J'avale ma dernière bouchée de ramen, poussant un soupire de contentement. A côté de moi, Menma tapa dans ses mains en riant. Je lui souris tendrement, lui donnant un morceau de pain. Il commença à la manger avec appétit, soulageant du même coup ses dents qui continuent de pousser et qui lui font mal. Un grognement à ma droite casse la bonne ambiance du petit-déjeuner.

-J'ose espérer que tu ne vas pas le nourrir que de ramen lorsqu'il grandira.

-C'est pas tes oignons Sasuke.

-Non mais je m'inquiète pour l'avenir de ce gosse...

-Quand t'en auras, tu me feras la morale.

Il la boucle et je souris, fier de moi. Bien fait pour toi idiot. En face de nous, Hinata pouffa doucement, tandis que Neji cache son sourire derrière sa tasse de café. Hiashi ne se gêne pas pour rire à gorge déployé, abandonnant le toast qu'il était en train de manger pour reprendre sa respiration.

-Bien renvoyé Naruto, murmure-t-il.

-Je ne trouve pas ça sain de manger des ramens toute la journée, se justifie Sasuke.

-Ça m'a plutôt bien réussi non, grognais-je.

-Quand on voit comme t'es idiot, je ne suis pas sûr.

-Quoi ???!!!

Je me lève d'un bond, lui défiant de répéter ça. Il me sourit, fier de m'avoir fait sortir de mes gongs. J'aimerai tellement l'insulter, mais je ne dirai jamais de vilains mots devant mon bébé. J'ai convaincu tout le monde au domaine (Sasuke aussi, à renfort de coup de poings) d'en faire autant. Menma se mit à rire de nouveau, trouvant la situation intéressante.

-Vous n'allez pas encore vous disputez, soupire Neji.

-Affirme-toi Naruto, contredit Hiashi.

-Mon oncle, voyons !!!

Je décide de mettre fin à cette discussion avant que ça ne devienne une affaire familiale. Je pris Menma dans mes bras, saluant tout le monde avant de me diriger vers ma salle-de-bain personnelle. J'ai eu droit à des pièces privées pour moi seul, mais je préfère manger avec le clan, ne voulant pas être seul. Une fois dans la salle-de-bain, je change rapidement la couche de Menma et l'habille de vêtements pas trop chauds.

-On va sortir se promener au parc aujourd'hui, déclarais-je.

Il m'adresse un sourire enjoué, ravie à l'idée de pouvoir jouer au parc. Je retourne dans la chambre pour prendre sa peluche et son chapeau. Sasuke est là, bien sûr, mais je l'ignore royalement. Je place Menma dans sa poussette et nous partîmes. Le brun nous suivait de près, et ça m'énerve parce que je ne peux plus avoir un seul instant seul avec mon bébé. Depuis qu'il est revenu, il est toujours là. Ça fait deux semaines qu'il nous colle. Il a même fallu que je négocie avec lui pour qu'il ne me suive pas quand je vais me laver !

Au début, je pensais qu'il ne devait suivre que Menma, mais il veut aussi me surveiller. J'ignore pourquoi le conseil lui a demandé de faire ça, et même pourquoi Hinata à accepter si facilement la situation. Enfin, pour elle, j'ai ma petite idée. Elle s'imagine que je vais dire la vérité à Sasuke, mais c'est hors de question. Une fois que sa mission sera terminée, il retournera faire sa vie et il nous oubliera, moi et Menma.

-Mama, intervient soudain ce dernier.

-Oui mon cœur, demandais-je.

Il montra sa petite gorge, puis me fit un sourire adorable. Je pourrais fondre sur place ! Je lui tends sa petite bouteille d'eau et il commence à boire lentement. Sasuke s'est approché, mais je fais comme s'il n'était pas là. Je reprends ensuite la bouteille et la range dans le sac, reprenant notre route.

-Ça fait un moment que je me le demande, déclare Sasuke, mais pourquoi il t'appelle maman ?

-Je ne vois pas en quoi c'est dérangeant.

-C'est Hinata sa mère, pas toi. Pourquoi il ne t'appelle pas papa ?

-Il ne fait pas la différence, c'est tout.

En vérité, mon fils sait très bien que son père n'est pas là. Je me suis amusé à lui dire que j'étais sa mère, pour qu'il ne soit pas trop perdu lorsque je lui ai expliqué que son autre parent était absent. Du coup il m'appelle « maman ». Mais ça, Sasuke n'est pas obligé de le savoir. Nous arrivâmes au parc et je me désintéresse de l'Uchiwa pour m'intéressait exclusivement à Menma.

Au bout d'un moment, je vois Sasuke en grande conversation avec une fille. Apparemment, ils se disputent vigoureusement. J'ignore de quoi il est question, mais je pense pouvoir deviner dans les grandes lignes, puisque je la connais. C'est l'une des anciennes conquêtes de Sasuke, et aussi l'une des plus tenaces. Elle n'a pas compris qui il était réellement et elle est persuadé qu'il l'aime.

-Quelle idiote, marmonnais-je.

Menma lève les yeux vers moi, mais retourne presque immédiatement à ses jeux. Je voulais en faire de même, mais la jeune femme qui se disputé avec Sasuke s'approcha de moi à grands pas. L'Uchiwa tenta de la stopper, mais elle ne l'écouta pas et se planta devant moi. Elle pointa Menma du doigt, et je me fis violence pour ne pas l'étriper.

-C'est ton fils, demande-t-elle.

-Euh... Oui...

-Vous l'avez adopté n'est-ce pas ! Est-ce que Sasuke est le père ?!

Je déglutis, fixant Sasuke comme pour lui dire de reprendre cette furie avec lui et de partir loin d'ici. Il tenta de la raisonnée mais elle proteste, voulant absolument connaître l'histoire. Menma lui jeta un regard noir, agacé qu'elle vienne troubler son amusement. Il ressemble tellement à Sasuke à ce moment, que je me suis mis à paniquer.

-Non, ce n'est pas son fils, m'exclamais-je.

-Mais vous sortez ensemble n'est-ce pas ! Il n'a couché avec personne d'autre après toi !

-Tu m'espionnes ou quoi, s'énerve Sasuke.

-Ne parlez pas de ça devant mon fils, grognais-je.

Même si Menma n'écoute pas ce que nous disons, je ne veux pas qu'il entende des mots aussi vulgaires ! Les enfants à cet âge, ils retiennent tout ce qu'on dit pour le répéter. C'est normal, ils apprennent à parler, et je ne veux pas qu'il sache dire ça, même s'il ne sait pas ce que ça veut dire. Après avoir vérifier que Menma tenait bien en équilibre en position assise, je fais face à la jeune femme.

-Écoute, je ne sors pas avec Sasuke, et occupe-toi de tes affaires !

-Comment je peux te croire ?

-Mais enfin, pourquoi je voudrais sortir avec un idiot pareil ???!!!

Je pensais qu'elle allait me lâcher, mais j'avais tort. Elle écarquilla les yeux et s'époumona de plus belle.

-Ne l'insulte pas ! Sortir avec Sasuke est un honneur !

-Je ne sors pas avec !!!

Elle a vraiment un pète au casque cette nana ! Faut pas être bien net pour vouloir sortir avec Sasuke après avoir été utilisé en vide-couille par lui. Qu'est-ce qu'elle s'imagine ?! Qu'il va nous interrompre pour lui dire qu'elle est la seule qui compte pour lui ?! Non mais faut arrêter de rêver et accepter la réalité ! Menma se mit alors à crier.

-Mama !!! Mama !!!

-Tu veux rentrer, demandais-je.

-Ui !

Je me baisse pour le prendre dans mes bras et le remettre dans sa poussette. Sasuke s'apprête à nous suivre mais je le repousse d'une main sur son torse. Il fronce les sourcils mais je désigne la fille du doigt, l'air passablement énervé.

-Tu t'occupes d'elle, où tu ne rentres pas.

-Vous vivez ensemble, gueule-t-elle.

-Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?

-Débarrasse-toi d'elle, je me fou de comment tu t'y prends, mais je ne veux plus qu'elle nous approche, moi et Menma.

Je tourne les talons, heureux de constater qu'il ne me suit pas. Je retourne au domaine Hyuuga et fonce directement dans ma chambre. Je nourris Menma, lui donne un bain, puis le couche dans son lit. Lorsque je retourne dans l'autre pièce, Sasuke est assit sur mon lit, me fixant avec colère. Je ne peux m'empêcher de vérifier qu'il n'a pas de suçon, même si ça ne veut rien dire, et que ça ne m'intéresse pas ce qu'il a fait avec cette fille.

-C'était quoi cette scène dans le parc, grognais-je.

-Ce n'est pas ma faute.

-Je ne vois pas pourquoi je devrais souffrir de ton caractère volage ! Je te préviens, je ne veux pas croiser une autre de tes groupies !

-Tu te crois capable de me donner des ordres ?

Son ton était dur, mais il était clairement en train de me provoquer. Je lui montre la porte du doigt, ce que je fais habituellement pour lui faire comprendre qu'il doit sortir. En général, il ronchonne pour la forme mais s'exécute. Aujourd'hui, monsieur boude et refuse de bouger. Je soupire, me pinçant l'arrête du nez avec exaspération.

-Pourquoi tu restes ici ?

-...

-Tu pourrais au moins répondre, trou du cul !!!

Il se lève enfin, mais contrairement à ce que je pensais, il est juste allé s'assoir sur une chaise, ne quittant absolument pas la pièce. Il me sourit espièglement, fier de m'avoir fait une fausse joie. Tant pis, je vais l'ignorer. Mais c'est un peu gênant qu'il reste là, car il va encore me poser des questions. Mais je n'ai pas assez de force pour l'obliger à partir.

-Entendu, tu peux rester là, mais ne me dérange pas.

-Ce n'était pas mon intention.

-Tu mens.

-Tu n'as pas de preuve.

-Tu fait chier Uchiwa.

Je me dirige vers mon lit, m'asseyant dessus en tailleur. J'ouvre le tiroir de ma commode et un sourire mesquin étire mes lèvres. J'avais oublié qu'elle était là, celle-là. Faisons une petite blague à Sasuke pour lui faire regretter son comportement de petit caca. J'attrape un petit flacon et le sort, laissant bien en vue le mot « lubrifiant » qui est écrit dessus.

-Oups, dis-je. Ce n'est pas ce que je cherche.

Je la remets à sa place, satisfait d'avoir entendu un accroc dans la respiration de Sasuke. Bien sûr, la curiosité de mon camarade ne lui fit pas défaut et il demande.

-Qu'est-ce que tu fais avec du lubrifiant dans ta commode ?!

-Quoi ? Je n'ai pas le droit de m'amuser un peu de temps en temps ?

-Tu veux dire que tu couches avec des gens ici ?!

-Peut-être, qu'est-ce que tu en sais ?

Il ne dit rien, détournant juste le regard. Soit il est énervé, soit il est gêné, mais dans les deux cas, c'est tout bon pour moi. En vérité, je n'ai jamais couché avec quelqu'un d'autre que Sasuke. C'est Hinata qui a mit cette bouteille de lubrifiant dans mon tiroir lorsqu'elle a appris que cet enfoiré d'Uchiwa s'incruste dans mon lit tous les soirs, soi-disant pour mieux nous surveiller. C'est juste pour me faire chier, et parce qu'il ne veut pas que Hiashi le tue pendant son sommeil.

-Voilà ce que je voulais, m'exclamais-je.

J'attrape la petite boite de pilules et me replace correctement sur mon lit. Avalant un cachet avec de l'eau, je ferme les yeux et me concentre. Je sens un immense chakra m'envahir, me revigorant entièrement. Un gémissement de bien-être m'échappe, mais je n'ose pas ouvrir les yeux pour voir la réaction de Sasuke. Au bout de plusieurs minutes, la sensation disparait et je me reconnecte à la réalité. Je bois une nouvelle gorgée d'eau, ignorant le regard insistant du brun, qui ne tarda pas à parler.

-Tu te drogues ?

J'en serais presque tombé du lit. C'est quoi cette question stupide ?! Moi, Naruto Uzumaki, désormais parent d'un adorable bébé, qui a pour habitude de ne jamais abandonner, je me laisserai aller à ça ?! Je le fusille du regard.

-NON, je ne me drogue PAS.

-C'était quoi alors ce cachet ?

-Rien qui te concerne.

-Tu m'as montré, je dois savoir.

-Je ne t'ai pas demandé de rester !

Il active ses Sharingan, l'air de dire « si tu ne me le dis pas, je réussirai à le savoir quand même ». Je sais qu'il ne se gênera pas pour faire ça, et bien que je n'aie pas peur de ses Sharingan, je suis obligé de capituler. S'il remonte trop loin dans mes souvenirs, il pourrait connaître la vérité sur Menma.

-Je suis en manque de chakra, expliquais-je.

-Comment c'est possible ? Et Kyuubi alors ?

-Kurama aspire mon chakra car il a donner le sien pendant trop longtemps et en grande quantité. Je prends ces pilules de chakra pour nous soigner.

-Comment a-t-il pu perdre ainsi son chakra ?!

Je ne réponds pas. Je ne peux pas lui dire qu'il a utilisé son énergie pour maintenir mon bébé en vie. Sinon, je devrais faire le lien avec Menma. Je vois bien qu'il insiste pour savoir, et ses yeux se pausèrent sur mon ventre. Je lui tourne le dos et m'allonge dans mon lit.

-Je suis fatigué, laisse-moi.

-Naruto...

-Tais-toi Sasuke. Juste ça. S'il-te-plaît.

Le silence s'installa dans la pièce, pesant. Finalement, j'entendis des bruits de pas, et le matelas s'affaissa à côté de moi. J'ai fermé les yeux pour faire croire que je dors. Sasuke souleva mon tee-shirt et je frissonnais lorsque ses doigts froids parcoururent ma cicatrice, seule témoin sur mon corps de mon accouchement.

-Qu'est-ce que tu me caches Naruto ?

Il me parle, mais en vérité, il s'adresse à lui-même. Ça l'énerve de ne pas savoir ce que tout le monde lui cache. Mais je ne peux pas lui dire. Ça fait trop mal, j'ai trop peur. Ça fait deux semaines qu'il est là, avec nous, mais lorsqu'il regarde Menma, il s'en moque. Il ne ressent rien, comme si mon fils était un fardeau pour lui dont il aurait bien voulu se passer.

Il ne sait pas, c'est normal. Mais si je lui dis, quelle sera sa réaction ? Va-t-il regretter ou alors n'en aura-t-il rien à faire ? Va-t-il s'excuser ? Va-t-il me prendre Menma ou me le laisser ? Je ne survivrai pas si l'on m'enlève mon bébé. Je serai prêt à tout accepter pour le garder près de moi, tout comme j'ai accepté que Sasuke revienne dans ma vie. Mais ça ne pourra pas aller plus loin.

Je ne peux pas accepter de nouveau Sasuke dans mon cœur. Je dois repousser cette idée, car ça me ferait trop souffrir. Je dois m'occuper uniquement de Menma. J'ai déjà trop pardonné au brun, il a abusé de ma gentillesse. Certes, je savais qu'il ne m'aimait pas, mais il n'a pas le droit de me provoquer, et de revenir comme une fleur faire ce qui lui plaît, alors qu'il n'a même pas prit de nouvelles de moi depuis qu'on a couché ensemble.

Il m'a traité comme les autres, alors que lui n'est pas comme les autres pour moi. J'aurais aimé ne pas être comme les autres pour lui aussi. Être spécial aux yeux de quelqu'un. Mais j'ai rêvé éveiller et maintenant que c'est brisé, il ne me reste qu'un cœur en morceaux et un enfant dont je dois m'occuper. Tant de personnes m'aime, je ne dois pas abandonner.

-Usuratonkachi.

Un de ses doigt vient essuyer une larme qui a coulée sur ma joue. Sasuke quitta ensuite la pièce et j'ouvris de nouveau les yeux, me redressant dans mon lit. Je m'en veux d'être aussi troublé par sa présence. Le désir n'a donc pas quitté mon corps ? Quand j'ai ouvert la porte l'autre jour, et qu'il était derrière, mon cœur à battu si vite. Je me recroqueville sur moi-même, enfonçant ma tête dans mes genoux.

-Merde, bredouillais-je. Je crois que je l'aime encore...

À suivre