Miracle
Léna, une épaisse couverture jusque sous son cou, fut prise d'une quinte de toux. Une quinte affreuse, rauque, qui semblait venir des profondeurs de sa poitrine. Janice posa sa main sur le front brûlant de sa fille avec désespoir. Elle était brûlante. Des larmes naquirent dans les yeux de la jeune femme qu'elle tenta de retenir. Elle avait tout essayé, elle s'était ruinée, et pourtant sa petite fille allait mourir.
— Maman ? Ça va aller non ? Le médicament fonctionne ?
Elle se tourna vers son fils, un petit garçon aux cheveux sombres, le nez couvert de tâche de rousseur, qui la regardait avec crainte.
— Prends la main de ta sœur Charlie. Je suis sûre que ça lui fera du bien !
Que pouvait-elle répondre d'autres ? Elle n'allait pas lui assurer que sa petite sœur vivrait alors qu'elle serait morte probablement demain. Mais elle ne pouvait pas non plus avouer la vérité. Ce n'était qu'un enfant. Aucun enfant ne devrait vivre ça.
La mine basse il s'approcha du lit, caressa les cheveux noirs de Léna qui le suivait du regard et il prit sa main sous l'épaisse couverture.
— Elle est si chaude maman !
— Je sais bien mon chéri. Allez éloigne-toi ! Il ne faut pas que tu tombes malade aussi.
— Léna ne me donnera pas sa maladie, hein Léna ?
Pour seule réponse la petite gémit.
— Allez c'est bientôt fini tu verras, assura son grand frère en posant un baiser sur son front brûlant.
Oui ce serait bientôt fini, mais pas comme il le pensait. Les lèvres de Janice se mirent à trembler. Mais elle ne pouvait pas craquer, pas encore. Sa fille avait besoin de sa force, son fils aussi.
— Va lui remplir un verre d'accord ! Un peu d'eau fraiche lui fera du bien.
Et alors qu'il s'exécutait, elle réinstalla les couvertures pourtant impeccablement mises, juste sous le menton de sa fille, la couvrant tout entière. Pourtant elle claquait encore des dents. Sa fille ne pouvait pas mourir. Pas alors qu'elle avait tout perdu pour ses enfants.
Charlie revint avec un gobelet en bois rempli d'eau qu'elle prit et le poussa à aller s'allonger dans son petit lit de l'autre côté de la pièce.
— Il faut que tu dormes un peu ! Moi je veillerais sur elle.
Epuisé, son fils accepta et se mit sous ses draps en observant sa sœur. Elle espérait qu'il dormirait avant que Léna ne trépasse. Un petit garçon n'avait pas à voir ce genre de choses. Un coup fut frappé à la porte. Janice ne bougea même pas, Charlie lui sursauta. La porte s'ouvrit sur une femme âgée dans de beaux vêtements clinquants qui dépareillaient dans cette masure branlante. La colère naquit dans les yeux de Janice à sa vue. Elle connaissait cette femme, la haïssait. Elle était la responsable de sa misère actuelle. Avant qu'elle puisse parler la nouvelle venue présenta une pierre rouge étincelante en forme de cœur.
— Je ne veux pas de votre aide ! Et il a perdu tous droits sur mes enfants ! protesta la mère.
Comment avaient-ils d'ailleurs su ? Elle se leva, se plaçant entre sa fille et son ennemie.
— Il n'est même pas au courant ! déclara la femme de sa voix grave.
Elle poussa Janice et prit sa place au chevet de sa fille. Janice l'observa les bras croisés prête à lui sauter dessus si elle faisait du mal à son bébé. Léna elle n'avait d'yeux que pour cette femme qui lui sourit en défaisant ses couvertures. Charlie se redressa, curieux, observant cette inconnue qui posait sa pierre sur la poitrine de Léna. La pierre s'illumina d'une lumière écarlate, remplissant toute la pièce, ébahissant Charlie qui n'avait jamais vu quelque chose de tel et qui ressentait probablement le pouvoir émanant du minéral. Janice elle observait le tout froidement, ayant déjà vu le phénomène, ne pensant qu'à sa fille qui semblait sereine. L'autre reprit sa pierre, la rangeant dans une de ses poches en se levant et Janice rabattu les couvertures sur sa petite fille qui avait repris des couleurs et qui lui sourit joyeusement. Sans un mot celle qui avait à peine débarqué sortit, offrant juste un sourire à Charlie qui ne pouvait la quitter des yeux.
— Qui était-ce maman ? demanda-t-il.
Mais il l'aperçut alors serrant en pleurant sa sœur contre son cœur et se rendit compte que Léna était guérie.
Prequel à la mangeuse de cœur
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