Elimane s'immobilisa dans son mouvement lorsqu'il aperçu sa petite-amie, Malika, qui fonçait vers lui. Elle fronçait les sourcils et ses yeux le fusillaient, il en eut un frisson. Il avait l'impression de ne jamais l'avoir vue aussi énervée.

« Arrête, arrête ça !

— De quoi, Mali ?

— Mais ça, arrête tout. Je ne supporte plus de te voir faire ça à longueur de journée, pendant qu'on pourrit tous sur ce toit. »

Le jeune homme s'approcha pour l'apaiser mais elle le rejeta brutalement.

« Ne me touche pas. »

Elle serait les poings, prête à frapper. Il se sentit désarmé.

« Toi, avec tes grands idéaux, tu penses vraiment qu'on peut s'en sortir de cette manière. Mais moi, j'reste là, à te regarder, à te croire. Mais j'vais te dire. Ça marchera pas comme ça, et au final, on sera tous coincé à jamais sur ce putain de toit. J'en peux plus. Je n'en peux plus. Tant que ça continue comme ça, ne m'attends plus à me voir. Je refuse de continuer à être témoin de cette mascarade ! »

Les larmes coulaient désormais sur ses joues. Elle posa une dernière fois son regard sur le jeune homme, ce qui le troubla particulièrement, puis tourna les talons et s'éloigna rapidement. Surpris, Elimane tenta de la retenir de sa main, mais elle se dégagea, et impuissant il l'observa s'en aller.

Désespéré, il se retourna vers Farah qui avait vue toute la scène.

« Tu sais ce qu'il lui arrive en ce moment ? »

La jeune femme haussa les épaules et s'éloigna à son tour, le laissant seul.