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Chapitre 6

Nathan – Saint exorciste
Chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem

Puisque je n'avais pas de nécromancien dans mes contacts, j'étais allé voir René, un vieux sorcier passionné par l'histoire de la sorcellerie en Europe. Il s'agissait du grand-père d'Alec, ce jeune qui m'avait aidé pour la Marque des Cinq et avait aidé Donna à trouver Cerbère en mars. En arrivant à la maison de retraite, j'avais été surpris de trouver René aussi fatigué. Allongé sur son lit et sous assistance respiratoire, il avait à peine eu la force de demander à son petit-fils, qui m'avait accompagné, de me donner accès à son bureau et à toutes ses recherches. Après quoi nous l'avions laissé se reposer.

Trente minutes plus tard, nous nous retrouvions chez lui en train de consulter ses notes sur la nigromancie, la magie noire. Il y avait tellement d'ouvrages, de carnets de notes et de papiers volants qu'il me fallut plus de deux heures pour rassembler les informations touchant de près ou de loin à la nécromancie, ce qui se résumait à presque rien. Tout cela sous la surveillance et le mutisme agaçants d'Alec qui me regardait plus comme un étrange animal que comme un être humain. Je serrai la mâchoire pour m'empêcher de l'envoyer promener – après tout, il était presque chez lui – et me concentrai sur mes trouvailles.

Comme me l'avait dit Virginie, un nécromancien avait besoin d'une dose importante de digitaline pour recréer un « cœur » au mort afin de le faire sortir de la tombe et de le contrôler. Là également, il s'agissait de ramener à la vie un seul cadavre, pas des dizaines. Ce point m'inquiétait réellement. Les documents sur le comportement d'un nécromancien étaient inexistants, impossible donc d'espérer le repérer grâce à sa manière de vivre ou a ses habitudes. En revanche, certaines hypothèses leur prêtaient un lien avec la mort même dans leur quotidien, comme pour les thanatopracteurs, les médecins légistes, les fossoyeurs et autres joyeusetés. Je n'étais pas certain que cette information réduise de manière significative mon champ de recherches...

Une fois le dernier document lu, je soufflai, dépité. La nécromancie étant une magie interdite, les praticiens se faisaient les plus discrets possible. Autrement dit, seul un nécromancien pourrait me mettre sur la voie d'un autre. Cette solution étant à exclure, il ne me restait donc qu'à trouver un autre angle d'approche pour mener mon enquête mais avec Alec qui me fixait sans interruption, je ne parvenais pas à me concentrer. Agacé, je posai le carnet que j'avais en mains et fis pivoter le fauteuil de bureau où j'étais assis pour faire face à l'adolescent. Ce dernier se leva de sa chaise, soudain mal à l'aise et sur ses gardes comme s'il se trouvait en présence d'un prédateur à qui il ne devait surtout pas tourner le dos.

Je ne savais pas si je devais être flatté ou vexé.

— Je te fais peur à ce point ? m'amusai-je.

Alec, lui, ne souriait pas. La caste des sorciers craignait toujours l'Église et les Ordres catholiques ; la terreur de l'Inquisition avait traversé les âges et la peur d'être de nouveau persécutés du jour au lendemain les tenait méfiants.

— J'ai juste envie que vous partiez, articula finalement Alec. Paraît que vous portez la poisse.

— Qui a dit ça ?

— Tout le monde le dit. Vous attirez la mort et c'est pas en touchant à la nécromancie que ça va changer. Si c'est interdit c'est parce que c'est dangereux. Plus dangereux que d'invoquer un démon.

— Tu as l'air bien informé, constatai-je.

Je n'avais pas interrogé ce jeune sur le sujet qui m'intéressait pensant qu'il serait trop inexpérimenté à cause de son jeune âge. Je m'étais peut-être trompé.

— Tous les sorciers savent ça, c'est la première chose qu'on nous apprend, répliqua Alec sur la défensive. Je sais rien de plus si c'est ce à quoi vous pensez.

— Si vous craignez autant cette magie, qu'est-ce qui pourrait pousser un sorcier vers elle malgré les risques ?

Alec changea de jambe d'appui et détourna un instant le regard, se demandant s'il devait ou non m'aider. Il me fixa de nouveau lorsque sa décision fut prise :

— En général c'est la mort soudaine d'un proche. Le sorcier considère ça comme une injustice alors il la répare. Mais ça peut juste être un penchant morbide, y'a des tarés même chez nous...

Il aurait fallu que je sois stupide pour ne pas comprendre le sous-entendu de sa dernière phrase. Aucun religieux ne trouvait grâce à ses yeux.

Mon téléphone portable sonna soudain. Malgré le numéro inconnu, je décrochai :

— Nathan.

C'est l'hôpital, au sujet de monsieur Barre.

— Je vous écoute.

— Monsieur Barre voudrait un prêtre mais ceux qui viennent habituellement semblent tous pris. J'ai eu votre numéro par l'archevêché. Pourriez-vous venir ? Son état est critique.

— Sa famille a été prévenue ?

Nous allons le faire.

— Très bien. J'arrive, assurai-je en raccrochant.

Je rangeai mon portable sans quitter Alec des yeux :

— Ton grand-père est croyant ?

— Oui, même si ça vous paraît bizarre.

— Viens avec moi, on retourne le voir.

Je déployai mon aura avant qu'Alec ne pose une myriade de questions. Elles seraient justifiées mais elles nous ralentiraient. Et il n'avait pas besoin de savoir qu'aucun prêtre n'avait voulu accompagner un sorcier durant ses derniers moments terrestres. Soufflé, l'adolescent ne dit rien et me suivit jusque dans la rue où était garée ma moto. Une fois tous deux en selle, je filai dans la ville jusqu'à l'hôpital. Là-bas, nous rejoignîmes sans tarder la chambre de René. Le vieil homme n'eut même pas la force d'ouvrir les yeux lorsque nous entrâmes. Je m'assis sur un coin du matelas et lui pris la main tandis que son petit-fils se tenait debout de l'autre côté du lit.

— René, c'est Nathan, annonçai-je d'une voix douce.

Le mourant ouvrit un peu les yeux qu'il posa sur moi.

— Priez... pour mon âme, chuchota-t-il si bas que je faillis ne pas entendre.

Je traçai un signe de croix sur son front. Il ferma les yeux tandis que je récitai ma prière :

Moi je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. En toi, Seigneur, j'ai mon refuge ; écoute et viens me délivrer. En tes mains je remets mon esprit ; tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité. 

La force quittait le vieil homme. Sa main se faisait lourde. À côté du lit, Alec pleurait.

Nous croyons à ta Parole, Seigneur, continuai-je. Sûrs de ton amour et forts de notre foi, nous tournons vers toi notre cœur, et nous t'invoquons en faveur de notre frère René. Toi qui partages notre vie, réconforte-le par la présence de ton amour ; soutiens-le sur ce dernier chemin pour qu'il n'avance pas seul ; délivre-le de l'angoisse de la mort.

Mais René n'entendit pas mes derniers mots. Un ange le conduisait déjà à Dieu. Je serrai la main du vieil homme dans la mienne tandis que les sanglots d'Alec me brisèrent le cœur.

On toqua alors à la porte de la chambre. Dès que le battant s'ouvrit sur la famille du défunt, je quittai la pièce sans un bruit, comme un fantôme qu'elle ne perçut pas, et je disparus dans les couloirs où l'amour se disputait à la douleur.

La mort n'était cruelle que pour les vivants.

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