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Depuis hier, lundi, Arthur est absent, ce qui n'arrive que très rarement — en dehors de nos cours d'école buissonnière. D'après son diagnostic personnel, il aurait une « grippe-gastro de l'autre monde », ce qui signifie qu'il sera sans doute encore absent demain.

Moi qui comptais sur ses conneries pour me remonter le moral après mon week-end nul à chier dans le Var, c'est foutu. En plus, ça fait trop bizarre d'avoir la place à côté de moi vide...

Quand la sonnerie de fin de matinée retentit, je quitte la classe seul et trace à la boulangerie du centre commercial situé en ville, à quelques minutes à pied du lycée.

En mastiquant mon sandwich au poulet, je pianote sur mon portable, alternant entre Internet et mes messages.

Cléandre : putain frérot cette journée horrible qui passe pas !

Arthur : Enfin tu réalises que ta vie est fade sans moi...

Cléandre : mais carrément mec... et Kenza qui fait toujours la gueule... elle me désespère cette meuf :'( j'en ai trop marre putain :'(

Arthur : Ça dit quoi encore ?

Cléandre : rien justement ! ça me snob et ça me sort des « j'ai violoncelle et je dois réviser donc on peut pas se voir lol »

Arthur : Je te rassure, avec Nina et son accent de racaille c'est le même combat... Franchement insupportables ces gonzesses qui se prennent pour des précieuses.

Cléandre : je te jure... toujours en train de nous faire des manières là

Arthur : On devrait juste leur mettre ce qu'elles méritent une dernière fois avant de les dégager

Cléandre : pour moi c'est mort mdr !

Arthur : T'inquiète. Elles savent vraiment pas ce qu'elles sont en train de perdre, c'est triste pour elles.

Cléandre : grave. des mecs bien comme nous y'en a pas 3 dans ce lycée de prolos qui se prennent pour des fraîcheurs

Arthur : De ouf...

Arthur : Ah ben tiens, c'est pas l'autre qui vient de m'appeler !

Cléandre : surement pour encore t'emboucaner

Arthur : Ouais mais ça me divertit au moins, vu que j'ai rien à faire chez moi, je vais la rappeler !

Le reste de mon repas et de l'après-midi s'écoule à une lenteur extrême...

À la fin des cours, je rentre directement chez moi, révise un peu pour mon contrôle de droit du lendemain, puis vais sur l'ordinateur.

Pour le plus grand bonheur de LuLuCat100, je me connecte « grave tôt », et on papote jusqu'à ce que sa box Internet lui coupe la connexion. Après son départ, j'éteins tout, saute dans la douche puis dans mon lit. Au bout de cinq minutes passées à me retourner dans tous les sens, je prends mon portable et vais dans la liste des numéros bloqués pour y enlever celui de Lucyle. Facile à retrouver, puisqu'il s'agit du seul 07.

Mardi 10 mars — 22 : 29

Cléandre : caliméro tu dors ?

+33707070707 : Coucou ! Non !

Cléandre : je m'ennuie...

Lucyle : On est pas censé ne parler que sur l'ordi ?

Cléandre : ouais mais je l'emmerde l'autre. elle fait aucun effort pour être plus agréable donc je vois pas pourquoi j'en ferais

Lucyle : Ah !

Je fixe mon écran. J'ai envie d'écrire un truc à Caliméro, juste pour passer le temps, mais je ne sais pas quoi.

Lucyle : Tu veux qu'on s'appelle LOL ? :B

Cléandre : maintenant ?

Lucyle : Ben oui !

Cléandre : ok

Lucyle : Pour de vrai ? xB

Cléandre : c'est toi qui as proposé non ?

Lucyle : C'était pour rire !

Cléandre : comme tu veux

Lucyle : Ok vas-y !

Je vais dans mon répertoire de contacts puis appuie sur « Lucyle ». La première sonnerie résonne dans mon oreille. J'admets être pris d'une soudaine montée d'adrénaline et avoir le cœur qui bat un peu plus rapidement que la normale. Ça s'accentue à la deuxième sonnerie... la troisième... la quatrième. Ça décroche. S'en suit un « allo » chuchoté, un gloussement, puis plus rien.

Cléandre : ???

Lucyle : Désolée j'ai paniqué xB

Cléandre : sérieux mdr ?

Lucyle : Oui mais en fait j'ai peur que mes parents m'entendent parler !

Cléandre : ok tant pis bonne nuit

Lucyle : Mais nooon ! On a qu'à parler d'un truc :B

Cléandre : quoi ?

Lucyle : Jsp raconte-moi un secret ?

Cléandre : un secret mdr ?

Lucyle : Oui jsp, raconte ta plus grande honte ! Ou le truc le plus honteux que t'as fait !

Cléandre : j'ai pas grand-chose qui me vient en tête mais je pense que c'est quand j'étais gamin je m'étais littéralement pissé dessus de rire à la piscine et mes potes s'étaient foutu de ma gueule pendant trois jours

Lucyle : LOL !

Cléandre : et toi ?

Lucyle : Hmmm je sais pas si je te dis :B

Cléandre : allez de toute façon on se rencontrera jamais donc tu t'en fous

Lucyle : Bon, l'autre jour j'étais chez ma cousine et on a fait un truc pas bien :B

Cléandre : oui et donc ?

Lucyle : Hihihi j'ai honte !

Cléandre : raconte putain

Lucyle : On est allé sur un site pas bien :B

Cléandre : un site de cul ?

Lucyle : Hiiiiiii :B

Cléandre : mdr !! vilaine chipie... et alors ?

Lucyle : Et alors quoi ? :B

Cléandre : Ça t'a plu ?

Lucyle : Ben jsp, on a pas regardé longtemps ! Déjà quand j'ai vu tous ces z**** à l'écran ça m'a fait un choc lol !

Cléandre : mais qu'est ce que vous êtes allées voir vous aussi xD

Lucyle : Ben jsp c'était la première vidéo quoi :B

Cléandre : jpp... vous avez effacé l'historique au moins ?

Lucyle : Jsp... je crois pas lol

Cléandre : c'est la base quand tu vas sur des sites interdits...

Lucyle : Je m'en fous c'était pas mon ordi de toute façon !

Cléandre : ouais t'as raison c'est pas ton problème

Lucyle : Oui sauf que j'ai raconté ça à Astrid et Garance et elles sont allées tout dire à des gens de la classe !

Cléandre : pourquoi tu vas leur dire si ce sont plus tes copines

Lucyle : Ben jsp elles sont venues me parler et voilà... mais maintenant je leur cause plus parce qu'elles m'ont mis grave la honte ! Et y'a des garçons qui sont venus se moquer de moi :'(

Cléandre : pauvre Caliméro

Lucyle : Mais après c'est parti en débat entre eux lol ! Et y'a des mecs de ma classe qui ont dit que le s*xe c'est surcoté lol.

Cléandre : qu'est-ce que des morveux de troisième connaissent au sexe

Lucyle : Ben y'en a qui ont déjà tout fait si tu les écoutes...

Cléandre : ah ben tant mieux pour eux

Lucyle : Alors ?

Cléandre : alors quoi ?

Lucyle : C'est surcoté ? :B

Cléandre : tu sauras quand t'essaieras

Lucyle : Je saurais jamais alors.

Cléandre : pourquoi ?

Lucyle : Ben il faut un copain et j'en aurais jamais !

Cléandre : pourquoi pas

Lucyle : Tous les garçons sont moches ou débiles ou les deux !

Cléandre : sauf moi

Lucyle : Lol :B Toi t'es le pire !

Cléandre : je suis beau et riche tu trouveras jamais rien de mieux

Lucyle : Mais t'es médiocre à l'école :B

Cléandre : c'est un détail ça

Cléandre : ???

Cléandre : putain me dis pas que tu dors déjà ?

Cléandre : hé

Cléandre : hé

Cléandre : hé

Lucyle : Oui je m'endors lol...

Cléandre : t'es nulle à chier

Lucyle : C'est parce que t'as mis longtemps à répondre !

Cléandre : je suis juste allé me chercher un bol de céréales ça va

Lucyle : Oui mais je suis fatiguée.

Cléandre : je te laisse alors

Lucyle : Oui bonne nuit ! À demain !

Cléandre : bonne nuit ♥

Lucyle : :B

Mercredi 11 mars — 7 : 06

Cléandre : bonne journée caliméro ♥

Lucyle : Toi aussi :B

Lucyle: ♥ :B

***

Pour le reste de la semaine, je décide d'arrêter de courir après Kenza comme un désespéré. Juste pour lui laisser de l'espace et la laisser respirer, car je réalise que je deviens comme Arthur, à lui envoyer des messages tous les jours...

Et mon silence marche, puisqu'elle me chope à la sortie du cours de maths, lundi matin.

Avec ses magnifiques grands yeux de biche, elle me propose d'aller boire un chocolat après les cours, pour le goûter. Donc forcément, je fais genre « je sais pas trop si je serai libre, je te réponds dans la journée ». Puis forcément, j'accepte une heure plus tard, car j'attendais que ça depuis des jours, en fait.

J'imaginais encore qu'on passerait un sale moment ponctué de blancs interminables, mais non. Kenza a l'air bien moins fermée qu'avant, et j'ai même réussi à choper deux ou trois smacks sur le chemin. Arrivés au café, nous commandons deux chocolats viennois et nous nous installons. Lorsque Kenza finit par s'absenter aux toilettes, j'en profite pour répondre à un message de Caliméro qui poireaute depuis deux heures. Quand Kenza réapparait, je ferme tout et pose mon portable à plat sur la table. Malgré mon sourire innocent, elle me dévisage. Et c'est obligé qu'elle ait un radar anti-Lucyle, car elle se jette sur mon portable, une fois assise.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Je regarde.

— Quoi ?

— Tes messages.

— Arrête.

— Pourquoi ?

— Parce que tu sais que ça se fait pas !

Mais Kenza se fiche bien de savoir que c'est pas cool et déverrouille mon portable. Le silence s'installe le temps de regarder ce qui l'intéresse.

— T'es sérieux, Cléandre ?

— Quoi ?

Je feins l'innocence, mais je devine qu'elle a déjà vu ce qu'il aurait été préférable qu'elle ignore pour notre bien à tous.

Elle laisse ma question sans réponse, tandis que son doigt fait défiler mes kilomètres de conversation avec Lucyle. Je ne sais d'ailleurs pas comment ses yeux arrivent à tout survoler aussi vite.

— Sérieusement, Cléandre ! répète-t-elle d'une voix rendue aiguë par une hystérie naissante, mais encore maitrisée.

Car elle n'oublie quand même pas que nous sommes à l'extérieur, et nous avons tous les deux horreur de nous taper l'affiche en public.

Donc je me tais, jusqu'à ce qu'elle lève enfin les yeux vers moi. Et je déteste ce regard, car je sais que je vais encore me faire réprimander, sauf que j'ai plus 15 ans pour qu'on me fasse des embrouilles pareilles quand j'ai rien fait de mal ! Ça me gave déjà !

— T'es sérieux, mec, avec tes cœurs ?

— J'ai pas fait exprès, c'est l'habitude.

— C'est quoi cette excuse en carton ?

— Ça va, t'envoies bien des cœurs à tes copines, non ? Ben là, c'est pareil.

— C'est pas possible, tu te fous de moi ?

— Non. Ce sont des cœurs d'amitié.

— T'as pas l'air de comprendre à quel point ça m'énerve.

— Et je comprends pas pourquoi tu t'énerves à ce point.

À ma grande surprise, toute colère quitte soudain son visage. Elle soupire et fait glisser mon téléphone sur la table, jusqu'à moi.

— Qu'est-ce que tu ferais, toi, si mon portable était inondé tous les jours de messages d'un autre mec rencontré sur Internet ?

— C'est pas pareil.

— Ah bon, et pourquoi ?

— Parce qu'elle a 14 ans et qu'elle habite loin, donc ça compte pas.

Kenza m'adresse un air hébété qui me déclenche presque un ricanement.

— OK... On a qu'à dire que ça serait le cas du mec en question.

— Ça me dérangerait pas, du moment qu'il te drague pas.

— T'es pas honnête avec toi-même, ni avec moi, Cléandre.

Je hausse les épaules.

— C'est si compliqué que ça de plus lui parler ?

— Oui, je l'apprécie. Comme je t'ai dit, c'est une pote.

— Oui, oui, une amie virtuelle... mais là, je te demande de plus lui parler, pour moi, pour nous, parce que ça ne me plait pas ! C'est si compliqué que ça ?

— Et t'es qui, toi, pour m'interdire de parler à qui je veux ?

— Ta copine dans le vrai monde, peut-être ?!

Sa colère est revenue aussi vite qu'elle avait disparu.

— Tu parles d'une copine, je t'ai à peine vu cette semaine.

— Parce que j'étais occupée, j'ai le droit, non ? T'es pas le centre de mon univers !

— Pourtant, je devrais l'être.

— Sérieusement, Cléandre, t'es détestable quand tu fais ton cacou.

— Et toi, t'es détestable quand tu joues les princesses inaccessibles alors que j'ai fait tous les efforts du monde pour nous réconcilier !

— Si tu voulais pas que je fasse ma princesse, t'avais qu'à pas faire de la merde.

— T'abuses. J'ai rien fait de grave, c'est toi qui as décidé de lancer une croisade contre moi pour me punir.

— Je sais pas si t'es de mauvaise foi ou si ça t'amuse de me provoquer, mais ça me gonfle !

— Et c'est quoi qui te gave ? Que je sois pas un bon canard, comme d'habitude ?

— Mais n'importe quoi ! J'ai jamais pensé que t'étais un canard, déjà !

— Tout le monde le dit, pourtant !

— Et c'est qui, « tout le monde » ?!

— Arthur et...

— Arthur c'est juste un gros beauf sexiste, immature et complètement con qui...

— Insulte pas Arthur quand tes pétasses de copines complètement connes sont pas mieux, hein !

Agacée ou découragée, Kenza soupire bruyamment puis balaye l'air de la main avant de se lever d'un coup et d'enfiler son manteau.

— Tu sais quoi, reste avec ta nouvelle copine Lucyle. Vous avez le même âge mental.

Je me retiens de lui faire une grimace qui lui donnerait raison, et elle part.

Comme d'habitude, je fulmine pendant un quart d'heure avant de regretter notre dispute.

Je tiens quand même jusqu'au lendemain, avant d'envoyer un texto pour m'excuser. Pour toute réponse, je me prends un énième vent, et après deux jours de silence radio, la sentence tombe. 

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