-Pourquoi ?! Pourquoi tu me mens sans arrêt, pourquoi tu me rejettes encore ?! Pourquoi tu ne veux pas accepter que le fait que j'ai besoin de toi ?!

Il crie, il pleure, et ça me fait mal. Je n'ai pas voulu qu'il pense ça. Je ne voulais pas le rejeter, je ne voulais que son bien ! Je soupire, entourant ses hanches de mes bras, le laissant me frapper pour qu'il extériorise sa peine et sa colère. Il s'arrête finalement et pleure contre mon torse. Je pose mon menton sur sa tête.

-Tu seras plus heureux sans moi.

-Urgh... Sniff... Baka... Uh...

-Je ne veux pas que tu souffres des liens qui nous maintiennent ensemble. Si je tombe, tu tomberas avec moi...

-Mais je veux ça ! Je veux tomber avec toi, et qu'on se relève ensemble ! S'il-te-plaît...

Je secoue la tête et m'apprête à reculer, mais il me retient. Il continu de me supplier, encore et encore. Il m'appelle, il me demande de rester, de l'accepter. « Laisse-moi être avec toi, ne m'éloigne pas. S'il-te-plaît, laisse-moi être à tes côtés comme tu le souhaitais ! ». Il répète ces mots inlassablement, et ça me fait mal de le voir aussi dépendant de moi. Autrefois, j'aurais abusé sans vergogne de cette dépendance, j'aurais joui des avantages qu'elle m'apporte.

Maintenant je réalise que ça pourrait le tuer.

-Naruto, je ne veux pas être avec toi si tu risques d'en souffrir.

-Mais je t'aime !!! Je t'aime du plus profond de mon cœur, de mon âme ! Tu peux comprendre ça ! Mes sentiments pour toi sont réels et si tu t'en vas, j'en souffrirai !

Après cette déclaration, j'ai hésité. Je suis resté immobile et je crois avoir envisagé de le repousser définitivement. Mais jamais je n'aurais eu le courage de partir. Jamais je n'aurais pu m'éloigner de lui. Alors j'ai lâché prise et j'ai accepter les battements de mon cœur qui hurlait son prénom comme une litanie. J'ai tendu la main, caressant sa joue.

-Naruto, murmurais-je.

Il se calma un peu. Je pris délicatement son menton et lui relève la tête. Même avec le visage inondé de larme, il est magnifique. Je lui souris tendrement et me penche, rapprochant nos lèvres lentement, lui donnant tout le loisir de changer d'avis et de partir. Il ne le fit pas, attendant. Je pu prononcer ces mots, plus sincèrement que jamais.

-Je t'aime Naruto.

Les quelques centimètres qui nous séparent disparurent et je ferme les yeux pour profiter du contact de ses lèvres se mouvant contre les miennes. Oui, je l'aime et je me maudis pour avoir mit autant de temps à m'en rendre compte. Tant de souffrance auraient pu être épargnés. Mais maintenant, je dois penser au futur. Je dois penser à Menma, à Naruto, à ma famille et à mon bonheur.

C'est ma nouvelle raison d'être.

-Papa !

Nous nous stoppâmes, dévisageant le Baby Phone qui est posé sur la commode à côté du lit. C'est bien la voix de Menma que j'ai entendue. Il m'a appelé, il a dit « papa » pour la première fois. Je cru avoir rêvé un instant, mais il le répéta encore. Un sourire immense sur le visage, Naruto se libéra de mon emprise et se précipita dans la chambre de notre bébé. Je lui emboîte le pas, tout aussi heureux que lui. Mais une fois dans le couloir, je me suis arrêté.

C'est une transition importante dans ma vie. Je fixe la porte de la chambre de Menma, une étrange sensation envahissant ma poitrine. Derrière moi se trouve mon passé, mes parents, mon frère, la mort, la vengeance, la trahison, les larmes et la douleur. Si je ne me retourne pas, je renonce à ce passé qui me hante et j'accepte le futur qui m'attend, représenté par cette porte. Il est temps de poursuivre ma vie, de tourner la page.

Je suis entré.

-Papa ! Papa !

-Mon bébé, le félicite Naruto. Tu es tellement grand !

Je souris, attendrit par la scène. Naruto tient Menma dans ses bras, tout deux rient aux éclats. C'est eux ma famille, mon avenir, la pièce maitresse de mon existence. Mon passé derrière moi, je ne le reverrai plus jamais. Naruto se tourne vers moi et me tend la main.

-Sasuke, vient ! Rejoins-nous !

Je hoche la tête et pose un pied dans la chambre, dans ce monde coloré, sur ce chemin qui attend que j'en détermine les contours, qui attend que j'en dessine l'horizon. Il sera sûrement bleu, lumineux, avec un magnifique soleil pour éviter que je replonge dans les ténèbres.

-J'arrive.

THE END