Portes closes
Escorté par de nombreux magicien Achil fut emmené devant un confrère télépathe. Ce dernier se concentra et ouvrit la porte sur la dimension grise. Achil en observant à travers elle sentit l'angoisse monter, il ne voulait pas aller là-bas. Il ne méritait pas ça. Il avait juste voulut voir le monde. Il tenta de résister mais son escorte l'empoigna et le jeta à travers le trou béant.
Il ne sentit que le froid glacial d'abord en traversant la porte, puis il tomba sur ce qui devait être de l'herbe. Le choc avait était désagréable. Il observa la lumière qui émanait de sa dimension. La porte était encore ouverte. Se relevant il se mit à courir vers elle tandis qu'elle rétrécissait. Elle disparut alors qu'il n'avait qu'à tendre la main pour la toucher.
Tombant à genou il se mit à pleurer. Non ! Non ! Non ! Il ne pouvait pas être enfermé ici ! On ne pouvait pas le condamner pour un désir de liberté. Pourtant sa porte s'était fermée. Il n'y avait aucune autre porte. Il était enfermé. Il resta ainsi un moment à sangloter. Puis les larmes se tarirent et il s'assit désespéré.
Puis un cri sauvage se fit entendre. Un son qui lui fit se hérisser les poils. Un hurlement de danger.
Il bondit sur ses pieds et sans réfléchir se mit à courir dans la direction opposé. Il courut sans s'arrêter jusqu'à tomber dans un cours d'eau. Il nagea contre le courant pour tenter de regagner la surface. Le courant néanmoins était si fort. Ses efforts semblaient vains. Il abandonna alors. A quoi bon lutter ? Il était enfermé dans cette dimension maudite à jamais. Autant en finir tout de suite. Mais alors qu'il était sous l'eau, que l'eau s'infiltrait dans ses poumons il trouva la force de se battre. Il lutta contre le courant, encore et encore, progressant petit à petit. Puis regagna le bord où il s'effondra épuisé.
Perdant son regard sur le ciel gris il décida qu'il ne mourrait pas ici. Un jour il contemplerait un ciel bleu de nouveau. Un jour il reviendrait et tous ces magiciens paieraient. Ils les feraient tomber. Mais pour cela il fallait sortir d'ici.
Il récupéra d'abord des forces. Puis une fois reposé prit de l'eau grisâtre entre ses mains et bu à grande goulée. Si seulement il avait une gourde pour en emporter avec lui.
Malheureusement il fit sans, se releva et avança, cherchant de quoi se nourrir. Mais sur cette terre grise fumante il ne trouva rien. Il avait besoin de manger pourtant pour avancer. Mais aucune plante ne semblait pousser sur e sol maudit.
Alors quand il entendit un nouveau cri terrifiant il ne fuit pas. Il se cacha.
Il vit alors passer une créature immense. D'un gris sombre elle devait faire la taille de trois immeubles, sur quatre longues pates fines et affutées comme des rasoirs se trouvait un corps tout aussi fin et un bec claquant repoussant. Cette chose énorme devait bien se nourrir. Et les quelques magiciens jetés ici de temps à autre ne devait pas être une nourriture suffisante. Il la suivit alors le plus discrètement possible, le cœur battant de peur. Sauf qu'ils ne rencontraient âme qui vivent pendant plusieurs heures. Il se sentait prêt à abandonner quand elle tomba sur un petit groupe d'hommes. Ils se levèrent mais en vain, elle fonça sur eux et en croqua un qui hurla de douleur avant de disparaitre dans son gosier. Les deux autres hommes tentèrent de lutter mais elle en coupa un en deux d'un coup de patte et écrasa le dernier sous une autre. Elle les dévora et continua son chemin. Il ne la suivit pas, ayant aperçut que ces trois hommes avaient des affaires, peut-être à manger. Une fois qu'il fut sûr qu'elle s'était éloignée suffisamment il se jeta sur les biens des hommes, trouva des fines tranches de viandes et de l'herbe. Il avala le tout goulument.
Puis il s'éloigna, les restes de ces hommes le perturbaient. Il avait assisté à leur fin sans bouger.
Une fois qu'il se jugea assez loin pour laisser le souvenir de leurs morts affreuses derrière lui il s'assit et se concentra. Si un télépathe pouvait ouvrir un porte dans un sens il devait pouvoir le faire dans l'autre. Il resta assis des heures durant tentant de trouver quelque chose à laquelle se connecter, trouver une faille. Mais rien.
Ayant de nouveau faim et soif il se remit en route. Il regrettait de ne pas avoir de quoi écrire pour tenter de tracer une carte. Quand il trouva de l'herbe, il la mangea par grandes poignées. Cela n'avait aucun goût mais il n'avait rien d'autre. Enfin il aperçut au loin un troupeau d'animaux de la hauteur d'un éléphant, mais au corps musclé et recouvert de fourrure. Ils semblaient tous penchés sur quelque chose. Il finit par comprendre qu'il y avait de l'eau là-bas. Aussitôt leurs crânes se tournèrent tous vers lui sans même qu'il ait fait le moindre bruit ou mouvement. Et avant qu'il puisse réfléchir ils foncèrent tous droits sur lui. Il sentait leur présence dans sa tête qui désiraient le déchiqueter, l'écraser.
Non ! Il tenta de les repousser de son crâne et il y réussi sans trop de difficulté. Il plongea alors dans le leur, les forçant à s'arrêter. Ils obéirent. Il les poussa à fuir et se concentra sur un pour lui provoquer une vague de douleur. La bête se tordait de douleur au sol tandis que son troupeau s'éloignait. Alors qu'il s'approcha de la créature pour la tuer et la manger ils échangèrent un regard. Il lut dans le sien sa douleur, sa peur. Elle savait qu'il allait le tuer. Ce regard de souffrance le paralysa. Il ne pouvait pas faire ça. Il ne pouvait pas tuer. Il lui ordonna alors de partir vers les siens. Et quand ils furent suffisamment loin que ça en devenait douloureux pour lui il relâcha sa pression télépathique. Il s'approcha du cours d'eau et y bu à grande goulée.
Il devait reconnaître que pour l'instant son plan pour sortir était un échec.
Une fois rassasié il tenta de nouveau mais abandonna vite. Et s'il guettait plutôt l'ouverture d'une prochaine porte ?
Alors il explora ces terres, se nourrissant de cette herbe infecte, buvant dès qu'il trouvait un cours d'eau, fuyant les créatures toutes plus terrifiantes les unes des autres, et guettant une lumière qui annoncerait l'ouverture d'une porte. Il avait tenté d'approcher d'autres prisonniers mais ils le fuyaient. Il se sentait si seul pourtant.
La première fois qu'il aperçut une porte s'ouvrir, il était si loin qu'il n'eut pas le temps de s'en approcher qu'elle avait déjà disparu. La deuxième fois il fonça vers elle mais elle se ferma à quelques mètres. Il se tourna alors vers celui qui avait été condamné à errer ici. C'était quasiment un enfant. Il devait avoir treize ans. Son don devait tout juste s'être éveillé. Il le dévisagea effrayé.
— Eh ! Comment tu t'appelle ?
— Castiel, répondit le garçon après hésitation.
— Enchanté, moi c'est Achil ! Je vais t'aider à survivre ici si tu veux. Il faudra suivre mes ordres mais si j'arrive à trouver comment nous faire sortir d'ici je t'emmènerais d'accord.
— Quelle règle ?
— Tu ne tueras pas, rien ni personne. Et obéir à mes ordres.
— C'est tout ?
— Oui.
— D'accord.
Il avait désormais un compagnon de voyage. Sa présence fut d'une grande aide pour son moral en berne, il ne se battait plus seulement pour lui, mais aussi pour le garçon. Garçon qui lui permit de voir que le temps passait grâce à sa croissance.
Un jour ils croisèrent un groupe de voyageur. Leurs vêtements étaient en bon état et ils étaient rasés. Achil n'en crut pas ses yeux. Ils leur proposèrent de partager un peu de leur repas. Achil ne toucha pas à la viande et fit signe à Castiel de ne pas y toucher. Il revoyait encore le regard de la bête. Ces hommes s'étaient confectionné des vêtements à partir de peau de bêtes à l'aide d'instrument qu'ils avaient crée eux-mêmes avec la magie et la pierre. De même pour le rasoir. Leurs instruments étaient pour le moment très sommaires mais il s'en contenta. Il se rasa, coupa ses cheveux le plus possible pour qu'il ressemble à quelque chose. Les hommes lui offrirent une de leurs lames en possédant plusieurs, il les remercia chaleureusement.
Le moment de dormir ils l'observèrent qui tenta d'ouvrir une porte. Il n'avait pas abandonné ses entrainements réguliers dans l'espoir de réussir un jour, bien que pour l'instant il n'arrive pas au plus petit résultat.
Quand il eut fini les hommes le dévisagèrent comme un fou. Il expliqua son projet, leur fit la même offre qu'à Castiel qu'ils refusèrent.
— Oublie ça ! On est coincé ici ! Ils ne te laisseront pas passer la moindre porte.
Mais il ne perdait pas espoir. Ils se séparèrent donc, chacun allant de leurs côtés. Il mit plusieurs années à retrouver une porte. Cette fois en courant vers elle il fut interrompu par la bête immense aux pattes affutées comme des épées. Elle lui bloquait le passage et s'attaquait à celle qui avait été jetée là. Cette dernière se battait du mieux qu'elle pouvait, projetant des pierres sur la créature, mais cette dernière était trop grosse pour que cela lui fasse autre chose que l'agiter plus encore. Achil tenta de lui envoyer des décharges télépathiques, mais là aussi elle n'en fut que plus furieuse. Alors il essaya de forcer son esprit. Ce dernier était si primal que s'en était déboussolant. Il réussit néanmoins à la forcer à s'immobiliser. Alors Castiel souffla le monstre dans les airs, loin.
— Merci, souffla la femme.
Achil lui observait l'espace où s'était tenue la porte qui avait désormais disparu avec désespoir.
— Moi c'est Achil et toi ?
— Nikki. Qu'est-ce qu'il a ?
— Ca fait longtemps qu'on cherchait une porte, expliqua le garçon.
Dépité il se tourna vers la fille. Elle était plutôt jolie. L'observant curieusement.
— Je suis désolée, lui dit-elle.
— On en retrouvera une autre. Tu n'as pas eu le meilleur des accueils.
— Tu l'as dit.
Elle rejoignit leur groupe sans hésitation. Elle discutait même avec lui d'une stratégie. Lui suggérant qu'elle et Castiel le projette à travers la prochaine porte.
— Une fois dans la bonne dimension tu sauras maintenir la porte ouverte pour nous.
L'idée lui semblait faisable. Et quand ils découvrirent la prochaine porte des années plus tard ils l'y envoyèrent. Il passa au travers, sentant sa froideur glaciale, mais fut repoussé immédiatement par une bande de télépathes qui refermèrent immédiatement la porte, sectionnant son majeur. Il hurla de douleur tandis que Nikki et Castiel le rejoignirent.
— Il faut faire un garrot pour ne pas te vider de ton sang, dit Nikki en déchirant un bout de sa cape qu'elle enroula autour de son doigt.
— L'autre type où est-il ?
— On n'en a qu'une moitié ici, annonça Castiel.
Il leva la tête et vit en effet la partie supérieure de l'homme sur le sol. Évidemment il était mort. Parce qu'il avait tenté de passer par la porte on les lui avait refermés dessus.
L'image de ce torse coupé en deux hanta son esprit et quand ils se posèrent pour se reposer Nikki vint se glisser contre lui.
— Tu n'es pas responsable, lui affirma-t-elle.
— Si. Si je n'avais pas essayé de passer il serait en vie.
— Les seuls coupables ce sont les magiciens qui ont pris cette décision pas toi.
— Je m'étais juré de ne tuer personne et quelqu'un est quand même mort à cause de moi.
— Arrête ! Tu ne peux pas commencer à te reprocher sa mort. Tu vas devenir fou. Penses à Castiel qui a besoin de toi.
Il observa le garçon. Et il hocha la tête.
— Néanmoins on laisse tomber. Je vais l'ouvrir moi-même cette porte !
— Bien sûr.
Dans un geste de tendresse il appuya sa tête contre elle. Puisqu'elles étaient closes pour eux ils en ouvriraient d'autres.
Prequel à Sans Titre 3
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