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Chap XIV : Ce Qui Dévore Notre Amour I (2/4)

*Dans le monde des hommes / terre*

Je rouvre mes yeux et découvre la dame de ma projection, afin d'obtenir la réponse de la rage de l'e-motio de la jalousie.

Elle se presse de jeter son linge dans la machine. La pièce où nous nous trouvons se compose d'un mur et de carreaux constituant le parterre et la moitié du mur.

Je détaille des câbles, longeant les murs. Je remarque un fauteuil démodé dont un drap blanc couvert d'une fine couche de poussière, le recouvre.

Je perçois les pensées de la jeune fille me traverser l'esprit.

« Il a le culot de me demander de ranger tout, alors qu'il n'a pas daigné toucher la facture de sa petite sauterie, en voiture »

Je la revois trier une pile de vêtements. Je n'arrive pas à comprendre tout ce qui se passe dans son esprit.

« Un beau salaud... Mais pourtant, c'est un homme sérieux quand il s'agit de me mentir »

Elle rejette de nouveaux vêtements.

« Donne-nous un temps de réflexion, avais-je déclaré — ha — Je vois bien que monsieur en a profité sans me permettre de lui exprimer ma rage pour toute cette... »

Je l'étudie une seconde. Elle tient une chemise bleue foncée, dont un fil rouge s'est accroché à un des boutons. J'en suis sûre maintenant, car je ne tenais pas à perdre une seule de ces syllabes.

Le corps d'un humain m'offre plus d'information, au niveau de son visage. Un humain possède des couleurs apparaissant au-dessus de sa tête : bleu, rouge, vert, orange,...

Je me rends compte que la colère qu'elle renfloue est progressivement palpable. Je ne peux rien faire, pour l'instant.

Je n'attends pas la dame et je monte au-dessus. Je me retrouve dans la salle de séjour. Un salon bien équipé. Je remarque en premier lieu, leur large table en verre qui centre la pièce. J'y constate une petite fissure quelque peu dissimulée.

Je me rapproche et pose mes doigts sur la table. Un souvenir de leur quotidien me percute l'esprit de plein fouet : deux corps s'enlaçant, deux corps vociférant. Cela se passe. Un paradoxe. La jeune femme tient à toucher l'homme, ce dernier se détache, frappe du poing, engueule la dame à plein poumon, les veines en évidence.

Je reviens à moi. Les souvenirs sont la fenêtre d'indice m'aidant à comprendre mieux l'histoire. Je me sens comme paralysée durant l'action, mais le frisson ne me déstabilise pas. Leur relation est au point mort — Oui, cela saute aux yeux.

Une seule phrase me dévore les boyaux. Une seule.

J'aperçois des photos placardées sur le mur de la pièce. Je vise le cadran des deux parents. Une photo exprimant une vie comblée en amour et attractive. Leur deux corps sont côte à côte et bizarrement, leur visage valorisant le cadre me donne à penser qu'il n'y a pas que des crises qui attristent leur vie.

Je ne peux me fier à rien, car je n'ai rien. Pas un indice, que des spéculations. Je ne m'avance donc pas.

À leur côté, deux adolescents illuminent clairement le quotidien de cette demeure. Un jeu, se dessinant sur les images, atteste d'une époque emplie d'amour et de complicité. La question me revient à nouveau.

Je me souviens de la scène qui s'était déroulée ici-même. Je cherche un moyen de me remémorer l'instant. Je m'accroupis, gardant mon expression perdue de vide intense, signe de ma concentration. Ce moment où j'avais atterri dans la cours de la femme. La subite montée d'émotion, l'expiration difficile, les larmes marquant la tension tenant à se décharger totalement, et... cet enlacement perturbant.

Je me déplace. Je me positionne face aux portes des chambres respectives. Je me doute un tant soit peu de la pression que cela peut produire sur ces enfants, leur cadeau céleste. Si cela a de l'importance ? Je n'ai pas d'enfant. Je n'ai que des souvenirs fragmentés de mon passé et de mes géniteurs. Ce que je sais par contre, c'est que la vie est précieuse pour avoir perdu la majeure partie de ce qui façonnait mon moi. Si je les plains ? Je crois que tout est gérable du moment que l'on sait qui l'on est. Est-ce que leurs enfants se sont déjà forgé une personnalité ? C'est là qu'agissent les êtres et donc, si les parents ont échoué à bâtir ce fondement de toute évolution, c'est qu'ils sont bien plus égarés que je ne me l'imagine.

Je me retrouve devant la chambre du couple. J'ouvre la porte et tombe nez à nez avec des valises encore prête à donner l'ordre de replis. C'est un pan direct. Je me suis même posée la question si la femme connaissait tous les secrets de son mari. Évidemment, elle le sait.

Je m'assois sur une chaise dans le salon et observe les allées et venues de la maîtresse de maison : les passages à l'aspirateur, le repos devant le téléviseur, le téléphone touché plus de cinq cents fois. Des amis par dizaine, une main tendue pour prendre une capture qui se trouve vite publiée. Elle s'est connectée pendant quatre heures.

Je suis tombée à une nouvelle époque, décidément. Les informations de ce temps me parviennent petit à petit. Il me suffit de me plonger dans le canal pour m'imprégner progressivement de l'actualité.

Je l'accompagne des yeux jusqu'à sa chambre où elle se jette à corps perdu, harassée. Ses enfants sont dans des internats. Elle ne peut les téléphoner que le week-end. Il lui arrive d'avoir des excès de rage se manifestant par des coups donnés au lit, alors que des larmes dessinent déjà un visage grognant et se mordillant la lèvre inférieure. Son mari ne reviendra pas cette nuit. Elisa devra dormir seule dans son lit.

Le lendemain matin, l'ambiance n'est pas plus réjouissante. Un café vite avalé, une course effrénée pour récupérer un taxi, rue des Minimes, une arrivée en trombe, les cheveux soulevés quelque peu par le vent, mais se retrouvant rapidement rappelés à l'ordre. Une attente anxieuse dans les couloirs du bureau du psychiatre Macbell.

Des doigts échappant au contrôle, le tintement de l'aiguille rendant l'attente angoissante. Soudain, un appel. Elle se lève, pénètre dans le bureau modestement meublé. Je me poste près des étagères saturées de livres. Une envie me prend de consulter un de ses ouvrages. Cependant, je ne peux avertir le monde de ma présence.

Ce qui se dit à ce moment m'offre plus d'indice que je n'osais l'espérer. Je n'ai pas raccompagné Elisa chez elle. Je me suis lancée à la recherche de son mari, Dylan.

La gare me paraît un bon endroit pour se retrouver bien humidifié par l'alcool.

Lorsque je plonge dans le canal pour rejoindre le monde des humains sur terre, je suis comme dans l'océan. Je me dirige par la pensée à un endroit précis du globe. Dans le ciel, une ligne bleue me signale où se trouve mes cibles. Il me suffit de me concentrer et de me laisser téléporter vers ces derniers. Cela agit tel un frisson négligeable.

Dylan se trouve près de la gare du Midi. Je l'aperçois se faufiler pour quitter la place. Une foule immense s'élance vers l'intérieur tandis qu'une minorité en sort, tout bras occupé, soit par un écran, soit par une quantité de sacs. Je lis sur une montre 21 heures 15. Je marche les iris posés sur ma cible. Il emprunte la rue d'Angleterre.

L'homme titube. Il n'arrive que miraculeusement à se tenir debout, dirigé par son bon sens ou par ses habitudes. Un peu, je crois le voir tourner vers la rue de Mérode. Il y a un penchant psychologique que je ne comprendrai jamais sûrement, chez les humains. Cet intérêt pénible que l'homme a pour la liqueur.

Je le pense même si j'en connais déjà la réponse. S'il m'était demandé de voter en faveur de la suppression de ce plaisir humain, je lèverai ma main en signe de refus. Des Dylan, il y en a par milliers, cependant aucun d'entre eux ne semble vouloir accepter leur situation. Pourquoi cela ? Tout simplement parce que leur charge émotionnelle est trop intense. Comment la décharger ? Et puis, pourquoi se priver de fuir la vérité ? Heureusement, il n'y a pas que pour faire couler sa peine que l'alcool est apprécié.

Je me précipite pour le tenir par la main. Il ne me répond pas tout de suite, les paupières serrées, les lèvres boudeuses. Il me sourit alors que je passe mon bras sur son épaule. Je me concentre sur sa respiration. Je perçois un mouvement.

— Eh, ma jolie, renchérit-il, l'air de vouloir s'effondrer.

Il lève sa main gauche pour tenter de m'enlacer. J'enlève son bras droit de mon épaule brusquement, tout en maintenant ma prise. Je l'attire fortement vers moi et lui donne un coup sévère de la tête. L'homme s'échoue sur la route.

— Debout, prononcé-je sèchement.

Je ne me suis pas creuser deux fois la tête. Je reste près de son visage et je lui crie en plein visage pour le réveiller.

— Debout !

Il affiche une grimace avant de commencer à se tourner, mettant un genou sur la route.

— Eh, merde ! murmure-t-il.

Je recule pour lui laisser le temps de se relever.

— Putain, mais tu te prends pour qui ? vocifère-t-il, de dos.
— Tu dois être content de toi... t'es dans un sale état...
— T'as pas répondu à ma question...

Il se passe la main gauche rapidement près de ses nasaux.

— Tu n'es qu'une... reprend-t-il, en levant le poing.

Je l'attrape à nouveau, agrippe fermement son bras, passe derrière lui, lui assène deux coups durs sur les côtes, le poussant à crier. Il s'avance décontenancé. Cela ne dure pas. Il lève le poing droit en lançant en l'air. Je me rapproche de lui et lui fait craquer une jambe, en tournant. L'homme tombe au sol, cette fois. Il doit bien avoir compris.

Je le contemple. Il n'est que l'ombre de ce qu'il devrait être. Je fais un pas. Chaque être humain possède une aura qui lui est propre. Elle m'indique si ma cible est toujours vivante. Son aura ne se détend pas. Il est donc entrain de réfléchir avec ferveur. Je me laisse indiquer par les couleurs le parcourant le visage, qu'il s'apprête à me rendre la pareille. Le violet fortement pincé est en proie à un changement profond.

— C'est inutile de feindre avec moi, lancé-je, tout en l'observant.

Il ouvre les yeux.

— Qu'est-ce que tu me veux ? lâche-t-il.
— Je suis un peu soulagée par cette attention... Mais tu as raté ton entrée. Allez, viens !
— Je n'suis pas... obligé de...

Il tente à nouveau de quitter le pavé.

— Ne te donne pas cette peine.

Je reste là à le regarder reprendre connaissance progressivement. Je m'aperçois que le temps d'existence d'un être humain est très différent du nôtre et s'en trouve éphémère. Telle une excitation s'activant, se construisant, avant de chuter subitement. Imaginez l'espèce la plus osée de ce monde, qui se retrouve perdue dans son propre corps avant même que son souffle puisse s'estomper. Des gens morts dans leur propre chair parce que la soi-disante vie ne leur a pas fait de fleur. Est-ce parce qu'ils croient avoir tout vu ? Ou parce qu'ils ne seront jamais prêts pour tout voir ?

L'homme ouvre lentement les yeux. Il a mal, cela se voit. Il touche son crâne, puis son front avant d'articuler la tête inclinée.

— Bon sang... qu'est-ce qui m'est arrivé ?
— Tu t'es évanoui... et je t'ai amené jusqu'ici.

Il relève la tête et me considère une minute.

— Et à qui ai-je l'honneur ?
— Alpha, une dame qui passait dans le coin... et qui vous connait.
— Vous êtes du genre à plaisanter, vous !

Je ne réponds rien et l'observe pivoter dans tous les sens pour étudier le paysage.

— Où sommes-nous ?
— Sur le sommet d'une demeure. Si vous vous levez, vous pourrez apercevoir la place des Héros.

Il est adossé à un mur aux briques rouges. Le vent fouette mon visage alors que mon cou ressent la douce brise du petit froid naissant d'automne. Dylan a toute la face perdue sur la place indiquée, au loin. Je lui tends une cigarette sans prononcer mot. Il remarque ce geste et revient sur moi. Il prend rapidement l'expiateur et le porte à ses lèvres. Il se met à chercher quelque chose dans ses poches. J'imagine la raison de cette agitation et lui propose un briquet.

Nous restons là un moment. Je le regarde profiter des premières bouffées, tout en m'adossant à la barre de protection quelque peu rouillée. Lui, m'observe depuis sa place, adossé au mur.

— Je suis là pour toi et Elisa, dis-je, le plus sérieusement possible.
— La bonne blague... Je comprends maintenant le p'tit accrochage... Ah, c'est bien elle, ça... C'est elle qui...
— Tu perds ton temps... rétorqué-je, vivement. Je ne suis pas avec elle. Ni avec toi. Je n'ai que 72 heures pour régler votre cas... passez cela, je devrais le déconnecter de cette temporalité et vous ne vous souviendrez pas m'avoir rencontré. Tu es le seul à qui j'apparais.
— À d'autre, je sais ce que vous avez décidé... Elle veut me quitter, la folle.

Depuis un moment, il rit avec une angoisse qui me pose bien des questions. Une sorte de juste milieu entre la colère et l'ironie.

— Tu te fous de ma gueule, hein ? N'est-ce pas ? Eli ? Tu m'envoi des boxeuses à la con, pour m'intimider... bien joué ! Et la suite, c'est quoi ? Tu passes tes nuits avec elle, peut-être ? Ah, oui... vous devez bien en profiter.

Je l'observe sans un mot. Je le vois se décomposer une seconde après l'autre. La cigarette ne va bientôt plus suffire. Il va chercher à se gratter pour ne pas se souvenir. Bientôt, il va se lever pour aller chercher une bière. Pour l'instant, il se contente de balancer toute sa frustration resurgissant depuis la décuve.

- Refoulement -

— Eh ! l'interrompé-je, d'une voix presque basse et sans fureur.

Cela jette un blanc sur la discussion.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? insisté-je, avec la même voix.
— Parce que tu peux te pointer et me demander des comptes...? me répond-t-il, avec un rire étouffé, arborant un sourire narquois.

Je ne passe pas au prochain mot et continue de le fixer.

— Il n'y a rien à dire... reprend-t-il, en me visant de ses iris verdâtre.

« Rien du tout... si ce n'est que ma vie est merdique »

Un nouveau silence. Je décide de prendre la parole et de le pousser à parler.

— Eh ! Je vous connais tous....
— Attends, attends... tu te prends pour qui ? Bon sang, t'es qui toi ?
— Dylan... garde le silence et tu ramasseras les morceaux... parle et tu briseras encore quelque chose... alors, agis et libère-toi.

Son regard se veut moins sévère. Il serre les dents en regardant le pavé du toit.

— Elle t'a déjà raconté pourquoi ?...— Je l'ai suivi chez le psy et... c'est là que j'ai su pour vous. Je n'avais jamais entendu une telle histoire. — Ah, ça pour une story, c'en est une... très bien... parlons-en...           

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