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Un cadeau pour Tit - Bonus de Noël

Tit – The boss


Estoï stoir mça qnan Nathanoï grnonda moï pré avoï prenoï bro por bross moï. Nathanoï noï ctent ! Ma moï bsoin da bross !

— Tit, pla Nathanoï.

— Oï ?

— Tu veux pas que je raconte l'histoire, plutôt ?

— Pochemoï ?

— Parce qu'il n'existe pas de dictionnaire domovoï.

— Ooh. OK.

**

Nathan – Saint Exorciste
Chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem


Si j'avais décidé de ramener un domovoï chez moi, c'était pour profiter avant toute chose de ses pouvoirs de protection du foyer bien utiles face à mes ennemis infernaux. Mais à l'époque, j'étais loin de m'imaginer ce qu'impliquait la vie avec un esprit domestique aussi poilu. Jusqu'au jour où une guerre éclata au début de l'hiver à cause de ma brosse à cheveux.

L'histoire commença le matin du vingt décembre lorsque je passais par la case « salle de bain » pour me préparer afin de ne pas avoir l'air d'un ours mal léché qu'on aurait forcé à sortir de sa tanière en pleine période d'hibernation. Quand je pris ma brosse pour me coiffer, j'y trouvais une énorme touffe de poils épais de couleur fauve qui ne pouvait appartenir qu'à Tit. La découverte m'arracha un grognement mécontent mais je la fis disparaître dans ma poubelle en songeant que Tit avait peut-être voulu essayer, par curiosité. Après tout, c'était la première fois qu'une telle chose se produisait en dix mois. Je décidais donc de laisser couler.


– 21 décembre 2016

Le lendemain matin, rebelote. Cette fois, je me promis d'en toucher deux mots au concerné dès qu'il serait levé afin de lui dire gentiment de continuer à ne pas utiliser mes affaires.

Le soir même, je profitais que Tit ait fait un bon repas – condition sine qua non de toute approche diplomatique avec lui – pour mettre le sujet sur la table :

— Tit, c'est toi qui utilise ma brosse ?

— Noï. Aprilia.

Cette dernière, bien que sous forme humaine pour dîner, grogna en montrant les crocs.

— J'ai des cheveux courts et noirs sous cette apparence, se défendit-elle. Ceux que Nathan a trouvé sont longs et de couleur fauve.

— Oh ? Estoï moï, lors.

Sa pathétique tentative d'esquive me fit lever les yeux au ciel mais je ne pus retenir un rire moqueur qui vexa le domovoï.

— Tit bsoin da bross ! tonna-t-il en me lançant un os de canard sur le front.

Un hoquet de douleur m'échappa tandis que je portais mes deux mains à l'endroit touché.

— T'es chiant, Tit ! aboyai-je.

Sa manie de m'envoyer des trucs dans la tête était insupportable !

— Tit chiant ?! tempêta-t-il. Lors Tit bye bye !

Puis il disparut, nous laissant Aprilia et moi perplexes quant à la portée de sa déclaration. Soit il me faudrait revoir mon sens de la diplomatie, soit quelque chose avait mal tourné sans que je sache quoi.

— Il reviendra quand il aura faim, assura Aprilia que la scène n'avait pas émue plus que ça.

De mon côté, je n'étais pas aussi confiant qu'elle car j'avais senti le domovoï sincèrement blessé par mes paroles ; seulement je ne comprenais pas pourquoi.


– 22 décembre 2016

Tit ne se montra pas de la journée. Je me doutais qu'il était à l'abri derrière le four, alors je tentais de lui parler et de m'excuser, mais rien n'y fit, ce qui commença à m'inquiéter sérieusement. Le fait qu'il avait autant mal pris mes propos devait cacher quelque chose, aussi décidai-je de tout faire pour trouver quoi.

Je passais l'après-midi dans mon bureau à compulser des livres sur les différents esprits de la nature vivant en Russie. Les informations sur le domovoï n'étaient pas légion, seuls deux ouvrages en parlaient brièvement, le décrivant comme un vieillard barbu veillant sur les gens de son foyer ainsi que sur les animaux. Il était de coutume de lui présenter les nouveau-nés ou les bêtes fraîchement achetées tout en veillant à ce que ces dernières arborent une couleur plaisant au domovoï afin de ne pas le contrarier, car l'esprit heureux aidait à accomplir les tâches inachevées dans la maison et portait bonheur.

En revanche, rien sur l'importance d'une brosse, pas même la moindre allusion, ce qui ne m'aidait pas beaucoup. Pourtant, je ne m'avouais pas vaincu car il me restait une dernière chance de trouver le fin mot de l'histoire.


– 23 décembre 2016

Je me rendis chez Grigory, l'homme qui m'avait involontairement refilé mon domovoï râleur. Une fois assis dans son salon, il me présenta Youlia, sa belle-mère, qui ne parlait pas du tout français. Il me faudrait donc être prudent dans le choix de mes mots lorsque je ferais référence à Tit. Mes hôtes étaient de bons vivants qui aimaient recevoir et ça se sentait. Ils me mirent tout de suite à l'aise et me contèrent leur pays avec beaucoup de fierté et d'amour. Ce ne fut pas difficile pour moi de les amener à parler de leurs croyances, en particulier des souliers tressés que Grigory avait mis à la poubelle sans savoir qu'ils hébergeaient un esprit protecteur.

— Ma belle-mère dit que je suis fou d'avoir jeté les lapti, les souliers, car un domovoï vivait dedans, m'expliqua l'homme avec son fort accent russe. Dans mon pays c'est un esprit censé protéger la maison, c'est une histoire mais ma belle-mère y croit.

— Comment c'est, un domovoï ? demandai-je.

— Je crois que ça ressemble à un petit bonhomme barbu avec de petites jambes et de longs bras. Très poilu, me dit ma belle-mère.

— Le détail a l'air important, remarquai-je.

Grigory se tourna vers l'octogénaire coiffée d'un foulard pour lui poser la question.

— Elle dit qu'à l'approche de l'hiver le domovoï qui se brosse attire le bonheur dans le foyer, me rapporta-t-il, et que s'il ne peut pas le faire sa colère sera grande. Et d'après elle, celui de sa maison, qui était déjà là du temps de ses arrières-arrières-grands-parents, aime particulièrement se gratter le dos.

— C'est intéressant, commentai-je.

— Vous trouvez ? Pour moi ça l'était quand j'étais petit, mais je ne comprends pas que ce le soit encore pour une grand-mère.

— Je suppose que nous avons tous nos croyances, ajoutai-je.

Je discutais encore une dizaine de minutes avec mes hôtes quand je décidai de prendre congé. Avant de m'en aller, je me tournai vers Youlia.

— Pouvez-vous lui dire que Tit a une nouvelle maison ? demandai-je à son gendre.

Grigory fronça les sourcils d'incompréhension, pourtant il répéta mes mots à sa belle-mère dont le visage s'illumina de bonheur. Je fus touché à l'idée que Tit ait protégé une famille qui tenait autant à lui. Grigory m'interrogea du regard mais je devançais sa question en lui disant que j'étais attendu. Ce qui n'était pas faux.

Sur le chemin du retour, je fis un rapide crochet par un magasin où je trouvais ce qui, je l'espérais, me permettrait de faire la paix avec mon domovoï.

Ce soir-là, je refis une tentative de paix avec Tit qui n'eut aucun résultat, comme je m'y étais attendu. Aux grands maux les grands remèdes, ma prochaine tentative attendrait Noël, date que même un domovoï connaissait. Je montais à ma chambre où je préparais un paquet sur lequel j'inscrivis le nom de Tit après avoir trouvé comment l'écrire en russe. Je n'aurais plus qu'à le déposer sous le sapin.


– 25 décembre 2016

Je me levai à l'aube avec l'espoir d'apercevoir Tit avant qu'il n'aille se coucher pour la journée. Je descendis l'escalier menant au salon sur la pointe des pieds puis m'approchai tout aussi doucement du sapin au pied duquel se tenait le domovoï. Les restes du papier-cadeau gisaient sur le sol et je vis Tit regarder la brosse et le gratte-dos télescopique que je lui avais offert. Lorsqu'il perçut ma présence, il se tourna vers moi, l'air touché. Je comblai la distance entre nous avant de m'asseoir face à lui sur mon parquet à moitié carbonisé.

— Je suis désolé de t'avoir blessé, Tit, m'excusai-je.

— Séreï, m'assura ce dernier en se tournant vers la fenêtre. Noï sneg.

— Non, ici il ne neige pas à Noël. La Russie te manque ?

Tit opina du chef.

— Nemnogo.

Un peu ? À l'éclat triste de ses yeux sombres, c'était plus que ça.

— Je n'ai jamais pu sortir de France, lui confiai-je. Ça serait bien qu'un jour on aille en Russie. Tu aimerais ?

— Oï !

— Je garde l'idée pour un prochain cadeau, alors. Ceux-là te plaisent ?

Il baissa les yeux vers eux.

— Oï, me répondit-il d'une petite voix.

— Alors joyeux Noël, mon ami.

Le domovoï posa son front contre le mien en un geste d'affection qui me rendit heureux.

— Moi aussi j'ai des cadeaux ? s'enquit Aprilia en examinant le pied du sapin. Oh, j'en vois un ! Je peux l'ouvrir ?

— Non, toi, tu attends que tout le monde soit là.

La chienne de l'Enfer coucha les oreilles en signe de déception.

— Suka sfait voir ! se moqua Tit.

— T'es pas encore couché, toi ? grogna Aprilia.

Leurs chamailleries, de bon matin, me mirent étrangement de bonne humeur et ce fut avec plaisir que je suivis leur joute jusqu'à ce que Tit, pendiculant mais joyeux, ne trouve opportun d'aller se coucher en emportant ses précieux cadeaux.

Il était grognon, mon domovoï, mais je l'adorais. Et même si elle ne l'avouait pas, Aprilia y tenait beaucoup aussi.

À sa manière. 

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