Ce texte suit le thème du premier atelier d'écriture proposés par le compte de Beta Publisher : Votre personnage se retrouve transporté dans son passé et se rencontre (lui-même/elle-même) plus jeune

Et vu qu'on parle de voyage dans le temps j'ai décidé d'utiliser le personnage du Docteur (de Doctor Who). Ce texte se place juste à la fin de la deuxième saison.

Il sortit de sa cabine de police et jeta un regard alentour. Son souffle se coupa. Impossible. Une seconde lui suffit à reconnaître ce lieu. Le seul endroit où le TARDIS ne l'avait jamais envoyé. La seule planète, la seule époque qu'il s'interdisait de visiter. Et pourtant, il y était. Sa planète. Le Docteur était revenu chez lui.

Il entra comme une Furie dans le TARDIS et se mit à hurler. Comment avait-il pu atterrir là ? A quel jeu jouait son vaisseau ? Il ne pouvait pas, ne devait pas retourner à cette époque. Revenir dans son propre passé était extrêmement dangereux ! Il avait pourtant entré la bonne date et le bon lieu, pourquoi n'était-il pas à destination ? Pourquoi ce diable de TARDIS se moquait-il de lui ?

La colère du Docteur ne se calma pas avant un long moment. Il continua de crier, de tempêter, allant jusqu'à frapper les murs de métal du vaisseau. Il finit par se laisser tomber au sol, la tête sur les genoux, secoué de sanglots.

— C'est quoi cet endroit ?

Relevant la tête brutalement, il eut la surprise de découvrir un petit bonhomme qui venait d'entrer dans le TARDIS. Il le reconnu immédiatement. Ce petit garçon, c'était lui.

— Tu ferais mieux de rentrer chez ta mère, sort du vaisseau, je repars tout de suite, le rabroua le Docteur d'un ton agressif.

L'enfant s'approcha de lui. Il se posta face à l'adulte.

— Vous avez pleuré.

Ce n'était pas une question.

Le docteur évitait soigneusement le regard intrusif de son double, qui comptait bien poursuivre son interrogatoire.

— Vous êtes tout seul ici ?

— Oui.

— Moi, j'ai toujours pleins de gens autour de moi. Ma mère d'abord, elle ne me lâche jamais. Mais je ne dis rien. Parce que c'est ma maman. Il y a aussi tous mes frères et sœurs, pas un moment de tranquillité...

Il lista tous les membres de sa famille, sans se douter un instant que l'homme à qui il parlait les connaissait aussi bien que lui. Et les avait tous perdus pendant la Guerre du temps.

— Tu n'as rien d'autre à faire ?

Le garçon le fixait.

— Vous pleurez encore.

Il s'assit devant lui. Il était suffisamment loin pour lui laisser son espace, mais assez près pour qu'il ne puisse pas ignorer sa présence.

— Vous êtes seul. Et tout triste. Maman dit toujours qu'on n'a jamais rien de mieux à faire qu'aider les autres. Alors moi je veux vous aider. Vous faites quoi dans la vie ?

— Je voyage.

— Pourquoi faire ?

— Pour aider les autres.

— Vous voyagez où ?

— Partout. Aux quatre coins de l'univers. Et à toutes les époques.

— Moi je ne voyage pas. Je vois que ma maison qui est toute petite. Vous voyez l'immensité du monde tout seul, et moi je reste coincé entre mes quatre murs et ma famille. On n'est jamais content.

— Je voyageai avec quelqu'un avant.

— Plus maintenant ?

— Elle... est partie. Nous avons été séparés.

— Vous êtes triste d'être séparé d'elle...

— Je suis sûr qu'elle m'en veut. Je m'en veux aussi. Mais je n'ai pas trouvé d'autre moyen de la sauver.

— Si elle est sauvée, vous ne l'avez pas totalement perdue.

Une voix féminine se fit entendre hors du TARDIS.

— C'est maman. Elle va être furieuse après moi si elle sait que je ne dors pas encore... Mais elle sera ravie de vous rencontrer ! Je vais la chercher !

Le petit garçon couru jusque la porte du vaisseau. Avant de sortir, il posa une dernière question.

— C'est quoi votre nom ?

— Je suis le Docteur.

Lorsque le garçon revint avec sa mère, la cabine bleue avait disparue. Et le Docteur se souvient encore de la punition qu'il a reçue juste après.