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Chapitre 28

Nathan – Saint exorciste
Chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem


Je devais bien l'avouer, debout face à cette banale maison de ville, j'étais apeuré. Il ne m'était plus permis de douter de la puissance de mon adversaire tant le sentiment était viscéral, car plus un démon était fort, plus il amplifiait la peur chez sa victime. Je me retins même d'appeler Yannick en renfort, ce qui en disait long sur mon état. Ma crucis était comme soudée à ma main tellement je la serrais fort à m'en faire blanchir la jointure des doigts.

Malgré mon appréhension, je parvins à combler la distance entre le trottoir et la porte d'entrée mais une fois devant cette dernière, je restais paralysé, le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine. Toutes les prières adressées à la Vierge Marie tournaient dans ma tête sans interruption, même lorsque le battant de la demeure s'ouvrit tout seul et déversa sur moi le Mal dans sa plus pure immondice. Là, de l'intérieur de cette maison qui dévorait même la lumière, une voix angoissante serpenta sur le sol en m'exhortant d'entrer.

Splendeur des lys de mai, récitai-je dans ma tête, vous êtes notre reine, l'aurore de nos yeux, la paix de notre soir ; et nous plaçons en vous tous nos ciels bleus d'espoir, nos rires et nos cœurs et toute notre peine.

Cette prière de Guy Ganachaud avait toujours été la préférée de Père Luc, et ce simple fait suffit à me donner le courage de plonger dans les ténèbres.

La voix du démon revint, plus venimeuse encore :

— Oui, prie la pute de ton Dieu, bâtard prétentieux.

Nous cueillerons pour vous, aimable souveraine, des fleurs et des Ave tout le long du chemin ; et si l'ombre du soir obscurcit le matin, trouez d'or et d'azur le mur de notre peine.

Complètement aveuglé, j'avançais à tâtons dans la maison en gardant ma croix devant moi comme un bouclier. La peur qui m'étreignait altérait ma raison, m'empêchant ainsi d'activer mon pouvoir divin dès maintenant car je craignais de donner ma position au démon. Ma main gauche restait collée au mur du couloir pour me guider.

Blancheur des lys de mai, Vierge belle et sereine, prenez-nous par la main lorsque viendra le soir ; prenez-nous par la main le long de notre peine...

Mes doigts effleurèrent un vieux cadre, une tapisserie en lambeaux, un mur décrépit puis un visage haineux. J'eus un brusque mouvement de recul mais pas assez rapide : les dents pourries du possédé transpercèrent ma main, remplissant sa bouche de mon sang chaud. Mon hurlement se perdit dans le chaos et mon premier réflexe fut de coller ma crucis dans la tête de mon adversaire.

Bael.

Ce fut au tour du démon de crier sa douleur. Enfin libéré, je reculais jusqu'à buter contre une commode, puis je fis le chemin en sens inverse. Ma blessure m'empêchait d'utiliser mon pouvoir infernal et donc d'ouvrir un passage direct vers l'Enfer. Autrement dit, si je ne sortais pas vite d'ici, je me ferais tuer.

Il m'était impossible de distinguer la lumière du jour dans ce néant, aussi dus-je me fier à ma foi et à la panique qui faisait battre mon cœur à la limite de la tachycardie. Ma main blessée me servait de guide dans le noir malgré la douleur qui se répandait maintenant le long de mon avant-bras. Mes doigts finirent par trouver le chambranle de la porte, alors une joie sans nom m'envahit. Mais à l'instant où j'allais mettre un pied dehors, le démon planta ses ongles dans ma nuque et me tira en arrière. Mon dos percuta violemment le sol, m'arrachant un gémissement de souffrance amplifié par le venin qui se répandait dans mon cou. Je devais sortir de là !

Un sursaut de lucidité me frappa, alors j'activai mon pouvoir divin. Sa lumière vive transcenda les ténèbres et obligea le démon à se terrer dans un coin sombre. Je me relevai avec peine, retrouvai le mur d'appuis et repartis.

Sainte Marie, priez pour moi. Sainte Mère de Dieu, priez pour moi. Sainte Mère toujours, priez pour moi.

Le hurlement dément du possédé me vrilla les tympans, pourtant je m'efforçais d'avancer en priant.

Mère conçue sans péché, priez pour moi. Mère de la lumière, priez pour moi. Mère de la vie, priez pour moi.

Je sentais la présence du démon dans mon dos, guettant le moindre signe de faiblesse de ma part pour m'achever. Je trouvais à nouveau le chambranle de la porte. Cette fois, mon adversaire ne parvint pas à me retenir. Aussitôt à l'air libre, la porte claqua derrière moi et je pus enfin respirer à pleins poumons. Tout mon système respiratoire était encombré au point qu'il me fallut tousser pour l'assainir. Un pic de douleur dans mon bras gauche et le long de ma colonne vertébrale me poussa à me hâter de rentrer chez moi. Je mis mon casque puis enfourchais ma moto qui fila dans les rues de la ville malgré ma déconcentration grandissante.

Je parvins à garder le contrôle jusqu'au parking de la rue de la Boule. Mais en descendant de ma moto, je m'écroulais de tout mon long en me tordant de douleur. Ma mâchoire était crispée par la souffrance à tel point qu'il m'était impossible d'appeler à l'aide.

Le venin du démon était en train de saturer mon système nerveux. Tout devenait souffrance, même le simple fait de cligner des yeux. Puisant dans mes dernières ressources et au prix d'un effort qui me coûta mes ultimes forces, je parvins à relever la visière de mon casque.

— Aprilia, gémis-je.

Puis la tête me tourna. Les sons qui me parvenaient se mélangeaient dans une cacophonie infernale, martelant mon crâne comme pour le faire imploser. Ma vue se brouilla, les formes dansèrent, s'étirèrent et s'assombrirent. Des spasmes devinrent convulsions et je perdis connaissance.

**

Michaël – Le petit archange


Après avoir dégoté un plan de la ville dans l'appartement, je l'avais déplié sur la table pour y entourer les cimetières les plus proches ainsi que les emplacements des trois anciennes nécropoles tout en rapportant à Donna et Dylan les craintes de Nathan. Couchée près de nous, Aprilia écoutait malgré tout notre conversation à en juger par les mouvements de ses oreilles rondes.

— Est-ce qu'on peut retuer un mort ? demanda Donna, les yeux plissés par le doute.

— J'en ai pas la moindre idée, répondis-je.

— Peut-être que pour eux aussi les symboles religieux ont un effet dissuasif ? émit Dylan.

— On devrait investir dans un lance-flamme au napalm, lâcha sa petite-amie sur un ton tout à fait sérieux. Ou tout autre truc qui brûle vite et bien.

Je la fixai, à la fois admiratif de son imagination et un peu inquiet :

— Donna, je t'aime bien, mais parfois tu me fais flipper.

Ma confession peignit une expression d'étonnement sincère sur son visage.

— J'essaie juste d'être logique, se défendit-elle. Je me dis que si on ne peut pas tuer ce qui est déjà mort, le seul moyen de le détruire c'est de faire en sorte qu'il n'en reste rien. Et à part le feu je vois pas grand-chose d'autre capable de produire ce résultat.

— En fait c'est encore plus flippant avec l'explication, commenta Dylan.

Je m'apprêtais à abonder dans son sens quand Aprilia sauta sur ses quatre pattes.

— Nathan a besoin d'aide ! s'alarma-t-elle.

Elle courut vers la fenêtre du salon, prit forme humaine pour l'ouvrir en grand et sauta. Nous nous précipitâmes vers l'ouverture pour la voir passer par-dessus un mur d'enceinte, deux étages plus bas, avant de courir vers le parking où Nathan se garait d'ordinaire.

Je m'élançai aussitôt en dehors de l'appartement afin de la suivre puis je dévalai les escaliers. Une fois dans la rue, je courus pour rattraper la ruelle adjacente au bout de laquelle se trouvait le parking. Mon cœur manqua un battement quand je vis revenir Aprilia avec Nathan dans ses bras. Elle lui avait enlevé ses gants, qu'elle tenait entre ses dents, pour me permettre de le guérir, ce que je fis avant de comprendre que mon compagnon était inconscient et grièvement blessé. Du sang coulait de sa nuque sur la peau d'Aprilia dont l'air affolé trahissait son attachement à Nathan. Ce dernier était aussi touché à la main gauche sur laquelle s'étaient formées d'affreuses pustules.

Aprilia voulut amener mon compagnon à l'appartement mais je l'en dissuadai. Le Quai Saint-Pierre était fréquenté en journée, on ne passerait pas inaperçu à cause du flux bleuté. À la place, nous trouvâmes un renfoncement où attendre à l'abri des regards que Nathan récupère assez.

— Ouvre les yeux, le suppliai-je, les larmes dans la voix. Je t'en prie.

Son casque m'empêchait de voir le reste de son visage mais je ne voulais pas le lui enlever tant que mon pouvoir n'avait pas fait effet. Donna et Dylan nous rejoignirent, et commença alors ce qui me parut être une interminable attente.

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