Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

I X

𝘲𝘶𝘰 𝘵𝘪𝘣𝘪, 𝘵𝘶𝘳𝘳𝘪𝘵𝘪𝘴 𝘪𝘯𝘤𝘪𝘯𝘨𝘦𝘳𝘦 𝘮𝘰𝘦𝘯𝘪𝘣𝘶𝘴 𝘶𝘳𝘣𝘦𝘴?
𝘲𝘶𝘰 𝘵𝘪𝘣𝘪, 𝘥𝘪𝘴𝘤𝘰𝘳𝘥𝘦𝘴 𝘢𝘥𝘥𝘦𝘳𝘦 𝘪𝘯 𝘢𝘳𝘮𝘢 𝘮𝘢𝘯𝘶𝘴?
𝘲𝘶𝘪𝘥 𝘵𝘪𝘣𝘪 𝘤𝘶𝘮 𝘱𝘦𝘭𝘢𝘨𝘰 — 𝘵𝘦𝘳𝘳𝘢 𝘤𝘰𝘯𝘵𝘦𝘯𝘵𝘢 𝘧𝘶𝘪𝘴𝘴𝘦𝘴!
𝘤𝘶𝘳 𝘯𝘰𝘯 𝘦𝘵 𝘤𝘢𝘦𝘭𝘶𝘮, 𝘵𝘦𝘳𝘵𝘪𝘢 𝘳𝘦𝘨𝘯𝘢, 𝘱𝘦𝘵𝘪𝘴?
𝘲𝘶𝘢 𝘭𝘪𝘤𝘦𝘵, 𝘢𝘥𝘧𝘦𝘤𝘵𝘢𝘴 𝘤𝘢𝘦𝘭𝘶𝘮 𝘲𝘶𝘰𝘲𝘶𝘦

Homme, qu'as-tu gagné à entourer les villes de murailles et de tours ; qu'as-tu gagné à armer l'une contre l'autre des mains ennemies ? Qu'avais-tu à démêler avec la mer ? La terre aurait pu te suffire. Pourquoi ne pas envahir le ciel, comme un troisième royaume ? Que dis-je ? tu aspires aussi à l'empire du ciel.

Ovide, Amores, III, VIII

Epona avait perdu la trace mentale de Druig plusieurs mois auparavant. Au départ d'Epona avec l'armée babylonienne, les Eternels lui avaient souhaité bonne chance et l'avaient prise dans leurs bras. Druig s'était tenu en retrait, ne faisant que regarder la scène de loin, la bouche crispée dans un rictus. Il avait dit au revoir à la blonde du bout des lèvres et était parti avant les autres. C'était sur le chemin de l'armée qu'il avait fini par contacter la blonde. Epona avait senti son contact mental pendant les premiers jours de cheminement de l'armée. Elle voyait de temps en temps des humains avec des yeux dorés se tourner vers elle et lui sourire avant de se détourner. Cela avait fait croire à Epona que Druig ne lui portait finalement pas vraiment grief de son départ. Mais plus l'armée s'éloignait de Babylone, moins les apparitions de Druig à travers les humains se faisaient présentes. Même le pouvoir de Druig avait une limite de distance.

Le long du voyage, la blonde passait la majeure partie de son temps à classifier les différentes plantes et animaux qu'ils trouvaient au passage de l'armée. Elle ne participait pas aux combats. D'ailleurs elle ne voyait jamais les épées et le sang et se disait que la guerre n'était finalement qu'une série de capitulation sans combats. A chaque fois que l'armée de Nabuchodonosor rentrait dans une ville, les peuples étaient contents de leur venue et les acclamaient quand le roi rentrait par l'arc de triomphe de la ville.

Elle n'avait jamais fait attention aux regards vides des habitants des villages, ni des fumées qui se dégageaient des bâtiments.

Elle passait le plus clair de son temps dans la campagne, ne suivant la route de l'armée seulement quand celle-ci levait le camp. Elle avait tout ce qu'elle souhaitait. Une grande tente où elle rangeait ses affaires, une tablette de cire et du papyrus à volonté. Elle avait un scribe pour aide de camp et ils partageaient leurs connaissances. Epona avait même inscrit une plante venue du nord qu'elle ne connaissait pas encore dans sa classification.

Cette situation dura pendant deux ans. Deux ans où la jeune femme ne vit pas le temps passer. Deux ans où elle traversa la Mésopotamie, ne se souciant aucunement des siens restés à Babylone, trop occupée à classifier les différentes espèces de faune et de flore qu'elle rencontrait sur son chemin. Elle se levait le matin de bonne heure, se couchait avec le soleil, complétement épuisée. Elle n'avait jamais connu de sentiment de liberté comme elle le connaissait maintenant. Elle était libre, l'horizon pour seule frontière et ne s'ennuyait jamais. Elle découvrait de nouvelles villes, de nouveaux peuples, et cerise sur le gâteau, elle n'avait vu aucune trace de Déviant pendant le temps de cette campagne militaire.

C'est en se levant un matin qu'elle comprit ce que le terme de guerre signifiait dans le langage des hommes.

L'armée avait attaqué le matin. Ils avaient installé le campement sur une colline, rejoignant une plus grande armée qui patientait devant une ville aux hauts remparts qu'Epona ne connaissait que de nom. Epona se retrouva ébahie devant la ville, et entreprit immédiatement d'en dessiner les contours. Les bâtiments de cette ville étaient tellement extraordinaires qu'elle voulait absolument s'en inspirer pour en faire quelque chose de plus beau, de plus esthétique, une fois qu'elle serait rentrée à Babylone. Son stylet dérapa sur le papyrus quand elle entendit des pas s'approcher d'elle. Son assistant scribe se pencha vers elle, lui tendant un autre stylet.

- Jérusalem vous plait, Seshat ?

C'était comme cela que son assistant l'appelait. Seshat, celle qui écrit.

- Je ne pourrais trouver plus magnifique ville que celle-ci.

La ville se dressait fièrement sous le soleil couchant, les pignons d'un temple rougeoyant sous le soleil.

- Babylone est plus belle, si je peux me permettre, répondit son assistant avec un sourire.

Epona eut un petit sourire en pensant à tous les bâtiments qu'elle avait créé dans cette ville et au combien elle était fière de ce qu'elle avait construit.

- Je suis d'accord avec toi mais cette ville est différente, comme si elle était enveloppée de quelque chose...

- La richesse sans doute, ricana doucement le scribe et Epona fronça les sourcils, cette ville est bien trop riche pour un peuple comme le leur. Nabuchodonosor a été bien trop clément envers eux et leurs rebellions ridicules. Demain sera enfin un jour où ce peuple s'agenouillera devant la puissance babylonienne.

Epona se demanda un instant d'où venait toute la hargne que ressentait son assistant. Elle n'avait jamais vraiment connu la haine entre les peuples et voir les traits de son assistant se déformer par la jalousie l'effrayait. La blonde ne répondit rien, se contentant d'aller se coucher pour mettre à jour les carnets qu'elle avait collecté. Elle était fatiguée, le voyage l'avait épuisé et elle voulait se mettre rapidement au travail le lendemain.

Elle rêva de grandes arches et de temples toute la nuit. Elle rêva d'une voix sombre qui lui susurrait à l'oreille des paroles de mort. Elle rêva d'une figure rouge qui lui demandait de venir. Quand elle se réveilla en sursaut, ce fut avec son cœur au bord des lèvres. En posant ses pieds nus sur le sol de sa tente, elle entendait encore la voix qui susurrait son nom au rythme des battements frénétiques de son cœur.

Epona, Epona, Epona.

C'était une voix qu'elle avait déjà entendue, elle en était persuadée. Une voix qui n'était pas de bon augure.

Une clameur soudaine retentit à l'extérieur.

Un bruit tonitruant, comme si plusieurs milliers d'hommes se mettaient à hurler. Elle frotta ses yeux en baillant, tentant de se réveiller rapidement. Elle ne comprenait pas d'où venait ce bruit mais elle n'avait pas l'impression d'être en danger. Elle enfila une tunique et sortit de la tente. Le camp des soldats était vide et elle dût traverser la moitié de la colline en boitant pour trouver son aide de camp qui se tenait debout, en haut de celle-ci, regardant en contrebas, les bras croisés sur sa poitrine.

Epona arriva lentement vers lui en grimaçant, sa jambe la tirant atrocement ce matin, sans qu'elle n'explique pourquoi. Elle monta en haut de la colline et la clameur se fit de plus en plus forte. Elle distinguait des cliquetis d'armes et des hurlements.

- Que se passe-t-il ? Demanda-t-elle en s'approchant et n'obtint aucune réponse.

Elle observa un instant le visage de son assistant et n'y lut qu'une intense satisfaction. Elle reporta son attention sur la plaine. En contrebas, une marée d'hommes se battaient. Elle écarquilla les yeux et observa, presque fascinée, les combats en contrebas. Le soleil se reflétait sur les armures d'or des combattants et sur le harnachement des chevaux. Elle vit les magnifiques remparts qu'elle avait observé la veille s'effondrer brusquement et ouvrir une large brèche où les soldats s'engagèrent en hurlant.

- Que se passe-t-il ? Répéta-t-elle plus fort et elle capta enfin l'attention de son aide de camp.

- Ils ont percé les murailles, nous avons gagné, répondit-il lentement en croisant les yeux d'Epona, Babylone a enfin montré sa puissance au reste du monde.

La blonde sentit son cœur se mettre à battre rapidement au rythme des tambours de guerre. Une sueur froide lui envahit la colonne vertébrale. Epona, Epona, Epona. En contrebas, elle vit un homme se faire décapiter par une hache et sa tête rouler sur le sable brulant. A travers les murailles, elle entendit des hurlements aigus et sentit la panique faire trembler ses mains.

- Il y a des enfants là-dedans ?

Son assistant sourit grandement et Epona sentit son ventre se retourner de dégout.

- Eradiquer ce peuple, c'est le but de notre roi depuis le début de cette campagne.

Le cœur de la blonde se souleva en sentant la satisfaction dans les yeux de son assistant.

Il voulait tous les voir mourir.

La vérité autour d'elle éclata avec force et l'Eternelle regarda d'un tout autre point de vue le camp militaire autour d'elle. Les milliers de tentes, les braseros, les écuries. Il n'avait jamais été question de découvrir de nouvelles cultures. Il avait toujours été question de conquêtes et d'asservissement des peuples. Epona sentit un frisson lui remonter l'échine et elle se détourna rapidement en redescendant la colline. Il fallait qu'elle trouve le roi, qu'elle lui fasse prendre conscience de sa folie.

Elle trouva un cheval isolé dans le camp et monta dessus sans réfléchir. Il fallait qu'elle aille dans cette plaine pour faire quelque chose. Elle galopa le plus vite qu'elle le put vers les murailles de la cité, passant entre les rangs surpris des Babyloniens jusqu'à s'infiltrer entre les murs de la ville. A travers les hurlements des blessés et les cris des mourants, elle aperçut quelques regards amers dans l'armée babylonienne. Elle vit un homme couvert de sang tenter de remettre en vain son œil dans son orbite. Cette vision d'horreur lui retourna l'estomac mais elle continua à galoper vers la ville.

Elle s'arrêta en descendant de sa monture et courut à travers les rues en cherchant le roi. Il fallait que cela s'arrête. Maintenant. Des soldats surpris tentaient d'attraper sa cape pour la retenir mais d'un mouvement de la main, Epona leur demanda de la laisser passer. Elle monta les rues de la cité aussi vite qu'elle le pouvait. Elle regretta son clopinement quand elle entendit brusquement des hurlements aigus d'enfants et de femmes. Elle courut le long des rues, bousculant les soldats qui s'écartaient par respect devant sa longue cape verte et sa tiare qui cernait son front, leur indiquant son statut.

La blonde s'arrêta de marcher quand sa botte rencontra un liquide visqueux absorbé en partie par la poussière de la rue. D'abord, Epona pensa que c'était de l'huile. Elle en avait vu plusieurs fois dans les marchés de Babylone et l'odeur d'olive imbibait l'air. Elle se baissa lentement pour plonger ses doigts dans le liquide, complétement inconsciente des combats qui continuaient à s'échanger autour d'elle. Une lance passa à quelques mètres de sa tête et s'empala sur un soldat babylonien. Le hurlement de douleur retentit comme un sifflement aigu aux oreilles d'Epona. La blonde avait les yeux fixés sur la tache brunâtre au sol. Quand les doigts d'Epona revinrent tachés de rouge, elle ne put retenir un gémissement d'horreur. En relevant les yeux, elle observa les combats autour d'elle, les entrailles éparpillées sur la poussière du sol, ses bottes marchant sur des cadavres et le sang qui jaillissait des gorges tranchées. Elle sentit sa tête bourdonner.

Tout le reste ne fut qu'une série de flash et de gestes mécaniques. Epona se vit ramasser à la taille d'un cadavre une épée et la brandir devant elle pour se protéger. Elle vit ses ongles tachés de sang tenir le pommeau sale et ses bras ployer sous le poids de l'arme. Elle entendit un hurlement et se retourna par réflexe, plongeant son arme dans le torse d'un homme. Avec un hoquètement de stupeur, elle vit l'homme s'affaisser sur l'épée, du sang sortant de sa bouche en un borborygme morbide.

Un sifflement strident retentit aux oreilles d'Epona. Elle regarda cet homme gisant à ses pieds et l'épée qui lui sortait du torse. Tout cela à cause d'elle. Une mèche blonde tachée de sang tomba devant son visage. Une brusque nausée retourna l'estomac d'Epona et la blonde se vit à vomir. En voulant s'essuyer la bouche, la blonde tomba à genoux près du cadavre. Le sang qui s'échappait de sa bouche se répandait sur le sol et le couvrait déjà de cette couleur marron du sang séché. L'odeur du vomi et du sang retourna l'estomac d'Epona et elle vomit à nouveau de la bile sur le sol. Ses épaules tressautèrent quand elle vit les yeux exorbités de l'homme gisant sur le sol. Ils la regardaient de cet air fixe qui caractérisait la mort. Une mort qu'Epona venait de déclencher. Une mort qui faisait trembler ses mains et qui enserrait sa gorge jusqu'à lui donner envie d'arrêter de respirer.

Epona retint un hurlement de terreur et trébucha en direction des hauteurs de la ville. Son ventre se retournait au fur et à mesure qu'elle dépassait des horreurs. Elle arriva alors sur la place d'un marché, où se trouvait la majorité de l'armée. Leurs épées et leurs lances détonaient avec les étalages de fruits et de viandes renversés sur le sol. La violence des armes contre la douceur de la nourriture.

Tout autour d'elle régnait le chaos.

Des soldats éventraient des femmes qui hurlaient de terreur. D'autres violaient des filles en ricanant de joie. Autour d'elle, des corps brulaient dans une odeur âcre. Epona s'avança dans la place de la ville, détruite par les horreurs auxquelles elle assistait en étant impuissante. Elle vit le roi regarder avec un petit sourire les combats du haut de sa monture et la blonde sut qu'elle ne pourrait rien faire pour endiguer cette folie.

Elle vit un bâtiment de bois s'effondrer dans les flammes à quelques pas d'elle.

Elle vit des enfants hurler de terreur.

Elle vit un bébé mourir dans les flammes.

Elle vit une main noircie essayer de ramper hors d'un bûcher.

Elle vit une épée rentrer dans un homme et en ressortir poissée de sang.

Elle vit la clameur des soldats.

Elle vit le tapage des armes sur les boucliers.

Elle vit un incendie gigantesque s'élever d'un palais dans le lointain.

Elle vit une jeune fille supplier un soldat à genoux avant d'être décapitée.

Elle vit la vie.

Elle vit la mort.

Elle vit la guerre

Chapitre très dur à écrire car il décrit la violence et la mort. 

L'Histoire veut que le terrible siège de Jérusalem se fit par les troupes du roi babylonien Nabuchodonosor II qui fit réduire en esclavage une grande partie de la population et tuer les plus faibles. Comme quoi, même très loin dans l'Antiquité, on trouve malheureusement des guerres extrêmement meurtrières fondées sur la haine des peuples ou sur le désir de conquête. 

En espérant que tout aille bien de votre côté, 

a.k.a MadBloodd

[Première publication : 10 mars 2024]

[Republication : 7 juillet 2024]

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro