Chapitre 20
nda : Ce chapitre est le premier d'une série de point de vue interne des personnages. Je vous prie de ne pas les sauter, afin d'avoir toutes les informations, qui sont importantes pour le reste de l'histoire. Merci et bonne lecture~
« La rupture, c'est comme avoir le pire cauchemar, après avoir eu le plus beau des rêves. »
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Cette journée avait été un véritable calvaire pour moi, parce que j'avais dû me lever et l'affronter, faire semblant et l'ignorer, comme chaque fois que je le croisais depuis ces fameuses nuits, mais aussi ces jours, que nous avions passé ensemble. Mais il avait fallu que Taeyong et sa bande s'en prennent encore à lui, m'obligeant à intervenir, avec l'aide de Jungkook et à avoir une interaction avec lui. Après ce qu'il m'avait fait, j'avais bien eu envie de le laisser se faire démonter, mais ça avait été plus fort que moi, après tout je...
J'avais toujours été un garçon torturé, déchiré par mes pulsions et les choses avaient été encore plus compliquées quand j'étais arrivé dans cette école primaire et que j'avais croisé le regard de ce garçon timide au sourire éclatant et déjà si incroyablement sensuel. J'avais détesté sa façon de toujours s'accrocher à son meilleur ami Taehyung, de toujours être à ses petits soins. Mais par-dessus tout, j'avais détesté sa façon d'affirmer son penchant pour les garçons, sans jamais en avoir une quelconque honte.
Oui, j'étais tombé dans son regard et depuis ce jour, tout avait été chamboulé dans ma tête, mon cœur et mon corps. Un garçon, CE garçon, avait réussi à me bouleverser au plus profond de moi-même et j'avais eu peur de ce que j'avais pu ressentir pour lui, à cet instant même, alors que nous n'étions encore que des enfants.
Chez les Min, famille traditionnelle coréenne, il n'y avait pas de place pour les sentiments.
On ne montrait pas ce que l'on ressentait, on ne se mariait pas par amour, non, tout comme la famille de Jungkook, on se mariait pour faire perdurer le nom, pour se montrer et pour l'honneur de la famille. Et à la seule pensée que mon père puisse ne serait-ce qu'imaginer que son fils puisse avoir des sentiments, même minimes, pour un garçon, m'avait donné des sueurs froides. Car j'en étais sûr, mon père me ferait enfermer rien que de le suspecter. Car sous mes airs de jeune froid et imperturbable, j'avais une réelle peur de mon géniteur, qui très souvent se montrait plus que violent avec moi et pour bien moins que ça.
"Tu es un homme Yoongi, et les hommes ne pleurent pas, ne montrent pas leurs sentiments", me répétait-il depuis mon jeune âge, tout en assénant quelques coups de poings dans le ventre, pour soi-disant me rendre plus fort.
"Un homme doit supporter la douleur et ne rien laisser paraître, même s'il souffre, alors ne me déçois pas, jamais, sinon tu le paiera de ta vie, Yoongi. Je n'ai qu'un seul fils, et il ne doit en aucun cas me décevoir."
Je m'étais toujours demandé si c'était ça l'amour, si cela devait toujours passer par la violence, comme c'était le cas chez moi, dans ma famille. Alors j'avais silencieusement étudié, regardé, ce qu'il se passait chez mes amis.
Chez les Jeon, l'amour passait par l'indifférence. Et si Jungkook tentait de ne pas le montrer, je savais que mon ami en souffrait énormément. Alors il allait chercher la tendresse auprès de leur dame de maison, la merveilleuse Su-ri, ou encore dans les bras de son grand frère, qui bien que distant, n'hésitait pas à le rassurer. Il avait malgré tout cette chance, alors que moi, Min Yoongi, je n'avais personne.
Ni dame de maison pour me prendre dans ses bras, ni frère, ni sœur avec qui partager ma souffrance. Je n'avais que l'argent et les poings que je redoutais par-dessus tout parce que je haïssais la violence.
Jin aussi avait une famille peu démonstrative, mais il ne semblait pas en souffrir, toujours accroché depuis le berceau à son Namjoon qu'il suivait comme sa propre vie, c'était assez ambiguë cette relation à bien y penser. Mais ce qui m'avait donné espoir, pour ma vie future, tout en me faisant en même temps très mal, c'était la relation qu'entretenait Namjoon avec ses parents.
Chez lui, tout n'était qu'amour et tendresse.
Enfant unique, et né d'un amour inconditionnel entre ses deux parents qui s'étaient battues pour être ensemble malgré leurs conditions différentes, Namjoon n'avait aucune pression quant à ses choix de vie. Il était le bien le plus précieux de ses parents et ils ne cessaient de lui montrer chaque jour que dieu faisait. J'avais souvent été gêné par toutes ces démonstrations, quand j'allais dormir chez mon ami, mais je l'avais toujours envié. Car au fond de moi, je savais que je n'étais pas comme mes parents. Non, j'en étais sûr.
Je sentais qu'au fond de moi, il y avait énormément d'amour, mais on ne m'avait jamais appris comment le donner.
J'apprenais pourtant doucement à m'ouvrir à mes amis, c'était déjà bien. Mais aux yeux des autres, aux yeux de Jimin, j'en étais sûr, j'étais le garçon froid, distant et terriblement aigris.
J'avais découvert la musique, le piano, à l'âge de trois ans et bien que mon père fût contre, il m'avait tout de même autorisé à suivre des cours, mon professeur lui affirmant que j'étais particulièrement doué. C'était bien d'être doué pour quelque chose dans ma famille, cela se disait et l'honneur de la famille en était que plus grande. C'est pourquoi, lors des grands repas qu'organisait mon père pour son travail, je me retrouvais très souvent à divertir les invités en montrant mes talents au piano, rejouant à l'oreille les plus belles symphonies classiques.
Je n'étais ni plus ni moins qu'une bête de foire.
Depuis ma plus tendre enfance, rien ne m'avait touché plus que la musique, à part peut-être les chats, pour lesquels j'avais une passion sans nom. Au travers de la musique, je pouvais laisser sortir tout l'amour que je gardais au plus profond de moi et bien que j'écrivais très souvent du rap, j'étais capable de créer de magnifiques musiques et de très beaux textes d'amour, que j'envoyais très souvent à mon ami Jungkook, pour qu'il les chante. Parce que grâce à sa magnifique voix, que moi je ne possédais pas, les mots prenaient vie.
J'aurais tellement aimé avoir sa voix, elle était si belle, si touchante.
Non, rien ne m'avait touché dans ma courte vie, jusqu'à ce que je croise le regard de ce petit garçon aux cheveux bruns et au sourire resplendissant. Je m'en rappelle encore, comme si c'était hier.
J'étais arrivé il y avait quelques mois dans cette école et ma froideur ne m'avait pas vraiment aidé à m'intégrer, bien que tout doucement, je m'étais associé à un groupe de quelques garçons dont le leader bien que plus jeune que nous, n'était autre qu'un certain Jungkook, et qui de par sa maturité et son QI, avait sauté une classe.
Ce groupe de garçons, qui allaient dans le futur être les personnes les plus importantes dans ma vie, mais à cette époque, cela je ne le savait pas encore.
Dans la cour, j'aimais avoir du temps pour moi, alors je m'éloignais du groupe, mettais mes écouteurs, prenait mon petit carnet et écrivais ce que je ressentais en notes de musique.
Un jour, ce garçon qui avait un an de moins que moi, c'est-à-dire neuf ans, était venu s'asseoir à côté de moi sans rien dire, balançant ses jambes dans les airs, trop courtes pour toucher le sol. Il traînait toujours avec la bande, et me regardait avec insistance, sans jamais m'adresser la parole. En même temps, je ne faisais rien pour l'encourager à me parler, il me perturbait avec son éternelle bonne humeur.
Il s'était légèrement retourné, pour me regarder et m'avait envoyé en pleine face son grand sourire, plissant ses jolis yeux bridés. C'était la première fois qu'il osait s'approcher de moi, alors que j'étais seul.
« Tu écoutes quoi ? »
« Hein ? » lui avais-je répondu en retirant l'une de mes oreillettes.
« Tu écoutes quoi comme musique ? » m'avait-il dit à nouveau en tapotant l'une de mes oreillettes avec son petit doigt.
« Qu'est-ce que ça peut te foutre ? » lui avais-je rétorqué sur la défensive.
« C'est juste que Kookie et Tae, ils disent que tu écris de la musique et qu'on pourrait bien s'accorder parce que moi je la danse. Tu danses aussi ? »
« Danser, mais c'est pour les filles ça non, t'es pas une fille à ce que je sache ? »
« Hm, mais c'est quoi le problème, si j'aime danser ? »
« On va te juger, on va penser que t'es...Enfin que t'es un... »
« Un pédé ? » avait-il dit, en haussant un sourcil, amusé.
« Ben oui. » lui avais-je finalement dit en le toisant de bas en haut.
« Mais Kookie et Tae, ils dansent aussi et personne ne les traites de pédé. »
« Parce qu'eux ils font du hip hop, c'est pas pareil. »
« Hmmm, moi je fais du classique. »
« Je sais. » répondis-je un peu trop vite à mon goût.
Je l'avais souvent regardé danser lorsque je m'entraînais sur mon piano, car ma salle donnait sur les baies vitrées de sa salle de danse. Je m'étais souvent laissé emporter par la grâce du jeune garçon et cela m'avait inspiré dans l'écriture de nombreuses de mes compositions. Mais ça je ne pouvais pas lui dire, j'étais bien trop fier, et puis c'était mal de regarder un garçon comme ça, non ?
« Et pour toi, je suis un pédé parce que je fais de la danse classique. »
« Bon, pourquoi tu viens m'ennuyer, j'suis occupé là. » j'avais pas envie de rentrer dans ce genre de débat.
« Réponds à ma question, c'est quoi le problème si j'aime les garçons, hein ? »
Mais pourquoi il venait me parler et me poser ce genre de question, qu'est-ce qu'il attendait?
« Ben c'est ton problème, mais... »
« Mais quoi ? » me dit-il en me regardant intensément, ce qui me déstabilisa un peu.
« Jimin, on est pas des potes et j'en cherche pas, alors va rejoindre ton petit Taehyung et lâche-moi. »
« C'est vrai tu sais, j'aime les garçons, mais moi au moins, je m'assume. »
« Pourquoi tu viens me dire ça à moi, j'men fous en fait. »
« Parce que je sais que tu souffres tout au fond de toi, j'ai bien vu comment tes parents te traitent, et je sais que toi t'es un garçon sensible, comme moi. »
« Ah ouais, et t'as vu ça en deux mois, du haut de tes neuf ans. »
« Ben ouais, j'suis un garçon mature moi ! Et en plus je sais que tu me regardes danser quand tu es dans ta salle de piano. » finit-il par me dire en s'approchant de mon oreille.
« Non mais t'as rêvé, écoute, j'suis ravis pour toi si t'assume à ton âge d'aimer les garçons, mais me fou pas dans le même sac que toi, j'aime pas les garçons et je t'aime pas toi non plus, alors sois gentil, et va jouer ailleurs. Ça te va ça comme sensibilité ? »
Jimin m'avait regardé avec un regard si triste que ça m'avait touché au plus profond de moi-même. J'avais vraiment été méchant sur ce coup-là, mais il me faisait flipper et je n'arrivais pas à comprendre pourquoi. J'avais remis mon oreillette et l'avais ignoré.
Il était resté à côté de moi sans rien dire quelques minutes, puis du coin de l'œil, je l'avais vue essuyer quelques larmes, pour soudain s'enfuir et se jeter dans les bras de Taehyung, qui m'avait regardé avec une telle haine, que j'avais sus à ce moment-là que jamais nous ne serions de vrais amis. Peu importe, lui aussi il me faisait flipper de toute façon.
Au collège, on faisait partie du même groupe, mais on ne s'était plus jamais adressé la parole depuis cette fameuse journée. Je ne l'avais plus jamais regardé non plus à travers la baie vitrée de sa salle de piano, de peur qu'il me surprenne encore, et c'était un véritable enfer de l'ignorer.
En grandissant, Jimin avait totalement affirmé sa sexualité et personne ne semblait s'en soucier dans le groupe. D'ailleurs, certains rapports amicaux me semblaient un peu ambiguë parfois, entre certains de mes amis. Jungkook et Taehyung étaient tout particulièrement proches et il m'arrivait en tant que grand silencieux mais grand observateur, de tomber sur leurs regards, ou encore sur des gestes, un peu déplacés qu'ils pouvaient avoir parfois l'un envers l'autre. Mais qui étais-je pour juger quoi que ce soit, je ne connaissais rien à l'amour, ni vraiment à l'amitié d'ailleurs.
Finalement, l'amour je ne la connaissais qu'au travers des coups de mon père, ou avec les filles avec qui j'avais des relations sexuelles. Car oui, j'avais connu assez vite le plaisir de la chair, et à seulement quatorze ans, j'avais déjà eu trois partenaires. Mon côté froid et mystérieux était finalement une véritable arme et je savais en jouer. Je n'avais jamais à faire le premier pas, elles venaient à moi, je faisais mon affaire, n'y prenait que quelques secondes de plaisir et retournais à mes compositions.
Les dramas c'était vraiment bidon, cette sensation dans le bas du ventre, ce cœur qui s'emballe, c'était une vraie fumisterie. Parce que moi je n'avais jamais rien ressenti de tout ça, pour aucune des filles avec qui j'étais sorti.
Non, je n'avais jamais rien ressenti de tout cela, avant cette représentation où je m'étais laissé embarqué avec mes amis. Jimin y dansait, il était le personnage principal de ce gala et tout le groupe était venu le soutenir. Je ne comprenais pas pourquoi je devais y assister, mais on m'avait fait comprendre qu' en tant qu'ami c'était mon devoir de le soutenir.
Jimin n'était pas mon ami, il était l'ami des autres, mais pas le mien.
Je le supportais juste, je ne lui parlais pas, il ne me parlait pas. Il avait toujours ses regards sur moi, que je ne comprenais pas et que finalement je ne voulais pas comprendre. Il me perturbait, il n'était pas comme les autres, il était trop sensible, trop...Trop proche des garçons.
Il était gay, merde.
Le théâtre était magnifique et tout comme des adolescents de bonne famille, nous avions fait un effort sur nos tenues. J'avais même invité ma copine du moment, elle avait deux ans de plus que moi et j'étais plutôt fier d'avoir réussi à l'emballer. J'étais pressé que le spectacle finisse, car nous devions terminer la soirée chez Jackson pour y fêter mon anniversaire, mais surtout j'étais pressé de passer enfin à la vitesse supérieure avec cette fille que je reluquais depuis un certain temps. C'était ça mon cadeau d'anniversaire, merci Jungkook, qui avait tout fait pour nous rapprocher. Contrairement à moi, il était particulièrement extraverti et sa belle gueule d'ange, du haut de ses quatorze ans, lui donnait accès à toutes les jolies filles. Il l'avait clairement dragué pour moi, et même si j'étais son aîné de deux ans, j'étais déjà à la traîne face à son tableau de chasse, un vrai lapin ce gars-là.
Enfin, il était vingt heures et nous attendions que le rideau se lève. Nous avions des places de choix, grâce à Taemin, dont la mère était la responsable de l'école de danse où ils pratiquaient et dont Jimin était apparemment la vedette. Celui-là non plus n'était pas très clair dans son orientation sexuelle, mais, il affichait clairement son attirance pour Jungkook et s'en était presque gênant parfois.
Qui aurait pu prédire que quelques mois plus tard, tout allait partir en vrille.
Nous étions tous si heureux, enfin presque, parce que moi, c'était autre chose.
J'étais le seul dans le groupe à ne pas prendre de cours de danse, bien que j'y sois obligé certaines fois lors de nos séances de sport. J'avais du mal avec mon corps, je le trouvais trop chétif, pas assez musclé, malgré mes séances de sport intensives avec les garçons. J'avais toujours eu du mal à comprendre ce que les filles pouvaient me trouver.
Namjoon disait que c'était ce côté intouchable et désintéressé qui les attirait, et c'est vrai que je n'avais pas de problème à trouver une partenaire pour satisfaire mes pulsions. Le souci c'était que quand j'avais consommé, j'avais vraiment du mal à m'attacher et d'ailleurs je ne faisais aucun effort pour qu'elles restent, parce qu'aucune d'elles n'avait encore jamais touché mon cœur.
La musique se fit enfin entendre et le rideau se leva laissant apparaître un décor époustouflant. Ce soir on jouait Roméo et Juliette, et Jimin était Roméo. C'était assez perturbant pour moi de le voir incarner ce personnage puisque qu'il était gay comme un "phoque" et le clamait haut et fort depuis plus de sept ans. Il allait vraiment faire tâche dans ce rôle, c'était sûr, vivement que ce spectacle passe vite.
Et il est arrivé sur scène, vêtu entièrement de blanc, tel un ange, à la grâce sans pareil, embarquant toute la salle dans son rôle. Même mes amis à côté de moi étaient subjugués par tant de grâce, je le voyais bien dans leurs yeux et leurs expressions, ils étaient tous bouche bée. S'en était presque gênant et je senti une once de jalousie à leur encontre, sentiment étrange.
Oui, Jimin était réellement magnifique à ce moment-là, avec son corps si musclé et si mince à la fois, avec cette sensualité qui n'appartenait qu'à lui, avec son sourire, si incroyablement charmant et enivrant quand il regardait sa partenaire que même elle, je le voyait bien était sous le charme, n'attendant que ses bras pour la combler. Il avait cette double personnalité, qui s'était affirmée en grandissant et aujourd'hui du haut de ses quinze ans, si féminin et si masculin en même temps, il était juste incroyablement beau.
Et en cet instant même, chacun d'entre nous n'avait qu'un désir, être son Roméo ou sa Juliette.
C'est alors que ma gorge se serra, que mon cœur se mit à battre la chamade, que mon bas ventre se contracta, comme si des millions de papillons s'y battaient, puis se fut à mon entre jambe de réagir violemment.
Park Jimin, qu'est-ce que tu m'avais fait depuis tant d'années et qu'est-ce que tu me faisais là maintenant ? Je te détestais de me faire ça, toi, le garçon fragile, à moi, le garçon si froid et si fort.
Les dramas, c'était pas du bidon finalement, toutes ces choses dont ils nous faisaient l'apologie existaient bien. Oui, je pouvais le ressentir à présent, c'était donc ça tomber sous le charme, c'était ça l'amour ? Mais le pire dans tout ça, c'était que je le ressentais pour la première fois, ici dans cette salle de gala et c'était pour un Homme.
Par réflexe, mais aussi par gêne, je me pliais légèrement sur moi-même, m'enfonçant bien sur mon siège, pour cacher la bosse qui s'était formée sous mon pantalon et qui me faisait un mal de chien. Mais heureusement pour moi, personne ne sembla y faire attention, bien trop sous le charme de ce sale gamin sur scène.
Je commençais à sentir la chaleur m'envahir, et mon costume scellait mon corps comme dans un étau, c'était horrible. Je transpirais à grosses goûtes, et maintenant ma respiration commençait à s'emballer ?
J'avais l'impression de manquer d'air.
— Ça va ? Me dit doucement, celle qui allait théoriquement finir dans mon lit ce soir, me posant la main sur mon bras, me regardant avec des yeux grands ouverts, un peu étonnée par ma position.
Je la regardais, paniquée par la possibilité qu'elle puisse comprendre la raison de ma réaction, mais je ne pus rien lui répondre, tant ma gorge était nouée. Alors pris d'une grande angoisse, je me levais, sous le regard interloqué de mes amis, et les remontrances des spectateurs qui se trouvaient derrière moi.
Je détestais attirer l'attention sur moi, mais s'en était trop, je devais absolument sortir d'ici, j'étouffais, j'allais tomber, c'était sûr.
Je me frayais un passage obligeant toute la rangée à se lever pour me laisser passer, ce qui attira les regards des deux danseurs qui étaient sur scène. C'est en arrivant au bout de cette rangée, que mon regard tomba dans celui de Jimin. Cela ne dura que quelques secondes, mais c'était déjà trop. Je tournais la tête, pour avancer et courir jusqu'à la porte de sortie, en m'écroulant sur la poignée, pour l'ouvrir et sortir.
Je refermais la porte derrière moi et me plaquais contre le mur, tout en dégageant le nœud de ma cravate qui m'étouffait, pour reprendre mes esprits.
J'essayais, en vain, de calmer ma respiration et les battements de mon cœur, une main sur ce dernier. Il n'avait jamais battu aussi fort, tant est si bien que j'avais l'impression qu'il allait sortir de ma cage thoracique.
— Monsieur, vous avez un souci, ça ne va pas ? Me demanda un agent de sécurité qui passait dans les couloirs pour faire ses contrôles.
Je le regardais, sans le voir véritablement tant ma vision était trouble et je me mis à courir, dévalant les escaliers quatre à quatre, manquant presque de m'étaler à chaque pas, et sortant une bonne fois pour toute, pour me retrouver dans la rue, devant le théâtre.
Je m'arrêtais, tel un zombi. J'étais perdu, je ne savais plus quoi faire, tout dans ma tête se mélangeait. Que venait-il de m'arriver ? Qu'est-ce que je venais de ressentir ? Un homme, je venais d'avoir du désir pour un homme. Non, c'était pas possible, mon être ne pouvait pas me faire ça, pas à moi, Min Yoongi, ça non.
— Yoongi ! Hurla une voix en haut des escaliers.
Je me tournais, me relevant légèrement pour lui faire face, mais il était déjà à côté de moi.
— Eh mec, t'as un souci ? Me dit Jungkook, en posant sa main sur mon épaule.
— Je vais rentrer j'suis pas bien, j'ai dû bouffer un truc qui m'a retourné l'estomac.
— Mais Hyung, après on devait aller fêter ton anniversaire ? Me dit-il, déçu.
— Je sais mais j'suis vraiment mal là.
— Et Mig-Ha, ton plan cul ?
— Dis-lui, que...Que t'as cas t'en charger mec.
— J'pense qu'elle attend autre chose qu'un bisou et des attouchements non ? J'te rappelle que j'suis pas encore allé plus loin que ça avec une fille, même si tout le monde pense le contraire, avait-il fini par me dire, un peu gêné.
— Ben fais-toi là, t'auras ton expérience et puis de toute façon, j'crois que c'est de toi qu'elle a envie.
— J'ai quelqu'un d'autre en tête pour ma première, genre, avec plus d'expérience, mais...
— Jungkook, j'suis vraiment pas bien là, faut que je rentre, dit aux autres que...Dit c'que tu veux, désolé mon pote.
Et je le laissais là, s'en même un dernier regard.
J'étais resté enfermé plus d'une semaine dans ma chambre, mentant à mes parents sur mon état de santé en passant le thermomètre sous la lampe halogène avant chacune de leur visite dans ma chambre, cherchant à comprendre pourquoi mon corps, mon cœur, ma tête avait ressenti ça, mais rien, n'en était ressorti, si ce n'était de l'aversion et du dégoût pour moi-même. Mais je sais aujourd'hui que c'était bien l'amour qui m'avait frappé ce jour-là, comme ce tout premier jour où tu avais du haut de tes huit ans posés ton magnifique regard sur moi, Park Jimin.
Après cette semaine de réflexion sur moi-même qui avait eu pour seule et unique conclusion : que Park Jimin était un être néfaste à mon état psychologique, je m'étais à nouveau renfermé sur moi-même.
Quelques semaines plus tard, j'étais persuadé que Dieu avait enfin écouté mes prières, quand Jungkook et Taehyung s'étaient éloignés de manière brutale. J'avais bien vue que mon ami n'allait pas bien, qu'il regardait toujours Taehyung du coin de l'œil, quand il pensait qu'on ne le voyait pas, mais égoïstement, je ne m'en étais pas inquiété, ni Jin, Minho ou encore Namjoon d'ailleurs, nous avions naturellement suivi le camp de Jungkook et nous n'avions plus fréquenté ou encore approché Hoseok, Taehyung, Taemin ou Jimin.
Plus jusqu'à cette terrible nuit, où tout avait dérapé et où Jungkook nous avait été arraché, envoyé aux Etats-Unis, pendant plus de trois ans. J'avais perdu un ami précieux, une personne qui malgré ses airs de garçon fort et sûr de lui, était tout aussi torturé que moi, tout aussi seul et brimé par le nom et la condition de sa famille. Un garçon, qui comme moi cachait tout au fond de lui, un secret qu'il ne s'était jamais avoué à lui-même. Je l'avais toujours ressenti, mais je n'avais jamais osé lui en parler.
Nous étions des hommes, et les hommes ne peuvent pas avouer leurs faiblesses, même à un ami très cher.
Jamais.
Alors, pendant ces trois années, j'avais réussi, malgré le fait que je le croise fréquemment dans les nombreux pubs, boîtes de nuit ou encore à l'Université, à contrôler mon cœur.
J'accumulais les conquêtes d'un soir, cherchant à chaque nouvelle rencontre, à retrouver ce frisson, ces papillons qui étaient venus m'envahir cette fameuse soirée de gala. Mais rien, aucune émotion, si ce n'était ce mini orgasme qui mécaniquement s'emparait de moi quand je faisais mon affaire. Vulgairement parlant, à part vider mes couilles, il ne se passait rien. Je n'étais pas normal, clairement j'avais un problème. J'aimais pourtant les femmes, leurs paires de nichons, leurs cuisses entre mes reins, mais alors pourquoi je ne ressentais rien ?
J'en étais sûr, je n'aimais pas les hommes, aucun d'eux ne me faisait de l'effet.
Aucun d'eux sauf...
Je le voyais bien, de son côté, lui aussi avait une vie sexuelle assez active. On parlait sur son dos dans les couloirs lorsqu'il passait ou encore dans les soirées, disant de lui qu'il était le coup du siècle, la pute de service. Je ne voulais pas l'entendre, bien que cela me brisait le cœur, alors je passais mon chemin, me disant qu'après tout, cette réputation, il l'avait bien cherché.
Oui Park Jimin, tu méritais cette horrible réputation et je te détestais encore plus pour ça, pour te donner à tous ces hommes.
Mais mon cœur s'était emballé à nouveau ce fameux soir où je m'étais retrouvé avec lui et son mec du moment, en l'occurrence une de mes connaissances, dans cet ascenseur.
J'avais cru mourir quand Jackson l'avait plaqué contre lui pour s'emparer vulgairement de son cou et ma main s'était libérée de celle de la fille qui m'accompagnait comme par réflexe. Elle avait voulu en faire autant, mais je m'étais reculé, cognant légèrement l'épaule de Jackson, qui m'avait fait un petit sourire, comme pour me dire que ce n'était rien.
J'avais l'impression que cet ascenseur n'avais jamais été aussi long, j'étouffais, je voulais sortir, parce que putain, il allait se faire baiser dans une putain de chambre non loin de la mienne.
Je tournais légèrement la tête et tombais dans son regard et je n'avais pas pu le lâcher jusqu'à qu'il sorte de l'ascenseur. A ce moment-là, j'avais eu l'impression qu'il avait voulu me faire comprendre quelque chose, parce lui aussi avait soutenu mon regard, comme jamais il ne l'avait fait auparavant. J'avais presque pu y voir quelques larmes remplir ses yeux, mais j'avais dû rêver.
Arrivé dans la chambre, je n'avais pas pu toucher cette fille, même lorsqu'elle était descendue entre mes jambes. Alors je l'avais légèrement repoussé, prétextant aller chercher un préservatif, et j'en profitais pour envoyer un SMS à Namjoon, pour qu'il me téléphone et raconte un bobard pour que je la plante. C'était un code entre nous et je savais qu'il allait immédiatement réagir, quelque soit l'heure, le lieu ou encore la position dans laquelle il était. Il avait joué le jeu, il était chez lui.
Alors, au moment où elle commençait à baisser mon caleçon, le téléphone se mit à sonner et je le mettais en haut-parleur, pour qu'elle écoute et comprenne la situation d'urgence.
Je l'avais regardé, lui faisant comprendre que je devais partir, elle m'avait insultée de tous les noms, mais j'en avais rien à foutre, j'avais le cœur en vrac et je ne pouvais pas rester dans cet hôtel, alors que lui prenait son pied à quelques portes de moi.
Park Jimin, pourquoi tu me faisais ça...
J'étais allé chez Namjoon, déjà bien allumé par la bouteille de whisky que j'avais acheté et bu en route. Il m'avait ouvert la porte, et j'étais entré sans même le saluer, passant devant lui, puis marchant jusqu'au bar où je récupérais une bouteille d'alcool, me dirigeant sur la terrasse où je m'asseyais par terre au bord de la piscine, avalant cul sec le précieux liquide qui allait me faire oublier ce que je ressentais. Il était venu me rejoindre, s'était assis à côté de moi, posant sa main sur mon épaule et avait attendu. Ça m'avait fait un bien fou de le sentir près de moi, mais je n'avais pas pu décrocher un mot, puis je l'avais lui aussi planté, complètement bourré, pour finir la nuit dans un coin paumé dans ma voiture, en pleurant comme un enfant.
J'étais si lamentable, je le détestais tellement d'être ce qu'il était, de me réduire à ça.
Quelques semaines plus tard, Jungkook était revenu, et notre groupe s'était à nouveau réuni, sa simple présence m'avait redonné le goût de vivre. Il était revenu changé, plus mature et nous nous étions rapprochés plus que jamais.
La seule chose qui n'avait pas changé chez lui, c'était le regard qu'il portait et que je connaissais bien, sur une personne bien particulière, sur une personne qui avait fait partie de sa vie depuis sa tendre enfance. Mais je n'osais pas aborder le sujet avec lui, j'étais bien trop gêné, parce que même si c'était mon ami, il était ce playboy aux plans cul incroyable, celui qui faisait craquer toutes les filles sans même faire quoi que ce soit, juste en respirant. Alors si je me trompais, que penserait-il de moi ? Il me rejetterait sûrement pour avoir pensé ça de lui.
Et puis il y avait eu cette soirée de pré-rentrée que Jackson avait organisée chez lui.
J'avais d'abord refusé d'y aller, car je savais que Jimin y serait, sa relation avec ce dernier était devenue sérieuse. Mais mes amis avaient insisté et après tout, j'avais besoin d'être avec eux.
J'aurai dû me douter que nous allions être proche à cette soirée, ou tout du moins qu'il ne serait pas loin. En effet Hoseok s'était à nouveau rapproché de notre groupe, depuis qu'il avait intégré notre rapline à Nam et moi. Ce mec avait un talent fou pour rapper et pour chanter, et je lui avais demandé de nous rejoindre pour former un trio.
Au départ il avait été un peu étonné, puis quand il avait compris que j'étais sérieux, il était venu au studio, avait écouté ce que nous avions écrit avec Nam, et avait accepté notre offre. Depuis, pas une semaine ne se passait sans que nous nous voyions pour enregistrer au studio. Et bien évidement certaine fois, il venait accompagner de son démon Park Jimin, qui après quelques heures d'écoute allait rejoindre comme un toutou son ombre de Kim Taehyung, qui pour mon plus grand désespoir, travaillait comme assistant dans ce studio, m'obligeant à le supplier certaines fois pour avoir une salle à moi tout seul.
Je te détestais tellement toi aussi Kim Taehyung et je ne comprenais pas pourquoi mon meilleur ami te regardait toujours comme ça.
J'avais vraiment une vie de merde parfois.
Donc pour revenir à cette fameuse soirée, nous étions arrivés à notre table qui avait été réservée et qui malgré le petit chevalet était occupé par qui ? Je vous le donne en mille, Kim Taehyung, déjà bien allumé et Park Jimin, apparemment un peu perturbé.
Il s'était levé en nous voyant arriver et mon cœur avait loupé un battement.
Il était juste magnifique. Il avait changé sa couleur de cheveux et ce blond lui allait à tomber par terre. Il portait une tenue tout aussi blanche et ample qui sublimait son corps au moindre de ses mouvements. Y'avait pas à dire, ce mec avait une grâce comme pas permis. Et je l'avais bien vu, je n'étais pas le seul à le penser, j'avais pu voir dans le regard des gens qui nous entouraient, garçons comme filles, qu'ils n'étaient pas indifférents à son charme. Même mes amis l'avaient regardé avec cette envie, déclenchant une petite once de jalousie chez moi.
Taehyung s'était levé à son tour, vacillant légèrement, très certainement à cause de l'alcool, nous provoquant avec son air hautain.
A cet instant-là, oui je pouvais dire, ce n'était apparemment pas un secret, il n'y avait qu'à jeter un œil aux gens autour de nous, qui les mataient, Taehyung et Jimin, avaient la gueule et le cul le plus sexy de ce foutu pays et je n'étais pas le seul à le penser.
Je m'étais un peu mis à l'écart, restant vers Jungkook, qui je le sentais n'étais pas tout à fait à l'aise non plus. Pourtant, il ne lui suffit que de quelques verres pour se lâcher sur la piste avec Jimin, retrouvant avec lui cette vieille complicité qu'ils avaient d'antan. Il s'étaient même retrouvés à moitié nu, créant une véritable excitation sur la piste. C'était franchement désespérant, et le pire, c'était que Taehyung, même avec quelques verres dans le nez, m'avait grillé.
Je t'avais bien grillé toi aussi Kim Taehyung...Mais qu'est-ce qui nous arrivait à tous? Quels genres de liens nous rapprochaient ?
La soirée avait continué, j'avais arrêté de boire, mais pas mes amis, ni nos deux compères, qui s'étaient lancé dans un véritable spectacle à la limite du vulgaire devant Jungkook et moi. Et si j'avais réussi à rester de marbre, bien que mon corps brûlait à l'intérieur, Jungkook lui, je l'avais senti en le voyant suivre Taehyung qui s'était laissé embarqué par une jolie fille vers les toilettes, avait bien décidé à passer à l'action. Mais ça j'étais bien sûr le seul à m'en être rendu compte, ce qui confirmais bien mes doutes, enfin je crois.
Jimin avait pris la fuite, pendant que je suivais des yeux mon ami, et j'eu juste le temps de le voir emprunter un chemin à l'écart de la foule, manquant de s'écrouler à chaque pas tant il avait bu.
Mais qu'est-ce que tu faisais Park Jimin, pourquoi étais-tu si inconscient des risques que tu prenais à partir seul, alors que ces garçons bavaient sur toi ? Et toi Jackson, où étais-tu pour laisser ton mec dans cette situation ?
Je m'empressais de le suivre quand j'aperçus trois garçons au regard mal intentionné le suivre et c'est là que tout avait dérapé. Je l'avais très certainement sauvé d'un viol collectif et après ça j'avais voulu m'éloigner de lui, parce que rester seul avec lui n'était pas une option.
Il m'avait provoqué, il m'avait touché et je l'avais sauvagement embrassé. Ça avait été si bon, si incroyable de goûter à ses lèvres. J'en avais tellement rêvé, depuis treize ans. Oui, il m'avait fallu treize ans pour toucher au fruit défendu.
Tout avait alors été très vite.
Je ne pouvais pas le laisser seul ici, il était beaucoup trop vulnérable, et puis je n'avais pas envie de le quitter, pas maintenant. Alors je l'avais emmené dans cet hôtel, sans aucune autre arrière pensée si ce n'était celle de le protéger et de le garder auprès de moi quelques heures, juste quelques heures, rien de plus.
Arrivée dans cette chambre, j'avais presque regretté de l'avoir emmené ici. Nous avons eu du mal à nous regarder, il y avait une telle gêne. Puis il avait été malade, l'alcool qu'il avait ingurgité soulevant son estomac. Je l'avais laissé se mettre à l'aise, profiter de la salle de bain pour se nettoyer. Puis il était sorti, m'avait déposé un baiser, auquel je n'avais pas répondu, mais que je n'avais pas repoussé. Parce que si j'avais écouté la petite voix qui sommeillait en moi, je l'aurai pris sur le champ. Mais Jimin était précieux, il méritait autre chose qu'un Yoongi froid et frustré, qui l'avait toujours repoussé pour ce qu'il était. J'en avais presque honte de lui avoir fait autant mal toutes ces années. Me revenais alors cette terrible phrase que je lui avais jeté en pleine face alors que nous n'avions que huit et neuf ans et qui lui avait fait venir des larmes.
Il s'était endormi, j'avais à mon tour emprunter la salle de bain, remettant mes habits qui puaient la cigarette, mais je ne me voyais pas enfiler un peignoir. J'étais revenu sur le canapé, parcourant mes notifications, écrivant quelques paroles qui m'étaient venu à l'esprit en le regardant dormir. Puis la fatigue avait eu raison de moi et je m'étais allongé sur le lit à côté de lui, le regardant longuement avant de m'endormir, n'osant pas le toucher.
A mon réveil, je tombais dans son magnifique regard, j'avais l'impression d'être dans un rêve. Puis tout s'enchaina très vite, et pour la première fois de ma vie, j'avais fait l'amour avec un grand A, à quelqu'un et ce quelqu'un je l'aimais au plus profond de moi.
C'était comme si je le faisais pour la première fois, ce qui n'était pas complètement faux parce que c'était la première fois avec un homme. Je n'avais jamais autant aimé les préliminaires, je n'avais jamais autant été à l'aise avec mon corps, avec ma nudité, parce qu'à travers ses yeux, je m'étais senti beau, désirable, comme je ne l'avais jamais été.
Tout avait été si fort, si puissant, si...Je n'avais même pas les mots pour le dire.
Nous avions fait l'amour non-stop, dans toutes les pièces de la suite, dans chaque parcelle de la chambre, buvant et mangeant en même temps, ne quittant nos étreintes que pour nous soulager. Jamais je n'avais connu pareil désir.
Il était devenu ma drogue et je scannais chaque partie de son corps pour ne jamais l'oublier.
Nous étions restés enfermé une journée et une nuit entière et je ne m'imaginais plus pouvoir vivre sans lui. Il ressentait la même chose, je l'avais bien senti et il m'avait même dit qu'il m'aimait à plusieurs reprises, pendant ses nombreux orgasmes.
Nous avions fini par nous endormir nos corps entremêlés, et nos désirs à peine assouvis. Jimin ne tenait plus sur ses jambes et j'avais mal pour lui, de le voir plier en deux à cause de nos ébats. Mais il m'avait rassuré, me disant que c'était normal, et que ce n'était pas si douloureux.
J'avais enfin trouver l'amour de ma vie et j'étais prêt à l'assumer devant la terre entière, devant ma famille, qu'elle l'accepte ou pas. C'est sur cette belle idée que je m'étais endormi dans ses bras.
Aussi, à mon réveil de l'antre du paradis, ce fut un véritable enfer quand je prenais conscience qu'il était parti.
Je m'écroulais contre le bureau, totalement anéanti, quand un petit morceau de serviette vint s'échouer sur mon corps. Il s'était enfui, mais il m'avait écrit, il me rejetait, lui aussi, alors que j'avais enfin accepté de l'aimer. Il m'avait utilisé, abusé de moi, comment pouvais-je le voir autrement ?
Après avoir pleuré tout mon désespoir, je remettais mon masque, celui-là même que j'avais décidé de tomber quelques heures plus tôt alors que j'étais dans ses bras. Je me rhabillais, et retournais chez moi, ignorant les remontrances de mes parents et m'enfermais dans la salle de bain, où je nettoyais chaque parcelle de mon corps pour faire disparaître toutes traces de lui sur moi. Pour finir, je récupérais la bouteille de teinture et décolorais mes cheveux en noir, ma couleur naturelle, pour abandonner à tout jamais le Yoongi qui s'était donné à lui, celui-là, je ne voulais plus jamais le voir, jamais.
Enfin vidé de toute émotion, et guidé par une force que je ne me connaissais pas, je m'écroulais sur le petit tabouret, pour me retrouver devant la seule et désormais unique chose qui ne m'avait jamais trahie, mon piano.
Puis, inconsciemment, je laissais mes mains parcourir les touches, fermant les yeux et jouant quelques notes qui venaient soudainement de se créer dans mon esprit, ainsi que quelques mots qui se rattachait à mes pensées à cet instant, ce serait la chanson du siècle j'en étais sûr, parce que c'était toute ma vie.
Fake love.
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