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Savoir ancien


Aucune lumière ne venait percer l'obscurité de la bibliothèque. Ce qui est normal, songea Cendre, la lumière du jour aurait abîmé les ouvrages.

Soudain, une autre lueur apparue, les faisant tous les deux sursauter.

C'était son anneau.

-Qu'est-ce que c'est ? s'interrogea le roi en rapprochant son visage de la main de Cendre, qu'il tenait devant lui, stupéfait.

-C'est un anneau qui date du Temps des Splendeurs, s'expliqua le jeune homme. Je ne savais pas qu'il avait cet effet-là. Je me demande comment ça marche... Ajouta-t-il, soudain songeur.

-Je peux l'essayer ? Demanda Alexandre, curieux.

Qui que soit ce Cendre, il devait être somptueusement riche, pour posséder de tels artefacts. Pourquoi n'avait-il jamais entendu parler de lui ?

-Je crains que ça ne t'aille pas, s'excusa l'intéressé en lui tendant tout de même l'anneau, qui brillait encore. Il s'est réglé à mon doigt.

-En effet, constata avec stupeur le roi en lui rendant le bijou.

Pourtant ses doigts devaient faire sensiblement la même taille que ceux du jeune homme. Cet anneau pouvait-il reconnaître son propriétaire ? Ça semblait complètement impossible, mais si l'artefact datait réellement du Temps des Splendeurs...

-Ah ! s'exclama Cendre en mettant la main sur un levier.

À la grande stupéfaction du roi, il y eut un grésillement, et une lumière crue jaillit du plafond. Elle clignota un instant, répandant dans la pièce une odeur de poussière brûlée, avant de se stabiliser. L'anneau cessa de briller.

-Ça doit être un matériel capable de retenir la lumière et de la restituer dans le noir, commenta Cendre d'un ton docte.

-C'est possible ?

-Bien sûr, répondit distraitement l'inventeur. C'est une propriété naturelle que possèdent certains champignons...

Sa voix mourut d'elle-même.

Il était entouré de livres.

Il n'avait jamais vu d'endroit plus beau sur terre.

Attendrit malgré lui par l'émerveillement de son visage, Alexandre regarda ce grand enfant se jeter sur la première étagère venue pour caresser amoureusement les tranches des livres, et respirer l'odeur du vieux papier.

Avec un frisson, le roi imagina que les doigts qui courraient sensuellement sur le cuir passé touchait sa peau... Il se reprit brusquement, pris d'une bouffée de chaleur.

-Principes de la mécanique des machines ! s'exclama Cendre en totale adoration avant de sortir du rayon un énorme bouquin.

Il le porta sans effort sur une table couverte de plusieurs centimètres de poussière – après tout, les travaux ingrats qu'ils accomplissaient à longueurs de journées lui faisait au moins les muscles – et déposa son trésor, sans prendre garde à la vague de poussière ainsi soulevé.

Tout émoustillé par sa découverte, il ouvrit le livre au milieu et lut une phrase au hasard.

-Attends, attends, intervint Alexandre. Est-ce que tu essaies de me faire croire que tu sais lire ça !?

-Bein... Oui. Tu ne sais pas lire ?

Cendre se souvint avec un demi sourire comment il avait apprit à lire en cachette, en assistant par des portes dérobés aux cours donnés aux sœurs Trémaine. Si leurs professeurs, à cette époque, avaient su qu'ils donnaient aussi cour à un petit génie caché dans le mur, ils n'auraient sûrement pas été autant à essayer de se suicider.

-Si, si, répondit le roi, toute la cour – à peu près – sait lire et écrire. L'élyen moderne. Pas la langue archaïque du Temps des Splendeurs.

-Oh, s'exclama Cendre, comprenant enfin le problème. Ce n'est pas très compliqué. Il suffit d'étudier le schéma de la langue, sa grammaire, sa construction si tu préfères, puis de faire des hypothèses sur son évolution, et comparer avec des ouvrages venant de différentes époques.

-Il suffit d'étudier le schéma de la langue ? Répéta Alexandre, stupéfait.

-Ben... Oui. Vous avez bien des linguistes, à la cour.

-Des linguistes ?

-Ceux qui étudient les langues.

-Non. Plus personne ne sait lire ces bouquins. Personne.

Ce fut au tour de Cendre de lui jeter un regard stupéfait. Il savait que beaucoup de savoir s'étaient perdu, mais il s'était toujours imaginé qu'il restait un endroit, dans le royaume, où quelques personnes transmettaient encore un peu de science et de connaissance. Ou du moins, s'y intéressaient.

Savoir qu'il était apparemment la dernière personne du royaume a être capable de lire un livre en ancien élyen le déprima terriblement. Dans quel obscurantisme l'humanité était-elle tombée ? Jusqu'où continuerait la régression ?

-Ça ne va pas ? Demanda Alexandre en hésitant à poser une main sur son épaule.

-Je pensais simplement... Murmura Cendre.

-Viens, déclara Alexandre en lui attrapant de nouveau le poignet. Retournons à la lumière.

-Mais les livres...

-Tu pourras revenir quand tu voudras. Au contraire, tu devras revenir. Je parlerai de toi au roi.

Troublé par le contact de sa peau contre la sienne et l'admiration du regard posé sur lui, Cendre cessa de penser, oubliant momentanément qu'il ne pourrait jamais revenir, après cette soirée.

-J'ai envie de danser... murmura soudain le roi en s'arrêtant.

Ils étaient très proches à présent, caché dans l'ombre d'une statue.

Le cœur de Cendre se mit à battre un peu plus fort.

-Je n'ai jamais dansé, répondit le jeune homme à son immense regret.

Jamais dans sa vie il n'avait eu plus envie de savoir quelque chose.

-Ce n'est pas grave, répondit doucement le roi en retenant sa respiration.

IL N'A PAS DIT NON ! IL N'A PAS DIT NON !

-Tu n'auras qu'à suivre mes pas, ajouta-t-il le plus calmement possible.

Cendre déglutit. La main d'Alexandre glissa de son poignet à sa paume. Leurs doigts se soudèrent naturellement, sans leur demander leur avis.

Ils n'étaient plus très loin de la salle de bal, à présent. La musique, cessa.

Ils arrivaient à la fin d'une danse.

Sans songer un seul instant à toutes les personnes présentes dans la salle, sans accorder une seule pensée à tous les problèmes qui lui rongeaient le cœur, le roi attira vers la lumière l'incroyable inconnu qui lui tenait la main.

Comme il aurait aimé pouvoir lire ces yeux bleus, et connaître le secret de son âme ! Comme il aurait aimé comprendre la tristesse, derrière l'exubérance de ses gestes, et les mystères de son histoire ! Pourquoi ses mains, sous les siennes, étaient si rugueuses et couturés de cicatrices s'il était riche ? Qui était-il ? D'où venait-il ? Comment connaissait-il toutes ces choses-là ? Comment faisait-il pour être aussi beau, aussi gracile et léger dans chacun de ses gestes ?

Cendre le suivit docilement, l'esprit perturbé par les mêmes sentiments. Il voulait comprendre ce jeune homme aux cheveux couleur de blés, il voulait connaître le pourquoi de la lassitude qu'il lisait dans son regard, et il voulait le consoler, le rassurer, lui dire que son malheur, quel qu'il soit, passerait... Il voulait...

Et soudain, ils étaient en pleine lumière.

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