Elle se blottit contre le canapé, tentant vainement de se réchauffer.

Le froid avait rapidement pris le dessus dans la pièce, et ce malgré les nombreuses couvertures et le feu crépitant dans le cheminée.

Plusieurs jours étaient passés depuis qu'elle avait manqué de mourir. Heureusement, son père adoptif, Stefan, avait réussi à la sauver. 

Elle ferma ses fins yeux d'émeraudes, voulant s'endormir le plus rapidement possible.

Stefan va bientôt rentrer ?

-Je... N'en ai... Aucune idée, grelotta-t-elle.

Tu ne voudrais pas te rapprocher un peu du feu ?

Elle acquiesça, avant de se laisser glisser sur le tapis rouge et de s'arrêter devant la cheminée.

Mais qu'est-ce qu'il fait ? 

Elle rit doucement face aux râlements de La Voix, avant de tousser violemment. 

Ça va ? 

- Ne t'inquiètes pas, c'est juste un rhume, la rassura-t-elle. 

La voix commença à dire quelque chose, mais elle ne put l'entendre, ses yeux s'étant fermés. 

Une petite fille aux traits asiatiques courait dans une forêt. Ses cheveux noirs, relevés dans une longue queue-de-cheval et ses yeux bridés lui rappelaient étrangement quelque chose. 

Elle se rapprocha de la petite fille qui trébucha sur une pierre et se retourna. 

- Ça va ? S'inquiéta-t-elle. 

La jeune enfant acquiesça timidement, un regard plein de méfiance. 

- Que fais-tu ici ? 

La petite fille ne dit rien, préférant secouer sa tête de droite à gauche, les yeux fermés. 

- Tu es perdue ? 

La petite fille acquiesça, les yeux toujours fermés. 

- Où habites-tu ? 

- Je ne sais plus, répondit la petite fille d'une voix timide et tremblante. 

Elle s'abaissa et prit la main de la jeune enfant. 

- Comment t'appelles-tu ? 

- Meghane. Meghane Aolis. 

Elle se réveilla brusquement. 

Le feu crépitait toujours dans la cheminé, signe que quelqu'un était passé remettre des buches. 

Sûrement Stefan. 

Tu es réveillée ? 

Elle leva ses yeux et vit une silhouette translucide. 

Des longs cheveux lisses avant de devenir bouclés, des yeux en amande doux et joyeux, un visage en triangle inversé, une taille fine, une robe avec une ceinture d'une dizaine de centimètres sur ses hanches et des chaussures en cuir avaient pris place sur une jeune fille âgée surement d'une vingtaine d'année. 

Ça va ? 

Elle sursauta. 

La voix venait de la jeune fille devant elle. 

Tu n'as pas l'air bien 

- Tu... Tu es là, Remarqua-t-elle. 

La jeune fille haussa un sourcil. 

- Je te vois, répéta-t-elle. 

Tu me... Vois ? 

- Oui... Tu es là, juste devant moi. Tu es là, avec tes longs cheveux lisses qui deviennent bouclés, des yeux en amandes, ta robe avec une ceinture et tes chaussures en cuir. 

Elle se releva et tenta d'attraper la main de la jeune femme, mais passa à travers de son corps. 

Un air déçu apparut sur son visage. 

Ne t'inquiète pas, bientôt tu y arriveras. 

- Oui, marmonna-t-elle à moitié endormie, Bientôt. 

---

Meghane attendait patiemment sur un arbre dans son jardin. 

Le temps défilait lentement et elle commençait à s'impatienter. 

Son père lui avait dit que la patience était la clé de la maitrise, alors elle s'empêchait de descendre de l'arbre. 

Il lui avait aussi dit d'attendre sur le plus haut arbre , les oreilles bouchées et les yeux fermés qu'il vienne la chercher. 

Elle devait avoir attendu pendant plus de deux heures, si on croyait l'emplacement du soleil, lorsqu'elle ouvrit finalement les yeux. 

Je pense que tu devrais redescendre. 

Meghane ne répondit pas, devant rester silencieuse. 

J'ai un mauvais pressentiment. 

La jeune fille sentit son ventre se nouer. 

Tout les pressentiments de Karla s'étaient toujours révélés juste. 

Elle se retourna et tenta de voir à travers les branches si quelque chose s'était passé. 

Peine perdue. 

Les branches et les feuilles lui bloquaient la vue, cachant la totalité du jardin. 

L'adolescente descendit prudemment de l'arbre et vit un spectacle étrangement apaisant.

Les herbes qui verdoyaient au rythme du vent, tout comme les petits arbustes, et le silence donnaient un charme à cette petite maison en bois. 

Alors que Meghane enlevait ses bouchons d'oreilles, l'absence de bruit l'inquièta. 

Habituellement, des cris joyeux d'enfants emplissaient tout le jardin. 

La jeune fille courut dans la maison et vit un spectacle qui la hanterait à jamais. 

Une odeur nauséabonde et un silence funèbre en maitre dans la pièce. 

Son père était affalé devant une petite armoire, une épée plantée dans le coeur. Son sang avait éclaboussé l'armoire, le sol et les murs, rejoignant celui des autres cadavres. Ses cheveux noirs cachaient une blessure récente à la tête, alors que ses yeux vitreux regardaient Meghane avec une tranquillité et un clame étonnant. 

Un peu plus loin, la mère de l'adolescente serrait son jeune fils dans ses bras.  

Ses cheveux foncés étaient éparpillés tout autours de son visage apaisé. Le dos de sa robe blanche était criblé de flèche et imbibé par le rouge vif du sang des victimes. 

Dans ses bras, Ayden, le frère de Meghane avait le corps teinté d'un mélange de larmes et de sang. Il semblait s'être fait attaqué au visage et être mort sur le coup.

Ils... Ils sont morts ... ? 

Meghane courut vers son père et tâta son pouls. 

Il était froid. 

Meghane, je suis désolée...

La jeune fille sentit ses jambes défaillir. 

Non ce n'était pas possible. 

Sa famille ne pouvait pas être morte.

Elle ne pouvait pas se retrouver seule. 

Meghane recula avant de remarquer un papier que son père tenait dans sa main droite. 

Qu'est-ce que c'est ? 

- Je ne sais pas, murmura Meghane la voix légèrement cassée. 

La jeune fille déroula le papier, curieuse et effrayée à la fois. 

Meghane, je suis que tu as survécu. Je le sais, parce que j'étais là pendant le meurtre de ta famille. Je sais également pourquoi ils sont morts. Mais pour l'instant, je ne peux que te dire qu'une chose ; Tout cela est lié à l'histoire de la Voix que tu entends. 

Découvre son passé et tu découvriras la vérité. 

Abasourdie, Meghane leva les yeux vers son père. 

Elle avait entièrement confiance en lui et savait qu'il y avait une raison à ce qu'il accepte de tenir ce papier dans sa main, et ce, même aux portes de la mort. 

- Karla,...Commença l'adolescente. 

Je suis désolée Meghane, mais je ne m'en souviens de rien avant d'arriver dans ton esprit. 

- Karla, je t'en supplie... 

La voix se tut et se mura dans le silence. 

Déçue, Meghane sortit de la maison et s'arrêta devant l'arbre dans lequel elle se trouvait une dizaine de minutes plus tôt. 

- S'il te plait Karla, murmura-t-elle alors que des larmes coulaient lentement le long de son visage.

Je... Commence par aller dans le village de Donima. C'est là où je suis née. 

---

La jeune femme aux cheveux roux marchait dans les rues de Donima, les cheveux attachés en un chignon, habillée d'un pantalon brun et d'une chemise blanche. 

- Tu pense vraiment qu'elle va venir ? Demanda la personne qui l'accompagnait. 

C'était un jeune homme plutôt petit aux cheveux châtains et aux yeux de la même couleur. Il portait un béret brun, et les mêmes habits que la personne qu'il accompagnait. 

- J'ai confiance en La Voix, fit comme seule réponse la rousse. 

- Et en Meghane ?

Elle se tut et accéléra le rythme. 

- Attends-moi ! S'écria le jeune châtain en courant. 

La jeune femme sourit avant de ralentir le pas. 

- Dépêches-toi, si tu veux que je te paie ton chocolat chaud, rit-elle. 

Un grand sourire vint illuminer le visage de l'adolescent.

- Merci Mary ! 

HEY !! 

J'espère que vous avez aimé !

Un perso préféré ? 

J'espère que j'ai bien réussi la scène où Meghane découvre sa famille, si vous avez des conseils n'hésitez pas !