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Chapitre 8 : Big Pharma

Lorenzo essuyait la vaisselle, un geste qu'il n'avait pas fait depuis des années. Il participait simplement aux tâches ménagères afin d'alléger cette charge mentale souvent imposée aux femmes. Il se souvenait des moments passés avec sa mère dans la cuisine et la remerciait intérieurement pour la transmission de valeurs simples : le respect et le partage. Il s'était régalé des plats cuisinés par le traiteur, mais choisis grâce au bon goût de Giovanna. Elle profitait de l'eau chaude de la douche pour détendre son esprit et son corps. Elle reconnaissait sans honte qu'elle se sentait un peu stressée par la présence masculine de Lorenzo après des années passées seule. Elle détestait se montrer en pyjama et dormir avec la porte de sa chambre ouverte. Que feraient-ils maintenant ? Elle voulait bien regarder la deuxième mi-temps du match de rugby avant de se coucher.

Cependant, Giovanna appréciait la compagnie de Lorenzo. Ils parlaient facilement de rap, en commençant par la différence entre les artistes qui le représentaient, pour conclure sur un présumé complot dans les industries pharmaceutiques. Il aimait leurs discussions, bien qu'elle montrât des signes de fatigue, car elle se levait à huit heures chaque matin.

Je m'absenterai seulement mercredi après-midi et samedi matin. Les locaux sont juste à côté. Tu trouveras l'adresse dans le petit carnet posé sur le meuble de l'entrée si tu en as besoin. L'accueil est assuré par un homme très sympathique, nommé Antoine. Tu lui indiques mon prénom et la raison de ta venue, puis il viendra me chercher pour que je m'accorde une pause. Je mets mes compétences en langues vivantes à disposition pour du soutien scolaire," indiqua Giovanna en sortant de la salle de bain. Ses cheveux noirs coupés, coiffés par un long carré plongeant accentuaient sa stature affirmée et...

Ton ange de droite aura plus d'arguments à présenter. Cette aide prouve que tu es engagée envers les autres, en fait." Lorenzo ignorait pourquoi ses pensées s'étaient échappées de sa bouche, car il commençait enfin à assembler les pièces du puzzle que Giovanna lui avait confiées. Sa solitude la définissait mais la philanthropie qu'elle ressentait était intense.

Le sourire d'un enfant est inestimable lorsqu'il prend conscience de l'infinie possibilité des mots qu'il peut créer grâce aux vingt-six lettres de l'alphabet. L'écriture est un pouvoir puissant, précieux.

Lorenzo acquiesça aux propos de Giovanna, qui ne pouvaient qu'être légitimes, tandis qu'elle classait une huitaine de pochettes cartonnées. Les camaïeux bleus étaient réservés à la correction, les violets à la traduction... Elle avait une organisation irréprochable et un sens du travail incomparable.

Je laisse normalement la porte de ma chambre ouverte mais je peux la fermer., Il dirigea ses yeux vers le cadran de sa montre et s'agaça que les heures s'écoulaient sans pitié.

Je vais dormir direct, t'inquiète. Et tu pourras faire ce que tu veux demain matin, le bruit et la lumière me dérangent aps., Lorenzo pensa encore une fois à sa mère l'ayant habitué depuis petit à s'adapter à l'environnement dans lequel il se trouvait. Ses pensées s'interrompirent lorsque son esprit remarqua que Giovanna et lui se tenaient l'un en face de l'autre. Ils n'étaient en effet pas coutumiers des rituels sociaux, dont celui du coucher. Ils furent heureusement sauvés par la vibration du portable de Giovanna.

Lorenzo la regarda s'éloigner et il se laissa malgré lui tomber sur ce canapé confortable. Mille et une réflexions tournaient en boucle dans son cerveau, et parmi l'une d'elles : cette envie de boire. Il n'aurait jamais cru que la lean aurait été l'une de ses dépendances les plus difficiles à combattre. Il ne ressentait plus le besoin de fumer, juste de sentir, s'abandonner de nouveau à l'odeur et le goût de cette boisson violette. Son rythme cardiaque s'intensifiait à chaque fois qu'il essayait de se remémorer ces caractéristiques si spéciales et addictives.

Il se leva d'un coup parce qu'il savait que Giovanna avait acheté de l'eau pétillante, de la limonade et des boissons avec des bulles et aromatisées aux agrumes. Lorenzo voulait réaliser des mélanges. Cette pulsion était plus forte que sa volonté, notamment celle de la guérison. Les maladies psychiatriques bouffaient l'énergie et... Stop. Il revint à la réalité lorsqu'il entendit ce silence aux voix infinies. Il respira et baissa ses yeux vers le cocktail qu'il s'était concocté. Ce dernier ne lui provoquerait aucun mal mais déclencherait des saveurs similaires au produit désiré. Alors qu'il avalait auparavant la drogue sans s'interroger plus que cela aux conséquences de son geste, Lorenzo s'accorda le temps de ne reconnaître finalement que du sucre. Il posa ensuite le verre de façon silencieuse et se redirigea vers sa couchette. Il rabattit sur lui le plaid et enleva ses lunettes tel un automate. Sa vue se brouilla en même temps que ses souvenirs de Dakar apparurent.

***

Lorenzo ouvrit ses paupières brusquement. Il sentait ses battements cardiaques cogner à la chamade contre son torse. Sa peau était moite, il ressentait une terrible nécessité de boire, que ce soit de l'eau, du jus de raisin, du café ou même du thé. Il tourna aussitôt la tête vers le détail sonore qui avait éveillé sa conscience. Giovanna préparait le petit-déjeuner. Elle versait ses céréales dans un bol et buvait le pressage d'oranges vitaminées. Elle était presque déjà habillée et coiffée mais ne dérogea pas à l'une de ses règles principales : celle de laisser à l'autre un espace de liberté le matin... Bien que Lorenzo requérait une aide obligatoire. La crise de sevrage montait, en dépit de tous les efforts accomplis par Lorenzo de vouloir l'ignorer.

Tu devrais boire ce verre d'eau. J'ai juste rajouté un sucre. Souhaites-tu un gant de toilettes imbibé d'eau froide ? Pense à autre chose Lorenzo même si je suis consciente que les conseils sont toujours plus facile à dire. Assieds-toi et étire tes doigts., Giovanna possédait une gestion incomparable des montées d'adrénaline depuis qu'elle avait subi une fausse-couche. Il se jugeait tel un misérable minable, surtout parce qu'il dérangeait Giovanna.

Elle ne bougeait pas et Lorenzo appréciait cette distance pudique. Il remit ses lunettes, mais ses mains et jambes commencèrent à trembler :

Juste une gorgée s'il-te-plaît Giovanna., Il ne reconnut pas son comportement, encore moins sa voix rauque et détesta en plus cette nouvelle sensation d'une barbe pas taillée sous ses doigts.

Tout va bien. Tu ne me sembles pas fiévreux, mais tu peux prendre un paracétamol pour te rassurer., Giovanna n'était pas ce type de femme à céder aux caprices.

Lorenzo l'épia comme si elle était devenue folle à lui résister. Cette force de caractère l'agaçait car personne n'avait encore osé le défier. Il se leva et fut tout de suite surpris de cette impulsivité par laquelle il ne s'identifia pas :

Donne-moi mon gobelet avec ce que j'veux dedans.

Giovanna et Lorenzo se trouvaient à présent devant le visage de l'autre. Comment s'était-il déplacé aussi vite alors que... Elle possédait cette capacité d'afficher une expression quasi militaire :

Tu crois que je suis là pour quoi Lorenzo ? Tes beaux yeux, ton physique, tes paroles de rappeur ? Je me tiens ici car je ne veux pas que tu traverses une épreuve telle que je l'ai connue. Tu choisis donc maintenant. Soit on partage notre première matinée ensemble soit tu retournes d'où tu viens.

Ils se défiaient à quelques centimètres du visage de l'un, comme deux boxeurs durant la pesée qui précédait le combat. Aucun des deux ne baisserait en plus sa garde. Giovanna ne fuyait pas la vérité, elle l'affrontait tout simplement. Combien de temps restèrent-ils à se méfier de la réaction opposée ? Qui de Giovanna ou Lorenzo interrompit cette atmosphère suspicieuse en s'avançant le premier ? La résilience pardonnait bien des actes.

Seules les informations télévisées comblaient ce silence présent durant le petit-déjeuner. Giovanna écoutait attentivement les reportages tandis que Lorenzo s'était enfermé dans son mutisme. Il boudait, notamment puisqu'il savait qu'elle détenait cette exactitude de l'analyse humaine. Elle se leva sans l'attendre, rinça sa vaisselle, passa devant lui afin d'atteindre sa chambre où ses habits préparés l'attendaient et fila se laver sans dire un mot.

Lorenzo ne connaîtra jamais la réponse du temps qu'il resta à table, parce que les parties du casse-tête de Giovanna s'assemblèrent d'elles-mêmes. De plus, le résultat ne tarda pas à s'annoncer logiquement dans sa tête. La peine subie ne disparaîtrait jamais de son cœur, mais les soins qu'elle s'était accordés lui permettraient de supporter ce chagrin jusqu'au dernier gramme de son existence. Il devait se soigner.

Un nouveau générique du journal de huit heures et demi déclencha cette résolution chez Lorenzo, de même que l'arrivée de Giovanna dans le salon. Pendant qu'elle démarrait son ordinateur et découvrait rapidement les textes, il chercha dans son sac une tenue propre. Il conditionna ainsi son cerveau telle que la psychologue le lui avait appris et après cette préparation aussi physique que mentale :

J'sors mais j'reviendrai promis vers treize heures pour t'aider à mettre la table.

Giovanna bénit Lorenzo de lui permettre de s'accorder un instant de répit dans ces moments de lecture et de correction. Elle s'exaspérait des mots choisis trop légèrement et des concordances des temps qui n'étaient pas respectées :

Tu peux m'appeler qu'importe la situation de toute façon., dit-elle en se replongeant dans son rituel professionnel. Les journées de Giovanna étaient organisées selon des objectifs réalisables et Lorenzo voulait vraiment que son exemple devienne le sien. Lorenzo enfila alors ses chaussures, sa casquette, rabattit la capuche de son sweat sur cette dernière, franchit la porte, dévala les escaliers et poussa enfin la dernière frontière qui le séparait de l'extérieur.

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