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17 - Sauvage


Un jeudi soir de février, il y eut un orage.

Quand le premier coup de tonnerre se fit entendre, le bruit ramena Tristan quinze ans en arrière. Alors que ses mains continuaient de laver et ranger la vaisselle, son esprit se perdit dans les nuits de son enfance. Des nuits d'été, où il accourait dans la chambre de ses parents pour qu'ils le réconfortent, tandis qu'Antonia se moquait de lui. Des nuits d'été qui n'en finissaient pas, quand il pouvait lire sous le feuillage de l'arbre au fond au jardin, après une matinée passée devant les dessins animés. Le jeune homme se rappelait aussi des samedis où leur famille partait en promenade, s'arrêtant à une terrasse pour goûter à une glace accompagnée d'une limonade ; ces après-midi se terminaient généralement en barbecue, parfois chez des amis.

Aurait-il voulu retourner à cette époque ? Contre toute attente, il ne sut que répondre à cette question. Il aimait bien l'insouciance et l'innocence de l'enfance, loin des responsabilités, la vie simple. Une vie qui depuis l'avait amoché et éteint cette flamme de naïveté, ce regard candide sur le monde. Pourtant, revenir à cette époque n'était pas un remède, à ces yeux. Qu'avait-il de plus maintenant ? On aurait pu dire qu'il avait perdu plus que gagné, ces dernières années ; c'était sûrement vrai. Mais cela lui avait aussi permis d'apprendre des choses – sur la vie, sur lui. Apprendre à faire avec ces fêlures, ces désillusions, les accepter, les sublimer : apprendre à ne pas les oublier, apprendre à les effacer, les apprivoiser.

Oui, Tristan avait l'impression d'avoir changé, d'être même plus... sage ? Peut-être. Même son père avait remarqué un changement chez lui : serein, en paix avec lui-même. Vouloir se réfugier dans les souvenirs de l'enfance aurait signifié abandonner les progrès accomplis, parfois dans les larmes ou acquis à prix élevé. Il devait continuer, ne pas abdiquer, pour que tout ce qu'il avait déjà réalisé n'ait pas été en vain.

D'autres coups de tonnerre firent sortir Tristan de son égarement. Il finit de nettoyer l'évier et le plan de travail, puis décida de profiter de ce spectacle rare en hiver – sa peur des orages s'était apaisée depuis ces fameuses nuits. Dans la maison toujours vide, même si ses parents avaient promis de revenir plus souvent, il fit donc chauffer le lait pour le chocolat chaud, avant de monter s'installer sur son lit. Il rouvrit les volets, qu'il avait fermés directement en rentrant des cours, et il observa les éclairs déchirer le ciel d'ébène et d'étoiles qui lui faisait face. La contemplation de cet intense tableau plongea le jeune homme dans des divagations fugaces, des rêveries, parfois sans lien entre elles, d'autres liées par un hasard. Puis vint le moment de la soirée où son souvenir s'imposait à lui

Six mois auparavant, ce même ciel s'était paré de ses plus belles couleurs et promesses. Des promesses de joie, d'espoir et... de tendresse.

Et, pendant que je laisse ce feu me dévorer,

Il réalisa. Enfin. Il comprit pourquoi il se raccrochait tant à cette valse avec Ornella, éternellement. Car, durant cette danse éphémère, ç'avait été comme si la jeune fille avait décroché une de ces étoiles qui tombaient du ciel et la lui avait confiée ; seulement ça avait été son cœur qui l'avait recueilli, avant sa raison, et qui l'avait jalousement veillée. Il l'avait veillée et l'avait laissée s'épanouir, prospérer, sauvage. Et maintenant que Tristan s'en apercevait, il était trop tard.

Sa gorge se serra. Il ferma les yeux. Des larmes roulèrent sur ses joues.

De joie. De tristesse. Il ne savait pas, ne voulut pas savoir.

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