A douze ans Carlos avait arrêté de parler.

Pas de maladie, pas de traumatisme ou d'accident mais un choix.

A douze ans il était entré en religion. Pas comme prêtre, mais comme moine et pas n'importe quel moine. Un moine silencieux, qui par amour pour Dieu avait renoncé à son passé, ses attaches d'alors et sa voix. Il était entré au monastère de Barcelia parmi une communauté silencieuse et avait décidé d'y passer sa vie.

Étonnement ça n'avait jamais été difficile. Il se sentait complet par la prière, par l'affection silencieuse de ses frères moines. Sa vie contemplative l'emplissait d'une joie immense.

Une joie silencieuse.

Et un silence immense.

Tous ceux qui l'avait connus eux n'étaient pas silencieux. Ils commentaient souvent ce choix étrange. Tentait d'y trouver un sens. Certains se moquaient en l'imaginant dans ce monastère sans plus jamais dire un mot. Tous s'étonnaient qu'un garçon si intelligent ait pu faire un choix si radical. Il n'était pas le genre à se faire enrôler, à croire à n'importe quoi et voilà qu'il était entré dans un monastère d'où il ne sortirait jamais condamnait au silence éternel.

Quelle bizarrerie. Il finirait bien par s'en mordre les doigts. Comme il devait être malheureux là-bas.

Ils ne pouvaient pas plus se tromper. Carlos ne s'était jamais senti aussi comblé aussi à sa place. Ici dans le silence il n'avait pas à entendre toutes les absurdités qu'on racontait, fini les discussions creuses, les ragots qui n'étaient que méchanceté. Il avait accès désormais à un savoir immense, une bibliothèque pleine de bien plus e livres sur es sujets tellement variés qu'une vie ne suffirait pas à tous les lire. Sans compter les hommes intelligents qui l'entourait et en écrivait aussi. Il pouvait aussi écrire, réfléchir, s'interroger. Plus aucun bruit ne parasiter ses pensées. Mais bien plus important il pouvait se retrouver lui-même, se connaitre et se comprendre mieux que jamais. Car il était entouré de silence, de calme et de l'amour de ses frères et de dieu.