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Retrouvailles

~ Une semaine plus tard ~

Il était bien. Il n'avait pas froid. Pas faim. Pas mal. Ou presque. Quelque chose de chaud et de léger courrait sur sa peau. Un rayon de soleil.

Alexandre ouvrit les yeux, doucement, à moitié aveuglé par la lumière du matin.

Il faisait beau. Et il était dans sa chambre. Au château.

-Sir ! s'exclama une voix familière.

Élis ? Cette pensée planta un pique de douleur dans son cœur. Ce n'était pas Élis. Ça ne pouvait pas être Élis. C'était Keith.

La mémoire lui revint soudain, par vagues douloureuses. La sérénité du matin était passé. L'inquiétude était revenue ronger son cœur.

-Ne bougez pas, déclara un individu qu'il ne connaissait pas, une sorte de gros nounours avec un cookie dans la main. Je suis Ryen, un homme. Un ami de... Bref, votre médecin.

Quelque chose clochait, dans cette phrase, mais Alexandre n'était pas assez concentré pour saisir quoi exactement.

-Moi, c'est Zack, déclara un nouvel individu en entrant dans la pièce. Un homme, pour le moment. Je vois que votre majesté s'est réveillé...

-Zack, répéta Alexandre d'une voix pâteuse. Oui, je me souviens. Vous êtes... Vous êtes l'ami de Cendre.

Un flot de panique percuta le roi de plein fouet. Il se redressa subitement, et serait tombé du lit si Ryen ne l'avait pas rattrapé à temps.

-Cendre ! Gémit Alexandre en s'accrochant au médecin comme un désespéré. Cendre ! Dans la machine ! Le Courronneur... Combien de temps ? Comment...

-Calmez-vous, dit doucement Ryen en essayant – sans succès – de le faire se rallonger. Le Courronneur ne fera plus de mal à personne. Cendre l'a détruit.

Cette remarque amena un silence dans la pièce, mais Ryen continua, imperturbable.

-Kern, notre amie Ennemie, est déjà partit négocier la paix avec Lartha, et leur expliquer pourquoi leur machine ne fonctionne plus. Anastasie a disparu, on suppose que contre toute interdiction, elle est partit avec elle. La guerre est sur le déclin. Les « soldats » sont rentrés chez eux. Le royaume est en fête.

-Mais où est Cendre ? Demanda Alexandre. Dites-moi !

-Je... commença Keith avant de s'interrompre.

-Oh, pour l'amour du ciel ! Intervint une nouvelle voix.

C'était Maryan. Elle se tenait dans l'embrasure de la porte, un panier de fruit à la main. Elle avait l'air triste et fatiguée, malgré son sourire affectueux.

-Vous ne voyez pas que ce pauvre garçon est en train de mourir d'angoisse ?

Elle s'avança, s'assit sur le bord du lit, et pris la main du roi dans la sienne.

-Alexandre, dit-elle doucement, Cendre a survécu. Du moins... En partie.

Sa voix se tordit de douleur.

-On ne sait pas comment il a vaincu le Courronneur, reprit-elle, mais il y a laissé son âme. Il est là, il respire, il boit, dors et mange, mais il est vide. Complètement vide. Comme si quelqu'un lui avait volé sa conscience. Son être. Son essence.

Les mots firent mal à Alexandre. Physiquement.

Mais il ne pouvait pas les croire. C'était impossible. Et si c'était vrai, alors pourquoi l'avoir réveillé ? Ils auraient pu le laisser partir.

-Je veux le voir, lâcha-t-il.

-Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne... commença Ryen.

-Je veux le voir, trancha Alexandre en se redressant, retrouvant soudain toute son autorité royale.

Ses amis se consultèrent du regard. Puis Maryan proposa son bras au roi, qui s'y appuya lourdement. Heureusement, la vieille dame était solide.

Et, lentement, ils sortirent de la chambre.

~

Cendre se trouvait dehors, dans le jardin. Il était assis en tailleurs dans l'herbe, parfaitement immobile, sans paraître remarquer l'éclatante couleur des fleurs, tout autour de lui, ou le ciel bleu au-dessus de sa tête.

-Laissez-moi, déclara le roi.

-Mais...

-Laissez-moi, tous. Partez.

Quelques instants plus tard, il était seul avec Cendre.

Autant dire qu'il était seul.

Il se laissa tomber dans l'herbe juste avant que ses forces ne l'abandonnent, et se déplaça en face de son fiancé, qui ne cilla pas.

Cendre était immobile. Impénétrable.

Une statue de marbre. Seulement une apparence. Une coque vide. Pas vraiment lui.

-Cendre... murmura Alexandre en approchant son visage du sien.

Il laissa courir ses doigts sur la joue de son amant, frissonnant au toucher de sa peau tant aimé. Le jeune homme n'eut pas le moindre frémissement.

-Cendre... répéta Alexandre en se rapprochant encore.

Il posa ses lèvres sur les siennes.

Il eut l'impression d'embrasser une pierre. Froide. Dure. Insensible.

-Cendre, dit-il encore, des sanglots dans la voix. Je t'aime ! Tu m'entends ?

Il agrippa les épaules du jeune homme et le secoua gentiment, puis de plus en plus rapidement, à mesure que la panique le gagnait.

-Cendre ! Cendre ! Tu m'entends ? Je t'aime ! Je t'aime ! Reviens, Cendre ! Reviens ! REVIENS !

Sa voix se déchira.

Ses mains retombèrent, inerte, sur ses genoux.

-Reviens...

Et il explosa en sanglots longs, lourds et douloureux qui le secouèrent tout entier. Il posa son visage sur la poitrine de Cendre et continua de se déchirer, laissant la peine sortir de lui en flots bouillonnant, infatigable, incontrôlable.

Il pleurait pour toute l'injustice de cette histoire. Pour le bonheur qu'il n'avait connu que brièvement avant de perdre, pour tout l'éclat de ce qu'il ne connaîtra jamais. La vie qu'il ne mènera pas, avec lui, les matins qu'il ne vivra pas, les mots qu'il n'entendra pas, les gestes qu'il ne fera plus. Il pleura pour tout ce qu'il avait perdu, pour Élis, pour son peuple si longtemps et si injustement plongé dans la souffrance et le deuil pour la simple ambition d'une machine. Il pleura tous ceux qui étaient morts pour rien et qu'il ne connaissait pas.

Et il pleura encore, parce qu'il avait mal, parce qu'il se sentait seul, parce qu'il ne voulait pas qu'on l'abandonne dans ce monde injuste et malade. Si quelqu'un avait écrit son histoire, quelque part, alors il le haïssait de tout son être, parce que ça n'aurait pas dû se finir comme ça, pas comme ça, pas comme ça...

Agrippé au corps de Cendre, Alexandre pleura longtemps, longtemps. Dans son univers de peine, il eut vaguement la sensation d'être entouré d'une étreinte affectueuse, tandis qu'une main venait caresser l'arrière de son cou.

Quelque chose se posa sur le haut de sa tête.

Il n'osa pas ouvrir les yeux.

Il était certain que c'était un visage, qui pesait sur le haut de son crâne. Il sentait une respiration régulière effleurer ses cheveux.

Il n'osait toujours pas ouvrir les yeux. Peut-être pourrait-il passer toute sa vie ainsi ?

-Alexandre...

Cette fois, il ne put s'en empêcher. Il se désengagea. Et souleva ses paupières.

C'était le même regard. Le même regard bleu, si bleu, qu'il avait capturé il n'y avait pas si longtemps, dans une salle de bal. C'était son regard, pétillant et doux. Peut-être un peu plus sombre. Avec quelques nouvelles blessures encore ouvertes, ici et là. Mais c'était...

-Cendre ?

Les lèvres qu'il avait en vain embrassé, quelques instants plus tôt, esquissèrent un sourire.

-J'étais perdu, dit très lentement Cendre, comme s'il ne savait plus très bien se servir de sa voix. Au fond de moi-même. Je me suis protégé comme j'ai pu de l'intrusion du Courronneur, je me suis caché au fond de ma conscience... Mais je n'arrivais plus... Je n'arrivais pus à trouver le chemin pour revenir. C'était terrifiant. J'ai l'impression d'avoir erré des siècles, prisonnier de mes propres pensées, avant de t'entendre pleurer.

-Prisonnier ? Répéta Alexandre, abasourdit, les larmes coulant encore le long de ses joues. Je ne comprends pas... Que t'as fait le Courronneur ? Tu es vraiment là, hein ? Ajouta-t-il, soudain sceptique. Tu n'es pas un pur produit de mon imagination délirante ?

Cendre sourit et posa ses mains sur les joues de son fiancé, froides.

-Je t'expliquerai plus tard.

Et pour répondre à sa deuxième question, il l'embrassa.

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