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Chap IX : Piège (3/3)

* * *

— Nous voici, prêtes à traverser la frontière du district de la hache de la colère pour celui de l'antre de la honte, me dit-elle.

Le paysage qui s'étend devant moi, ne m'a pas l'air si extraordinaire. C'est visiblement une brousse épaisse. Il m'est difficile de percevoir quoi que ce soit à vingt mètres. Et l'odeur des plantes mouillées me parvient. Il a plu récemment.

Je fais un premier pas. À ce simple mouvement, la lumière du jour bascule en une nuit noire sans étoile. Je lève la tête pour scruter le ciel. J'exécute cet exercice plus d'une fois sans réellement m'accommoder à ce changement soudain. Pourtant, rien ne semble avoir changé dans ce paysage devenu sombre. Les effluves se dégageant encore ne sont point altérées.

— Synda, qu'est-ce qui se passe ? questionné-je.
— Ah oui, j'ai oublié de te dire que dans ce district, les rayons de tous les astres ne se dessinent pas dans le ciel. Ici, nous n'avons que la nuit comme maîtresse. Le simple fait de mettre un pied sur ce territoire et tu bascules dans notre espace.

Je m'avance sans commenter l'information. J'ai beau flanquer mon regard dans toutes les directions, il m'est difficile ne fût-ce que de détailler un semblant de matière, au-devant de ma route. À un moment donné, je crois avoir posé le pied sur une bête, car au premier contact, la chose a bougé très nettement.

— Synda ! C'est quoi ça ?
— Sois sans crainte ! C'est une palme humide détachée. Elle pendait juste là.
— Visiblement, je crains fort de finir dans un trou à la fin de cette allée, si tant est qu'il y en ait. Sois mes yeux... et mes oreilles, on ne sait jamais.
— Je vais te guider, Alpha !

Je continue, le regard tourné de gauche à droite, prête à agir dans la seconde. Je pose un pied devant l'autre avec beaucoup d'appréhension. La voix de Synda me paraît bien mélodieuse. Comme si elle se délectait de cette scène.

Je marche sur une voie bien linéaire, cette fois. Le sol est bien ferme. Elle me prévient enfin que des lucioles vont commencer à surgir des buissons et des plantes. Elle m'explique alors le fonctionnement dans le district :

— Dans l'antre de la honte, rien de tout ce que tu as vu dans les autres districts n'est comparable. Ici, l'agneau dévore le loup et inversement. De la petite bête insignifiante à la plus misérable des plantes carnivores. Tout n'est que danger. Nous sommes juste en dessous du niveau des e-motios du district précédent.

En écoutant ce propos, je comprends pourquoi elle m'a recommandé de me munir de mes vivres, pour le voyage.

— Les fruits dans ce territoire ainsi que toute la faune... sans exception, ils sont tous empoisonnés.
— Et comment vous faîtes pour vous multiplier dans ce patelin ?
— Nous avons un emplacement sous terre, t'as oublié ?
— Oui, tu me rappelles. Et qui dirige ce district ?
— Hum,... c'est assez compliqué...
— Plaît-il ?
— Eh bien, nous avons un gouverneur, mais... il n'est pas considéré comme le seul gouverneur. Ils sont plusieurs qui revendiquent son pouvoir. Nous avons Hattah, l'e-motio du vice. Il est le plus influent de tous les gouverneurs... enfin... il l'était. Il a dû partager son pouvoir avec ces puissants subalternes qui possèdent maintenant une portion respective du territoire. Nous avons : Gastrimargia, il s'agissait de l'e-motio du vice de la gourmandise. Il dirigeait la partie vénéneuse du territoire qui se délimite au niveau de l'étang
— Était ?
— Ne t'en fais pas, j'y viens
— Nous avons ensuite : Philarguria, l'e-motio du vice de l'avarice, il dirige les souterrains ; Kenodoxia, l'e-motio du vice de la vaine gloire et... la dernière n'est autre que Porneia, l'e-motio du vice de la luxure. Cette dernière est sans aucun doute la plus dangereuse. Elle se complaît dans la destruction et le massacre. Elle aime conserver ses proies au frais, encore vivante, dans une de ses geôles. Elle possède assez de talents pour manipuler ses proies, les entraîner dans son antre et les dévorer lorsque l'envie lui vient.
— Et que fait Hattah pour se maintenir comme chef suprême ?
— Il y a longtemps, une guerre se déclara parmi ces seigneurs. Cette lutte embrasa le district. Ce fut l'une des époques les plus sombres de son histoire. Mais l'accalmie pris place à la venue de l'e-motio de la mort qui dévora une majeure partie de presque toutes les créatures. Les évolués se maîtrisèrent. Cependant, après la grande purge, Gastrimargia s'est volatilisé. Une rumeur s'est répandue comme quoi, il aurait croisé le chemin du colossal. Nous apprîmes la vérité, bien plus tard : Gastrimargia s'est fait dévoré par Porneia qui, de ce fait, est devenue deux fois plus puissante. Elle est à présent la seule à pouvoir rivaliser avec Hattah. Elle s'est érigé une fourmilière où elle règne en maîtresse vénérée.
— Laisse-moi deviner, c'est là où tu es ?
— Malheureusement.

Je me retrouve devant une petite voie sans feuille. Elle me semble avoir été tracée avec une sorte de machette. À ma droite, sous les minuscules lucioles générant de la lumière, je distingue une autre voie, cette fois, des feuilles vertes jonchent le sol, bien coupées comme pour laisser passer un convoi — Curieux qu'il ne soit pas sur la route. Je remarque que cela se termine à ma gauche à cinq pas, devant deux grosses palmes que je devine cacher une autre voie.

Soudain, je reste figée sur place. Je distingue une silhouette se dessiner à ma droite, marchant sur ses feuilles. Elle provient d'un trou ténébreux au fond, non sur ma route. Grâce aux lucioles, je parviens à détailler la créature qui s'avance :

C'est une femme aux cheveux blancs. Ces iris bleus sont étonnement luisants dans ses ténèbres. Non pas aussi fort qu'une lampe, mais plutôt comme des billes, dont la lumière réfléchit partiellement. Elle porte une cape noire lui arrivant jusqu'aux pieds d'où j'entrevois une armure grise. J'entends non pas deux pas successifs faire craquer les feuilles, mais plus d'une dizaine me précisant qu'elle n'est pas seule.

Elle se rapproche de moi, l'espace d'un instant, pose ses pupilles sur moi, indifférente. Je n'arrive pas à réfléchir sur la marche à suivre. Dois-je l'attaquer ou dois-je la laisser faire le premier geste ? Elle est près de mon visage. Nos deux regards concentrés, l'un dans l'autre.

Soudain, elle me dépasse, tourne de la tête et continue sa route. Elle déplace les palmes pour disparaître dans les ténèbres du chemin. Le mouvement se répète, par une ligne de plusieurs autres femmes aux teints mâts et ayant des yeux d'un même bleu saisissant. Certaines me considèrent, d'autres, comme hypnotisées, finissent par disparaître dans les ténèbres.

— Alpha, ne reste pas là ! me supplie Synda.
— De quoi parles-tu ? rétorqué-je, captivée par ce flot d'âmes font resurgir mon vilain défaut : la curiosité.
— Il ne faut pas que tu restes ici. Il y a quelque chose qui s'approche.

Je reste captivée quelques secondes avant de tourner lentement ma tête vers l'endroit de leur sortie. J'entends brusquement les battements de mon cœur, comme si quelque d'unique et d'inconcevable se rapproche.

Brusquement, je remarque une silhouette différente de la gent féminine. C'est un homme. Il est battu tel un buffle, les bras saillants. Il ne porte pas d'armure, mais un blouson blanc et un pantalon en cuir noir. Il a rejeté sa cape en arrière. Il a deux bracelets noirs recouvrant tout l'avant-bras, brillants à la lumière virevoltante des lucioles. Il porte des bottes en cuir de même couleur que son pantalon.

Je suis comme paralysée. Je n'arrive pas à bouger et à me concentrer. Je me surprends à le suivre des yeux, le temps s'étant comme arrêté. Il ne me regarde pourtant pas.

— Alpha ! Ne reste pas là. Je t'en supplie. Pas lui ! Il nous faut fuir. Alpha ! Alpha !

La voix de Synda ne m'est plus perceptible — peu importe — C'est alors que je le vois s'arrêter, puis tourner dans ma direction. Il s'accroupi. Il me considère. Je suis comme happée par sa présence. Il est beaucoup plus grand que moi. Sa beauté est comparable à celles des archanges.

Contrairement à ses jeunes femmes, ses cheveux sont noirs de jais et finissent en crinière derrière son dos. C'est alors que je constate que je ne peux percevoir son aura. Et surtout, ces iris d'un bleu déconcertant, attise ma curiosité d'une manière indescriptible. Je m'extasie devant ce bleu cachant une sorte d'univers emplis d'étoiles. C'est fabuleux.

Je n'arrive pas à bouger alors que j'observe son bras droit se lever vers mon bras gauche. Je n'arrive pas à détacher mon regard du sien. Je le sens m'agripper le bras. Pourtant, il ne me fait point mal. Ce moment me paraît une éternité.

Je porte un regard à mon bras. Il est complètement délivré de la cicatrice énorme qui le dessinait. Je le fixe à nouveau comme voulant lui demander le secret de cette science stupéfiante.

— Tes yeux sont la preuve que tu es l'une des nôtres, me lance-t-il, rencontrons-nous sous d'autres cieux, Alpha !

Il se relève. Il s'en va sans me considérer à nouveau, laissant tomber sa cape noire sur le devant de son corps. Tandis que je le contemple pénétrer dans le passage, je perçois la présence d'une de ses semblables qui s'est arrêté et me regarde intensément.

Elle possède des cheveux aussi blancs que le reste de la troupe. Ces yeux me rendent encore admiratives, oubliant un instant que je détiens les mêmes pupilles en moins luisant, par contre. Elle incline subitement la tête en signe de révérence. Elle se redresse et continue son chemin jusqu'à disparaître à son tour, derrière le passage, me laissant seule avec mes questions et mon teint pâle, encore subjuguée.

Une unième fois, j'entends la voix de Synda, inquiète :

— Tu vas bien ? Il t'a touché ?

Je reste là, scrutant les palmes emportant ces ombres de mystères. Je ne manque pas d'interroger l'e-motio :

— Qui était-ce ?
— Ce sont des êtres, pas du tout recommandables. Ne t'en approche plus à l'avenir. C'est tout ce que je peux te dire. Mais, ne t'en fais pas. Nous sommes proches de la frontière du territoire de Porneia, ayant appartenu au feu Gastrimargia, de son vivant.
— Conduis-moi jusque-là, achevé-je, en récupérant mes esprits.

Je longe ledit sentier sans me retourner. Curieux, je ne tombe sur aucun dévoreur que m'avait vanté Synda. Nonobstant les petits tvaraks allant et venant ainsi que des e-motios classiques illuminant leurs alentours, mon voyage se déroula sans accroc.

Je finis, au bout d'un moment, après coupure de quelques longues palmes, au moyen de ma lame, à trouver la suite du sentier et à trente mètres approximativement, je distingue le fameux étang décrit par la créature.

— L'étang de la joie, m'informe-t-elle. Toutes les bêtes qui plongent dans cette eau glacée, en ressortent heureux et plus apaisés.
— Je ne savais pas qu'un e-motio pouvait connaître ce qu'est la joie sans canal d'émotion ?!

J'entends Synda glousser.

— Et encore, tu n'as rien vu, me répond-t-elle, à présent, il te faut plonger. Au fond, il y a une ouverture menant directement vers ma geôle et tu...
— Un instant... l'interrompé-je, je croyais qu'il était glacé ?
— Et moi, je croyais que tu étais un soldat résistant à tout ?

Il est vrai que les aventuriers sont entraînés pour résister aux fortes températures, mais le problème est de savoir si je ne perdrai pas toutes mes facultés avant d'avoir atteint l'objectif prévu.

— Quelle profondeur avant d'atteindre le trou ? demandé-je, en considérant ces ténèbres renforcés par la nuit permanente qui régit ce district.

Pas moyen de se repérer à l'air libre et maintenant, il faut tenter de trouver une crevasse sous de plus amples ténèbres. Et le froid, il ne faut pas se le cacher, jouera sur ma résistance. Sans parler du besoin d'oxygène. J'ai beau être formée pour ce genre de challenge, il n'en est pas moins que je ne tiens pas à perdre du temps inutilement en milieu hostile. Étant toutefois curieuse et ne connaissant pas la peur, je me prépare donc au saut.

— Ce n'est pas très profond. À deux mètres, tu y seras. En plus, il n'y a pas de créatures pour la simple raison que les e-motios détestent l'eau.
— Je compte sur toi pour me diriger, achevé-je de lui commander, avant de plonger tel quel dans ledit étang de la joie.

Elle ne m'avait pas trompée, il y fait extrêmement froid — Je dois me dépêcher — Et alors que je m'élance en avant en considérant les indications de mon guide, je finis par sentir une piqûre sur mon cou. Cela a été si douloureux l'espace d'une seconde, que j'y porte ma paume droite. Je me retourne pensant y voir quelque chose. Une bête doit se trouver dans cet étang. Et je m'y suis aventurée en accordant pleine confiance à l'e-motio.

— Synda, qu'est-ce que c'était, dis-je, intérieurement.
— Ne t'en fais pas, ce n'est rien, me répond-t-elle, d'un ton mielleux.

Alors que je l'écoute, je lance mes prunelles alarmées dans toutes les directions. Je perds l'usage de mes membres. J'ai beau me débattre, je n'arrive plus à bouger le moindre doigt. Pas même un cil. Et par une force hors de ma connaissance, je me retrouve propulsée doucement vers la surface où je flotte telle une planche, les mains placées en avant et les yeux grands ouverts.

La vision du ciel sans étoiles, me force à croire que je suis entrain de perdre le contrôle de la situation. Je vois soudain un crâne juste à ma droite dégoulinant d'eau. Je crois distinguer un sourire dans ces ténèbres.

Je perds peu à peu conscience et me laisse aller à un profond sommeil.

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