Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

V. La valse des chemins abattus (1/2)

Ou comment la neige se fit pluie et mélodies sourdes.

~~~~~

Il a toujours dit que le temps avait une odeur.
Celle-là transpirait l'angoisse aussi bien que la liberté; il allait pleuvoir.

Le soleil venait tout juste de se coucher sur les terres recouvertes de neige: l'horizon s'ornait d'un rouge profond au dégradé suintant les promesses d'avenirs insensés et tachycardiques.

Il se trouvait sur un sentier entouré de champs enneigés et son cheval avançait tout doucement au petit trot. La cour royale était juste derrière lui ; la reine se trouvait assise quelque part dans un carrosse recouvert de feuilles d'or ou on pouvait entre-apercevoir de temps en temps des mouvements entre les épais rideaux cramoisis.

Aude regardait autour de lui en serrant fort les rênes de sa monture. Il n'avait plus aucune idée d'où il allait. Le chevalier chargé de mener la grande et glorieuse cour royale dans son éminent château songea qu'il se trouvait face à un furieux problème si il ne pouvait les mener nulle part.

Comment décrire un battement de cœur ?
Comme il décrivait le temps: avec des impressions.

Ses battements de cœur à lui étaient déments.
Monstrueux.
Colossaux.
Faramineux.

Ses battements de cœur évoquaient l'orage, et l'orage l'évoquait.

Il n'était pas particulièrement fier, ou possédant un orgueil à toutes épreuves, il n'avait pas tellement d'amour-propre. Il s'acceptait comme il était, il ne se regardait jamais trop dans les reflets des vitres, juste ce qu'il fallait pour ne pas s'oublier.
Mais il avait un honneur.

C'était un chevalier.
On pouvait insinuer des monstruosités sans qu'il ne vous réponde mais il se mettait très vite en colère quand on touchait à son cœur sur le vif.
De temps en temps, la rage qui venait toujours avec l'honneur se mettait en branle.

Si les éclairs frapperaient en continu, ils perdraient de beaucoup leur terreur: on a bien finit par ne plus craindre le soleil.

Pour se mettre en colère, il avait de la pratique.
Comme un éclair; vite et bien, fort et aveuglant.
Comme un éclair; personne ne s'en relevait jamais totalement.

Son cœur suivait les tambours de la foudre.

Où menaient les routes ? Tout dépendait desquelles.
On s'accorde vaguement à dire qu'elles mènent bien quelque part.

Et bien, pas la sienne.

Si on était tatillon, on pourrait dire qu'elle le menait plus loin sur la route, ce qui était n'était pas dénué de sens, il ne pouvait que l'acquiescer.
Mais pour ce qui était de mener la reine et sa royale maisonnée au château, il pouvait encore être plus près d'atteindre la Lune, pour ce qu'il en savait.

Car le chemin qu'il avait prévu d'emprunter, le chemin dont il avait supposé s'être trouvé ici, n'y était pas.

Aussi simplement que ça.

Le temps d'arriver au bout de cette route, la nuit était tombée, et la suite royale avait allumé des torches.
Car il y avait un bout à cette route; la route ne menait plus, elle s'arrêtait sur un champs enneigé dans l'ombre.
Et le château se trouvait - Aude l'avait vu dépasser - au bout de cette route imaginaire.
La progression de chevaux, carrosses, et servants qui étaient à pied ralentit lentement jusqu'à s'arrêter complètement derrière Aude.

"Comment le sentier pouvait juste s'arrêter ?"
C'était la question qui tournait en boucle dans l'esprit du chevalier depuis quelques minutes maintenant, depuis que le chemin s'était effectivement cessé sa course devant les sabots de son cheval.

Le sentier qui jusque là était fait de terre gelée et recouverte de légers verglas par endroits, se terminait en une bute de terre, de glace et d'herbes sauvages le tout recouvert de gel et montait jusqu'au ventre des plus grands chevaux. Impossible à passer en carrosse, donc. Juste derrière la buttée continuait le champs couvert de neige, comme si aucune route n'avait jamais été censé se trouver à cette place.

Une raison particulière à cela ? Aucune, d'après Aude, mais Aude manquait d'inspiration; il commençait à paniquer.

On ne faisait pas faire demi-tour à la garde royale et aux courtisants de sa Majesté.
C'était simple; on ne se trompait pas devant son Altesse royale et ses dames, on exigeait le meilleur de l'entourage de la reine, et le meilleur de ce bas monde ne supposait pas à une prétendue route; il savait quelle route prendre.

C'était simple, pourtant: pour sa majesté, on était parfait.
Le chemin imaginaire sembla rire de lui.

Comment soigner le froid ?
Il faut tout d'abord savoir duquel on parle.

Parle t-on de celui de l'hiver, qui ronge les peaux nues et brûle les lèvres trop exposées, de celui qui craque les chaires et vole les sens, de celui qui semble faire durer les jours différemment ?

Ou bien parle t-on de celui qui vient du plus profond du corps, qui s'empare des doutes et des regrets pour se créer une armure de glace et s'aventurer là ou la confiance repose ? De celui qui gèle les poumons de sa honte, fait fondre les sourires et ramasse les anciennes dagues que seule la mémoire a gardé et qui étaient autrefois plantées dans le cœur pour les y remettre, juste là où les cicatrices finissaient de guérir ?

On ne soigne pas tous les froids de la même façon.

On tapota sur l'épaulière en fer de son armure. Une des dames de chambre de la reine en personne venait visiblement se déplacer pour lui demander la raison de cet arrêt.
En voyant le champs de neige devant le cavalier dans la pénombre de sa torche, elle zieuta autour d'eux comme si le chemin pouvait avoir glissé.
-Sir Aude, commença-t-elle les sourcils froncés, puis-je vous demander où allons-nous ?
-Madame, je crois bien que nous sommes face à un problème.
-Lequel ?
-Voyez autour de vous, gente dame, il n'y a rien.
-Rien ?
-Non, rien.
-Mais alors, où allons nous ?
-En plein jour nous pouvons voir le château dépasser du village derrière ce champs. Il est droit devant.
-Et comment y allons nous ?

Aude inspira longuement en scrutant l'obscurité.

-Je ne sais point encore, madame.
-Comment vous ne savez point ? N'êtes-vous donc guère le chevalier de la carte, sensé éconduire notre Altesse à sa demeure hivernale ?
-Si.
-Et donc ?
-Je ne sais point encore, madame. J'aimerais une halte, si notre Grâce est du même avis, pour nous reposer et reposer les chevaux, et pour envoyer quelques gentilhommes nous repérer.

La dame de chambre fronça les sourcils en dévisageant Aude pendant quelques instants.

-Je vais soumettre votre requête à la reine, mais préparez vous à devoir continuer votre route, chevalier. La reine déteste patienter, et la reine déteste surtout qu'on se joue d'elle. Je dois dire qu'elle fait preuve de beaucoup de clémence à votre égard, messire. Peut-être jugera-t-elle avoir déjà trop attendu, cette fois.

La dame de chambre s'en alla dans la lumière des torches, suivi par les regards interrogateurs des courtisants qui se questionnaient toujours sur la raison de l'arrêt.

Aude descendit de son cheval, qu'il caressa machinalement en fixant les quelques timides étoiles qui venaient de poindre pour les plus vives, en attendant les autres qui ne tarderaient pas à suivre.

Comment était le temps ? En ce moment, pas terrible.

Le temps sentait déjà le froid de la nuit, la chaleur de tous les mondes avant les orages et le vent des terres lointaines qui ramenait pourtant les senteurs de neige glacée d'à côté.

Aude sentait le chaud et les froids, ainsi que son cœur qui vibrait des tremblements grondant au plus profond de son corps à chaque battement.
Son cœur qui battait trop fort, encore.
Son cœur dément, monstrueux, colossal, faramineux.

Son cœur qui s'était saoulé de sa crainte, celle de ne pas avoir été assez parfait pour ce bas monde.

Son cœur presque mort, ou bien trop vivant.
Et sa crainte que l'on puisse toucher à son cœur à vif, où sa rage attendait de faire foudre.
La crainte des preux chevaliers que leur honneur déchainé n'abîme pas seulement l'autre, en éclatant.

Le cœur d'Aude battait.
Il ne faisait que ça.
Il battait si fort qu'il lui faisait mal au passage.

Soigne-t-on les battements de cœur comme on soigne les froids ?

À suivre...

Média:

- Jenny Of Oldstones, Florence + the Machine, 2019

je sais, encooooore des chevaliers. meuh ch'aime bien.

Est-ce que vous connaissez/avez lu Le Prieuré De L'Oranger de Samantha Shannon ? Si vous avez aimé lire GOT vous allez tellement adorer !! C'est mon bb d'<3 en ce moment c'est tellement une bombe O.O

Si vous l'avez lu vous en avez pensé quoi ? vnez on ship ensemble

À très vite pour la suite jeunes paladins ;))

🚀☀️

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro