C'est fou, mon ordi a bugué et j'ai dû réécrire le 3/4 du chapitre ( qui ne sera jamais aussi bon que la première version *pleure*), puis ensuite Wattpad ne voulait pas que je poste ! *pleure de plus bel* J'ai vraiment hâte de voir les nouveautés que nous réserve Wattpad 2018 parce que toutes ces mises à jour, c'est quand même un peu frustrant !

Mais bon, nous y voilà enfin ! 

Chapitre 20.

Il n'était pas question de se présenter aux bureaux du FBI tout bonnement. Néanmoins, il devait toujours voir Jack Crawford dans l'urgence. Espérant que l'agent n'ait pas déménagé depuis, Will se présenta donc directement à son domicile. Il enfonça le bouton de la sonnette et attendit.

De l'autre côté de la porte, il entendit des bruits de pas lourds. Au final, la poignée tourna, les gonds grincèrent, puis la porte s'ouvrit. Jack avait l'air d'avoir été tout juste tiré du lit. Il portait une robe de chambre et ses yeux plissés.

La surprise fut la plus totale, pour l'un comme pour l'autre.

— Vous êtes en vie.

Ce fut la première chose que Will se trouva capable de dire.

— Vous aussi.

Jack avait l'air vraiment étonné de le retrouver.

— Tout le monde vous cherchait, Will, où étiez-vous ? Je vous croyais mort.

— Moi de même... Hannibal m'a affirmé qu'il vous avait tué.

Will peinait même encore à réaliser que Jack se tenait vraiment devant vie.

— Mais je suis en vie. Tout comme vous. Pourquoi ne nous a-t-il pas encore tué ?

Le bouclé eut un instant de réflexion. Il se mordit la lèvre, fronça les sourcils, puis secoua la tête.

— Il ne nous a pas tué parce que nous sommes ses amis..., finit-il par dire de sa voix oscillante.

En près de quarante années de vie, peu de personnes étaient arrivés à se lier d'amitié avec le Dr. Lecter. Hannibal n'allait donc pas tuer les deux seules personnes pour lesquelles il avait une certaine estime. Il leur laissait plutôt des chances de s'en sortir. Même si pour certains, le point de non-retour avait déjà été atteint...

Jack le regarda avec sévérité, pesant le poids de chacun de ses mots.

— Où étiez-vous pendant tout ce temps ? Où se trouve Hannibal ?

— Je n'en sais rien, murmura-t-il.

— Vous vous étiez pourtant enfui avec lui, non ? l'accusa l'homme à la peau cacao en le foudroyant du regard, se retenant de ne pas lever le poing.

— Ce n'est pas exactement comme ça que les choses se sont passées...

Bien qu'une partie de lui avait toujours voulu fuir avec le psychopathe.

— Je suis surpris que vous ne soyez plus avec lui.

— J'ai trouvé une ouverture et je suis parti. Je suis allé chez Alana. Je savais qu'il ne me trouverait pas là-bas. Quelques jours plus tard, Hannibal m'a envoyé une lettre dans laquelle il me disait que Molly et le garçon n'étaient plus menacés dorénavant. Mais pour les protéger, j'ai décidé de me tenir loin d'eux. Dans l'espérance de pouvoir redonner un certain sens logique à ma vie, après avoir appris que vous étiez toujours vivant, je suis venu vous voir...

— Que justifie ce changement brutal d'avis ? La dernière fois que nous nous sommes vus, vous aviez l'air plutôt complices !

Le brun serra les lèvres.

— Pourquoi m'avez-vous laissé pour mort à Venise ? le relança le policier sans lui laisser l'opportunité de se défendre.

— Je n'en savais rien... Le dernier souvenir que j'ai, c'est celle de la balle filant à toute vitesse sur moi. Je me suis effondré et j'ai perdu conscience. J'ai été drogué et lorsque je me suis réveillé, je me trouvais à Baltimore où Hannibal m'a annoncé votre mort.

C'était vrai. Il n'avait aucune idée de la violence qui avait pu opposer le chirurgien au policier. Nul doute qu'il aurait réagi s'il avait vu Jack se retrouver en mauvaise posture. Tout comme le psychiatre, il estimait l'homme et ne souhaitait pas le voir mourir.

— J'ignore si je peux vous croire, Will... Pourquoi vous être interposé entre moi et Hannibal ? Nous aurions pu l'avoir et mettre fin à toute cette histoire une bonne fois pour toute !

À la place, ils avaient laissé filer un des criminels les plus dangereux de tous les États-Unis dans la nature ! Jack commençait à s'échauffer.

— J'ai dit que je l'arrêterais, mais... je ne voulais pas que vous le tuiez.

— Vous savez pourtant, tout comme moi, qu'il s'agissait de la seule façon de stopper Hannibal. Aucune prison ne sera jamais assez sécuritaire pour le Dr. Lecter.

Will se renferma dans son mutisme. Il y eut un silence, puis le grand homme entrouvrit davantage la porte de sa maison et se décala pour le laisser entrer. Il soupira en se craquant la nuque.

— Écoutez, Will... hum... je ne sais plus si je peux avoir confiance en vous, ni de quel côté vous vous trouvez. Néanmoins, si je fais abstraction de cela, j'aimerais profiter de votre retour pour exploiter votre don. Entrez et venez donc prendre un café, je voux expliquerai.

Lentement, il suivit le policier à l'intérieur de la maison et prit place sur une chaise dans la cuisine. Jack continua de lui parler, alors qu'il allumait la machine à café et fouillait dans l'armoire de l'autre côté du comptoir pour trouver des tasses :

— Un nouveau meurtrier fait ravage ces derniers temps et, de toute ma carrière, je n'avais jamais vu pareilles choses... De plus, ce matin, nous avons retrouvé le corps d'un de nos agents haut-gradés du FBI. Nous ne pensons pas qu'il s'agisse du même tueur, puisque le mode opératoire était différent, mais le FBI aurait besoin de vous à nouveau, si vous acceptez.

Le bouclé déglutit. Il se doutait très bien du corps que les agents avaient pu trouver de bon matin. Nul doute qu'il s'agissait de Paul Krendler. Il se rappelait encore la façon dont il avait exposé son corps à la manière d'un martyr.

— Comment justifierez-vous mon retour aux autres ? J'ai été absent durant des mois et tout le monde croit que j'ai aidé Hannibal à fuir après que nous leur ayons fait croire pour le bien de notre plan. Je suis même certain que ça a eu l'air crédible et que les gens s'en sont raffolé...

Après tout, n'était-ce pas le but de la machination ? Faire en sorte que tout cela ait l'air réel. Puis au final, même si Hannibal s'était enfui – ce que Will avait secrètement prévu depuis le tout début, caressant l'espoir de libérer l'homme qu'il ne supportait pas de voir enfermer –, le Dragon rouge avait bel et bien été tué. Le plan avait fonctionné, en quelques sortes.

— Il y a bien eu un bel article dans le TattleCrime nommé dans le genre « Les nouveaux Bonnies & Clyde gays » ou quelque chose comme ça signé de la main de Freddie Lounds, admit Jack.

Will se contenta de grimacer, puis le policier reprit :

— Mais nous n'aurons qu'à leur dire qu'Hannibal a menacé votre famille et que vous n'aviez pas d'autres choix.

Ce qui n'était pas entièrement un mensonge.

— Quelques larmes et paroles touchantes devraient suffire à les convaincre, rajouta Jack en poussant une tasse en céramique bouillante entre ses mains.

Le profiler roula les yeux. Il eut un rictus.

— Je ferai de mon mieux, promit-il en soulevant l'anse de son café pour en prendre une gorgée brûlante.

De toute manière, on avait toujours dit de lui qu'il n'avait aucun mal à manipuler les autres. Replonger dans ses vieux travers lui ferait du bien. Se retrouver sur la scène d'un crime duquel ni lui ni Hannibal n'était l'auteur aussi.

Mais rien ne le préparait encore à ce dont il allait bientôt être confronté...