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Chap VII : Le Passé d'Alpha (4/4)

« Je devins Alpha Esta Deviris, jeune recrue au service des archanges. J'étais devenue une sorte de servante optionnelle pour eux. Ce fut ainsi jusqu'à mes seize ans. Les années précédentes, j'avais été éduquée selon les mœurs angéliques et au contrôle de mes pensées. Mon comportement se devait d'être irréprochable. Ce fut le cas. Je ne recevais que des félicitations de la part de mes supérieures, mais ces derniers craignaient que ma curiosité ne me mène sur des sentiers battus où nul ne pourrait m'en détourner.

» À mes seize ans, disais-je, je recouvrais une émotion qui rassura, curieusement mes collègues et supérieures hiérarchiques : la colère.

» J'étais sujette à des sauts d'humeur presqu'invivables. Je ne l'affichais pas au premier contact, mais lorsqu'il y avait rapprochement des liens sociaux, je faisais ressortir mon côté violent et rebelle. Je voulais tout contrôler et lorsqu'on m'en empêchait, je devenais irascible. Je n'avais que ce ressentiment du fait de ne pas être meilleure et de ne pas arriver à comprendre les autres, ainsi que leurs faiblesses.

» C'est à cette époque que l'on m'annonça que j'avais été admise aux sélections de formation d'aventuriers. Je me pressai à formuler un vœu, mes pupilles scrutant l'horizon : celui d'atteindre le niveau requis pour pouvoir voyager seule, n'importe où. Ce droit était réservé aux élites et l'on atteignait ce grade qu'avec de l'âge, fournissant bien évidemment l'expérience.

» Nous fûmes envoyés sur l'archipel d'Alarius où nous nous entrainâmes dans différentes disciplines. On nous disait qu'il fallait devenir ce à quoi nous pensions. Si l'on désirait être moyen, il fallait le devenir pourvu que cela nous suffise. Si l'on tenait à être le meilleur, il nous fallait nous accrocher et réveiller le dominant qui se cache en nous.

» Nous avions achevé notre formation, au bout de quatre ans et cela marqua mon retour à Éris. C'est là que je reçus ma nomination en tant que membre d'élite des aventuriers et citoyenne émérite d'Éris. J'avais les mêmes droits qu'un archange et avais, dorénavant, le droit de siéger au parlement ainsi que donner mon avis.

» Je n'arrive pas personnellement à y voir un réel exploit. Tout ce qui m'a toujours intéressée et le reste encore, c'est ce qui me pousse en ce moment, à traverser la vaste forêt. Mais un événement a vite fait de me forcer à concrétiser mon rêve.

» Dans mon irritabilité, je m'étais retrouvé à affronter un archange pour la simple raison qu'il pensait être digne d'accumuler, à lui seul, toute la douleur du monde. Sa prétention m'avait amené à débattre et de cela découla un petit accrochage à la fin, question de faire comprendre à l'autre qu'on ne lui garde pas rancune. C'est une habitude après certains conflits de faire chuter la tension ainsi.

» Mais là, bien-sûr, personne ne pouvait être déclarée vainqueur. Naturellement, j'étais la meilleure. Mais dans mon emportement et mes méthodes drastiques, je me forçais à dépasser le seuil du permis et je me retrouvais déjà, essayant de lui briser une aile.

» Je fus arrêtée durant l'action par un autre archange qui m'assura avoir réussi à divertir la foule. Cela m'horripila immédiatement. Je prenais le parti de ma rage et me préparais à déverser le reste de ma brutalité non exprimée sur lui. Il finit cependant par avouer avoir préféré que je réponde à l'appel du conseil. Il me susurra à l'oreille que je devais me dépêcher.

» C'est en abandonnant tous les regards ébahis n'étant pas habitués à pareil acte, que je m'engouffrai dans les couloirs du congrès angélique. Je fus cependant rattrapée par l'inconnu qui m'avoua qu'il s'agissait d'un mensonge et que mon adversaire ne m'en voulait pas. Toutefois, me priait-il de prendre le temps de méditer sur mes accès de colère, étant donné le fait que je suis humaine. »

Curieusement, je ne trouvais plus le même feu intérieur que tout à l'heure. La majeure partie de mes souvenirs concernant le débat ne me parvenait plus. Je n'arrivais même plus à mettre le doigt sur cette fameuse irritation, même en sachant que cela avait été.

— Allez, continue ! s'empresse de me lancer la jeune fille.

— Celui qui venait de m'éloigner de l'arène était Adlann, l'un des sergents de deuxième division. Pour une raison que j'ignorais au début, il me collait sans réserve. À ma moindre tête à l'extérieur de ma demeure, il était là. Lors de nos réunions parlementaires, il m'attendait toujours dehors. Je n'en voyais pas vraiment l'intérêt.

» Par deux fois, je l'avais sommée d'arrêter de me suivre à la trace. Lui de me répondre qu'il le faisait parce qu'il voulait vérifier jusqu'où mon irritabilité pouvait aller. Depuis que je l'avais su, je n'arrivais plus à le ressentir comme un objet curieux. J'étais comme détachée de sa présence. Je n'en attendais plus rien.

» Et comme tout acharnement connaît une pente descendante, je ne le vis plus au bout d'un mois, sûrement lassé de ne constater qu'en moi, qu'une vie monotone et fade. Il avait tenté à plusieurs reprises de m'énerver et de me souffler une part de sa propre expérience.

» Je finis par le rencontrer par hasard, sur sa nouvelle expérience : Je le voyais user de son talent pour manipuler une créature visiblement bien irritée. Sa rage le poussait à frapper de sa queue et à hurler comme un fauve blessé. C'était un tvarak à la forme sinueuse, presqu'un serpent avec une tête d'ogre.

» Ce ne fut pas long quand on découvrit qu'il était assez près d'une falaise, on comprit que l'animal risquait de se retrouver en chute libre. Un côté humain dans ses actes, nous devons l'avouer : ce désir de contrôler la vie et de l'étudier sans vergogne... Cependant, je n'affichais aucune réaction en y réfléchissant, maintenant. Il pouvait bien faire ce qu'il voulait avec ces créatures, cela n'était pas interdit du moment qu'elles n'étaient pas maltraitées.

» Un soir, je l'aperçus tentant de faire subir le même test à une membre du congrès bien naïve, au premier regard.

» Je déballais la pente me séparant de l'allée où il se trouvait et renvoyais la jeune demoiselle. Je terminais ma route, avec maîtrise, sur le sol, le visage affichant une touche de froideur. C'est à ce moment que je pris la peine de lui expliquer que nos semblables ne sont pas des jouets.

» En peu de temps qu'il ne faut pour le dire, il me nomma son second. J'avais pour rôle de délimiter ses possibles agissements, si jamais je les trouvais déplacés.

» De fil en aiguille, je lui inculquai mes bases sur les émotions ainsi que la manière de les gérer. J'eus droit à participer activement à ses expériences. Mais il m'avoua un jour que j'avais le talent d'arriver à comprendre les états affectifs des autres, mais n'arrivais pas à expliquer ce qui se tramait en mon sein. C'est ainsi que je redevins son sujet d'expérience.

» Au bout d'un an et demi, nous étions devenus inséparables. Non pas que j'avais un réel intérêt à le voir. C'était plutôt comme mécanique. Une habitude qui ne se déracinait pas. Dans la semaine, il ne se passait pas un jour sans que nous tombions l'un sur l'autre et puis, un jour, c'est arrivé.

» Il me demanda si j'avais vraiment envie de conserver ces habitudes. Je lui répondis qu'il n'y avait pas de raison. Même en sachant que je n'arriverais pas à donner une réponse claire, il s'était lancé et m'avait avoué qu'il ne cherchait rien d'autre que notre incroyable attirance, même sans ma réponse. Il ne savait pas ce que je pouvais ressentir, mais il désirait prendre les devants et me garder à ses côtés.

» Je lui avouais qu'il aurait du mal à supporter ce vide s'il restait à mes côtés. Il me sourit et me dit très nettement : « tu es là chaque jour, non ? Je ne vois pas d'autres Alpha au regard froid. »

» À partir de ce moment, je me décidai à préparer mon éventuel voyage pour la Toile. Je ne voulais pas rester une quasi-bancale. Je savais que cela était une évidence, en cet instant. »

— Alors, c'est là où tu es en ce moment ? me questionne Emy, le ton platonique. C'est... je n'sais pas quoi dire... ne fais pas attention à moi. Comment tu l'as annoncé ? L'a-t-il bien pris ?

— Le jour en question fut arrivé. Je me pris un ton sec pour le lui dire : « Adlann ! Ça risque d'être long, mais... je devrais le retrouver. » Il m'avoua être assez inquiet, malgré mon assurance. Il disait que ma désinvolture serait un handicap si je me plongeais toute seule dans la forêt mystique.

» Quand j'y repense, ma réponse me fait encore écho, en ce moment : « Si je devais te perdre, je me perdrais... Et si je ne le trouve pas, il te manquera une part de moi. »

» J'ai donc entrepris ce voyage pour récupérer ce rien si significatif pour moi. Je ne vise encore que ce but. Cette marche dans les ténèbres afin de toucher la lumière céleste. Je veux reprendre mon bien quoiqu'il en coûte.

» Je finis par clore notre discussion en lui demandant : « seras-tu prêt à m'attendre ? »

— Je ne te l'ai pas dit avant, commente l'adolescente, mais tu narre super bien.

Un silence agrémenté d'expiration me rend perplexe. Va-t-elle laisser passer cette soirée ? Soudain, elle reprend avec une voix plus calme :

— Je dois te remercier d'avoir été sincère avec moi... Ta vie, c'est comme une longue balade. On ne décide pas tout de suite du chemin à prendre, mais toi, tu sais ce que tu veux... C'n'est pas mon cas, tu vois... Peut-être... peut-être si je perdais mes émotions comme toi... peut-être oserais-je faire le même voyage que toi... à travers l'inconnue... tu es incroyable... et ton monde est... tout simplement époustouflant... et surréaliste, je puis dire... J'aimerai vivre ce genre d'aventure...

Encore un blanc. Aucun mot. Pas une once de phrase. Puis, c'est à nouveau le déclic :

— Alpha... je me suis disputée avec mon copain...
— Il s'appelle comment ?
— Dylan ! Il m'a dit que je n'suis pas assez... investie dans notre relation.
— Et est-ce que tu le penses aussi ?
— Tu crois que je parlerais de dispute si je le pense aussi ? s'énerve-t-elle.
— Je crois que nous sommes tous conscients que nous avons une part de responsabilité dans un acte.
— Eh bien, pas moi... je suis celle qui s'investit à fond dans cette relation... Je ne manque pas de lui parler... de lui accorder mon attention... Mais nous sommes dans la réalité, merde... on a des choses à faire... lorsqu'on est libre pour souffler, c'est l'instant que nous profitons pour se rapprocher des nôtres... Et lui ? Qu'a-t-il fait pour moi ? C'est toujours moi qui l'appelle... qui remarque que ses messages sont impertinents... Qui pense à des tas de plan de relance... Et je ne suis pas assez dans le coup ?

Je l'entends m'expliquer son point de vue avec assiduité. Elle serre les dents par moment. En analysant juste le son de sa voix et sa tonalité, je peux presque m'imaginer quelle position elle prend, le nombre de fois où les gouttes de larme resurgissent, ainsi que la vive colère qui l'anime.

Elle ne lui a pas tout dit. Elle a gardé ses mots dans un coin de ses pensées. À présent, elle explose. La question est de savoir où.

— Où te trouves-tu en ce moment ? lui demandé-je.
— Sur le balcon de ma voisine... j'ai droit d'y passer lorsque j'en ai envie... elle fait semblant qu'elle ne sait pas, mais je devine par son regard quotidien qu'elle se figure toujours que lorsque je mets un pied chez elle, c'est pour respirer seule dans mon coin...
— C'est possible, cela ?
— Lola est une cinquantenaire fort occupée. Elle n'a jamais eu d'enfant. Elle me permet de venir mettre un peu d'ambiance dans sa vie... Elle me défend par contre de le faire lorsqu'elle a des communications importantes avec sa société... Je l'aime beaucoup.
— Tu te sens mieux, maintenant ?
— Tu sais... Je vais te dire une chose... Lorsque quelqu'un me demande comment je vais et que je lui réponds : « ça va », cela signifie que je lui facilite la tâche pour qu'il déguerpisse...
— Alors, on va dire que tu n'as pas tapé assez fort...
— Quoi ?
— Tu exploses encore de l'intérieur... prends le temps de tout me dire avant de quitter ce balcon...
— Attends, tu te permets de me donner des ordres...
— Si tu le prends comme un ordre, tant pis... Moi, je ne te lâcherai plus... tu es désormais mon amie...
— Et si moi, j'n'ai pas envie de t'avoir comme amie ?
— Alors, je prendrai mon temps pour que tu m'acceptes, c'est aussi simple que ça.

Elle ne me répond pas tout de suite. Je reste presque perdue dans ce flot de non-dits persistants. J'ai gagné quelques points en lui parlant ouvertement.

Je crois avoir cerné le caractère d'Emy. Dans le fond, elle est comme toutes les adolescentes humaines. Elle a besoin de se renseigner sur les nouvelles personnes qui pénètre son champ intime. Elle vit ses premières heures en arborant un sourire et flétrissant telle une fleur, lorsqu'elle est blessée.

— Dis, Alpha ! Tu sais quoi ? Je... J'ai peur du noir... j'ai peur de perdre certaines personnes qui m'entourent... Mais en même temps, je crains de rencontrer de nouvelles personnes... Je suis bizarre, pas vrai...
— Quelle importance, on t'aime tel que tu es, c'est l'essentiel.
— Tu parles comme ma meilleure amie, me déclare-t-elle, tout en rigolant.

Nous passons alors la nuit à parler de sa seule et meilleure amie. Le temps passe. Je comprends d'où vient son problème. Elle m'avoue avoir toujours eu peur de la mort, mais que son amie, aime flirter avec.

— C'est une vraie accro au feu, me lance-t-elle. La première fois que je l'ai rencontrée, j'ai cru que c'était une pyromane. Rien à y faire, c'est dingue, mais je la préfère entre toutes.

Je suis tentée de lui dire qu'elle ne peut affirmer cela, vu qu'elle n'a jamais essayé de se lier d'amitié avec d'autres personnes.

— Elle, je t'assure, c'est une vraie rebelle. Une fois, elle a failli en coller une au proviseur parce qu'il lui disait qu'elle serait bonne pour le trottoir. Elle a fait pire, je crois. Elle lui a saccagé son bureau, à grand coup de batte. On a cherché le coupable pendant des mois... et c'est récemment qu'elle m'a avoué les faits... Elle n'aime pas les tromperies ou les injustices... mais elle préfère ne pas s'ingérer dans les affaires des autres... Tu sais... des fois, je l'envie d'être aussi ouverte... Mais j'ai aussi découvert qu'elle n'arrivait pas à rêver... oui, elle ne se l'explique pas...

Nous avons discuté même après son retour chez elle. L'ambiance de sa demeure lui semble si glaciale. Elle a peur de n'être pas en mesure de régler ce problème. Son père est entrepreneur et agent immobilier. Sa mère est avocate mais n'exerce plus aussi activement.

Dans sa chambre aux couleurs de crème en boîte, selon ses dires, elle se jette dans son lit rapidement. Quelques va-et-vient parentales et Emy relance la conversation. En me dévoilant une activité de sa journée, nous en sommes arrivées à combler les vides qui nous séparaient. Emy parle, se confie, rigole. Elle m'a ouvert son cœur.

Reste à savoir qu'elle est son véritable problème.

— Eh, Alpha ! murmure-t-elle.
— Oui, Emy ?
— Discutons à nouveau demain...
— Bien-sûr, Emy...
— Et... ne m'abandonne pas si vite...
— Non, Emy... Je suis encore là... pour longtemps...

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