Tu étais là, debout devant les casiers, tu semblais chercher le tiens. Tu étais nouveau je me souviens. Tu étais beau. Tes cheveux châtains te tombaient devant les yeux et ton regard est venu se planter dans le miens. Un millions de frissons ont parcouru ma colonne vertébrale puis je me suis enfin décidée à avancer. Mes mains tremblotaient, c'est idiot parce qu'on ne se connaissait pas, je n'avais pas à réagir comme ça.
Tu m'as souri puis tu m'as dis :

- Tu ne saurais pas où se trouve le casier 577 ?

Bien sûr que je le savais ! C'était mon numéro de casier.

- Tu es sur que tu ne te trompes pas ? Le 577 c'est déjà le miens.

Tu semblait tout déboussolé, tout désolé. J'ai eu pitié. Je ne savais pas ce que ça faisait d'arriver dans un lycée que tu ne connaissait pas, une ville que tu ne connaissait pas, au beau milieu de centaines d'élèves qui ne t'adressaient même pas un petit regard, un petit sourire.  Mais je devinais que c'était pas cool.

- C'est le numéro qu'on m'a donné... On m'avait prévenu qu'il y aurait une autre personne avec moi dans le casier. Apparement il n'y en a plus de disponible... Mais je peux demander à changer si ça te dérange de devoir le partager. Je comprendrais.

- Non non ! Surtout pas. Tu viens d'arriver et tu as l'air tout perdu... Je vais te montrer où se trouve le casier et je te ferrais visiter. Je m'appelle Angèle et toi ?

Tu m'a souris une deuxième fois. Sauf que cette fois, des fossettes sont venues creuser tes joues. C'était tellement mignon. J'avais l'étrange impression que notre histoire ne faisait que commencer et qu'elle allait être longue et belle. En faite, je l'espérais de tout mon cœur. Oui c'est vrai, je ne te connaissais pas et à vrai dire je ne savais pas encore ton prénom mais mon petit doigt m'avait dit que je ne me trompais pas.

- Je m'appelle Robin et je suis ravi de te rencontrer Angèle.