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νῦν γὰρ δὴ γένος ἐστὶ σιδήρεον· οὐδέ ποτ᾽ ἦμαρ

παύσονται καμάτου καὶ ὀιζύος οὐδέ τι νύκτωρ

τειρόμενοι· χαλεπὰς δὲ θεοὶ δώσουσι μερίμνας.

ἀλλ᾽ ἔμπης καὶ τοῖσι μεμείξεται ἐσθλὰ κακοῖσιν.

Les hommes ne cesseront ni de travailler et de souffrir pendant le jour ni de se corrompre pendant la nuit ; les dieux leur enverront de terribles calamités. Toutefois quelques biens se mêleront à tant de maux.

Hésiode, Les travaux et les jours

Epona avait observé le combat qui s'était déroulé contre les Déviants du haut des murs de la cité. Elle avait frissonné en voyant les habitants fuir en courant quand les Déviants étaient apparus mais s'était rassurée en voyant que l'équipe de Combattants avait pris le relais.

Elle avait observé le combat en contrebas, dessinant par esquisse les muscles bandés de Gilgamesh, les armes dorées de Thena, les yeux d'Ikaris. Elle avait observé avec l'impression d'assister à une scène irréelle. Elle avait observé les Déviants mourir les uns après les autres avec une sensation de satisfaction qu'elle n'avait pas ressenti depuis un moment.

C'était une sensation douce-amère. Voir la violence la terrifiait toujours autant mais c'était surtout la satisfaction de voir les Eternels vainqueurs qui lui donnait peut-être le plus d'amertume. Était-on obligé de tuer pour acquérir ce que l'on voulait le plus au monde ? Il semblait que c'était comme cela que l'humanité marchait. Ou peut-être que c'était comme cela qu'Epona la percevait maintenant qu'elle avait vu le vrai monde.

Après la prise de Jérusalem, les habitants de la ville avaient été réduits en esclavage. L'armée babylonienne avait marché pendant des jours entiers pour se faire porter en triomphe à l'entrée de la ville. Epona avait vu du haut de son cheval les Eternels qui l'acclamaient dans la foule. Elle avait vu leur regard chargé d'espoir quand ils tentaient de l'apercevoir parmi les soldats. Puis elle avait croisé le regard de Druig et sa bouche fermée. Le Télépathe avait relevé ses yeux bleus vers elle et elle avait juré voir une lueur dans son regard. Une lueur qui lui disait « je t'avais prévenu ».

Epona s'en voulait terriblement de ne pas avoir écouté Druig. Elle s'en voulait aussi terriblement de continuer à rejeter tout le monde après son retour à Babylone. Les autres Eternels voyaient bien que la blonde n'allait pas bien après son retour de la guerre mais elle ne savait pas quoi leur dire. Elle ne pouvait pas dire que tout allait bien quand elle voyait des corps décapités s'imprimer derrière ses paupières à chaque fois qu'elle fermait les yeux.

Elle ne pouvait pas dire qu'elle conservait un couteau sous son oreiller la nuit pour lutter contre ses cauchemars. Des hurlements, des corps décapités, du sang qui lui giclait sur le visage. Elle se voyait toutes les nuits tomber à genoux près de corps ensanglantés dans un endroit vert et or qui ressemblait à un vaisseau. Elle regardait ses mains rouges de sang et ses larmes dégouliner sur son visage pendant que les étoiles brillaient dans le ciel. Mais le pire était surement la voix qui envahissait son esprit pendant la nuit. Une voix rocailleuse qui lui demandait de venir la voir. Une voix rocailleuse qui lui demandait de se dépêcher. Une voix rocailleuse qu'elle était sûre de connaitre sans pouvoir mettre un nom dessus. Epona, Epona, Epona. Elle se réveillait toujours en sursaut avec dans la tête des hurlements de terreur et des murmures d'agonie. Elle devait se convaincre que tout cela n'était qu'un cauchemar pour qu'elle se calme un peu. Puis la peur la prenait aux tripes et elle ne pouvait plus se rendormir.

Phastos essayait bien de la consoler le matin quand il voyait qu'elle avait pleuré dans son sommeil. Et Ajak tentait bien d'apaiser sa douleur. Mais malgré toute la sollicitude des deux Eternels, ce dont Epona avait réellement besoin, c'était de solitude. Et ça, Druig ne l'avait pas compris.

Les premiers jours de son retour à Babylone, le Télépathe avait tenté de rentrer dans son esprit, comme il le faisait si naturellement. Epona avait pris peur. Peur de ce qu'il pourrait voir dans son esprit cassé, peur de voir le champ de fleurs couvert de sang. Peur enfin de voir Druig la rejeter pour ce qu'elle avait fait.

Elle avait tué un homme.

Elle avait ôté la vie d'une personne innocente qui voulait seulement protéger sa ville et sa famille.

Elle avait ôté une vie car elle avait été trop naïve.

Et Druig le savait bien. Il avait tenté de la prévenir. Mais elle ne l'avait pas écouté.

Epona avait fermé son esprit. Elle avait installé des barrières mentales infranchissables. Pour masquer à Druig le champ de ruine de son esprit. Pour lui masquer sa naïveté et sa culpabilité.

Cette culpabilité qui faisait partie de l'esprit d'Epona maintenant. Ce sentiment lui dévorait son âme peu à peu comme l'hiver sur les feuilles des arbres. Jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des racines et aucun espoir de printemps possible. Elle ne voulait plus que Druig rentre dans son esprit. C'était trop intime, trop spécial pour qu'il puisse voir à quel point la blonde était brisée.

Le soleil était déjà couché depuis longtemps et les premières notes de musique d'un banquet avaient résonné dans la cité. Epona terminait les derniers traits du visage de Makkari quand Ajak était venue la voir.

- Tu ne vas pas à la fête de ce soir ?

La blonde garda son visage le plus neutre possible, ne répondant pas, préférant se concentrer sur son dessin. Elle finit de dessiner le buste de Makkari et tendit la feuille de dessin à l'Eternelle originelle sans un mot. Elle était fatiguée. Elle irait se coucher.

- Nous ne t'avons pas vu durant l'attaque de cette après-midi. Tu aurais pu être blessée. Nous nous sommes tous inquiétés.

La blonde cueillit une marguerite qui avait poussé entre deux pierres et la tourna entre ses doigts en silence. Même si les marguerites ne fleurissaient plus dans son esprit, la vie continuait dans le monde réel. C'était cela le plus absurde.

- Je n'ai pas bougé des remparts. Aucun soucis, finit-elle par lâcher en marchant vers les escaliers lui permettant de descendre des remparts.

- Il y avait un Déviant volant et...

- Ajak, j'ai dit que j'allais bien. Pas de quoi s'inquiéter, rétorqua sèchement la blonde et la Guérisseuse eut un mouvement de recul.

La blonde sentit ses épaules s'effondrer quand elle sentit la peine palpable de l'Eternelle originelle. Epona ne voulait pas lui faire du mal. Elle avait juste besoin d'être seule.

- Tu es allée à la fête ? Ils dansent et chantent tous ensemble, c'est fabuleux.

La blonde ne répondit pas, jeta la fleur qu'elle tenait dans ses mains et se mit à descendre les escaliers lourdement.

- Tu devrais y aller Epona. Cela te ferait du bien, tenta une nouvelle fois Ajak.

La blonde se figea en entendant les paroles de la Guérisseuse.

- Me faire du bien ? Me faire du bien, répéta-t-elle, Ajak je ne peux plus supporter d'être dans la même pièce que ce peuple que je méprise. Ils sont brutaux, inhumains, je ne veux plus rien à avoir à faire avec eux. Tu m'entends ? Plus jamais !

Ajak ne fit pas un geste pour retenir la blonde quand celle-ci descendit les marches pour rejoindre le Domo. Elle avait envie de s'enfermer dans sa chambre et de ne voir personne. Elle arriva dans la salle de réception du palais avec une intense lassitude. Elle était tellement fatiguée. Cela faisait des années qu'elle n'avait pas fait la moindre nuit complète. Elle était constamment à fleur de peau et son agacement envers Ajak n'était qu'un exemple. Elle irait s'excuser auprès de la Guérisseuse le lendemain.

La salle était remplie de personnes qui observaient Sprite décrire l'histoire de Gilgamesh à l'aide de ses illusions. Sersi dansait dans un coin avec des enfants. Epona passa sans un regard devant Makkari et Druig qui discutaient entre eux. Elle traversa la foule en se crispant à chaque rire, chaque éclat de voix. Elle ne pouvait plus supporter le bruit depuis qu'elle était revenue de la guerre. Elle bouscula un homme de l'épaule en voulant traverser la pièce quand il lui attrapa violemment le bras en vomissant des propos incohérents.

- Femme, va me chercher à boire, il faut que je boive. J'ai soif !

L'haleine de l'homme empestait l'alcool et ses dents noires lui soufflaient une odeur de pourriture. Epona se retint de vomir. Cette odeur lui rappelait trop de mauvais souvenirs.

Les cadavres noirs. Brulés. L'odeur de la chair calciné. La fumée noire, épaisse. De la cendre qui parsemait ses cheveux blonds. Une main arrachée sur le bord de la route. Le rire des soldats. Les hurlements de terreur des enfants.

La sensation de la peau de l'homme contre la sienne la dégoutait. Sa peau était rugueuse. Ses ongles noirs.

Elle ne voulait pas qu'il la touche.

Elle ne voulait pas qu'il la touche.

Elle ne voulait pas qu'il la touche.

Elle se répéta cette phrase comme un mantra pendant qu'elle se débattait pour s'échapper de son étreinte. Les larmes lui vinrent aux yeux mais elle rassembla le reste de son courage pour lui lâcher un regard noir.

- Lâche-moi immédiatement si tu n'as pas envie que tes parties viriles finissent écrasées.

Elle eut conscience d'être pathétique quand l'homme lui rit au visage et qu'elle essaya de tirer son bras.

- Tu as entendu ce que je viens de dire ? Tu dois aller...

Soudain, la poigne de l'homme se relâcha et son visage devint vitreux, permettant à Epona de récupérer son bras.

- Elle t'a demandé de la lâcher.

Druig les regardait, les bras croisés sur sa poitrine, appuyé nonchalamment contre un mur. Son apparente désinvolture ne dupa pas Epona. Elle vit à sa mâchoire serrée qu'il était en colère. Ses yeux dorés ne lâchaient pas l'homme du regard et la blonde craignit que le Télépathe ne fasse quelque chose d'irréparable.

- Arrête Druig, il n'en vaut pas la peine.

Les yeux de l'homme retrouvèrent une couleur normale quand Druig relâcha son emprise mentale sur lui. La blonde opina de la tête en direction du brun en guise de remerciement et continua de s'avancer vers l'intérieur du palais. Elle n'avait pas envie de s'éterniser.

Elle frotta doucement son bras, voulant effacer toute trace de la peau de l'homme sur elle. En repensant au regard qu'il avait porté sur elle, elle eut soudain l'envie de se laver. Elle se dirigea d'un pas décidé vers l'intérieur du Domo, en espérant que Phastos ne fasse aucun commentaire quand il la verrait entrer. Elle se dit que s'il disait la moindre remarque, elle irait le dénoncer sans hésiter à Ajak car il n'était pas à la fête. Elle se faufila à l'intérieur du vaisseau enterré et passa devant l'Eternel sans faire de bruit. Il ne la remarqua pas. Elle rentra dans ses quartiers et s'écroula sur sa couchette, prenant sa tête entre ses mains en silence. Les souvenirs se précipitaient dans son cerveau, lui donnant envie de hurler.

Elle se débarrassa le plus rapidement possible de sa tenue de combat vert impérial et or et se précipita sous la douche. Le Domo transformait l'humidité de l'air en eau potable et les Eternels n'avaient donc jamais eu de problème pour s'approvisionner en eau, même en plein désert. Epona sentait s'écouler l'eau sur son corps avec délice, effaçant les poussières accumulées durant toute la journée. Elle s'était appuyée contre le mur froid de sa salle de bain, quand elle sentit une présence dans sa tête.

Ce n'était plus agréable comme avant. L'esprit de Druig agissait comme une lame froide qui lui meurtrissait le cerveau. Epona savait qu'elle avait mal parce qu'elle repoussait son contact mental. Le pouvoir de Druig n'avait jamais été malfaisant, c'était de le combattre qui était difficile. Cela demandait une concentration de tous les instants. Mais au fil des années, Epona avait appris à connaitre la présence mentale du brun de sorte qu'il ne pouvait plus la surprendre. Elle sentit la présence mentale du Télépathe reculer quand elle le repoussa en arrière violemment. Druig resta à la frontière de sa pensée. Juste assez pour communiquer entre eux, pas pour pouvoir lire en elle comme dans un livre ouvert.

L'eau ricocha sur les épaules nues d'Epona et elle frissonna lourdement en serrant les dents. Druig sembla percevoir sa douleur puisqu'il n'insista pas. Il resta à la lisière de son esprit et sa voix résonna dans la tête d'Epona comme s'il se tenait derrière elle en lui susurrant à l'oreille.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Druig, tu ne devais pas lire nos pensées. Tu avais promis.

- Cela ne t'a jamais posé de problème.

- Cela m'en pose maintenant. Pourrais-tu sortir de ma tête s'il te plait ?

La blonde enfouit le plus profondément possible ses pensées de guerres et de mort au fond de son esprit, ne voulant pas que le brun ait accès à ses souvenirs. C'était elle qui avait décidé de partir, c'était donc sa faute si elle ne dormait plus la nuit. C'était aussi sa responsabilité si le brun changeait d'avis sur les humains. Elle ne voulait pas qu'il arrête de voir la beauté dans le monde. A la place, elle pensa à des champs de fleurs, aux sourires d'Ajak et aux éclats de rire avec Sprite. Tout cela en boucle et de plus en plus vite pour donner le tournis à l'Eternel. Elle savait qu'il était plus difficile pour lui de se concentrer comme cela.

- Qu'est-ce que tu essayes de me cacher, Epona ?

- Secret de fille.

- Je sais que tu mens.

- Si tu le sais, pourquoi tu me demandes ?

La présence de Druig dans son esprit se fit plus diffuse et la blonde comprit qu'elle avait vexé le brun. Cette constatation lui fit mal et elle se mordit la lèvre en attachant ses cheveux.

- Tu sais que tu peux me dire ce qui ne va pas ?

La blonde se mordit plus douloureusement la lèvre en entendant la voix teintée d'inquiétude du brun dans sa tête. Mais elle ne pouvait pas lui dire. C'était hors de question.

- Je vais bien, Druig. Vraiment. Je suis juste fatiguée, j'ai besoin de repos.

Epona sentit la présence du brun dans son esprit s'évaporer et elle soupira bruyamment en s'allongeant entre ses draps.

A quelques centaines de mètres de là, dans la cour du palais, Druig se tourna vers Ajak en croisant les bras derrière son dos.

- Elle a peur. Elle n'arrive pas à oublier la bataille.

La Guérisseuse opina du chef lentement, fixant les habitants qui dansaient frivolement en dessous d'elle. Elle ne voulait pas en arriver à cette éventualité mais elle n'aurait pas le choix si l'état mental d'Epona ne s'améliorait pas rapidement.

- Je ne sais plus quoi faire avec elle. Je pensais que lui effacer la mémoire pourrait lui faire oublier tout cela mais...

- Non, claqua sèchement la voix de Druig, tu ne lui effaceras pas la mémoire.

Ajak se tourna vers le brun, une lueur de surprise dans les yeux. Le brun ne bougeait pas, la tête droite et déterminée.

- Je vais essayer de lui faire oublier ses peurs. Elle va guérir. Il faut qu'elle guérisse.

Et à cet instant, Ajak comprit quelque chose qu'elle avait à peine effleuré durant les millénaires qu'ils avaient passé ensemble.

Epona n'avait pas besoin de Druig.

C'était Druig qui avait besoin d'Epona. 

Voilà , un petit chapitre qui décrit la détresse de notre chère Epona. La blonde est en pleine traumatisme suite à la guerre et Druig essaye de prendre soin d'elle. 

Dites-moi ce que vous pensez de ce chapitre dans les commentaires ! 

Bisous ! 

a.k.a MadBloodd

[Première publication : 13 mars 2022]

[Republication : 09 juillet 2024]

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