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Chapitre 19

Nathan – Saint exorciste
Chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem


Dans une salle privée du couvant des Jacobins – monastère en brique d'architecture gothique languedocienne – se trouvait la copie partielle d'un livre dont l'original était précieusement gardé au Vatican. Debout devant le pupitre supportant l'épais ouvrage aux pages malgré tout anciennes et jaunies, je cherchais avec attention le nom d'Ukobach. Le manuscrit que je manipulais, écrit en latin, était plus précis que le Pseudomonarchia daemonum, le Lemegeton Clavicula Salomonis et le Dictionnaire Infernal réunis car en plus de donner une description des démons, il listait en détails leurs pouvoirs connus, l'affiliation entre chaque être infernal ainsi que celle avec les anges, car la majorité des démons étaient des anges déchus.

Silencieux, Yannick se tenait à côté de moi, les mains dans les poches de son pantalon gris foncé en lin. Il me rappela le jeune sorcier Alec qui m'avait regardé de la même manière durant des heures lorsque j'avais fait mes recherches sur les nécromanciens. Ça m'agaçait, et mon confrère dut le sentir puisqu'il sortit enfin de son mutisme :

— Pourquoi m'avez-vous emmené avec vous ? Je ne vous suis plus d'aucune utilité maintenant que votre pouvoir est revenu ?

Sa question me blessa tellement que je lui jetai un regard noir :

— Tous les membres de l'Ordre sont en sécurité, sauf toi. Tu préférais peut-être te faire bouffer le cœur par un démon ?

— Pas vraiment, concéda-t-il. Mais j'avoue être surpris.

À ce moment précis il ne m'agaçait plus, il me faisait chier. Je frappai le livre du plat des mains d'un geste énervé.

— Surpris par quoi ? questionnai-je sur un ton vif. À quel moment je vous ai laissé penser, à toi et à l'Ordre, que j'étais contre vous ? Ce n'est pas parce que je n'obéis pas au doigt et à l'œil que je mérite votre mépris et votre méfiance. J'ai toujours tout fait pour porter les valeurs que l'Ordre m'a enseignées, j'ai toujours tout donné pour protéger mon prochain au risque de mettre ma vie en danger. Je suis l'ennemi public numéro un en Enfer parce que je me place toujours en première ligne et vous avez le culot de me traiter comme un paria ! Je ne suis peut-être qu'une menace à vos yeux mais vous, vous êtes ma seule famille.

Ma voix manqua d'assurance sur la fin de ma phrase, détail qui n'échappa pas à Yannick. Ce dernier sembla gêné, d'une certaine manière, par mon honnêteté. Il se massa la nuque par réflexe en détournant le regard, parut hésiter, puis me fit face à nouveau.

— Je n'imaginais pas qu'on vous donnait tous l'impression de vous détester, confia-t-il.

— Tu te fous de moi ? répliquai-je.

— Non, mais je suppose qu'on ne voit pas les choses de la même façon. Pour certains vous êtes en effet un monstre, mais pour la grande majorité d'entre nous vous êtes un être unique sur qui veiller. Ce que vous ne comprenez pas, Nathan, c'est que notre méfiance vient du fait qu'en cas de problème avec Belzébuth, nous n'aurons aucun moyen de vous arrêter. Nous préférons trop vous surveiller plutôt que laisser un problème s'installer et grandir. Je suis certain que vous comprenez cette position.

J'acquiesçai. Il était vrai que je n'avais jamais pris le temps de me mettre réellement à la place des autres Hospitaliers et il était logique qu'ils craignent un être dont ils ne savaient en fait rien. De mémoire d'homme, j'étais unique. Ma singularité me rendait différent, différence qui incitait mes pairs à la méfiance.

— Ça n'excuse pas le comportement de certains envers moi, arguai-je.

— Je ne suis pas au courant de tout vous concernant mais je sais que si vous avez été placé sous l'autorité du Père Luc, c'est parce que l'archevêque de l'époque fermait les yeux sur des comportements inappropriés à votre encontre, de la maltraitance. L'affaire est remontée jusqu'au Saint Père.

L'information me cloua sur place.

— Comment ça ? demandai-je.

— L'un des prêtres de votre entourage de l'époque a prévenu un évêque de l'Ordre puis l'affaire est sortie de notre confrérie. Vos pouvoirs étaient instables, le Pape et ses cardinaux ont craint que vous laisser baigner dans la violence ne vous rende violent à votre tour, ce qui aurait pu ouvrir la voie à Belzébuth et condamner l'humanité. Il a donc été décidé en haute instance que vous seriez placé dans un environnement sain où il vous serait appris la paix, non la peur. C'est également pour cette raison que vous avez rejoint la cause des Chevaliers à seulement dix ans. Saint Jean-Paul II voulait vous faire prendre conscience que vos pouvoirs pouvaient sauver des vies. Sans que vous le sachiez, il a placé sa confiance en vous et vous ne l'avez jamais déçu.

Les révélations de Yannick me déstabilisèrent car elles donnaient une nouvelle perspective à ma vie, me permettant ainsi de la voir sous un nouvel angle. Un sentiment soudain d'apaisement m'envahit.

— Il y a une dernière chose, un dernier paramètre à connaître pour expliquer la distance que nous prenons avec vous, reprit mon confrère.

— Lequel ?

Le regard fuyant de Yannick m'inquiéta. Il se racla la gorge avant de reprendre d'une petite voix :

— Si jamais les choses tournaient mal et que l'on doive vous neutraliser, ce sera plus facile pour nous si nous n'avons aucun lien fort avec vous. Son affection à votre égard a été reprochée à Père Luc car en cas de problème, il n'aurait jamais accepté de vous faire du mal. Il vous aimait comme un fils.

Des larmes noyèrent ma gorge. Honteux, ce fut mon tour de détourner les yeux de Yannick et de la vérité, celle qui me rendait coupable d'avoir été injuste avec Père Luc, d'avoir douté de lui et de ne pas avoir su faire le premier pas après l'affaire de Cerbère. À cet instant, j'aurais tout donné pour le revoir une dernière fois et lui dire à quel point, moi aussi, je l'avais aimé comme le père qu'il avait été pour moi. Sa présence me manquait. Cette sensation de vide fit naître une évidence dans mon esprit :

— Ça veut dire que je ne pourrais jamais espérer un soutien de la part des Hospitaliers.

— Pas affectif, je le crains. Nous n'en sommes pas fiers mais nous nous devons de parer à toute éventualité, particulièrement à la pire.

— Je comprends...

— Mais à titre personnel, reprit Yannick, et cela n'engage que moi, je pense comme le faisait Père Luc que les affres de la solitude vous seront épargnés par les jeunes gens qui étaient chez vous hier.

— Je pensais que tu n'avais pas remarqué.

— Ça aurait été difficile, surtout quand les murs ont commencé à vibrer.

— Pourquoi tu n'es pas venu ? m'étonnai-je.

— J'étais derrière votre porte, en train d'écouter pour savoir si la conviction de Père Luc était la bonne. Le fait que la situation se soit calmée sans mon intervention me conforte dans l'idée que notre Seigneur a une excellente raison d'avoir mis sur votre route des personnes étrangères à notre Ordre et à l'Église.

— Je ne suis pas certain qu'ils soient des envoyés de Dieu...

— C'est votre peur qui parle. Écoutez plutôt votre foi.

Je me décidai enfin à reporter mon attention sur mon confrère dont l'air confiant me rasséréna. Sa capacité à ne pas douter des lendemains m'impressionna autant qu'elle me fit envie. J'aurais aimé, à sa manière, ne pas me soucier du futur, être capable de vivre au jour le jour sans penser à toutes ces vies que je devais protéger car j'en avais le pouvoir.

Confus suite à tout ce que je venais d'apprendre, je me redressai pour reprendre contenance tout en me focalisant sur la raison de ma présence ici : Ukobach, démon dont je finis par trouver le nom dans l'encyclopédie. Ce que j'y lus balaya d'un souffle tous mes problèmes.

Soumis à Belzébuth, Ukobach entretenait avec l'aide de l'inventif Xaphan les fourneaux infernaux. Pour ce faire, ils utilisaient de l'huile fabriquée à partir du sang des damnés afin de créer un feu inextinguible. Cette technique avait été mise au point pour embraser les cieux lors de la révolte de Lucifer ceci afin de détruire la vie aussi bien au Paradis que sur Terre.

Se pourrait-il qu'avec le départ de son maître de l'Enfer, Ukobach ait prêté allégeance à un autre démon ? Si tel était le cas, ce devait être un démon plus faible que Satan s'il avait préféré tenter sa chance sur Terre plutôt que de combattre le titan infernal, mais il devait être assez puissant pour avoir rallié un autre démon à sa cause. Ce n'était pas rassurant.

Et Belzébuth qui restait étrangement silencieux devant cette affaire. Était-il impatient ou inquiet ? Difficile à dire. Mon tueur en série ne semblait pas vouloir renvoyer mon parasite en Enfer, sinon il aurait simplement cherché à m'éliminer au lieu de jouer avec moi. Il donnait plus l'impression de vouloir me fragiliser en me privant de mes amis et de mes pouvoirs, comme s'il voulait me neutraliser afin de pouvoir agir à sa guise.

Si ce démon avait quitté l'Enfer, il était improbable qu'il veuille – ou qu'il puisse – conquérir les Cieux. Ne restait que le troisième royaume en ligne de mire : la Terre. Dans ce cas, la nécessité d'une armée était logique, d'où l'utilité de la nécromancienne et de son sifflet. L'élimination de l'Ordre faisait partie du plan pour annihiler la résistance avant le début de la guerre afin de s'assurer la victoire. Ce qui voulait dire que personne n'était en sécurité à Toulouse.

— Yannick, appelle nos frères, ordonnai-je.

— Pourquoi ?

— Ils doivent quitter la région. Maintenant. 

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