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I V

𝘴𝘦𝘱𝘵𝘦𝘯𝘵𝘳𝘪𝘰 𝘧𝘦𝘳𝘵 𝘦𝘵 𝘦𝘲𝘶𝘰𝘳𝘶𝘮 𝘨𝘳𝘦𝘨𝘦𝘴 𝘧𝘦𝘳𝘰𝘳𝘶𝘮, 𝘴𝘪𝘤𝘶𝘵 𝘢𝘴𝘪𝘯𝘰𝘳𝘶𝘮 𝘢𝘴𝘪𝘢 𝘦𝘵 𝘢𝘧𝘳𝘪𝘤𝘢, 𝘱𝘳𝘢𝘦𝘵𝘦𝘳𝘦𝘢 𝘢𝘭𝘤𝘦𝘯 𝘪𝘶𝘮𝘦𝘯𝘵𝘰 𝘴𝘪𝘮𝘪𝘭𝘦𝘮

Le nord produit aussi des troupeaux de chevaux sauvages, de même que l'Asie et l'Afrique des troupeaux d'ânes sauvages.

Pline l'Ancien, Histoire Naturelle, VIII, XVI

Epona sortit de la tente d'Ajak avec ravissement. Elle ne sentait plus rien. Elle arrivait à bouger sa jambe sans que celle-ci ne la tire ou soit ankylosée. Les pouvoirs d'Ajak tenaient véritablement du miracle.

- Tu devrais faire attention à ta jambe aujourd'hui, Epona. Tu n'es toujours pas guérie.

- Je suis en pleine forme, grâce à toi, Ajak. Et j'ai prévu cette balade depuis des jours. Phastos dit que les prochains Déviants ne seront là que dans plusieurs semaines. J'ai presque fini ma classification des plantes et animaux de cette région. Il suffit juste de les recopier sur des tablettes d'argile et nous pourrons les donner aux humains pour qu'ils puissent se débrouiller sans nous à l'avenir.

L'Eternelle originelle sourit doucement à la blonde et se tourna vers la plaine.

Ils avaient établi leur campement dans les contreforts du Zagros, sur un plateau en hauteur où ils pouvaient voir arriver les Déviants lors des attaques. Phastos avait mis au point un appareil relativement fiable qui leur indiquait où se trouvaient les Déviants et leur nombre. Cela leur permettait de connaitre approximativement les prochaines attaques même si certains Déviants échappaient au contrôle de l'appareil.

Epona salua la Guérisseuse et attrapa le sac qu'elle avait préparé pour son escapade. Il n'y avait pas grand-chose dedans, juste quelques fruits ainsi qu'un petit pot de terre cuite contenant de l'eau. Elle ne partait pas pour longtemps, juste quelques heures, mais voulait pouvoir se restaurer durant sa marche. Elle entama la montée de sa promenade par le premier chemin qu'elle vit.

Lors de sa montée, elle passa devant un petit monticule en brique, entouré de fleurs et de fruits. Les humains vouaient un culte au dieu Anu, dieu du ciel, et mettaient un point d'honneur à lui faire des sacrifices sur leurs temples dans les montagnes. Epona se dit que son dieu Anu à elle n'aimait pas particulièrement les fleurs et que celles-ci finiraient probablement dans les mains de Sersi.

Le visage du dieu Anu ressemblait de façon grossière à Ikaris et Epona retint un rire en voyant son air bougon. L'Eternel volant et elle avaient fini par s'apprécier avec les années. Ikaris était dédié à sa tâche et Epona aimait sa droiture et son sens du devoir. Il était toujours gentil et serviable et la blonde l'admirait. Une certaine amitié s'était liée entre les deux Eternels et Epona savait qu'elle pouvait lui confier sa vie les yeux fermés. Elle le trouvait charmant et Ikaris la faisait rire mais elle savait que le Combattant n'était pas fait pour elle.

Epona eut un petit sourire en voyant les fleurs fanées. Elle aussi se faisait offrir des fleurs.

Elle dépassa le petit temple et continua son chemin vers le sommet. Au bout de quelques heures de marche, elle s'autorisa une pause entre les arbres où elle mangea ses quelques fruits et but un peu de son eau. Elle avait libéré ses jambes de son pantalon, passant un peu de liquide frais sur sa mauvaise jambe. La fraicheur de l'eau lui fit du bien et elle continua son ascension.

Il faisait de plus en plus chaud au fur et à mesure que la journée avançait et Epona se retrouva rapidement à bout de souffle. Elle avait emprunté un sentier de chèvres, présentes en grand nombre dans la région, pour atteindre le sommet mais le terrain était escarpé et sa jambe la tiraillait de plus en plus. Elle s'arrêta sur un rocher et décida de se reposer un instant. Son corps était fourbu d'avoir autant marché mais elle était vraiment contente de ce qu'elle avait fait aujourd'hui. Il faudrait effectivement qu'elle prenne une bonne journée pour recenser les plantes des montagnes et une autre journée pour redescendre avec ses échantillons sur le Domo mais si elle avait réussi à gravir ces montagnes, elle pouvait bien recenser quelques milliers d'espèces de plantes endémiques. Il fallait juste qu'elle soit efficace.

Elle porta la main à la première plante qu'elle ne connaissait pas et commença son travail. Elle mit une bonne heure à ranger les différentes plantes dans le classement mentale qu'elle avait élaboré. De temps en temps, elle sortait sa tablette d'argile et écrivait des indications sur des plantes toxiques ou urticantes. Garder une trace pour les humains. Elle reprit sa marche, cueillant de temps en temps des graines qu'elle se mettait à mâcher pour combler le vide de son estomac. C'était comme cela à chaque fois que les Eternels utilisaient leur pouvoir. Celui-ci puisait tellement dans leur énergie que les Eternels avaient rapidement faim. Et comme utiliser leur pouvoir se faisait aussi naturellement que respirer, ils avaient tout le temps faim.

Elle arriva en haut du plateau au début de la nuit. Il fallait qu'elle se repose de toute manière. Elle chercha un arbre sur lequel elle pourrait s'endormir, pour se mettre à l'abri des différents prédateurs des montagnes. Elle en avait fait l'expérience il y a quelques dizaines d'années quand elle avait fait la rencontre fortuite d'un puma des montagnes. Heureusement, Gilgamesh était présent et elle avait eu plus de peur que de mal.

Elle trouva un petit bosquet d'arbre où elle prit la première branche passant à sa hauteur pour se hisser dans un conifère. Elle grimpa lentement, ne voulant pas appuyer trop longtemps sur sa jambe et éviter de se faire mal en tombant de l'arbre. Elle ne mourrait pas en tombant de l'arbre – son organisme était suffisamment puissant pour absorber le choc – mais elle se ferrait mal et ne voulait pas qu'Ajak et Ikaris viennent la chercher dans la montagne. Elle avait mis des siècles à ce que les autres arrêtent de la surveiller comme une enfant, ce n'était pas pour que son travail soit réduit à néant par une banale chute d'un arbre.

Quand elle considéra qu'elle fut suffisamment haut, elle s'appuya contre le tronc de l'arbre, étendant ses jambes sur la branche devant elle. Elle sentait le léger vent du désert lui effleurer le visage. Le craquement des pierres qui dévalaient la pente quand un petit animal passa en courant. Le piaillement des oiseaux qui s'envolaient brusquement. Elle regarda les étoiles dans le ciel et se dit que la Terre était si minuscule dans l'univers. Si minuscule mais tellement paisible en même temps.

Elle imagina leur camp dans la vallée en contrebas. Epona eut un sourire en pensant à sa famille. Ces frères et ces sœurs qu'elle aimait et qu'elle protégerait jusqu'au bout du monde. Elle se dit que les autres devaient faire une veillée autour d'un feu de camp et que Sprite et Kingo devaient chanter faux quelques chansons des bergers. Sersi devait forcer Ikaris à danser avec elle pour le dérider un peu et Makkari devait se moquer de lui. Gilgamesh faisait peut-être des concours de force avec Thena. Phastos et Ajak devait regarder les autres avec amusement.

- Comment s'est passée ta journée ?

La voix de Druig surprit la blonde qui manqua de tomber de sa branche. Elle regarda frénétiquement autour d'elle, s'attendant presque à voir le brun en bas de l'arbre.

- Je suis dans ta tête, beauté.

Elle entendit le rire de Druig dans sa tête et soupira profondément, exaspérée par la facilité du brun à la surprendre dans sa tête. Le Télépathe était charmeur avec elle et lui trouvait constamment des surnoms ridicules. Druig savait quel bouton presser pour la mettre hors d'elle ou pour la calmer. Cela effrayait Epona qui tenait trop à leur amitié pour tomber dans son piège.

- Tu n'arrives pas à te passer de moi plus de quelques heures ?

- Ta présence illumine ma journée, belle magnifique Epona. Les autres sont d'un ennui mortel en comparaison.

- Je suis sûre qu'ils seront ravis de l'entendre.

Le rire de Druig résonna dans l'esprit d'Epona et la blonde réprima un sourire. L'esprit de Druig se fit plus présent dans la tête de la blonde et celle-ci soupira en laissant entrer le Télépathe dans son espace mental.

C'était toujours étrange de ressentir quelqu'un d'étranger dans sa tête. Cela touchait à l'intime, à un ressenti personnel. Certaines auras d'humains étaient oppressantes comme lui avait confié Druig et le brun ne voulait pas les approcher. D'autres étaient apaisantes, comme celle d'Epona apparemment. Enfin, Epona ne savait pas vraiment si c'était la réalité ou si c'était une façon pour dire à Druig qu'elle lui plaisait. La présence de Druig était douce et froide, comme un verre d'eau fraiche dans une canicule ou comme une main sur la joue.

Epona frissonna en sentant la présence de Druig dans son esprit et ferma les yeux. Le brun portait sa combinaison noire d'Eternel et se tenait nonchalamment les mains dans le dos. L'espace mental d'Epona n'avait rien d'original et la blonde se demandait constamment ce que Druig lui trouvait.

Une large plaine de fleurs s'étalait à perte de vue devant leurs yeux. Au loin, le ciel était rouge et zébré de quelques éclairs. Ce n'était ni effrayant ni attrayant et Epona s'en désintéressa assez vite. Druig avait une fleur dans la main, une marguerite, qu'il tendit à la blonde avec un sourire un peu gêné.

La blonde l'accepta avec un petit rire, sachant parfaitement que la fleur n'existait pas en réalité. Tout cet espace mental n'était qu'une version de son imagination. Elle aurait pu en théorie le modifier mais son cerveau revenait toujours à ce champ de fleurs pour une raison obscure.

- Tu as fini ce que tu devais faire ?

- J'en ai encore pour toute la journée de demain je pense, admit Epona en s'asseyant dans le champ de fleurs.

- Je pourrais t'aider...

- Et te laisser piétiner toutes les fleurs ? Hors de question !

Druig grommela un instant en s'asseyant près d'Epona. La blonde vit son regard se perdre dans le vague. Les mains du Télépathe se figèrent autour d'une feuille et il parut absent pendant quelques secondes. Quand il se remit en mouvement, une grimace déforma ses lèvres.

- C'est Kingo, il fait encore des réflexions sur toi.

- Qu'est-ce qu'il dit encore ?

- Que je ne peux pas passer une journée sans te parler.

La blonde eut un sourire. Kingo ennuyait constamment Druig et le Télépathe lui renvoyait la balle avec ses remarques pleines de sarcasme. Depuis quelques temps maintenant, Epona faisait partie des nouveaux sujets de prédilection de Kingo pour embêter Druig.

- Tu diras à Kingo que je l'aime aussi, rigola la blonde en se relevant lentement.

Sa combinaison verte et or d'Eternelle reflétait les fleurs du champ. Une petite brise s'était mise à souffler dans la plaine et les cheveux blonds d'Epona voletèrent autour d'elle. Druig voulut la retenir mais l'espace mental se brouillait déjà.

Quand Epona se retrouva seule sur sa branche, face aux étoiles, elle ne put retenir un sourire.

Quand elle se réveilla le lendemain matin, se fut avec difficulté. Les matins étaient toujours difficiles pour elle. C'était le moment où sa jambe le faisait le plus souffrir, le moment où son muscle était le plus froid et la tiraillait le plus. S'ajoutaient aussi des courbatures de la veille qu'elle n'avait pas prévu. Elle grimaça lentement et se laissa lentement glisser le long de l'arbre pour rejoindre le sol. Elle sentit la douleur dans chaque particule de son corps. Une ligne de sueur froide lui envahit la colonne vertébrale et elle prit quelques secondes pour reprendre son souffle.

Une belle journée s'annonçait. Elle marcha pendant une dizaine de minutes en haut du plateau, observant la vallée en contrebas. Elle voyait au loin, minuscules, les champs de céréales que les humains cultivaient. Elle sourit devant ce spectacle et ce fut à ce moment-là qu'elle entendit les premières vibrations.

Elles venaient de l'Est, de la partie du plateau qu'elle n'avait pas encore exploré. Elle s'agenouilla sur le sol et tendit la main vers le sol. Les cailloux tremblaient sur le sol et elle imagina un Déviant arriver en courant vers elle. Certains monstres célestes avaient la faculté de se terrer dans le sol avant de surgir brusquement et elle prit peur qu'un Déviant ne vienne l'attaquer. Elle se mit à courir en direction du bord du plateau, rassemblant à la hâte les feuilles qu'elle avait récolté et appelant Druig de toute la force de sa pensée. Elle ne savait pas si le brun allait l'entendre mais il fallait qu'elle gagne du temps pour que les autres Eternels protègent les humains.

Elle courut aussi vite qu'elle le put à l'opposé de leur village et le grondement du sol la suivit. Elle traversa un bosquet et trébucha sur une racine qui lui fit basculer la tête la première dans l'eau gelée. Elle était tombée dans une sorte d'étang dans la montagne. La morsure de l'eau la fit immédiatement s'ébrouer, ne voulant pas se laisser faire sans combattre. Même si elle n'était pas une Combattante, elle n'était pas sans défense. Elle se redressa, activant ses pouvoirs, dans le but de créer quelque chose qui pourrait déstabiliser le monstre.

Mais ce ne fut pas un Déviant qui lui faisait face.

Une tête longue, à grosse narine la regardait d'un regard surpris. La bête avait un regard avenant, des yeux ronds qu'Epona trouva immédiatement extraordinaires et une longue tache blanche sur l'avant du museau. La bête souffla un air chaud sur la blonde et se mit à boire l'eau présente à ses pieds.

La blonde voyait le reflet des montagnes sur l'eau se brouiller au fur et à mesure que d'autres bêtes se mirent à boire. Les animaux avaient des robes de différentes couleurs, et de magnifiques crins que la blonde se mit tout de suite à aimer pour une raison inconnue. Elle n'avait jamais vu d'animaux si magnifiques. Elle regarda en silence la harde s'allonger à l'ombre des arbres, l'ignorant complétement. Epona avait du mal à croire qu'un animal pouvait être à la fois si puissant et gracieux.

Elle s'assit dans l'eau en silence, sans bouger, ne voulant pas casser cette atmosphère féérique qui avait envahi l'étang.

Ce fut l'arrivée éclair d'Ikaris qui fit éclater sa bulle et elle leva les yeux au ciel en le regardant descendre lentement vers elle, l'air inquiet.

- Tu vas bien ? Le Déviant est mort ? Où est-il ?

Pour toute réponse, la jeune femme porta un doigt à ses lèvres, lui intimant le silence. Ikaris la regarda avec intérêt, comprenant à l'attitude de la blonde que le danger avait disparu et s'assit dans l'eau près d'elle. Cela l'étonna un peu de voir Ikaris dans cet état de vulnérabilité, l'Eternel ne voulant jamais salir sa tenue et ne se mêlant que rarement aux humains. Mais la blonde avait activé son pouvoir inconsciemment et Ikaris semblait tout autant subjugué qu'elle devant la beauté des animaux.

Ils restèrent ainsi en silence, pendant ce qu'il leur sembla une éternité. Le soleil de midi se leva sur l'étang et Ikaris se tourna vers la blonde qui n'avait pas un seul instant dévié les yeux des animaux.

- Comment vas-tu les appeler ?

La blonde sembla sortir d'une transe et l'Eternel comprit qu'elle avait encore une fois utilisé son pouvoir.

- Cheval. Je crois que cela leur va bien.

Ikaris se leva doucement, ne voulant pas effrayer les animaux autour d'eux et tendit la main à la blonde.

- Alors, Epona, protectrice des chevaux, accepteriez-vous mon aide pour retourner au village ?

Le rire léger de la blonde résonna entre la cime des arbres.

Et voici le chapitre 4 ! 

Retrouvez les informations historiques dans les commentaires !

a.k.a MadBloodd

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