Elle m'a regardé dans le blanc des yeux, comme si elle voulait voir un peu de réconfort au creux de mon iris mais elle n'y a trouvé
qu'un océan de larmes.

On m'avait prévenu que ça ne durerait pas parce que
les relations qui durent n'existent que dans les films et que
si tu ne vas pas bien tu ne peux pas prendre soin des autres, voilà, tu ne peux pas prendre soin des autres sans te détruire toi.

J'avais oublié à quel point la neiges sur les montagnes était d'une tristesse absolue, à quel point l'or sur le sable semble terne sous la canicule, à quel point ton visage pouvait être lumineux quand le stress avait disparu.

J'avais oublié à quel point on pouvait être heureux sans que la vie ne nous court dessus.

J'ai oublié la joie, les longs rires qui te prennent aux tripes, ceux où tu as l'impression de mourir à chaque grisements de voix, j'ai oublié les sourires incontrôlables, l'ironie dans la voix, les faux soupirs pour dissimuler les éclats,
j'ai oublié nos moments heureux où nous ne pensions qu'à rire du temps qui passe et qu'à nos sorbets dans leurs cornets et nos caches caches entre les arbres et nos baisers derrière les buissons.

J'ai oublié la chaleur de tes bras, la clarté de ton rire d'enfant, j'ai oublié la douceur des après midi d'été après avoir couru sur la plage toute la journée, j'ai oublié la désagréable sensation du sable dans les draps à la nuit tombée, j'ai oublié nos aveux nocturnes assis sur le toit derrière le grenier, j'ai oublié l'odeur du barbecue des voisins et le chant de cigales qui tourne à l'infini par delà nos murs trop étroits.

J'ai oublié à quel point j'aimais être un enfant sans me soucier de toutes les horreurs que je réalise à présent.