moins bien vue qu'aujourd'ui.

— C'est toujours le cas Halmeoni.

— Oui je sais mon petit...enfin, je crois qu'il avait trouvé sa moitié et il s'apprêtait à devenir l'un des plus grands avocats de sa génération. Comme Jung était fier de lui, comme il l'aimait, délaissant presque son autre fils. Tout semblait bien partie pour Chonjong, quand un jour ton grand-père à présenté lors d'une soirée de gala, à laquelle j'étais conviée, la futur femme de Jun. Je crois qu'à ce moment là, j'avais perdu Chonjong, cette fille, celle qui allait être la femme de son frère, c'était celle-là même qu'il m'avait présenté et avec qui il vivait une histoire d'amour caché. Il est parti de la soirée, je l'ai suivi et il a pleuré toutes les larmes de son corps, puis il s'est repris, acceptant la chose, parce que Jun semblait l'aimer.

— Attends, Halmeoni, cette femme, celle que Chonjong aimait, c'était...c'est la mère de Jungkook ?

Taehyung était complètement choqué par ce qu'il venait d'entendre, la mère de Jungkook et son oncle, amoureux...

— En effet, mais la tradition l'a emporté et Chonjong ne voulait pas détruire sa famille, il ne voulait pas faire de mal à son frère, alors il n'a rien dit, ni elle d'ailleurs et pourtant je crois que elle, elle l'aimait plus que lui pouvait l'aimer.

— Décidément dans cette famille, c'est frustration sur frustration...renchérit Taehyung, pensif.

— Oui c'est vrai...mais Chonjong s'est repris, il s'est mis à fond dans le travail et son rapport avec son frère devenait de plus en plus tendu. Je crois que Jun avait compris que sa femme avait des sentiments pour Chonjong, bien qu'il ne se doutait pas de leur relation anterieur. Et puis ils ont eu Ja. Chonjong sortait beaucoup, il traînait dans des bars gay, il voulait oublier, il refusait toutes les prétendantes que son père lui présentait et bizarement Jung ne lui mettait pas plus de pression que ça, il aimait et admirait telement son fils, il ne se doutait pas des penchants de ce dernier. Souvent il me demandait d'essayer de lui parler, je le faisais mais pas pour les mêmes raisons, non. Chonjong était beaucoup trop libre pour ça et il attendait de moi plutôt une écoute bienveillante.

— C'est vrai que dans leur famille la bienveillance c'est franchement pas trop ça, surtout avec le père de Jungkook. Chonjong a l'air d'être quelqu'un avec des principes, ça change.

— Il en avait en effet, jusqu'à qu'il se laisse emporter à nouveau par ses sentiments.

— Mais Halmeoni, tu as toujours dit que l'amour devait passer avant tout, c'est d'ailleurs bien ce que tu as fait toi toute ta vie non ?

— Oui Taehyung, mais certaines fois, il faut savoir prendre du recul et réfléchir sur les conséquences que cela peut avoir sur sa propre vie et sur celle de ceux que l'on aime. Il faut ne pas être égoïste, même si c'est dur et Chonjong à sans le vouloir causé le malheur de nombreuses personnes.

— Je comprends pas, qu'est-ce qu'il a pu faire de si terrible, si ce n'est choisir l'amour ? Parce que je me souviens bien que Jungkook m'avait dit que son oncle avait été rogné parce qu'il avait choisi d'aimer un homme, alors dans cette histoire c'est plutôt lui qui a souffert...?

— Oui, mais avant ça, il a voulu se venger. Se venger de celle qu'il avait aimé et qui lui avait menti, même si elle aussi, elle l'aimait.

— Qui ? La mère de Jungkook ? Mais elle était devenu la femme de son frère, elle avait eu un enfant avec lui, je...

— Et il l'a courtisé, il l'a charmé à nouveau, pendant des mois il a eu une relation cachée avec elle, alors qu'il ne croyait plus vraiment en son amour pour elle. Mais il avait tellement souffert que sa haine avait pris le dessus. Chonjong est un garçon incroyable Taehyung et je l'aime comme un fils, mais il a des côtés noirs, il a du mal à contrôler ses émotions et ça lui a souvent causé du tort. Heureusement il a changé, mais aujourd'hui, lui aussi il regrette et il souffre en silence.

— De quoi tu parles, je comprends pas ?

— La mère de Jungkook est tombée enceinte Tae et cet enfant ce n'est pas le fils de Jun, mais celui de Chonjong.

— C'est....Jung-Jungkook...?

Taehyung eu comme un coup dans le cœur.

Quelque part, il avait mal pour Jungkook, lui qui avait toujours tout fait pour rendre son père fier de lui, malgré qu'il l'ai toujours rejeté, maintenant il comprenait mieux.

— Oui, Jungkook...il a voulu assumer, il a voulu reconnaître cet enfant, mais son père ne lui a pas laissé le choix, comme il n'a pas laissé le choix à Jun de ne pas l'accepter. La famille Jeon est bien trop réputée et accepter, c'était salir le nom, la réputation de cette dernière. Il a été convenu que Jun reconnaisse l'enfant et que Chonjong et Sun -hi ne se reverraient plus. Chonjong a accepté parce que sans cela, Jungkook, son fils, n'allait pas avoir d'avenir, il serait rejeté lui aussi. Jung à pardonné à Chonjong, il aimait son fils alors...

— Je comprends mieux pourquoi il lui ressemble tant, Jungkook est une copie de son père, c'est incroyable. Mais qu'est-ce qui a fait qu'il a été rogné alors ?

— Comme tu l'as dit tout à l'heure, parce qu'il à choisi d'aimer un homme. Il était venu me voir, il m'avait tout expliqué, il était sûr de lui, mais il avait besoin de mon soutien pour affronter son père. Alors j'ai fait venir Jung chez moi, pour qu'il rencontre son fils, qu'il lui explique son choix et malgré tous mes arguments, il à refusé en bloc de l'accepter. La tromperie il pouvait l'accepter, mais pas ça, ce n'était pas possible, c'était même inconcevable pour lui. Il lui a demandé de revoir sa position, il lui à même dit que s'il revenait dans le droit chemin il était prêt à l'accepter, à accepter cette infamie. Chonjong a mal réagi, il lui a dit qu'il n'y avait rien d'infâme dans le fait d'aimer un homme et qu'en aucun cas il ne reviendrait sur sa décision parce que c'était son cœur qui le guidait, lui et lui seul.

— Il avait du courage lui au moins, glissa Taehyung plus fort qu'il ne l'aurait voulu.

— Oui, c'est l'amour, le vrai, qui lui a donné ce courage. Jung lui, a demandé une dernière fois de tout arrêter, mais il a refusé, alors il lui a dit qu'il n'était plus son fils, qu'il le reniait, qu'il lui retirait son nom et qu'il devait partir et ne plus jamais revenir, ni même s'approcher de son fils. Chonjong a refusé de laisser son fils, il a dit qu'il voulait le reconnaître. Mais Jung l'a regardé dans les yeux, avec une telle force, une telle haine, que rien que d'y penser j'en ai encore froid dans le dos.

— Le grand-père de Jungkook est un homme impressionnant, quand j'étais petit j'étais fasciné par lui, par sa prestance et pourtant il a toujours été gentil avec moi...

— Oui, tout comme son fils Jung à des côtés noirs. Il s'est approché de lui et il lui a dit que s'il faisait ça, alors Jungkook deviendrait lui aussi un paria, un enfant de la honte et il lui retierait ses droits en divulguant son homosexualité et alors il se retrouverait dans un orphelinat. J'ai demandé à Jung de ne pas lui faire ça, je l'ai supplié au nom de notre amitié, mais il n'a rien voulu entendre, il m'a demandé de ne plus lui parler, que c'était moi qui l'avait encouragé à aller dans ce sens, que j'aurai dû tout faire pour l'en dissuader. Chonjong s'est enfui, il savait qu'il ne faisait pas le poids contre son père et pour protéger son fils, pour lui offrir une vie meilleure, il l'a laissé.

— Il aurait dû se battre Halmeoni, peut-être que Jungkook aurait été plus heureux, moins pressurisé et-

Taehyung se laissa emporter par ses songes quelques instants. Peut-être que si Chonjong s'était battu pour la garde de son fils, Jungkook serait aujourd'hui différent, peut-être qu'il ne serait pas ce garçon impétueux, fier et égoïste. Peut-être même qu'il accepterait aujourd'hui les sentiments qu'ils avaient l'un envers l'autre. Mais Jungkook avait-il vraiment des sentiments pour lui ? Il en doutait, parce que comment était-il possible de rejeter à ce point quelqu'un qu'on aimait ? Comment était-il possible de traiter de la sorte une personne que l'on aimait ?

— Enfin, le temps a passé et j'ai revu quelques années plus tard Jung, on s'est expliqués et on ne s'est plus revu jusqu'à l'autre soir. De mon côté, j'ai continué à voir Chungong, tout comme sa mère, j'ai protégé leurs secrets, celui de Jungkook aussi. Quand tu es arrivé sur Séoul pour rentrer dans cette école Taehyung et que j'ai découvert que tu étais devenu le meilleur ami de Jungkook, j'ai pensé que notre famille et celle de Jung étaient liées à tout jamais. L'histoire recommençait avec vous deux, vous étiez si proche et parfois j'ai même eu peur de vos sentiments, c'était confus à mes yeux. Vos regards, vos attentions l'un envers l'autre...j'ai même pensé certaine fois que vous pouviez avoir des sentiments plus profonds l'un envers l'autre.

Taehyung retira sa main de celle de sa grand-mère, elle venait de mettre le doigt sur quelque chose qu'il lui avait toujours caché, même à elle. Il détourna le regard et fixa un point au loin, à travers la fenêtre.

— Taehyung, mon petit qu'est-ce qu'il y a ?

Il laissa quelques secondes de silence, puis retourna la tête, captant le regard de la vieille femme qu'il aimait comme une mère.

— Halmeoni...Jungkook et moi on...

Sa poitrine s'emballa, ses yeux se remplirent de larmes et il attrapa la main de sa grand-mère pour se donner du courage. Il devait lui dire, il avait besoin d'en parler à quelqu'un, tout ça s'était trop lourd, il avait si mal.

— Taehyung, qu'est-ce qui se passe avec Jungkook ?

— On...on a couché ensemble.

Il l'avait dit, il venait de l'avouer à quelqu'un et rien que ça, le délesta d'un poids énorme.

Yumiko ne sembla pas réagir, elle le fixa un long moment, resserra sa poigne et porta leurs mains contre son cœur.

— Taehyung, est-ce que tu l'aimes ?

— Je l'ai toujours aimé Halmeoni, depuis le premier jour, depuis le début c'est lui, rien que lui, j'ai essayé de me convaincre du contraire, j'ai essayé d'aimer d'autres filles, d'autres garçons, mais rien. Même Jaebum n'a pas réussi à me le sortir de la tête.

— J'en étais sûr, je l'ai toujours su en fait, j'aurai jamais dû accepter que tu ailles dans cette école, je m'en veux.

— C'est pas ta faute, c'est le destin, tu l'as dit toi-même.

— Taehyung, vous ne pouvez pas être ensemble, vous devez arrêter tout ça tout de suite. Je sais que je te demande de faire tout le contraire de ce que j'ai toujours dit, mais Jung ne laissera jamais Jungkook t'aimer...jamais. Il a perdu son fils, il en a tellement souffert et il en souffre encore aujourd'hui, Sunny me l'a dit. Il a reporté tout son amour sur Jungkook, il le protégera, il détruira tous ceux qui seront sur son chemin, alors je ne veux pas qu'il te détruise.

Elle avait peur, il pouvait le sentir.

Oui, pour la première fois, il sentait que cette femme si forte, si solide, avait peur. Elle connaissait Jung plus que quiconque et même s'ils avaient été les meilleurs amis du monde, elle savait qu'il n'hésiterait pas à détruire son petit-fils pour protéger sa famille.

— Halmeoni...

— Non Taehyung, écoute moi. Je sais que tu l'aimes, mais je ne veux pas te voir souffrir. Tu as une grande carrière qui t'attend, tu trouveras quelqu'un d'autre, je l'ai bien trouvé, moi.

— Mais...

— Non, il va te détruire, Jun va aussi te détruire, je l'ai vu dans ses yeux l'autre soir, il te déteste. Il te rend responsable de ce qu'il s'est passé quand vous aviez quinze ans. Cette famille est bien trop puissante et je suis trop vieille pour te protéger, je suis mourante Taehyung, il ne me reste plus longtemps à vivre.

— Ne dit pas ça, non tu ne vas pas mourir, pas maintenant...

— Je vais mourir Taehyung...pas demain, mais d'ici un an, deux peut-être, les médecins sont formels.

— Je refuse ! Hurla le blond en se relevant, les larmes aux yeux.

Il ne voulait pas entendre ce genre de chose, il refusait qu'elle meurt.

Il refusait de perdre encore une personne qu'il aimait plus que tout au monde. Que deviendrait-il s'il l'a perdait elle aussi ?

— Taehyung...

— Je refuse que tu meurs, tu vas te battre.

— Oui, je vais me battre, mais toi tu vas devoir aussi...

— Ne t'en fais pas pour lui et moi, on a couché ensemble et il est parti, il s'est juste servi de moi, comme il l'a toujours fait, je n'est été qu'une expérience de plus pour lui. Il ne m'aime pas comme moi je l'aime, il est comme toute sa famille, je le déteste.

La vieille femme se leva de sa chaise, faisant fébrilement les quelques pas qui la séparait de son petit-fils, puis elle le prit dans ses bras.

— Taehyung...tu l'aimes autant que ça ?

— A en mourir Halmeoni, ça fait si mal de le savoir si près et si loin en même temps. Cette nuit avec lui ça a été l'une des plus belles de ma vie, il a été si délicat, si tendre...et d'un coup, il a tout détruit. Il redevenu le Jungkook froid et distant. Je le déteste, il me rend fou et à cause de lui, je devient aussi monstrueux, je fais souffrir des gens bien.

— Tu ne fais souffrir personne à part toi Taehyung. Tu es le garçon le plus gentil que je connaisse, tu es délicat, tu prends soin des autres, tu es un ami merveilleux pour Jimin, Hoseok, Taemin...

— Non, même eux je les traites comme de la merde en ce moment, je suis telement à fleur de peau. Et puis j'ai merdé avec Rosé, j'ai couché avec elle alors que je ne l'aimais pas. Quand on a fait l'amour c'est à lui que j'ai pensé Halmeoni, c'est toujours à lui que je pense...quoi que je fasse, il revient toujours vers moi, nos vies sont liées, mais il refuse tout en bloc.

— Il t'aime Taehyung.

— Non, il aime que lui et ça petite vie d'hétéro frustré, sa petite vie de petit riche. Moi je suis qu'une expérience, c'est tout.

— Il t'aime, je l'ai vu dans ses yeux, je l'ai toujours vu dans ses yeux. Même l'autre soir, à la soirée de charité, j'ai refusé d'y croire, mais j'ai bien vu son regard sur toi, sa réaction quand son père t'a agressé. Mais tu ne peux pas lui en vouloir, il a été élevé comme ça Taehyung, il a la pression familiale. Même s'il acceptait ton amour, il ne pourrait pas le vivre au grand jour, il aime son grand père plus que tout et il sait qu'il ne doit pas le décevoir. Pourquoi je te dis tout ça, je devrais pas...je devrais t'empêcher de penser ça. Je ne veux pas te voir souffrir Taehyung, alors éloigne-toi de lui, même si c'est dur, oublie cette nuit comme il te l'a demandé et avance.

Oublier cette nuit, avancer...

Il n'arrêtait pas de se répéter ça depuis cette fameuse nuit.

Comment oublier, comment l'oublier, alors que chaque jour il le côtoyait. Leur histoire était liée avant même qu'ils ne viennent au monde, mais Jungkook avait un autre destin, celui de faire perdurer son nom, sa famille, celui de se marier avec Lisa. Les journaux en parlaient partout depuis cette fameuse soirée de charité et c'est en tombant sur l'un d'eux qu'il l'avait appris. A quoi bon s'accrocher à l'impossible ? Il n'était rien pour lui, peut-être une envie, un bon coup, mais rien de plus. Oui, il devait l'oublier et avancer, le temps ferait le reste, il effacerait toutes les blessures qu'il lui avait fait, il effacerait le souvenir de son corps contre le sien, de son souffle contre sa peau, il effacerait tout...

Il devait tout effacer.

Il resta un long moment dans les bras de sa grand-mère, il avait besoin de son réconfort et de sa chaleur. Pas besoin de lui dire que ce qu'elle venait de lui raconter était un secret, tout comme ce qu'il lui avait révélé à son tour.

Aussi c'est le cœur serré, et lourd, qu'il la quitta avant le dîner, la remerciant pour son écoute et ses conseils.

Yumiko était inquiète pour les deux garçons, elle avait bien senti qu'il y avait quelque chose de fort entre eux, mais c'était dangereux, beaucoup trop dangereux. Jung tout comme Jun, ne permettraient jamais une autre offense à leur famille et ils n'hésiteraient pas à détruire Taehyung. Elle devait faire quelque chose, elle devait agir avant que toute cette histoire n'aille trop loin, parce qu'elle l'avait vu dans ses yeux, elle l'avait senti dans tout son être, son petit fils aimait Jungkook et bien que l'autre refusait de se l'avouer, elle avait aussi sentit son attirance pour lui.

Elle se leva de son lit, interrogea son répertoire sur son téléphone et lança l'appel, fébrile.

— Chonjong, c'est Yumiko, on a un souci, l'histoire continue et les erreurs aussi... j'ai peur Chonjong, j'ai peur pour ton fils et mon petit Taehyung...oui, passe me voir dès que tu peux...merci. Merci, mon petit.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro