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Chapitre 12

Nathan – Saint exorciste
Chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem


La porte claqua lorsque nous fûmes tous trois à l'intérieur de la chambre. Yannick tenta par réflexe de baisser la poignée qui refusa de bouger : nous étions pris au piège.

La pièce était plongée dans le noir pour protéger le démon des rayons dérangeants du soleil. Seuls quelques fins filaments de lumière filtraient entre les épais rideaux tirés et perçaient un voile de fumée opaque. L'âcre odeur de brûlé prenait à la gorge et piquait les yeux mais, plus que tout, n'annonçait rien de bon.

La majorité des pouvoirs du démon étaient neutralisés par l'enveloppe charnelle de sa victime, l'empêchant ainsi d'être dangereux pour autrui. Seul le possédé n'était pas en sécurité, d'où l'existence des exorcistes. Nous étions là pour sauver l'âme des malheureux avant qu'elle ne soit emportée en Enfer. Mais ce cas était différent. Les pouvoirs du démon semblaient avoir passé outre leur prison de chair si j'en jugeais par la peau craquelée de l'enfant qui lévitait en face de moi.

La fumée s'échappait des fissures de son épiderme carbonisé pendant que Noa, le visage penché, me fixait de son regard de braise. Ses lèvres asséchées s'étirèrent en un sourire carnassier quand le lieutenant Kanaté jura dans mon dos. Un rire guttural roula dans la gorge du garçon :

— As-tu amené des renforts, Saint Exorciste, ou de futures victimes ?

La haine que je tentais de contenir eut un sursaut de conscience que je parvins à faire taire. Je ne devais pas rentrer dans le jeu du démon au risque de perdre le contrôle. Il me fallait me concentrer sur le moyen d'atteindre l'enfant pour que ma crucis me donne le nom de l'esprit à exorciser.

— Ukobach, articula la voix râpeuse de Noa. Maintenant, Saint Exorciste, je suis à toi.

Comme pour appuyer son propos, il écarta les bras en croix avant de s'immobiliser, ce qui m'alerta car aucun démon n'attendait sagement son exorcisme à moins d'avoir une idée en tête. Quelle qu'elle soit, je ne pouvais pas privilégier ma sécurité au détriment de celle de Noa ; je devais agir vite.

Comme je l'avais si souvent fait par le passé, j'activai mon pouvoir mais une sensation de vide abyssal me fit baisser les yeux vers ma main droite : la lumière bleue ne brillait pas. Le déclic se fit dans mon esprit en même temps que dans celui du démon dont le rire gras envahit toute la pièce.

— Calixte, prie, ordonnai-je d'une voix prudente.

— Qu'est-ce qui se passe ? s'inquiéta mon confrère derrière moi.

— Le Saint Exorciste a perdu sa foi en Dieu ! exulta Ukobach entre deux rires profonds.

Les yeux vissés sur mes mains, sa phrase me fit frissonner d'effroi et me replongea aussitôt dans une mer de doute. J'avais perdu ma foi : en Dieu, en moi, et en ma propre existence. Je ne croyais plus en rien, ni en l'espoir, ni en la rédemption, ni au bonheur. Tout était mort avec Père Luc.

Soudain, un éclat vif attira mon attention. Je relevai la tête juste à temps pour contrer une boule de feu lancée par le démon.

— Comment comptes-tu me battre sans l'aide de Dieu ? Tu ne peux que te défendre, Saint Exorciste.

Noa m'attaqua une nouvelle fois sans m'atteindre alors qu'autour de nous se mouvaient les ombres.

— Calixte, prie ! le pressai-je.

Le chevalier s'agenouilla, son chapelet dans les mains, et pria sans interruption, conscient que sa foi était à présent notre seule arme.

— Il se pourrait que nous gagnions plus facilement que prévu ! cria Ukobach en m'envoyant d'autres orbes enflammés.

Ces derniers étaient de plus en plus puissants, m'obligeant à puiser au fond de moi pour contenir leur force phénoménale... ce qui excita Belzébuth. Sans le pouvoir de Dieu pour contrebalancer celui du challenger de l'Enfer, ce dernier m'avait à sa merci et je sentais déjà son influence grandir en moi. Le bracelet d'argent à mon poignet gauche peinait à contenir Belzébuth, il fallait impérativement que je me sorte de là avant de perdre le contrôle !

Le lieutenant Kanaté se plaça d'un bond à côté de moi, son PIE braqué sur l'enfant, et l'actionna avec l'intention de neutraliser le possédé. Noa dévia les deux dards électriques d'un simple mouvement de la main avant d'attaquer la flic. Je m'interposai juste à temps pour absorber le feu infernal.

— Oubliez ça, grognai-je en lui enlevant le pistolet des mains.

Je le jetai par terre puis repoussai le lieutenant qui s'emmêla les pieds et se retrouva sur les fesses. Je l'entendis crier de douleur. En tournant un peu la tête, je vis les ombres l'encercler et lui lacérer les poignets. Je l'attrapai d'une main par le col de son manteau lorsqu'elle se releva et la poussai vers Yannick pour que ses prières la protègent aussi. Une fois Kanaté en sécurité – et choquée – je fis de nouveau face à mon adversaire.

À ce moment-là, la fumée s'épaissit d'un coup. À la première inspiration, elle incendia mes poumons à m'en faire tousser et me tira des larmes. Affaibli et aveuglé, je ne pus contrer l'attaque qui me frappa de plein fouet. J'eus à peine le temps de protéger mon visage avec mes bras avant que la gerbe de feu ne frappe mon torse et me projette de l'autre côté de la pièce. Le heurt de mon dos avec le mur me coupa le souffle, puis je tombai sur le sol à l'instant où Noa disparut.

Un long gémissement de douleur m'échappa tandis que le feu de l'Enfer rongeait la peau de mon abdomen. Et la fumée me faisait tousser au point que j'en vins à cracher du sang. Je ne voyais rien, je n'entendais rien, mes sens se bornaient à me faire savourer la souffrance de ma brûlure et celle de Belzébuth luttant contre ma volonté pour faire céder la protection du bracelet. Ma tête était prise dans un étau lancinant.

Je sentis à peine Yannick m'allonger sur le dos et arrêter le feu sur mon torse. Mon confrère toussait aussi. L'air s'allégea quand Kanaté eut la présence d'esprit d'ouvrir les fenêtres et la porte de la chambre. Je respirai mieux mais Belzébuth poussait toujours, augmentant mon mal de crâne de façon inquiétante.

Yannick posa une main sur mon front et l'autre sur mon bras droit tout en récitant une prière dont les mots m'échappaient. En revanche, je sentis l'influence du démon en moi décroître quand la foi de mon confrère prit le dessus sur lui. Mes maux de tête s'apaisèrent, ne resta que la violente douleur de ma blessure et l'odeur de chair cramée. J'avais besoin d'aide.

— Ramè...

Mon souffle se coupa net dans ma gorge et je toussais une nouvelle fois pour chasser la fumée de mes poumons.

— Ramène-moi chez moi, parvins-je à articuler.

— Vous serez plus en sécurité à l'archevêché, contra Yannick.

Je le fusillai du regard en comprenant tout ce que sous-entendait sa phrase. L'Ordre était prêt à m'enfermer à vie si cela empêchait Belzébuth de m'utiliser comme arme. Accepter d'aller maintenant à l'archevêché était courir le risque de ne jamais en sortir, ce que je refusais corps et âme.

— Si tu veux m'amener là-bas, il te faudra me tuer avant. Si tu veux m'aider, ramène-moi chez moi.

Yannick m'observa en silence. Il se décida à m'aider au moment où un pic de douleur me fit m'arcbouter. Il passa l'un de mes bras autour de son cou et me releva. Mon manteau et mes vêtements étaient carbonisés sur mon ventre, laissant ma chair brûlée à nue. Le regard de Kanaté tomba d'ailleurs dessus et je vis la peau de la femme perdre sa belle couleur chocolatée. Le silence étrange de l'inspectrice témoignait de son état de choc encore vif et de son incrédulité face à tout ce qu'elle venait de voir dans cette chambre. Au moins maintenant, j'étais sûr de ne plus l'avoir dans les pattes.

— Occupez-vous des parents, ordonnai-je au lieutenant qui acquiesça sans vraiment comprendre ce que cela impliquait.

Même soutenu par Yannick, j'avançai avec peine car chaque pas était une vraie torture. Ce fut tout aussi difficilement que je montai dans sa voiture et qu'une fois arrivé, je rejoignis mon appartement. À présent en sécurité chez moi, je chassai de manière brusque mon confrère qui obéit pourtant sans trop protester, puis j'enlevai mon blouson et mon pull avant de m'affaler sur le canapé. Lorsque je fermai les yeux, Tit s'occupait déjà de soulager ma blessure cuisante.

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