Plusieurs jours plus tard...

Alexandre n'était toujours pas revenu au lycée après la fusillade. C'était encore trop dur. Mais aujourd'hui il doit y retourner. Une cérémonie d'hommage qui accueille toute la ville, est organisée. Alexandre se doit d'être présent. Il lève la tête et se regarde dans le miroir. Auparavant il y aurait vu un adolescent jovial, confiant, optimiste. Un adolescent qui passait son temps à faire du vélo et à jouer à des jeux vidéos. Aujourd'hui il ne voit qu'un être humain exténué, anxieux et mélancolique. Il réajuste la cravate noire que sa mère à insister qu'il porte ce matin, il enfile ensuite sa veste de costume, noir également. Toujours sans quitter son reflet dans le miroir, il prend une grande inspiration et quitte sa chambre brusquement.

Alexandre s'installe dans la voiture d'Alberto et attend que sa famille arrive, tout en se vidant la tête.

Tient bon, tu vas y arriver. se dis-il.

Malheureusement pour lui, le trajet fut bien trop court et il se mêla à la foule qui s'était rassemblée dans le parc, juste en face du portail de l'établissement.

- Nous sommes tous réunis aujourd'hui, pour penser à ces blessés, à ces malheureux disparus et à la tragédie que vous avez subit. Commença le maire.

Alexandre n'écoutait déjà plus. Il se contenta de regarder autour de lui. On aurait dit que toute la ville s'était rassembler ici, aujourd'hui. Des lycéens encore profondément touchés pleuraient des suites du drame. Alexandre lui n'y arrivait pas. Il n'avait pas pleuré une seule fois depuis ses derniers jours, non pas parce qu'il n'était pas triste. Il n'y arrivait pas et ne comprenait pas pourquoi.

Il croisa le regard de Louise, qui était à une dizaine de mètres de lui. Il tenta un sourire pour la rassurer mais sentit le malaise qu'il infligeait et se ravisa. Tous les élèves du lycée qui avaient survécus étaient présents. Il avait parlé avec ses amis via les réseaux sociaux, c'était encore difficile de parler de tout cela face à face. La seule personne qu'il ne vit pas fut Ruby.

- Le Vendredi 05 Octobre restera dans nos mémoires à jamais. Continua le maire. C'est alors, mes chers citoyens, que je vous propose de rendre hommage aux malheureux jeunes disparus. Il se saisit d'une feuille et commença à énumérer les noms des victimes.

- Zoé ***. George ***. Liam Morris. Olivia ***. Raff Kellerman. Cassiopée ***. ++++++

Alexandre fut stupéfait. Cassiopée était morte. Il sentit une vague d'incompréhension parcourir les quelques personnes autour de lui. Cassiopée avait été conduite à l'hôpital après avoir prit des balles dans l'estomac, c'est ce que lui avait raconté les flics. Alexandre put entendre à travers la foule des personnes murmurer qu'elle avait succombé à ses blessures. Il sentit son cœur se serrer.

- *****. (énumérer d'autres victimes.)

C'est alors qu'il vit Ruby au loin. Le maire venait de terminer son discours et les habitants se réunissaient autour du portail du lycée pour déposer des dessins, des fleurs et des bougies. Alexandre se fraya un chemin à travers la cohue et rejoignit Ruby qui se tenait debout, contre un arbre, au milieu du parc.

- Tu étais au courant pour Cassiopée ? l'interrogea t-il.

- Oui, ma mère me l'a appris hier matin. Lâcha-t-elle sans le regarder. Tu as su ce qu'ils ont trouvé dans sa main, quand ils ont constaté qu'elle était morte ?

Alexandre fit non de la tête, il n'en savait rien. Autour d'eux, l'air s'était réchauffé. Les habitants pleuraient, se réconfortaient. Le portail commençait peu à peu à se recouvrir de bouquets de fleurs.

- Ils ont trouvés un bout de papier déchiré. Lorsqu'ils l'ont ouvert ils ont découvert un dessin d'elle même. Devine qui l'avait dessiné.

Ruby avait l'air complètement différente à présent. En réalité elle ne serait plus jamais la même, comme tous les autres d'ailleurs. Mais là, Alexandre n'aurait pas forcement su dire pourquoi, mais elle avait comme prit en sagesse. Elle avait l'air plus sereine, plus calme, plus modeste et surtout elle avait l'air pleine de remords.

Comme Alexandre ne répondait pas, elle termina sa phrase.

- Raff. Il était amoureux d'elle. Elle aussi l'aimait... enfin je suppose. Certains élèves, disent qu'elle aurait trouver ce dessin sur le bureau de Raff, peu de temps après qu'il ait quitté la salle de classe. Elle aurait alors gardé ce dessin dans sa main pendant tout ce temps. Finit d'expliquer Ruby.

Alexandre se dit que là, Ruby qu'il connaissait depuis des années n'était définitivement plus la même. Elle s'était tournée du coté des bonnes personnes, dorénavant.

Alexandre et Ruby se regardèrent enfin. Le soleil n'était désormais plus caché par les nuages et éclaira le regard noisette de la jeune fille.

- À mon tour de t'apprendre un truc. Déclara Alexandre. Raff suivait un psychologue depuis l'été dernier. Les flics l'ont alors interrogé et il a révélé des éléments importants pour l'enquête.

- Comme quoi ? Demanda la jeune fille curieuse.

- Quand ils avaient 8 ans, Raff et Trystan avaient envisagés pour plaisanter de tuer les enfants qui les harcelaient à l'époque. L'été dernier le sujet avait été remis sur le plancher. Apparemment Trystan avait toujours envie d'exécuter son plan. Mais pas Raff. Il s'était alors produit un phénomène étrange. Trystan avait été un soir comme dans une sorte de transe. Raff avait eu peur mais n'avait rien dit, à personne. Un silence s'empara des deux adolescents. En fait Raff aurait pu éviter tout ça, s'il avait dénoncé Trystan. Mais il a préféré rester fidèle à son ami.

- On ne peut pas lui en vouloir. Et puis il est mort maintenant.

- Il nous a sauvé la vie Ruby. À nous et à tous les autres élèves du lycée. Jamais je ne lui en voudrais. 

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A jeudi.
Flora. ♡