Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

X V I I I

Ἐς δὲ τὸν ναὸν, ὃν Παρθενῶνα ὀνομάζουσιν, ἐς τοῦτον ἐσιοῦσιν, ὁπόσα ἐν τοῖς καλουμένοις ἀετοῖς κεῖται, πάντα ἐς τὴν Ἀθηνᾶς ἔχει γένεσιν. Τὰ δὲ ὄπισθεν ἡ Ποσειδῶνος πρὸς Ἀθηνᾶν ἐστιν ἔρις ὑπὲρ τῆς γῆς.

Vous arrivez ensuite au temple nommé le Parthénon ; l'histoire de la naissance d'Athéna occupe tout le fronton antérieur, et on voit sur le fronton opposé sa dispute avec Poséidon au sujet de l'Attique.

Pausanias, Description de la Grèce, I, XXIV

Epona se tenait sur l'Acropole, surplombant la cité d'Athènes en contrebas et profitait du léger vent d'été venant de la mer. Elle ferma les yeux et soupira un instant en mangeant à la main les olives qu'elle avait acheté à une taverne plus tôt dans la matinée. Derrière elle se tenait le Parthénon, qu'elle avait achevé quelques semaines auparavant et dont elle n'était pas peu fière. Le temple se voyait maintenant jusqu'à la mer et la ville d'Athènes n'avait jamais été si florissante au niveau commercial. Elle savait que son travail dans cette ville était bientôt fini et qu'elle devrait changer de ville dans quelques temps pour coloniser une autre terre.

Elle avait envoyé une lettre à Ajak pour lui indiquer sa position et savait que les Eternels arriveraient surement dans quelques semaines dans la ville. Elle indiquait souvent sa position à Ajak juste avant son départ d'une cité. Ce n'était peut-être pas forcément la meilleure stratégie d'indiquer son passage à l'Eternelle originelle mais elle essayait de se rassurer en se disant que tant que les autres Eternels n'étaient pas au courant, c'était le principal. Elle s'arrangeait toujours pour ne jamais croiser le groupe d'Eternels. Tout d'abord en ne laissant d'indice sur sa position qu'une fois qu'elle avait quitté les lieux depuis au moins une année. Ensuite, car elle ne voulait pas croiser les yeux de Druig. Elle savait que si elle devait croiser un jour la route de l'Eternel, il lirait ses pensées sans aucune hésitation et y verrait alors sa véritable nature ainsi que son dessein. Il la tuerait sûrement s'il savait ce qu'elle comptait faire avec l'Emergence et Tiamut. Mais le pire, c'était qu'elle ne pourrait même pas lui en vouloir.

Le trajet d'Epona la menait toujours plus loin vers le nord de la Méditerranée. Une force inconnue la poussait là-bas sans qu'elle ne sache réellement pourquoi mais elle avait entendu beaucoup d'histoires sur les pays du Nord. On les disait barbares, aux forêts sombres et dangereuses. On disait qu'on y croisait encore des monstres qui dévoraient les enfants et massacraient des armées. En entendant ces légendes, Epona avait rapidement fait le lien avec les Déviants et elle avait repoussé son départ d'Athènes pour quelques jours encore. Depuis son attaque à Babylone, sa jambe la lançait affreusement, comme si son corps se souvenait de la douleur qu'elle avait enduré. La peur de croiser à nouveau un Déviant pétrifiait Epona. Mais ce n'était pas comme si elle avait réellement le choix. Les Eternels se trouvaient dans le sud de l'Europe et Epona ne voulait pas trop s'approcher du périmètre mental de Druig en prenant la mer pour retourner en Afrique. Elle ne savait pas comment les pouvoirs du brun s'étaient développés, s'il arrivait désormais à percevoir les esprits sur la distance. Il n'y arrivait pas à l'époque, mais c'était il y a soixante-dix ans. Le temps changeait les gens.

Il lui arrivait souvent de rêver du Télépathe. Elle le voyait souvent, en bas de hauts murs rouges, un couteau fiché dans la poitrine, un filet de sang dégoulinant de sa bouche. Généralement, cela la faisait se réveiller en sursaut et elle se forçait immédiatement à reprendre la route. Depuis toutes ces années, elle développait la beauté et les arts dans la Grèce antique. Elle construisait des bâtiments, des temples, des cités. Elle participait à la politique, à la culture. Mais toutes ces choses menaient immédiatement à des guerres et Epona se retrouvait à les observer de loin, s'obligeant à penser que tout cela était de sa faute. Lors de la bataille de Marathon ou des Thermopyles, la blonde s'était tenue sur un cheval, dans les collines environnantes à entendre les cris des mourants et à regarder la terre se teinter de sang. Une fois la bataille terminée, les tambours de guerre ayant résonné, Epona s'obligeait à regarder les cadavres écroulés sur la terre et à regarder les étoiles s'illuminer sur un monde sans vie.

C'était sa mission et à vrai dire, elle avait tout à y gagner. Elle prenait ce fardeau pour elle-même, empêchait les autres de se sentir coupable et délivrait son frère dans le même temps. Arishem percevait cela comme un accord juste. Mais Arishem ne connaissait pas l'empathie ni la morale. Pour lui, la vie n'avait que peu d'importance. Ce n'était pas le cas pour Epona. Elle avait vécu trop d'esclavage, trop de morts, trop de sang pour rester insensible. Peut-être y arriverait-elle avec le temps.

Peut-être.

La blonde tourna entre ses mains la petite gourde de vin qui pendait à sa ceinture. Les rayons du soleil de Grèce se reflétaient sur l'argile cuite. Le climat de la Grèce en été était encore trop chaud pour la blonde qui rêvait de découvrir les climats plus durs de l'Est ou du Nord. Les rumeurs parlaient d'une ville économiquement prospère du nom de Byzance à l'Est. Ou alors irait-elle plus au Nord, dans le royaume de Macédoine, les ennemis jurés d'Athènes. De toute façon, elle avait prévu de partir ce soir. En rebouchant sa gourde de vin, Epona attrapa une olive dans un petit pot et la porta à sa bouche. L'huile lui dégoulina sur le menton et la blonde huma de satisfaction. Elle ne savait pas encore bien ce qu'elle allait faire mais se disait que la Terre était vaste et qu'elle trouverait bien un peuple à développer en peu de temps. Du moment, que sa route ne croisait pas celle des Eternels, cela lui convenait. Elle soupira un peu et lécha ses doigts pleins d'huile d'olive. Elle jeta un dernier regard au Parthénon derrière elle avant de descendre les marches de l'Acropole quand un tintement caractéristique la fit se retourner.

Une pointe dorée se tenait juste devant sa poitrine et elle écarquilla les yeux en reconnaissant l'arme. Elle leva les mains en l'air lentement en montrant qu'elle était désarmée et reporta son attention sur la personne en face d'elle.

- On est vraiment obligées d'en arriver à cette extrémité, Thena ? Je suis sûre que ma stola est déchirée à cause de toi !

L'Eternelle reprit sa lance d'énergie cosmique et toisa Epona avec un sourire en coin.

- C'est comme cela que tu salues une vieille amie ? En lui criant dessus à cause de ta robe ?

- Je ne pointe pas une lance sur toi moi au moins !

La guerrière se redressa en une position normale et haussa un sourcil ironique.

- Tu n'as pas changé depuis le temps. Peut-être un peu plus molle depuis que tu manges des olives trois fois par jour sans faire de sport.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda Epona en lui rendant son sourire.

- Nous sommes arrivés ici ce matin par bateau, on m'a dit qu'un temple m'était consacré dans les hauteurs, j'ai voulu aller voir.

- Il est consacré à Athéna si je puis me permettre, rétorqua rapidement la blonde et elle se mordit la lèvre en voyant que Théna la toisait d'un regard torve.

Elle et Thena savaient très bien que la déesse guerrière et l'Eternelle était la même personne depuis que Sprite avait inventé cette stupide histoire d'Egide et de naissance à partir de la tête de Zeus. Epona n'était pas là lors de cette soirée mais l'histoire avait traversé la Méditerranée rapidement et les ressemblances étaient trop nombreuses avec Thena pour que cela puisse être seulement une coïncidence.

Epona regarda Thena pendant quelques secondes. La blonde n'avait pas changé et ses habits d'Eternelles avaient été remplacés par une stola blanche qui lui tombait aux chevilles. Thena n'avait rien perdu de sa grâce ni de son entrainement et Epona vit les muscles saillants de ses bras. Thena aurait pu la briser d'un clignement de paupière si elle l'avait voulu mais la blonde s'était mise à observer le temple derrière elle comme si de rien n'était.

- Sympa ton temple carré en tout cas, dit Thena au bout de quelques secondes.

Epona sourit d'un air ravi, admirant elle aussi le chef d'œuvre qu'elle avait conçu.

- Il n'est pas carré, il est légèrement arrondi pour que l'on puisse avoir une impression de verticalité et d'horizontalité. C'est une illusion d'optique pour que l'on... Tu t'en fiches de ce que je dis ?

Thena était en train de s'avancer vers les marches du temple en tournant le dos à Epona qui serra les poings de mécontentement.

- Sache que Phastos aurait trouvé cela super intéressant !

- Malheureusement pour toi, gamine, je ne suis pas Phastos.

- Ça, j'avais remarqué, chuchota la blonde et elle déglutit brusquement quand les yeux bleus de Thena la transpercèrent.

Epona rejoignit la blonde et s'assit sur les marches du Parthénon en observant la mer qui luisait sous le soleil de fin de matinée.

- Alors comme ça tu es devenue architecte ? Demanda doucement Thena en se tournant vers la blonde.

- Oui, on peut dire que c'est mon truc de créer des trucs qui durent mille ans.

- Dommage que toute chose ait une fin, rétorqua doucement la guerrière.

Epona sentit que cette remarque lui était directement destinée et elle se mordit la joue. Elle l'avait méritée en un sens.

- Tout le monde va bien ?

- Tu veux dire depuis que tu t'es faite transpercer par un Déviant, depuis que tu es tombée dans le coma, ou depuis que tu es partie sans dire aurevoir ?

Deuxième coup de poignard. Epona ne savait pas que la guerrière pouvait être si méchante dans ses propos. Cela voulait dire qu'elle était vraiment énervée.

- Ou alors peut-être depuis tes soixante-dix ans d'errance sans donner aucune nouvelle ?

- Thena...

- Tu aurais pu envoyer des nouvelles quand même, répliqua vertement Thena, par pour moi spécialement, mais au moins pour Phastos, Sprite, Sersi, Makkari et Druig. Ils sont morts d'inquiétude pour toi. Surtout Druig d'ailleurs.

Troisième coup bas. Cela commençait à faire beaucoup et Thena semblait savoir exactement où appuyer pour lui faire mal. Epona garda le silence en se rendant compte qu'Ajak n'avait pas mentionné les lettres qu'Epona lui envoyait aux autres Eternels. Elle tâta doucement la liasse de papiers qu'Ajak lui avait confié dans les plis de sa stola. Elle ne savait pas ce qu'Ajak avait dit aux autres Eternels et cela la rendait inquiète.

- Thena, je suis désolée, Arishem m'a parlé et je...

- Ajak nous a raconté oui, qu'Arishem t'avait demandé d'ouvrir la voie pour que l'on puisse aider les humains par la suite, la coupa Thena. Cependant, on aurait pu en parler tu ne penses pas ? Réfléchir ensemble à un plan, à une stratégie. On aurait pu faire plusieurs groupes, t'accompagner. Druig spécialement. Au lieu de cela, tu es partie comme une voleuse. Rien qu'un aurevoir aurait suffi.

Epona avala sa salive en entendant la version de Thena. D'une certaine manière, elle comprenait le mensonge d'Ajak. La blonde passait pour la gentille dans cette version, la version de l'héroïne désintéressée qui participait à la mission en sacrifiant ses intérêts personnels. C'était risible quand on y pensait. Si Epona était partie au contraire, c'était justement pour satisfaire ses intérêts personnels. Mais cela, personne ne le savait, pas même Ajak.

La blonde ne répondit pas à Thena et se frotta les yeux de fatigue. Elle savait qu'elle aurait dû dire aurevoir cette nuit-là. Mais à l'époque, elle ne savait pas si elle aurait eu la force de quitter tout le monde pour poursuivre sa quête en solitaire. Elle savait très bien que si elle avait croisé les prunelles du brun, elle ne serait jamais partie. Et malheureusement pour Druig, sa loyauté envers Tiamut prévalait sur un amour avec le Télépathe qu'elle ne pourrait jamais savourer. Il fallait que l'Emergence ait lieu pour que son véritable frère soit libéré. Il fallait que cette injustice soit réparée après ce qu'Arishem et les autres Célestes avaient fait. Elle n'aurait jamais pu se coucher le soir auprès de celui qu'elle aimait en ne faisant rien pour favoriser l'Emergence. C'était quelque chose qu'elle ne pouvait pas imaginer. Et voyager auprès de lui aurait relevé de l'hérésie s'il avait à découvrir son secret.

- Je suis désolée, répéta simplement Epona et Thena se mura dans le silence.

Thena sembla apaisée après qu'elle eut dit tout ce qu'elle avait à dire et la blonde se sentit enfin plus confortable auprès d'elle. Elle revoyait enfin une amie depuis environ un siècle à bouger de ville en ville sans attache et cela faisait du bien.

- En tout cas, si une chose te convient bien, c'est bien l'indépendance, dit Thena en toisant la blonde du regard.

- Je n'ai pas vraiment changé, rit Epona en enfournant une autre olive dans sa bouche.

- Oh si, plus que tu ne le penses, poursuivit Thena en regardant Epona de son regard profond.

Les deux Eternelles restèrent silencieuses un moment avant que la Guerrière ne reprenne brusquement la parole.

- Je me suis toujours demandée qui pourrait remplacer Ajak si elle venait à disparaitre, commença Thena.

Epona eut un mouvement de recul surprit par le soudain changement de sujet de la blonde.

- Pourquoi voudrais-tu qu'Ajak disparaisse ?

- Je ne sais pas, Thena haussa les épaules, il faut penser à toutes les possibilités je suppose.

- Et quelles seraient les possibilités potentielles pour remplacer Ajak ?

- Et bien j'ai longtemps pensé que Sersi ou toi feriez de bonnes leadeuses.

Epona s'entendit rire doucement en s'imaginant à la tête de leur groupe. Cela lui semblait tellement absurde qu'elle fut surprise de voir que Thena ne riait pas.

- Tu ne peux pas être sérieuse ? Et Ikaris ? Ou même toi !

- Je ne suis pas suffisamment ouverte aux autres pour que nous agissions en équipe.

- Et Gilgamesh ? Et Phastos ?

- Gilgamesh est trop impulsif, Phastos au contraire trop réfléchi. Kingo ne saurait pas prendre des décisions importantes, Sprite est trop solitaire pour diriger un groupe. Makkari est trop indépendante et ses petites manies de voler tout ce qui lui passe par la main pourrait poser problème. Druig n'est même pas envisageable puisque personne à part toi et Makkari ne lui fait réellement confiance.

Epona grimaça un peu en entendant les propos de la blonde mais il fallait avouer qu'elle avait raison.

- Ne reste que Sersi, Ikaris ou toi.

- Ikaris me semble le choix le plus sûr.

Thena soupira et les rayons du soleil jouèrent doucement dans ses cheveux.

- Je ne pense pas. La puissance fait peur et Ikaris ne connait pas autant les humains que toi ou Sersi.

- Je les connais à mes dépends, chuchota doucement Epona.

- C'est justement parce que tu en as peur que tu les connais le mieux.

Thena s'était mise à fixer Epona et posa doucement sa main sur le genoux de la blonde pour l'empêcher de trembler. Epona n'avait même pas remarqué son agitation et se crispa brusquement. Elle ne comprenait pas ce que voulait lui dire Thena.

- Je ne serais pas une bonne meneuse d'équipe, Thena. J'en suis sûre.

La Guerrière garda le silence et se mit à jouer avec un couteau doré qu'elle lançait en l'air avant de le rattraper. Epona haussa un sourcil en voyant Thena jouer ainsi mais ne fit aucune remarque. Les deux Eternelles se mirent à fixer les reflets de la mer en contrebas. Il faisait beau et chaud aujourd'hui. C'était un temps idéal pour des retrouvailles enjouées. Epona eut un sourire triste. Thena fut la première à casser le silence.

- Tu sais qui est devenue insupportable depuis que tu es partie ?

- Non mais cela m'intéresse, rigola doucement Epona en cueillant une marguerite qui poussait entre deux marches.

- Sprite, soupira de dépit Thena et Epona se retint de rire pour ne pas vexer la blonde, elle n'arrête pas d'inventer des histoires ridicules sur nous, cela en devient épuisant.

- Raconte-moi je veux tout savoir !

- D'abord Ikaris est sensé avoir des plumes et bruler ses ailes en volant trop près du soleil.

- Original, commenta Epona en se retenant d'éclater de rire en imaginant Ikaris en poulet.

- Sersi habite une ile où elle transforme les marins en cochon. Phastos est un dieu forgeron qui habite un volcan.

- Et tu es la déesse de la guerre. Je trouve ça plutôt flatteur en fait, dit Epona en bousculant la blonde gentiment de l'épaule.

Thena fit la moue et Epona se dit alors que rien n'avait changé. Sa famille d'adoption depuis plus de quatre mille ans n'avait pas changé. Cela lui fit un bien fou et elle trouva alors la force de se lever et d'enlever la poussière de sa stola sous le regard interrogateur de la blonde.

- Tu ne nous rejoins pas ? Demanda Thena en jetant un coup d'œil vers la mer.

- Non, je dois d'abord faire quelque chose dans le temple. Je vous rejoins après.

Epona se mordit la lèvre et sut en regardant la blonde que celle-ci avait compris. Thena comprenait toujours tout sans que rien ne soit dit.

Elle ne reviendrait pas. 

Des petites informations sur l'amitié Thena et Epona, je ne pouvais pas résister à faire une scène sur notre Athéna Eternelle hi hi. 

Je vois que mon histoire vous plait de plus en plus et ça me touche beaucoup donc merci à vous ! 

a.k.a MadBloodd

[Première publication : 15 avril 2022]

[Republication : 13 aout 2024]

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro