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Caïn, le fils déchu

La vie ne tient qu'à un fil. Cette phrase le hante, et pourtant elle n'est que vérité. Ses yeux emplis de larmes fixent sereinement l'horizon. Il aimerait ne ressentir aucune émotion, car sans ces états affectifs intenses il ne serait pas effrayé par ce qui l'attend.

Ce qui l'attend, ou plutôt ce qu'il projette de faire.

Caïn, un jeune américain tout juste entré dans l'âge adulte, se tient face à son avenir la tête haute. Les battements de son coeur s'accélèrent, martelant à chaque pulsation sa cage thoracique. Est-ce vraiment ce que la vie lui a réservé ? Il ne le sait pas, ou plutôt il ne veut pas le savoir.

Il est décidé, il en est certain, mais cette boule au ventre l'empêche de passer à l'acte. Il est tiraillé par cette sensation au fond de lui. Peut être est-ce simplement l'instinct de survie.

Il est décidé, il en est certain. Il se le répète indéfiniment.

Il inspire, il expire. Encore et encore. Une respiration qui le tient en vie. Pour l'instant.

Une larme coule sur sa joue, il veut avancer mais son corps ne répond plus. Il se hait. Maintenant qu'il est sur le point d'y arriver, voilà qu'il n'est plus certain.

《Ne fais pas ça 》 prononce une petite voix vieillotte et féminine dans sa tête. Cette voix il la connaît, c'est la voix de sa mère. Ou du moins, c'est la façon dont il imagine la voix de sa mère.

D'autres larmes coulent le long de ses joues. Une souffrance atroce lui traverse le coeur. Un mélange de tristesse, de manque et de peur. Encore des émotions qu'il ne voudrait pas ressentir. Il se hait. Il hait que sa mère lui manque tant alors qu'il n'en a aucun souvenir. A quoi elle ressemble, le son de sa voix, sa personnalité. Tout ce qu'il a en tête quand il pense à elle est une voix inventée et une ombre féminine.

Gagné par la haine, il est à nouveau certain de vouloir le faire. La haine nous pousse à commettre des actes irréfléchis. Dans ce cas précis, il y a réfléchi. Il a trouvé la solution pour ne plus ressentir ni émotions ni sentiments. Mais il n'a pas réfléchi à trouver solution à ses réels problèmes. Du moins, pas avant aujourd'hui.

Les lumières dansantes de la ville le calme. Il se dit qu'après tout, un ciel étoilé et une ville illuminée forment un beau spectacle pour mourir.

Il se permet un regard vers la lune pleine. Elle semble si lointaine mais à la fois si proche.

Un sourire se dessine sur son triste visage.

Il avance de quelques centimètres. Les bouts de ses pieds dépassent légèrement du mur sur lequel il se tient. Il regarde le sol. Du haut de ces vingt étages, il est persuadé de ne pas survivre a la chute.

Dans un dernier souffle, les yeux fermés et un sourire aux lèvres, Caïn se laisse tomber dans le vide, les bras écartés tel un ange.

Sa peur s'est envolée, laissant place à un sentiment de liberté.

Trois secondes. Et il est en bas. Allongé au sol. Inerte.

***

Un miracle. C'est ce que les médecins ont dit lorsqu'il se réveille de plusieurs mois de coma. Il ne saute pas de joie, mais ne tombe pas en sanglots non plus. Tout ce dont il se rappelle de ces mois inconscients et couché sur un lit, est la voix douce de sa mère le réconfortant.

Maintenant il a trouvé la solution, la bonne. Chercher la vérité.

Tant de questions le hantent. Des questions dont il imagine des réponses pour la plupart mauvaises. Mais là n'est pas l'heure de se poser toute ces questions inutiles. Il n'a ni noms, ni adresse, mais il doit trouver ses parents. C'est la mission qui lui a été confié par la voix de sa mère.

Lorsqu'il arrive devant le grand bâtiment gris et morose sur lequel est inscrit orphelinat, la peur d'échouer le tourmente. Un sentiment d'oppression l'envahit alors qu'il s'engouffre dans l'édifice. Des rires d'enfants parviennent à ses oreilles. Une petite fille court dans le grand hall au carrelage marbré blanc et noir. Derrière elle, un garçon à peine plus âgé la poursuit en rigolant.

Les souvenirs de son long séjour ici lui reviennent. Ils s'étonnent des changements radicaux qui ont été entrepris. Comme le fait que les enfants ont le droit de s'amuser comme ils l'entendent alors que lui n'y était pas autorisé.

Ils chassent ces souvenirs de ses pensées et se dirige vers l'acceuil. Une femme aux longs cheveux roux est assise derrière un bureau. A travers les verres de ses lunettes rondes, elle lève les yeux vers l'homme. Un sourire discret apparaît sur son visage pâle. Elle l'accueille chaleureusement et ne tarde pas à demander la nature de sa venue.

《Je cherche ma mère biologique. 》 repond-t-il. Il n'avait jamais pensé un jour dire cela, et pourtant le voilà ici, dans le bâtiment qui l'a vu grandir. Un bâtiment où il a grandit sans parents ni amis pour l'épauler.

Dans un silence lourd, la femme consulte des dizaines de dossiers aux pages jaunâtres. Le temps les a abîmés, peut-être même n'avaient-ils jamais été pris en main avant aujourd'hui. Le numérique remplace tout de nos jours. Le numérique a chassé notre intelligence et nos rêves, remplacés par une suite de zéro et de un.

Alors que l'espoir le quitte, et qu'il s'apprête à faire marche arrière, la femme l'interpelle. Dans sa main fine aux ongles vernis de rouge se trouve un papier.

Son coeur semble s'être arrêté de battre alors qu'il attrape ce qui pourrait bien changer son avenir. Ses yeux pétillent d'espoir tandis qu'il débute sa lecture.

Une feuille. Il ne faut qu'une feuille et quelques lignes pour décrire les premiers jours de l'homme dans ce monde.

Des jours dont il ignorait tout.

Son coeur fait un bon dans sa poitrine, ses yeux s'ecarquillent de surprise lorsqu'une adresse est mentionnée. Treize East Side street, Denver, Colorado.

Un sourire dévoilant ses dents blanches apparait sur son visage. Il pense avoir trouvé le Saint Graal, il n'a jamais été aussi prêt du but.

Cette fois, aucune question ne lui vient en tête. Il est trop préoccupé à s'imaginer l'allure de ses parents. Que va-t-il découvrir ? Il ne veut pas le savoir. Il est préférable de garder espoir et simplement avancer. Il n'est qu'à quelques minutes de voiture du domicile indiqué sur son dossier.

Seulement à quelques minutes de sa maison.

Une maison qui n'était qu'à une petite heure de route de la ville qui l'a vu grandir.

Il laisse derrière lui vingt ans de tristes souvenirs. Vingt ans de solitudes et de questions. Vingt ans de chagrin. Espérant maintenant ouvrir un nouveau chapitre du livre de sa vie. Un chapitre dans lequel il a des parents.

Alors qu'il se tient à quelques pas de la petite maison blanche du treize de la rue, une vague d'angoisse le submerge. Il ne contrôle plus les battements frénétiques de son coeur. Le jour est sur le point de se coucher, donnant lieu à un ciel rosé. Une légère brise caresse son visage. C'est à cet instant que le doute s'installe en lui. Il observe l'adresse de la maison inscrite sur la petite boîte aux lettres. Le treize, allait-il lui porter chance ou, au contraire, allait-il lui porter malheur. Il décide d'avancer vers la porte en bois foncé. Son coeur s'emballe d'avantage lorsqu'il pose la main sur la porte.

Alors qu'il s'apprête à toquer, une soudaine peur le fait se raviser. Il recule d'un pas et essuie son front moite. L'angoisse le reprend, ses yeux s'embuent de larmes.

Le voilà qu'il se hait à nouveau.

《Tu peux le faire》 tente-t-il de se rassurer. Tandis qu'il reste indécis sur son envie de connaître les personnes qui l'ont abandonné, une idée lui vient en tête. Discrètement, il accède à la fenêtre présente sur la façade droite de la maison. Il aperçoit un salon au style contemporain. Ses yeux s'arrête sur une photo de famille sur laquelle on aperçoit deux adultes et un petit garçon aux cheveux blond.

Son coeur fait un bon lorsqu'il entend une voix masculine. D'un mouvement brusque, Caïn se courbe de façon à ne pas être vu du cadre de la fenêtre.

Il reprend le chemin vers la porte d'entrée, prêt à enfin se présenter. Il se dit qu'après tout, il n'a rien à perdre. Et avant de se laisser un temps de réflexion, avant de se raviser à nouveau, le jeune homme frappe à la porte.

Trois coups.

Des bruits de pas résonnent, puis, la porte s'ouvre. Une femme aux cheveux mi-long grisâtre et à la corpulence fine se tient face à lui. Il reste sans voix. Il observe chacun de ses traits. La femme l'observe quelques secondes, un rictus apparaît sur son visage légèrement ridé alors qu'elle attend la raison de sa venue. Sa patience est mis à l'épreuve par le mutisme de l'homme.

《Bonjour, que puis-je faire pour vous ?》l'interroge la femme. Caïn tente de prononcer un simple bonjour mais aucun son ne sort de sa bouche. Il est à la fois surpris et heureux. La voix qu'il avait imaginé de sa mère ressemble son pour son à la voix de cette femme. Peut-être a-t-il en fin de compte gardé un souvenir de sa mère.

La femme s'apprête à refermer la porte quand Caïn réussi à prononcer quelques simple mots.

《Je suis Caïn.》

Le visage de la femme se décompose face à ces mots. Des larmes tombent sur ses joues tandis qu'elle place une main tremblante sur sa bouche.

Un sourire apaisé se dessine sur le visage du jeune homme maintenant certain qu'il se trouve face à sa mère.

《Mon fils.》prononce-t-elle avant de tomber en sanglots. Des larmes de joie apparaissent sur le visage de Caïn alors qu'il se réfugit dans les bras de la femme qu'il a tant cherché à connaître.

Son corps chaud contre le sien. La vibration de ses battements de cœur contre sa poitrine. Il ne pensait pas ressentir cela un jour. Une sensation de délivrance l'envahit, un soupçon de bonheur apparaît dans ses yeux. Pour la première fois, il se sent vraiment heureux.

《Maman.》prononce-t-il avec difficulté. Ses larmes se succèdent, il ne veut plus se séparer du corps frêle de sa mère. Un corps qu'il n'avait jamais senti contre lui.

La sensation de la connaître depuis toujours lui vient, comme s'ils étaient relié par un éternel lien passionné et sincère.

Ils ne leurs faut prononcer aucun mot pour se comprendre. Aucun mot n'est assez puissant pour décrire ce qu'ils ressentent. Aucun mot n'a sa place à cet instant.

Une partie de son coeur semble s'être rallumé. L'amour. Ce sentiment si unique et douloureux à la fois. Un sentiment qu'il n'avait jamais ressenti auparavant. Il aime et se sent profondément aimé.

Sa mère encore tremblente cesse de pleurer. Elle met fin à leur étreinte pour essuyer ses joues trempées de larmes. Ces yeux d'un bleu azur perçant sont identiques à ceux du jeune homme ému. Leur regard ne se lâche plus.

Elle prend le visage de son fils entre ses mains. Ses yeux observent chaque détails du corps de Caïn avec passion. Un rire béat s'échappe de sa gorge, il ne peut s'empêcher de sourire. Il avait imaginé ce moment des milliers de fois.

Soudain, une voix masculine venant de l'intérieur de la maison effraie la femme. Ses membres se crispent, son sourire disparaît. Elle ne tarde pas à lâcher son fils.

《Va-t-en !》lui indique-t-elle d'une voix nerveuse. À son tour, il perd son sourire. Son coeur s'assombrit alors qu'il ne comprend pas ce changement soudain de comportement. La bouche bée, il secoue faiblement sa tête de droite a gauche en guise de réponse.

La nervosité s'accentue chez la femme qui jette plusieurs regards vers la porte.

Le regard du jeune homme se noircit soudainement lorsqu'un homme d'une cinquante d'année apparaît à l'embrasure. D'une voix rauque, il demande instinctivement à sa mère si cette homme est violent mais sa réponse est négative. Ce-dernier a une corpulence généreuse, ses yeux interrogateurs font des allés-retours entre la femme et Caïn en quête d'une réponse ; mais le silence s'installe.

Les secondes paraissent durée une éternité, et lorsque Caïn s'apprête à parler, une nouvelle personne arrive au pied de la porte. Un homme paraissant avoir le même âge que lui, aux cheveux blond et aux yeux marrons lui tient face. Leurs regards se croisent, ils restent figés.

Une sensation inhabituelle de déjà-vu le traverse. Il est intrigué par cet homme qui semble être son parfait opposé et son parfait égal à la fois. Il est certain de ne pas le connaître, mais une envie cruelle de le prendre dans ces bras le tiraille. Avant qu'il ne puisse réagir, l'individu avance jusqu'à n'être qu'à quelques centimètres de lui.

Soudainement, l'homme s'interpose entre les deux garçons. D'une voix colérique et perdu, il demande explications à ces actes étranges.

《Abel je te présente ton frère jumeau, Caïn.》prononce timidement leurs mères.

Une soudaine vague de fortes émotions entremêlé le frappe de plein fouet. Il ne sait plus comment réagir. Il ne sait plus quoi penser. Mais avant qu'il ne réagisse, Abel le prend dans ses bras. Cette fois c'est une émotion encore plus forte qui enveloppe les deux frères. Comme s'ils avaient retrouvé une partie d'eux même. Une douleur devenu habituel au fond de leur coeur disparaît soudainement. Deux jumeaux ne peuvent être plus heureux qu'une fois réuni.

Mais leur étreinte est de courte durée, l'homme auparavant perdu dévoile sa face caché, et dans un acte de pure haine repousse Caïn des bras de son fils. Caïn, projeté au sol, est envahit par la colère. Ses yeux d'un noir profond fusillent l'homme du regard. Ils s'apprêtent à en venir aux mains quand la femme s'interpose entre les deux hommes. D'une voix imposante, elle exige à son mari de s'en aller.

《Il ne mettra pas un pied dans ma maison !》 s'écrit ce-dernier fou de rage. Mais il sous-estime amplement l'âme de guerrière qu'à une mère voulant protéger son enfant. Elle répète sa demande, le menaçant d'engager une procedure de divorce. L'homme en perd les mots, et dans un dernier murmure de rage s'en va.

Les retrouvailles sont faite. Mais l'altercation à engendré un silence de mort. Ils sont installé à table, la tête baissé et les yeux rivés sur leur café fumant.

Les questions s'enchaînent dans sa tête, mais il n'ose pas prendre la parole. Son jumeau quant à lui, lui jette quelques regards ; comme s'il savait ce qu'il ressent.

《Est-ce mon père ?》demande-t-il enfin tout en gardant les yeux rivé sur sa boisson chaude.
Du coin de d'oeil, il remarque un léger sourire sur le visage de sa mère.

Bien qu'importante, la réponse ne lui importe peu. Il pense déjà la connaître. À vrai dire, il est certain que cet homme ne peut être son père. Sa peau légèrement basané ne peut pas être le fruit d'un homme blanc et d'une femme blanche.

Après un soupir triste, sa mère confirme son analyse. Il n'est pas son père.
Caïn jette un oeil triste à Abel. Leur regard se croisent. Leur mère les remarques et ne tarde pas à développé leur histoire.

Nés d'une superfécondation hétéropaternelle, les deux frères bien que jumeaux ne possèdent pas le même père. Leur mère a cacher sa tromperie à son mari, mais lors de la naissance ce-dernier à immédiatement remarqué la couleur de peau plus foncé de Caïn. C'est dans la première année des jumeaux que l'homme a observé la net différence entre les deux garçons. L'un blond, l'autre noir, l'un blanc, l'autre basané, l'un grand et fort, l'autre petit et potelé. Il n'a pas attendu plus longtemps pour demander un test de paternité.

Sa mère, les larmes aux yeux, ajoute qu'elle n'a jamais voulu l'abandonné mais que son mari l'y avait forcé. Elle ne se l'était jamais pardonné. Jamais. Mais aujourd'hui est une seconde chance. Une chance de tout recommencé. Une chance de vivre heureux et ensemble. Pour toujours et à jamais.

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